HCM : un mercredi noir

 

Article de l'Alsace (7 mars 2003).

Le HC Mulhouse, à qui tout souriait depuis six mois, a perdu son premier match dans le Super 16 et son fauteuil de leader face à Grenoble. Plus grave, la saison de l'international Olivier Coqueux est terminée.

Il est 22h15, mercredi soir. Dans les couloirs de la patinoire de l'Illberg, la musique qui s'échappe habituellement du vestiaire mulhousien ne se fait pas entendre. Les visages hagards, quelques joueurs encore noyés de sueur, déambulent d'une salle à l'autre et ruminent leur déception. Au-delà de la défaite, la première de la saison, c'est l'état dans lequel se trouve Olivier Coqueux qui suscite le doute et la crainte. Étendu sur la table de massage, l'attaquant mulhousien grimace en attendant d'être hospitalisé. Pour lui, le diagnostic est déjà scellé. "La clavicule est fracturée" peste Jacques Hurth, le médecin du club. Un verdict qui met un terme à la saison de l'international, pièce maîtresse du dispositif offensif des Scorpions.

Mais le triste bilan de la soirée ne s'arrête pas là. Juraj Faith, meilleur buteur (14 buts) et meilleur passeur (18 assistances) de l'équipe, également sorti de la glace avant le troisième tiers-temps, claudique la main posée sur l'adducteur. Heureusement, alors que les douleurs ressenties par le Slovaque pouvaient laisser craindre le pire, les examens passés hier n'ont pas révélé de déchirement. "C'est une bonne nouvelle, explique le docteur. Il s'agit d'une simple élongation qui nécessitera tout de même un arrêt total de dix jours". A priori, le HCM pourra donc compter sur sa flèche offensive pour les demi-finales.

À son retour de Lettonie, où il accompagne l'équipe de France féminine, Christer Eriksson devra néanmoins composer avec de nombreux joueurs à l'infirmerie puisqu'il faut ajouter à la blessure de Coqueux les deux indisponibilités de Ruokonen et Bilbao. Le HCM sera-t-il en mesure de reprendre sa première place face à Rouen dans dix jours puis d'aborder les play-offs en étant aussi compétitif qu'il ne l'a été ces six derniers mois ? Arnaud Vailland se veut confiant et ne tient pas à céder à la panique. "C'est maintenant que les joueurs qui n'ont pas toujours été sur la glace vont avoir un rôle important et j'ai une grande confiance en eux. Thomas (Bergamelli), Étienne (Croz) et Francis (Ballet) sont prêts. Ils ont déjà prouvé qu'ils avaient le niveau et je ne me fais pas trop de soucis".

"Je n'arrive pas à être déçu"

Les Scorpions ont prouvé qu'ils savaient gagner, ils doivent désormais montrer leurs aptitudes à digérer la défaite. Même si le HCM tient depuis plusieurs semaines sa place dans le dernier carré, reproduire de nouvelles contre-performances lors des trois derniers rendez-vous de la seconde phase serait pénétrer dans une spirale trop dangereuse. "Il fallait peut-être une défaite pour se relancer, glisse Arnaud Vaillant. On sait maintenant que l'on peut aussi payer nos erreurs. Jusqu'à maintenant, ça n'était pas le cas". Devant Dijon et Brest, les Mulhousiens avaient déjà montré des signes de faiblesse, ou plutôt de lassitude dans un championnat où ils n'avaient plus grand-chose à prouver ni à gagner.

Face à une formation grenobloise en quête d'exploit pour assurer sa présence en demi-finale, les Scorpions n'y ont pas échappé. Menés 2-0 dès la fin du premier tiers-temps, les affaires n'avaient pas mis bien longtemps à se compliquer pour les Scorpions. "On fait de grosses fautes et on prend deux buts derrière. Je ne peux pas dire que mon équipe a été réellement mauvaise. J'ai même du mal à reprocher des choses à mes joueurs. On a subi le rythme de Grenoble au lieu d'imposer le nôtre mais c'était presque légitime. Nous sommes en demi-finale depuis assez longtemps et Grenoble ne l'était pas avant le match. Je n'arrive pas à être déçu. Je suis sûr à 99 % que mes joueurs ne reproduiront ces erreurs en playoffs".

Pierre Chatelus

 

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