Le sprint va commencer

 

Article de l'Alsace (25 mars 2003).

Seconds de la saison régulière, les hockeyeurs mulhousiens entament ce soir (20 h), à domicile, les play-offs devant Amiens. Une équipe picarde que les Scorpions pourraient affronter cinq fois en une semaine.

Dimanche 6 avril : la date de la clôture du Super 16 version 2002-2003 semble si proche. Elle est pourtant encore très éloignée pour les quatre équipes présentes dans le dernier carré et candidates à la couronne nationale. Pour Mulhouse, Amiens, Rouen et Grenoble, un sprint difficile et éprouvant débute aujourd'hui. Les demi-finales se jouant au meilleur des cinq matches et la finale au meilleur des trois matches, le futur champion de France pourrait avoir disputé pas moins de huit matches en douze jours. Une cadence infernale que pourront néanmoins freiner les équipes capables d'aligner trois succès consécutifs cette semaine (aujourd'hui, demain et vendredi) et ainsi décrocher leur billet pour la grande finale sans de trop longues explications. Pour Mulhouse, qualifié pour la première fois de son histoire en phase finale du championnat Élite, les prochains jours s'apparentent à un saut vers l'inconnu. "On a tout à apprendre, explique simplement Christer Eriksson, entraîneur et directeur sportif du HCM. Aussi bien sur le plan sportif qu'extra-sportif, le club va découvrir ce que sont les play-offs. Les matches sont plus serrés, plus tendus, la pression n'est pas la même. Tout est différent". Au sortir d'une saison régulière brillante marquée par 20 succès en 26 matches (3 nuls et 3 défaites), Mulhouse n'aura d'autre alternative que d'apprendre le plus rapidement possible pour espérer franchir le cap des demi-finales. Une mission loin d'être évidente face à des Amiénois grands habitués des phases finales. Dotée de nombreux internationaux, la formation picarde aura pour elle l'expérience.

Que du plaisir

Christer Eriksson en convient volontiers : "La moitié de l'équipe d'Amiens joue en équipe de France. Les autres joueurs sont des anciens internationaux. Ils ont tous une énorme expérience de ce genre de rendez-vous. C'est forcément un plus pour eux. De notre côté, nous jouerons avec nos atouts habituels. Nous miserons sur le jeu collectif". Paradoxalement, alors que son équipe est habituée depuis le début de saison à jouer un, voire deux matches par semaine, le rythme effréné des play-offs ne semble pas effrayer l'entraîneur suédois : "Moi j'adore ça ! S'il fallait jouer tous les jours, je ne serais pas contre. Bien sûr, le physique va être déterminant mais nous sommes préparés pour cela et puis toutes les équipes sont sur un pied d'égalité. Pour moi, ce qui arrive, c'est du plaisir et rien que du plaisir. Et je suis certain que ça vaut pour mes joueurs. Ils préfèrent jouer que s'entraîner. Et puis l'avantage de ces matches à répétition, c'est que les joueurs ne pensent qu'à jouer. On n'a pas le temps de faire trop des calculs". Dans la perspective des play-offs, Eriksson n'avait jamais caché son envie de pouvoir compter sur quatre lignes offensives. Malheureusement, les nombreuses blessures qui n'ont pas manqué d'entraver le parcours mulhousien durant la saison l'empêcheront probablement de réaliser son souhait ces prochains jours. L'entraîneur mulhousien dit néanmoins "posséder un banc de très bon niveau" susceptible d'offrir du repos à ses titulaires. "Tous les joueurs devront être à 100 %. C'est la condition n°1 pour faire quelque chose de bien en play-offs. La discipline et la rigueur seront les clés de la qualification".

"Du 50-50"

Tous les acteurs de la demi-finale qui débute ce soir sur la glace de l'Illberg sont au moins unanimes sur un point : aucune des deux équipes ne peut prétendre au statut de favori pour une place en finale. " C'est du 50-50, note ainsi Christer Eriksson, le coach mulhousien. C'est ouvert et il est clair que ça ne se jouera pas à grand-chose. Le plus discipliné l'emportera". Mulhouse et Amiens sont deux équipes qui ont sensiblement la même valeur et les chiffres le prouvent. Ainsi, les deux clubs ont bouclé la seconde phase du Super 16 avec le même nombre de points (19). Alors que Rouen et Grenoble, qui se rencontrent dans l'autre demi-finale, se sont appuyés sur leur potentiel offensif pour se qualifier, Mulhousiens et Amiénois ont préféré axer leur jeu sur la rigueur défensive. La confrontation verra donc les deux meilleures défenses du championnat s'opposer (33 buts encaissés pour le HCM contre 38 à Amiens). Du côté de l'attaque, les chiffres sont là encore très proches puisque les Picards n'ont marqué qu'un tout petit but de plus que les Mulhousiens lors de la seconde phase. Les deux confrontations entre Gothiques et Scorpions auront pourtant tourné à l'avantage de ces derniers. Le 4 janvier dernier, le HCM avait en effet rapporté un bon match nul (2-2) de son déplacement en Picardie avant de signer un mois plus tard une large victoire à domicile (6-2). Un score qui ne reflétait cependant pas la réelle teneur des débats puisque les Scorpions avaient inscrit de nombreux buts en fin de rencontre alors que les hommes d'Antoine Richer jouaient leur va-tout. Les compteurs remis à zéro, les deux équipes se rencontreront ce soir avec le même "capital confiance". Alors que Mulhouse a retrouvé son rythme de croisière en allant étriller Dijon 7 à 2, Amiens reste sur un net succès à Brest 8 à 2. Privé de Coqueux et Ruokonen (indisponibles pour toute la fin de saison), le HCM devrait savoir dans l'après-midi s'il peut compter sur les services de Larroque, victime d'une gastro-entérite. Côté amiénois, l'effectif est au grand complet.

P.C.

 

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