Épinal en Super 16 ?

 

Article de l'Est Républicain (27 mars 2003).

L'entrevue a démarré sur les coups de midi. À la table se trouvait donc Claude Maurice, Michel Heinrich (maire d'Epinal) et les gens de la FFSG, à savoir "monsieur hockey" Luc Tardif, le président de la fédé Didier Gailhaguet et certains membres de la commission de gestion. "Une réunion cordiale et constructive, ni polémique et ni passionnelle", de l'avis de tous les participants. Face à des dirigeants fédéraux qui ont réaffirmé leur désir que le règlement soit respecté, le président de l'ICE et le député-maire ont expliqué pourquoi ils estimaient que l'ICE n'était pas prêt à rejoindre l'élite. Chacun a exposé son argumentation. Avec à la clé deux problématique opposées. L'une, celle de la FFSG, soucieuse de préserver la logique sportive garante de la nouvelle crédibilité dont veut se doter le hockey français. L'autre, celle des spinaliens, s'appuyant sur la logique financière et les moyens du club jugés insuffisants pour entrevoir une montée en S16. Aucune décision n'a bien sûr été prise à l'issue de cette première réunion. La commission de gestion va pour l'heure étudier les comptes du club spinalien. "De notre côté, nous allons tout mettre en œuvre pour essayer de réunir des moyens supplémentaires. Dans 15 jours, nous ferons un nouvel inventaire de notre situation. Et à partir de cet instant-là, la logique sportive et réglementaire sera prise en compte. On verra alors si Epinal a les moyens d'accéder en Super 16", explique Claude Maurice.

Selon le président spinalien, le club a besoin de "500000 à 600000 francs supplémentaires" pour franchir ce palier. "On va voir si on peut les trouver en 15 jours. On va rencontrer les sponsors et les institutions. Il faut essayer. Mais cela suffira-t-il ?" ajoute Claude Maurice. "Ils nous ont donné leurs arguments. Cela demande une analyse. L'important c'est le respect du règlement. Mais on ne veut pas forcer les clubs à monter pour les mettre dans une situation difficile. La question est de savoir si le club d'Epinal est dans une situation difficile", souligne pour sa part, Luc Tardif, "il faut se donner le temps de la réflexion. Il y a un travail à faire. On fera un état des lieux dans 15 jours. Si on est loin du compte, on prendra une décision responsable".

Tout est donc possible d'ici au mercredi 9 avril, date de la future entrevue. Mais une chose est sure, c'est bel et bien la commission de gestion de la FFSG qui décidera en dernier recours de la capacité ou non de l'ICE à accéder en élite. "Je ne suis pas inquiet. La FFSG n'est pas là pour tuer les clubs, mais il est nécessaire que chacun ait fait tous les efforts pour que soit prise la meilleure décision. C'est un monde d'adultes. Le bon sens existe. Je fais confiance à ce bon sens. On va avancer", ajoute Claude Maurice.

Avancer vers où, c'est toute la question.

Nice, même combat ?

En cas de victoire des Sudistes face à Cergy samedi et, dans le même temps, d'un match nul de Strasbourg face à Chamonix, Nice décrocherait officiellement le titre de vice-champion de France de D1 et hériterait alors du deuxième billet pour l'élite. En effet, le barrage face au 15e du Super 16 n'aura pas lieu, "Besançon étant déclaré forfait pour ce match comme le stipule le règlement" précise Luc Tardif. Tout comme Epinal, mais dans des proportions bien plus importantes, Nice risquerait de se retrouver dans une situation inextricable, comme l'explique l'entraîneur Laurent Perroton : "Nous n'avons pas les moyens financiers de monter. Notre budget est de 1,5 millions de francs. Mais là-dessus, il y a 700 000 francs de location de glace car nous jouons dans une patinoire privée et 400 000 francs de bus puisque nous véhiculons gratuitement tous le jeunes du club. En fait la part affectée à la masse salariale du club est très réduite et sert seulement à payer nos deux entraîneurs, nos deux joueurs étrangers et les primes de match".

"Il y a eu 1200 spectateurs face à Mont-Blanc. Il y a un engouement. Mais c'est trop rapide. Honnêtement, on est pris de court. Luc Tardif doit venir nous voir la semaine prochaine. On va faire le point", poursuit le Niçois qui lâche, contraint et forcé : "il n'est pas question qu'on redescende en D3. S'ils ne veulent pas céder, on montera !"

P.-H. Wexler

 

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