"Il faut rebondir"

 

Article des Dernières Nouvelles d'Alsace (1er avril 2003).

Lionel Bilbao exprime ses regrets après l'élimination des Scorpions sur le chemin de la Coupe Magnus. Mais la page est vite tournée : il mobilise déjà les troupes dans la quête d'une troisième place en jeu, jeudi à Grenoble, samedi, voire dimanche à Mulhouse.

- Quel sentiment avez-vous à l'issue de ces demi-finales ?

- La quatrième manche s'est bien déroulée. On ne méritait pas de perdre sur ce match. Maintenant, sur l'ensemble de la série, j'ai des regrets. Il y avait moyen de passer. Lors des premières rencontres, notre prestation n'a pas été à la hauteur de notre saison. Nous avons manqué de rythme, d'engagement physique. On s'est fait pas mal bouger. Le physique n'a pas suivi.

"Pas présent"

- Le reste de la saison fut meilleur...

- On avait tenu tête à toutes les grosses cylindrées. Mais là, nous n'avons pas répondu présent, ni physiquement, ni tactiquement. Amiens a très bien joué le coup. Nous n'avons su nous adapter à leur jeu qu'au dernier match. C'est un demi-échec. Je ne le comprends pas. Amiens est une belle équipe. On a trouvé plus fort que nous. Nous n'avons pas non plus à rougir.

- Les demi-finales vous ont joué des tours...

- Comme on dit, les play-offs, c'est autre chose. Regardez Amiens. On avait réussi un nul là-bas et on les avait battus chez nous... Les play-offs, c'est complètement différent. L'intensité, l'engagement, l'émotion... c'est un autre championnat. Quand je jouais à Anglet, nous étions huitièmes avant les play-offs. En dix jours, nous avions terminé deuxièmes.

"On a le niveau"

- Les absences ont-elles été handicapantes ?

- Bien sûr. Ruokonen est un peu la pierre angulaire de notre système défensif. Coqueux est un leader devant. Par sa vitesse, sa vivacité, il nous apporte beaucoup. Pour l'équipe, sa complémentarité avec Faith est énorme. Juraj s'est senti orphelin. Il a pris un coup au moral. Ruokonen, Coqueux, Ces deux joueurs majeurs nous ont manqué. Mais il faut savoir faire avec.

- Aviez-vous le niveau pour aller en finale ?

- On savait qu'on avait le niveau. On a quand même gagné 22 matchs de suite. Nous ne sommes jamais descendus sous la 2e place au classement. Le niveau, on l'a ! Aujourd'hui, on peut avoir des regrets pour les sacrifices qu'on a consentis pendant huit mois. On s'est battu pour arriver en demi-finale. À Amiens, il y avait 3 000 spectateurs déchaînés. C'était énorme.

"On en rêvait"

- En début de saison, vous ne partiez pas favori dans la course au titre. Au fil des victoires, en aviez-vous fait un objectif ?

- La Coupe (Magnus), on en rêvait. On s'est mis à y croire. Tout le monde disait que la poule nord - Mulhouse était dans la poule sud - était d'un niveau plus élevé. Ensuite, quand on a joué contre Amiens, Brest et Rouen - en 2e phase -, on s'est dit qu'on pouvait faire quelque chose. On avait de l'ambition. Nous voulions vraiment passer ce tour. Maintenant, aux play-offs - demi-finales -, on recommence à zéro. C'est 25 % pour chacun. Tout le monde voulait aller au bout.

- Mais vous n'y êtes pas...

- C'est dommage. Je n'arrive pas à analyser le pourquoi de nos premières prestations. Certains y parviendront peut-être. Pas moi. Le problème est que, sur les quatre rencontres, on n'a jamais mené au score. Aujourd'hui, il faut vite rebondir. Il y a un podium au bout. Pour le club, pour tout ce qu'on a réussi cette saison, il serait dommage de terminer sur une 4e place.

"Au boulot"

- Que pensez-vous de Grenoble ? L'équipe semble "accessible"...

- Grenoble est " accessible ". On y va pour une médaille. Il va falloir se remettre au boulot. Ce qu'on veut, c'est remporter le premier match à Grenoble pour pouvoir, ensuite, fêter notre titre dès samedi soir, à la maison. Ce serait une belle soirée. Quatrième, c'est vraiment la place du c... On doit tout oublier et se concentrer sur ce match. On fera notre petit bilan après.

- D'ores et déjà, il est pourtant bon...

- C'est allé un peu vite. Si je suis venu ici la saison dernière, c'est parce que le club était ambitieux. Pour notre première année en élite, on termine dernier. Là, pour la seconde, on est dans le dernier carré. C'est quand même une évolution énorme. Des clubs comme Rouen, Grenoble et Amiens sont des institutions. Ils ont mis vingt ou trente ans avant d'être sacrés champions de France.

"En contact"

- Et vous-même, allez-vous rester à Mulhouse ?

- J'ai 30 ans et n'ai plus l'avenir devant moi. Avant d'arrêter, j'aimerais évoluer dans une grande équipe et gagner le titre. Il ne me reste plus beaucoup de temps. Je suis en contact avec un autre club. Si j'ai un bon feeling avec Mulhouse, je resterai. Aujourd'hui, c'est du 50-50. Aucune porte n'est fermée. Je me déciderai à la fin du championnat, d'ici 15 jours, trois semaines.

Propos recueillis par Serge Bastide

 

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