Mathieu Caillard veut réussir la sortie

 

Article de Ouest France (4 avril 2003).

Samedi, Caen joue gros en recevant Bordeaux pour le dernier match des play-off. Mathieu Caillard, futur professeur des écoles, attend cette rencontre avec impatience.

C'est le genre de joueur qui ne se fait pas remarquer. Pourtant il est l'un des plus réguliers sur la glace. Avec un peu moins de 70 kg pour 1,80 m, on a vu des défenseurs plus costauds, mais lorsque son armoire normande, mais Breton de naissance, de coach lâche : "Mathieu Caillard, c'est avec Jean-Marc (Soghomonian) notre pilier derrière", le béotien du hockey est en droit de le croire. Surtout que le Rodolphe Garnier est facilement Auvergnat lorsqu'il s'agit de distribuer les bons points.

Mais, Mathieu Caillard ne risque pas d'attraper la grosse tête. Elevé au hockey caennais depuis qu'il a 5 ans - "mon premier coach était Karlos Gordovil qui entraîne Anglet" -, le jeune hockeyeur n'a pas le profil d'un jeune manieur de ballon rond. "Le hockey c'est une passion. Si je joue défenseur c'est parce que mon entraîneur en moustiques m'a dit de jouer derrière."

"On peut jouer le titre à Caen"

Et si son jeune frère Maxime a eu les honneurs de la sélection nationale lors des championnats du monde 18 ans l'an dernier, Mathieu dut se contenter de deux tours de sélection en catégorie jeunes. Deux petits tours et puis s'en va. "Je n'avais pas le niveau tout simplement. Je n'avais jamais ma place. Et les joueurs de ma génération je les vois en Élite."

Lui, l'élite, il l'a pourtant frôlée, en s'asseyant sur le banc il y a trois ans, mais sans jamais poser un patin sur la glace. En prévision d'un match en milieu de semaine, Mathieu Caillard est joint le dimanche pour intégrer le groupe de la première en grand manque d'effectif. "C'était en fait pour remplacer numériquement Rodolphe Garnier blessé la veille. Bertrand Pousse et Nicolas Leroy avaient parlé de moi à Jarno Kuusisto (l'entraîneur des Léopards). Mais en fait je n'ai pas joué le mardi." Blessé à une côte, le junior à l'époque retombera même en réserve en D3, avant de devenir titulaire lorsque le club dépose le bilan et repart en... D3.

Un mal pour un bien pour Mathieu qui privilégie ses études et qui n'a jamais rêvé de passer professionnel. "Je fais du hockey pour m'amuser. Actuellement je suis à l'IUFM et je prépare le concours pour être professeur des écoles." Un instit qui peut éviter les mises en échec scolaire, voilà un bon CV, pour le joueur dont l'avenir sportif sera conditionné par son cursus professionnel. Mais avant de diriger les bancs de classe, le grand frère aura un autre travail à finir. "Bordeaux, c'est le match que l'on attend. On doit les battre. Ce sera peut-être la finale du championnat car Avignon jouera à 18 h. A 20 h samedi on peut jouer le titre à Caen."

 

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