Article de l'Alsace (7 avril 2003).

"Cette troisième place, on la voulait et on la méritait". En quittant le vestiaire où ses joueurs lui avaient réservé la traditionnelle douche de fin de saison, Christer Eriksson s'est délesté de son habituelle réserve. Les yeux attaqués par les bulles de champagne, les poings serrés, l'entraîneur mulhousien n'avait alors plus aucune envie de disserter.

"Juste envie de savourer et de faire une grosse fête, soufflait-il. C'est un soulagement pour tout le monde. Malgré le gros coup qu'elle a reçu sur la tête en demi-finale, mon équipe a réussi à chercher cette place sur le podium. Ce n'est pas rien. Durant cette petite finale, nous n'avons pas livré de grosses prestations mais nous étions tout simplement meilleurs que les Grenoblois". Vainqueur 6-3 en Isère puis 5-3 samedi soir à domicile, le HC Mulhouse n'a, en effet, pas rencontré de grosses difficultés pour s'adjuger le gain de la "petite finale" et monter du même coup sur le premier podium de son histoire.

Ce week-end, Grenoble n'avait pourtant pas rallié l'Alsace avec l'intention de laisser filer la deuxième manche. En avance de deux buts à l'issue du premier tiers-temps, les Brûleurs de Loups ont bien cru être en mesure de prolonger la saison jusqu'au lendemain et de s'offrir la belle. Mais ils furent lâchés par un manque de fraîcheur évident et bien compréhensible après 31 matches de championnat. Pour Richard Aimonetto, l'attaquant international du HCM, la victoire s'est jouée à l'énergie : "Au début, nous avons joué à contresens. On était trop confiants et on a pris ces deux buts. Le deuxième tiers a marqué notre réveil et nous avons multiplié les shoots sur le but de Rolland. Puis il y a eu cette dernière période durant laquelle nous avons complètement dominé Grenoble. Physiquement, ils se sont écroulés".

En enregistrant son cinquième succès en six confrontations, le HCM a prouvé sa nette domination sur Grenoble cette saison. Mais il a aussi ravivé un regret. Celui de ne pas être tombé face à ce même adversaire en demi-finale. "On ne saura jamais ce que cela aurait donné mais il est évident que c'était l'équipe la plus prenable", indiquait le président Claude Bauer.

"Tant pis, clamait de son côté un Juraj Faith encore tout ému par l'ovation que lui avait réservé, quelques instants plus tôt, le public mulhousien pour son dernier match sous les couleurs des Scorpions. Ce qui est fait est fait. Et puis 3e, c'est déjà énorme pour un club qui évolue parmi l'élite depuis seulement deux saisons. Nous avons beaucoup travaillé pour en arriver là. Le club doit désormais continuer de monter vers le sommet. Quant à moi, je n'ai pas de mots pour dire ce que je ressens. J'ai passé quatre années fantastiques dans ce club et dans cette ville. Je suis encore jeune (27 ans), j'ai besoin de vivre une nouvelle expérience et de jouer plus souvent. Mais je reviendrai souvent à Mulhouse pour voir tout le monde. J'ai trop d'amis ici". Jusqu'à aujourd'hui, Juraj Faith est le seul partant officiel dans les rangs du HCM. Si la rumeur d'un prochain départ de Richard Aimonetto circule avec de plus en plus d'insistance, celui-ci a indiqué qu'il se laisserait "le temps de réfléchir durant les mondiaux" qu'il disputera avec les Bleus du 9 au 19 avril à Zagreb.

Pierre Chatelus

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