"Un authentique désastre"

 

Article de L'Est Républicain (8 avril 2003).

Ancien trésorier et président du Besançon HC, Claude Perrier pousse un coup de "gueule" devant ce qu'il estime être un beau gâchis.

BESANÇON. La liquidation de Besançon Hockey-Club n'en finit pas de faire couler de l'encre. Par l'intermédiaire d'Internet (un moyen commode pour quelques mauvaises langues qui manquent de courage), les invectives fusent en interne. Trésorier pendant trois ans (1992-1995), alors que le club accusait un déficit de 76225 euros (environ 500000 F), puis président (1996-1999), Claude Perrier a tenu à apporter son témoignage avant de partir à Viry-Châtillon où il est muté professionnellement.

Pourquoi sortez-vous de votre silence ?

Je suis outré par ce que je lis et j'entends. La responsabilité est générale. À commencer par le président Jean-Pierre Brulebois qui paradait lors de la finale de la coupe de France il y a un an et demi et qui abandonne le navire quand il coule. Cette attitude est indigne. Les autres dirigeants et en particulier Jean-Pierre Collovald ont eu le courage d'être là mais ils n'ont pas cru devoir convoquer une assemblée générale. Quel mépris pour les licenciés !

Vous en avez après tout le monde ?

La responsabilité est globale. Si Alain Pivron est un bon entraîneur, était-ce une raison pour accéder à toutes ses demandes ? Surtout quand les intérêts du club divergeaient des siens. Je crois que le mal actuel vient de plus loin qu'on l'imagine.

Que voulez-vous dire ?

En janvier 2001, le club était déjà financièrement en danger. Que l'équipe ait fini la saison invaincue n'a rien changé. Maurice Bussard a dû mobiliser en urgence le club affaire pour boucher un "trou" d'environ 300000 francs à l'époque. Malgré tout, l'exercice a été déficitaire.

Le mineur sacrifié

Où voulez-vous en venir ?

L'année 2001-2002 "gérée" par Jean-Pierre Brulebois, nouveau président, à l'insu de son plein gré, a été une année faste sportivement mais pas financièrement. À l'assemblée générale, aucun bilan n'a été présenté. Le Super 16, subvention municipale oblige, a été une bouffée d'oxygène, mais il ne s'agissait que d'une fuite en avant. La preuve, un emprunt de 90000 euros a été contracté. Peut-on croire que le président ignorait la situation réelle ?

La Fédération française n'a pas été davantage à la hauteur ?

C'est le moins que l'on puisse dire. Comment a-t-elle pu accepter le dossier du BHC pour participer au Super 16 ? La FFSG a-t-elle eu le bilan comptable que l'on a refusé à la "France d'en bas" ? La FFSG a-t-elle été informée du fameux prêt de 90.000 euros qui devait être cautionné mais ne l'aurait pas été ?

Vous évoquez souvent un désastre. N'est-ce pas trop fort ?

Pas du tout. Il y a trois ans, le club était sain, financièrement et sportivement (présence en D2). Aujourd'hui, il faudra des années pour effacer les dommages d'une politique globale désastreuse.

Vous pouvez encore vous appuyer sur le hockey mineur ?

Il y a trois ans, cinq équipes étaient engagées dans les championnats et nous comptions 130 enfants licenciés. Aujourd'hui, il n'y en a plus que 90, nous n'avons plus d'équipe cadets et une seule équipe benjamins.

Le recrutement régulier des enfants a été négligé depuis trois ans. Crucial pour l'avenir, le sujet vous tient visiblement à cœur ?

On a cru naïvement que les résultats des seniors allaient faire affluer les jeunes. Faux. Dans le même temps, on a supprimé la section "grands débutants". Quant à l'école de hockey, qui permettait à des petits de s'initier sur la petite patinoire, elle est devenue fantomatique. Je crois que le club n'avait pas les moyens de faire une politique "élitiste" qui ne doit commencer, à mes yeux, qu'en minimes.

Votre conclusion ?

Il faut absolument que cessent les polémiques stériles. Il faut repartir comme nous l'avions fait il y a dix ans, fédérer les bonnes volontés et repartir sur des nouvelles bases. Je ne vois pas d'autre solution.

 

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