Les "Lions" le nez à la porte

 

Article du Progrès de Lyon (13 avril 2003).

Classés troisièmes de la division 2, les "Lions" se retrouvent le nez à la porte de la D1 en raison d'une formule de championnat intéressante économiquement mais absurde au plan sportif. L'espoir d'accession du LHC ne tient plus maintenant que dans un éventuel repêchage.

Les "Lions" ont terminé la saison 2002-2003 sur un échec. C'est le constat cinglant du bilan du championnat de division 2 conclu samedi avant lequel le LHC avait annoncé son objectif de monter en D1. Le champion, Avignon, accédant directement à l'étage supérieur et le deuxième, Caen, disputant le barrage contre le dernier de la D1, Valence, le Lyon HC, 3e, n'atteint donc pas son ambition.

Pourtant, concernant le parcours de l'équipe de Roger Dubé, l'échec est très relatif. En effet, le LHC s'est classé 2e du groupe sud en première phase avant de finir les play-off invaincus avec sept victoires et un nul sur les huit journées organisées. Les hockeyeurs lyonnais ont un total de 35 points (17 victoires, 1 nul et 4 défaites) pendant qu'Avignon, pourtant premier à l'issue de la poule finale, n'a que 34 points (15 victoires, 4 nuls et 3 défaites).

Cet étonnant bilan ne tient qu'à la formule adoptée fin juillet par le directoire du hockey sur glace prévoyant que les clubs conservaient les points acquis lors de la première phase dans les matches disputés entre eux. Ainsi, Lyon a débuté les play-off avec six points de retard sur Avignon et Caen.

En mai 2002, lors de l'Assemblée générale de la FFSG, le vote des clubs avait approuvé la proposition de la commission de hockey sur une organisation uniforme des compétitions en Super 16, D1 et D2 : un aller-retour complet en première comme en deuxième partie avec un système classique d'accession et de relégation.

Pour la division 2, cette formule a été remise en cause en raison de la précarité économique de la plupart des clubs de ce niveau. "Je pense que nous avons fait une bonne saison. Il faut se souvenir qu'à la même époque l'an dernier nous luttions pour ne pas redescendre en D3", souligne le président du LHC, Gérard Berthet. Il n'empêche que le club doit aussi analyser l'ensemble de son action.

Sportivement, l'apport de Roger Dubé a été déterminant comme entraîneur et comme joueur. En revanche le recrutement n'a pas été limité, faute de moyens financiers avec l'arrivée de joueurs, qui pour la plupart n'étaient pas titulaires dans leur équipe l'an dernier.

Administrativement, les "Lions" subissent depuis deux ans des décisions défavorables de la part de la FFSG. Dans ce domaine, le LHC paraît pénalisé par l'absence de représentants dans les commissions de hockey au sein desquelles les membres protègent avant tout les intérêts de leur club plutôt que l'intérêt général. Dans aucune discipline, un grand club n'a progressé sans être partie prenante dans les organes de décision. Pour cela, il faudra sans doute également renforcer l'équipe dirigeante du Lyon HC pour poursuivre le développement constaté depuis deux ans.

Depuis 2001, les "Lions" suscitent de nouveau l'intérêt de nombreux partenaires et ont joué le championnat devant une moyenne de 3000 spectateurs dans une patinoire de 3500 places assises. Tout cela donne une image d'opulence, paradoxale en D2, mais reste à savoir quelles sont les recettes réellement tirées de cela.

Maintenant, en terminant à la 3e place, les "Lions" sont bien placés en vue d'un repêchage pour l'accession. Il est vrai que le hockey français voit chaque saison son lot de clubs souffrir financièrement. A défaut d'être mis en liquidation judiciaire, à l'image de Besançon en cours de championnat en Super 16, certains demandent parfois à être rétrogradés. Désormais, la commission nationale d'aide et de contrôle de gestion de la FFSG tente aussi de passer au crible les comptes des clubs et a la faculté de recaler le dossier de l'un d'entre eux.

Le salut du LHC passe donc par là mais les dirigeants lyonnais aimeraient bien être fixés assez vite afin de pouvoir préparer l'avenir, en D2 ou en D1.

François Tixier

 

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