Une dernière à domicile décisive

 

Article de Ouest France (19 avril 2003).

Le HC Caen reçoit ce soir l'équipe des Lynx de Valence pour le match aller des barrages d'accession en Nationale 1. Face à des Valentinois dont l'effectif est a priori restreint, la tâche des Drakkars, qui disputent leur dernier match de la saison à domicile, pourrait être facilitée. Le retour aura lieu samedi prochain dans la Drôme.

Enfin ça se termine et enfin on va savoir. Non que l'intérêt de cette fin de championnat soit galvaudé. Mais cette saison à rallonge marche sur les plates-bandes d'un printemps ensoleillé. Le spectateur, en enfilant sa polaire sur un bronzage naissant, lâchera presque à regret l'apéritif ce soir pour l'ambiance glaçon de la patinoire. Il n'y a plus de saison mais pourtant, alors que l'élite a plié les crosses depuis 15 jours pour se consacrer au Mondial, les Caennais accueillent avec plaisir ce rab de glace. Car il est pour eux l'occasion de retrouver l'antichambre de l'élite, en cas de succès sur Valence à l'issue de cette confrontation aller-retour.

Les Drakkars quitteraient sans regret un championnat de D2 dont le niveau était parfois aussi relevé qu'un chili con carne sans piment. "Personnellement, glisse Rodolphe Garnier, je ne pense pas qu'il y ait un intérêt à continuer dans cette division. Il faut profiter de ces barrages. Ce ne sera pas si facile l'an prochain en N2 avec des équipes comme Lyon, qui ne sont pas parvenues cette année à monter. La N1, c'est bon pour le club qui forme des bons jeunes, à l'image des cadets qualifiés pour la finale du championnat de France (la semaine prochaine). Avec les joueurs actuels et quelques renforts, il y a moyen de faire quelque chose d'intéressant."

Passer par la grande porte

Le HCC au collectif bien rodé et homogène ne devrait pas non plus avoir besoin de bachoter son hockey pour surprendre Valence, malgré l'absence de Janil et d'Ogier, le 2e gardien. Les nouvelles de la Drôme annoncent une équipe qui, privée de ses mercenaires étrangers, aura bien du mal à contenir les Calvadosiens. Mais l'entraîneur-joueur caennais, "d'instinct méfiant", ne prend pas en compte la prétendue faiblesse de l'adversaire. Il préfère garder un œil sur les Lynx : "Ne parlons pas de leur équipe et de son éventuelle faiblesse. Cela reste un match important. Ils viendront peut-être à 12, mais pour mémoire La Roche-sur-Yon est allée très amoindrie à Lyon arracher le match nul. En hockey, on a beau être le meilleur, si la préparation est mauvaise, la contre-performance peut se produire."

Et si par surprise, Valence sauvait sa fourrure en s'imposant, et que la N1 restait sous son format actuel, le HCC disposerait alors d'un joker en raison des cessions d'activités qui émaillent habituellement le hockey hexagonal. "Si c'est le cas, indique Rodolphe Garnier, la question est de savoir ce que fera une fédération qui s'est donné pour consigne de respecter les règlements. Et puis passer par la petite porte pour monter n'aura pas les mêmes retombées que si nous y parvenons sportivement." On l'aura compris, Caen souhaite retrouver le haut niveau avec la manière. En pleine lumière.

 

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