Mennessier change d'air

 

Article du Bien Public de Dijon (23 juillet 2003).

À l'instar de neuf autres de ses coéquipiers, Guillaume Mennessier a choisi de tourner la page dijonnaise. Il s'occupera dorénavant du hockey mineur chez le voisin bisontin. Explications.

- Votre départ apparaît comme une réelle surprise. Qu'est ce qui vous a motivé ?

"Je n'avais pas spécialement prévu de partir. Tout s'est déroulé rapidement. Besançon m'a appelé pour savoir si je connaissais quelqu'un qui pourrait s'occuper de ce poste d'entraîneur. Sur le coup, je n'ai absolument pas pensé à moi. Puis, en discutant plus amplement avec les nouveaux dirigeants bisontins, on s'est mis d'accord presque par hasard. L'idée de coacher m'excite vraiment. Je vais voir si je suis fait pour ça."

- Quelle sera votre fonction exacte ?

"J'aurai en charge toutes les catégories du hockey mineur de l'école de glace aux juniors."

- Avec les départs de Mô et Guibet, deux places se sont libérés à Dijon. Pourquoi ne pas avoir postulé ?

"À Dijon, la façon dont est organisé le hockey mineur ne me convient pas. Au moins à Besançon, je n'aurai pas un Maric, ni un Pivron pour me dire ce que je dois faire. J'ai toutes les cartes en main, si je réussis ce sera grâce à moi et dans le cas contraire, je serai le seul responsable."

- Besançon n'ayant plus d'équipe senior, vous êtes obligé de mettre un terme à votre carrière. À 25 ans, n'est-ce pas prématuré ?

"Depuis ma blessure au genou il y a environ un an, j'ai un mal fou à reprendre la glace. Je sais très bien que si j'étais resté à Dijon, j'aurais été sur le 4e bloc, un peu comme une roue de secours. Je suis conscient du niveau que j'ai. Si j'étais un grand joueur, cela se saurait depuis longtemps. Il est temps de tourner la page. D'autre part, quelques anciens hockeyeurs bisontins ont créé une association en autogestion. Ils aimeraient bien repartir en D3. Ce n'est pas encore sûr, mais si c'est le cas, je chausserai les patins avec plaisir."

- L'effectif du CPHD connaît d'importantes modifications, qu'en pensez-vous ?

"Beaucoup d'amis sont partis. Si j'étais resté, ça n'aurait pas été pareil. Jusqu'à présent le rapport qualité-prix au CPHD est exceptionnel. Si on compare les résultats obtenus avec les salaires versés, le club dijonnais en est le grand bénéficiaire. Leurs performances ne passent pas inaperçues. Un gars comme Nicolas Drewniak, qui était peu rémunéré en Bourgogne, quand on lui offre dix mille francs mensuels à Courbevoie, c'est normal qu'il n'hésite pas. Il ne faut pas se voiler la face, le CPHD n'a pas les moyens de s'aligner. En plus, on est loin des structures d'un club d'élite !"

- Quel souvenir garderez-vous de vos trois saisons passées sous le maillot dijonnais ?

"Il n'y en a pas un précisément. Du succès sur Épinal lors de notre premier match en D1 à la finale face à Villard en 2002, j'ai vécu trois bonnes années. Je crois d'ailleurs que tout le monde se plaît bien à Dijon, il y a une ambiance conviviale, quasi-familiale. La ville est sympa. On ne quitte pas ce club de bon cœur. J'ai simplement un peu de regrets sur mes prestations personnelles car j'ai le sentiment de ne pas avoir donné la pleine mesure de mon potentiel. Je n'ai pas réussi à franchir le cap psychologique pour devenir un titulaire à part entière."

- À l'avenir vous croisera-t-on dans les tribunes dijonnaises ?

"C'est évident. Je ne vais pas couper les ponts. J'habiterai à 45 minutes en voiture de la patinoire dijonnaise. Ce serait dommage de se priver de voir du bon hockey."

Propos recueillis par Jérôme Roblot

 

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