Le Nice HC relégué en D3 !
Article de Nice matin (1er août 2003).
Devant l'importance du passif les instances fédérales n'ont pas souhaité accorder leur confiance au club pour un maintien en D1. Les dirigeants niçois vont saisir le CNOSF.
La décision est tombée hier en début d'après-midi. N'ayant pas reçu la fameuse lettre recommandée le matin même, le président du NHC a envoyé un fax à la fédération pour demander que la réponse soit rendue publique. Celle-ci ne s'est pas fait attendre : la D3.
Vice-champion de France de D1, le club "jaune et noir" tombe de haut. Le dossier présenté mardi devant la commission d'appel n'aura donc pas convaincu les instances. Bernard Bourandy, le président de la commission d'aide, de contrôle et de gestion à la fédération, explique : "Nice a un passif bien trop important qui, au minimum, représente 50 % de son budget (NDLR : Le passif du club serait de l'ordre de 200 000 euros)". On ne pouvait accorder notre confiance au regard de cette proportion trop importante. La commission d'appel a confirmé. Avec cette rétrogradation, le club paie sa mauvaise gestion passée. L'objectif fédéral est clair : toutes les équipes évoluant au niveau national doivent repartir sans déficit d'ici à deux ans. Or, compte tenu de l'importance de son passif, cela s'avère impossible pour le Nice HC. Si les dirigeants avaient mis un gros chèque d'un sponsor sur la table ou si le trou était seulement de 25 000 euros, cela aurait été différent. Mais ce n'était pas le cas, loin de là..."
La mauvaise gestion antérieure sanctionnée
Les Niçois et leur expert comptable, Michaël Medioni, regrettent que cette décision sanctionne une mauvaise gestion antérieure et n'ait pas mieux pris en compte le dossier présente mardi.
M. Medioni : "Le dossier comportait l'état du passif au 30 juin 2003, les mesures d'apurement de celui-ci, ainsi qu'un compte prévisionnel d'exploitation et financier. L'apurement du passif se réalisait par un prêt bancaire et des mesures de restriction budgétaire pour la saison à venir. Le club aurait alors supporté la première année un remboursement d'échéance d'environ 10% de son budget annuel, et 6 % pour les quatre années suivantes".
Selon M. Medioni, il y a trois points qui ont incité la FFSG à confirmer la rétrogradation. D'abord, l'état du passif présenté qui n'était pas certifié par un commissaire aux comptes. Son exhaustivité n'étant donc pas garantie. Ensuite, le niveau de ce passif relativement important avant négociations avec les partenaires, ce qui reflétait un certain nombre de dysfonctionnements dans la gestion de l'association. Enfin, le fait que les subventions des collectivités territoriales, intégrées dans le compte d'exploitation prévisionnel pour 2004, n'aient pas été votées. Et ce, malgré que le club ait présenté des attestations de ces engagements.
"Pour le premier point, l'état du passif, je pense que nous l'avons tout de même approché de manière assez précise", note l'expert-comptable. Il poursuit : "En ce qui concerte le deuxième point, l'importance du passif, l'objectif de l'audience était de juger les capacités du club à ne pas déposer le bilan au cours de la prochaine saison et non pas de juger une gestion antérieure. Enfin, au sujet des subventions, aucun club ne peut attester aujourd'hui de l'octroi de subventions publiques pour 2004. Il ne s'agit que d'un prévisionnel."
A la mairie, Jean-Claude Mari, nouveau subdélégué au sport, déplore évidemment cette relégation : "C'est d'autant plus regrettable que sportivement le club avait prouvé sa valeur. Nous avions apporté notre pierre à l'édifice dans le dossier qui a été présenté et on a participé à la hauteur de nos moyens".
Hélas, l'engagement municipal et celui des autres partenaires n'auront pas suffi. Néanmoins, les Aigles ont décidé de continuer à se battre.
Avant le 14 août
"Sachant que nous avons le soutien des collectivités territoriales et de nos partenaires sportifs, la décision fédérale me paraît ne pas tenir compte des mesures financières d'apurement du passif et des mesures de restructuration interne de l'association que nous avons présentées", précise M. Medioni.
"Nous allons saisir dès lundi le Comité National Olympique et espérons trouver une issue favorable avant le 14 août."
Antoine Delgoulet