Top/Flop : décembre 2004

 

 Lada Togliatti (RUS)

Quoiqu'on pense de sa philosophie de jeu, il ne fait aucun doute que le Lada Togliatti est le club européen en forme du moment. Il reste en effet sur une impressionnante série de huit victoires d'affilée. Lors de la reprise suivant la trêve de décembre, il passait pourtant un test sérieux en se rendant successivement chez les deux leaders, le Metallurg Magnitogorsk et le Dynamo Moscou, mais ils ont tous deux été balayés sur la glace, respectivement 1-6 et 0-4. À partir du moment où elle mène au score, l'équipe de Piotr Vorobiev est décidément une machine à gagner, qui est en confiance et ne présente aucune faille. Avec son traditionnel style défensif, elle compte cinq blanchissages sur ses dix derniers matches, et Jussi Markkanen s'inscrit ainsi dans la lignée des gardiens qui ont tous brillé dans le système du Lada. Tout roule pour le Finlandais, y compris la voiture que lui a prêtée le club (une Lada, évidemment). Il n'en demande pas plus et peut avoir le sourire tout en compilant d'impressionnantes statistiques, comme ses prédécesseurs.

 Kärpät Oulu (FIN)

Alors que HV 71 et l'Avangard Omsk sont toujours à la peine dans leurs championnats respectifs, le Kärpät Oulu pourrait faire figure de favori pour être sacré champion d'Europe en janvier à Saint-Pétersbourg, puisque le champion en titre occupe la première place de son championnat. Même la blessure du prometteur centre Jari Viuhkola ne l'a pas perturbé, puisqu'il a permis de révéler le jeune espoir local de 22 ans Pekka Saarenheimo, qui vient de réussir une percée remarquée en inscrivant sept points lors des deux rencontres jouées depuis la trêve, grâce à une excellente entente avec l'ancien international tchèque Viktor Ujcik. À une période où les journées sont particulièrement brèves dans le nord de la Finlande, le "Maradona du Raksila" (du nom de la patinoire d'Oulu) a envie d'éclater au grand jour. Et l'équipe entraînée par Kari Jalonen paraît prête à de hautes ambitions.

 

 Augsbourg (ALL)

En ayant pour la seconde saison consécutive fait d'Augsbourg et de son faible budget une équipe compétitive en DEL, Benoît Laporte, l'ancien joueur et entraîneur de Rouen, est devenu un homme très courtisé. S'il a nié la rumeur selon laquelle il aurait déjà signé à Düsseldorf pour la saison prochaine, il n'a pas démenti les contacts avec Nuremberg, où il est pressenti pour prendre la succession de Greg Poss, qui abandonnera son poste pour se consacrer exclusivement à l'équipe nationale d'Allemagne. Mais ces bruits sur le départ de l'entraîneur sont en train de déstabiliser l'équipe, qui comme l'an dernier est en train de décrocher de la course aux play-offs après une très bonne première moitié de championnat. Et les premiers signes de divergence entre Laporte et les dirigeants sont advenus. Constant que certains joueurs (Miner, Bancroft, Rekis) en viennent à commettre des erreurs parce qu'ils doivent passer quarante minutes par match sur la glace en raison des blessures, il a réclamé que la dernière licence, gardée en réserve notamment en cas de blessure du gardien Labbé, soit utilisée dès maintenant. On lui a rétorqué que la période des fêtes n'est vraiment pas propice au recrutement, et qu'il vaut mieux attendre l'annonce de l'annulation définitive de la saison NHL, prévue pour le 14 janvier.

 Dukla Trencín (SVK)

En début de saison, Trencín paraissait imbattable en Slovaquie, avec sa première ligne Demitra-Hossa-Gáborík qui survolait le classement des marqueurs. Mais depuis que Marián Hossa a choisi de rejoindre son frère Marcel chez le promu suédois Mora et que le super-trio a été cassé, rien ne va plus. Quand Marián Gáborík s'est blessé à l'aine en novembre lors d'un match à Bratislava, le Dukla n'a ramené qu'un seul succès (chez la lanterne rouge Dubnica) en sept rencontres, ce qui a coûté son poste à l'entraîneur Róbert Spisak, de plus en plus critiqué par les supporters. Vladimír Hiadlovsky (le père du gardien de Tours) lui a succédé, et la crise a semblé s'estomper avec trois succès d'affilée et le retour de Gáborík. Un répit de courte durée. Les prestations erratiques ont recommencé avec une invraisemblable défaite à domicile devant Dubnica, qui n'avait pourtant gagné que deux fois cette saison. Quant à Marián Gáborík, il a signé un contrat d'un mois en Suède à Färjestad, et s'il reviendra pour les play-offs, cela veut dire qu'il n'y aura plus qu'une star slovaque (Pavol Demitra) lors de la prochaine Coupe d'Europe des champions. Ce premier pas vers le retour d'une compétition européenne crédible est donc déjà dévalué par cette désaffection. Pourtant, les dirigeants du Dukla voulaient se faire prêter de Hossa pour le week-end de Coupe d'Europe, et ils avaient même obtenu l'accord de leurs collègues de Mora. Mais c'est inutile, car le règlement de l'IIHF impose que les joueurs aient été dans l'effectif au 15 décembre, afin d'éviter les renforts ponctuels, et le fait que ce soit un retour dans un club d'origine n'y change rien. Ce n'est pas cette règle - utile vue les dérives du passé - qui est trop dure, ce sont les autres qui sont trop souples, notamment au sein des différentes ligues, où l'on tolère ces changements de club incongrus pour une durée d'un mois. Et la saison du Dukla Trencín, qui s'annonçait exceptionnelle il y a quelques mois, est au bout du compte amère et chaotique.

 

 

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