Top/Flop : septembre 2007

 

 Dukla Trencín (SVK)

Neuf matches, neuf victoires (dont une en prolongation et deux aux tirs au but), c'est un début de saison parfait que signe le Dukla Trencín. Cela rappelle ce qui s'était passé il y a quatre ans, quand l'ex-club militaire était resté invaincu pendant quatorze journées grâce à l'idole locale Marian Gaborik, en bras de fer avec son club nord-américain de Minnesota. Mais il n'y a pas de point commun avec aujourd'hui : si toute la presse a annoncé la possible incorporation de Ronald Petrovicky en attente d'un nouveau contrat NHL, il n'a pas encore joué même si. La raison du succès n'est pas à chercher non plus chez le défenseur offensif Richard Lintner : il est là provisoirement jusqu'au 20 octobre, parce qu'il ne passe que six mois par an en Suède pour raisons fiscales, mais il n'a été utilisé que deux fois.

C'est en fait avec un effectif très stable que Trencín domine l'Extraliga slovaque. Le nouvel entraîneur tchèque Antonin Stavjana a simplement amené deux joueurs de Nitra dans ses valises (Viliam Cacho et Samir Saliji) pour remplacer les partants Tibor Melicharek et Jiri Hes. Et le joueur qui cartonne en ce début de saison, en occupant la tête des marqueurs avec 13 points, est un quasi-anonyme. Le centre Peter Huzevka, qui vient de fêter ses 31 ans, a atteint en un mois la moitié de son total de l'an dernier (27), qui constituait pourtant déjà un record en carrière. Sa ligne avec Cacho et Jan Pardavy fonctionne bien, mais c'est toute l'équipe qui se balade pour l'instant... dans le plus déséquilibré des championnats majeurs.

 SKA Saint-Pétersbourg (RUS)

C'est vraiment un SKA newlook qui est sur la glace cette saison, et pas uniquement à cause de son nouveau logo "revival". A contrario de la saison passée, l'argent de Gazprom semble cette fois bien investi. Les Pétersbourgeois présentent ce qui leur manquait par-dessus tout, une équipe solidaire. Une réussite à mettre au crédit de Barry Smith, seul entraîneur nord-américain restant en Superliga puisque Gardner vient de se faire virer de Yaroslavl. Le vieux sage canadien, imprégné de culture scandinave, a amené des méthodes plus proches de ce qui se fait outre-Atlantique. Sur la glace, avec des entraînements plus courts et plus intenses, mais aussi hors glace, en demandant à ses joueurs le port du costume cravate.

En match, les hockeyeurs du SKA ne paraissent nullement endimanchés. Ils font la loi en ce début de saison avec huit victoires en dix journées. Et même si Smith refuse catégoriquement de considérer qu'il a une première ligne qui se distingue des autres dans son collectif, il est clair que la différence vient de ce que le club a désormais un premier trio de grand talent. Maksim Sushinsky, revenu à son meilleur niveau, a vite trouvé la bonne entente avec ses partenaires suédois : le vétéran de NHL et LNA Andreas Johansson, qui n'avait joué que 19 matches à Färjestad l'an dernier pour cause de problèmes de dos, a encore de beaux restes, et le champion olympique Mika Hannula a retrouvé le plaisir de jouer au point de s'imposer comme le boute-en-train de l'équipe. Cette formation n'a peur de rien, et elle l'a prouvé dans ses longs voyages aux quatre coins de la Russie : six victoires en six déplacements !

 

 Pardubice (TCH)

S'il y a une équipe qui peut être envieuse d'un tel bilan à l'extérieur, c'est bien Pardubice. Le club de Bohême orientale a tout ce qu'il faut pour être le favori de l'Extraliga cette saison, à un détail près : sa patinoire. Totalement reconstruite et modernisée pour le Mondial junior 2002, l'enceinte, qui affichait complet à chaque match de l'équipe locale, est de nouveau en travaux pour être aménagée et aménagée à plus de dix mille places pour le Mondial junior 2008. Mais dans le même temps, Pardubice doit commencer le championnat à l'extérieur. Lors du premier aller-retour, il va donc falloir d'abord se rendre chez tous ses adversaires. Et loin de ses bases, Pardubice est à la peine. Il a péniblement accroché deux succès aux tirs au but, exercice dans lequel le second gardien Lukas Sablik (Lasak se remet encore de son opération au genou) s'est montré intraitable, et pointe à l'avant-dernière place du classement

Cet exil temporaire n'est pas le plus grave, car le jeu en vaut sans doute la chandelle : le club restera toujours en pointe au niveau de l'infrastructure, et il n'est pas près d'être rattrapé au classement des affluences. Ce qui rend Pardubice vraiment morose, c'est la perte de Martin Cech dans un accident de voiture en début de mois, juste après sa victoire en Coupe. Bien que Cech n'ait passé qu'une saison dans le club, celui-ci a annoncé que son n°3 serait retiré. Un ressort s'est cassé dans cette équipe en deuil.

 Mannheim (ALL)

Le manager Marcus Kuhl a vite prévenu : "Il y a une chose que nous ne ferons pas : céder à la panique". En commençant le championnat par quatre défaites, même l'entraîneur Greg Poss parlait de crise. Mannheim se veut cependant au-dessus de cela, après avoir survécu à une saison noire pour réussir un impérial doublé l'an dernier. Mais les Adler ont du mal à se sortir de la nasse. Ils sont toujours en bas de classement avec les petits clubs, alors qu'ils paraissaient presque invincibles.

Et pourtant, l'effectif de Mannheim faisait peur sur le papier, avec une quatrième ligne (Martinec-Ullmann-Arendt) de très haut niveau. Et c'est vrai : cette 4e ligne est bien la meilleure de la DEL. Le problème... c'est qu'elle est aussi la meilleure de son équipe, car les trois autres font peine à voir ! "Je n'ai jamais vu autant de joueurs en crise à la fois", se désolait l'assistant-coach Teal Fowler après la dernière défaite en date contre Nuremberg, où l'adversaire a même marqué à trois contre cinq grâce à un cadeau d'un Trépanier usé en fin de présence. Le meilleur marqueur de l'an passé Colin Forbes n'est que l'ombre de lui-même. Le capitaine René Corbet est totalement hors de forme. La recrue Michael Hackert, alignée à l'aile et non au centre, peine à convaincre. Quant au duo de coaches, après un temps mort pris à 5 contre 3 en milieu de match, il n'échappe pas aux critiques. Les Adler n'ont plus la même vitesse de jeu et le même entrain que lors de leur grande saison, et l'inquiétude monte.

 

 

Le mois précédent (février 2007)

Le mois suivant (octobre 2007)

 

Retour au sommaire