Août 2003 : anecdotes (et affaire grave)

 

Deux Eisbären accusés de viol

Alors que la DEL se réjouissait de ne pas avoir connu de scandale depuis un petit bout de temps, elle est tombée sous le choc d'une nouvelle venue de Suède : deux joueurs des Eisbären de Berlin ont été arrêtés par la police de Kristianstad et accusés de viol. Tout a commencé dans un hôtel de Tyringe, où les Eisbären devaient passer la nuit à la sortie d'une tournée de deux rencontres (deux défaites) en Suède. L'entraîneur Pierre Pagé avait autorisé ses joueurs à sortir dans une discothèque de Hässleholm, à neuf kilomètres de là. Passablement ivres d'après les témoignages, les joueurs auraient abordé une Suédoise de vingt ans qui serait rentrée à l'hôtel en leur compagnie aux alentours de 4h30 du matin.

Un peu plus d'une heure plus tard, la jeune fille de vingt ans vint porter plainte avec ses parents et faire constater qu'elle avait été agressée. La police fit irruption dans les chambres des joueurs et amena cinq d'entre eux au commissariat, tandis que le reste de l'équipe rentrait en car à Berlin. Mais le car fut arrêté juste avant la frontière, les cinq joueurs innocentés par la confrontation avec la victime retrouvèrent leurs coéquipiers, et les deux principaux responsables présumés furent alors arrêtés. Il s'agit de Brad Bergen et Yvon Corriveau, deux Canadiens âgés respectivement de 37 et 36 ans, tous deux pères de famille.

Le groupe Anschutz, propriétaire des Eisbären, a mis ses avocats suédois au service des deux hommes. Si leur culpabilité est avérée, ils auront probablement droit à moins de mansuétude. Quant au président de la DEL, Gernot Tripcke, il a réagi en ces termes : "Même si l'affaire n'a rien à voir avec le hockey sur glace ni avec la DEL, elle sera très dommageable pour l'image de notre sport et de notre ligue." Une ligue en pleine phase de négociations avec les sponsors et les télévisions...

Ambitions russes et peurs nord-américaines

Directeur de la Coupe Spartak, Gelani Tovbulatov veut faire de ce tournoi de pré-saison la référence russe et même européenne. Sur le plan national, la Coupe Spartak est devenue un évènement presque dès sa création en faisant revenir les stars russes de NHL. C'était un pari presque impensable à l'époque, car ces joueurs avaient été traités de traîtres à leur départ et avaient eux-mêmes dit pis que pendre du système qui les avait formés et d'entraîneurs comme Tikhonov dont ils dénonçaient les méthodes dictatoriales. Et pourtant, on revoyait côte à côte ces hommes qui s'étaient maudits réciproquement !

Aujourd'hui, le nouveau défi de la Coupe Spartak est de convaincre René Fasel, présent à Moscou, de l'officialiser pour devenir à terme un tournoi final de Coupe d'Europe, puisque l'IIHF a bien du mal à convaincre les clubs des grands championnats au calendrier surchargé de participer à ses compétitions européennes. L'intersaison, et particulièrement la fin août quand chacun est déjà rôdé, serait alors la période la plus propice à l'affrontement des meilleures équipes d'Europe.

Mais, pour le dixième anniversaire de la Coupe Spartak, Tovbulatov avait un autre rêve, inviter une équipe de NHL. Mais celles-ci n'ont pas repris leur camp d'entraînement à cette date un peu précoce pour elles (les Toronto Maple Leafs seront par contre en Suède à la mi-septembre), et c'est en fin de compte une équipe de stars de la NHL, que Mark Messier avait donné son accord pour conduire, qui avait été construite pour l'occasion. Mais la guerre en Irak est passée par là, et les Nord-Américains refusent d'effectuer tout voyage à l'étranger pour des raisons de sécurité, ce qui a fait capoter le projet pour cette fois.

Au parloir

Les Berlin Capitals, remontés en Oberliga (troisième division allemande), ont obtenu que la chaîne locale TV Berlin, accessible dans toute l'Europe sur le satellite Astra, diffuse tous leurs matches à domicile, avec un décalage de deux heures. La principale initiative de ces retransmissions sera l'installation d'un téléphone sur le banc de la prison, qui permettra d'appeler le joueur pénalisé !

 

 

Les citations du mois

 

"Il faudrait vraiment que les spectateurs apprennent à respecter les joueurs en s'abstenant de fumer pendant les matches ! L'air en devient irrespirable." Serge Poudrier (Lausanne) s'insurge dans Le Matin.

"On va peut-être faire payer les spectateurs pour assister aux entraînements, comme au Real Madrid". Guy Fournier plaisante dans les colonnes de Paris Normandie. Qu'il se rassure, le manager des Dragons, même si la centaine de spectateurs présents pour le premier entraînement est un bon signe de la vitalité du hockey à Rouen, on peut encore faire mieux. À Schwenningen, relégué en deuxième Bundesliga allemande, ils étaient mille à la reprise de l'entraînement, histoire de prouver que le club est toujours vivant... et à Skellefteå, club d'Allsvenskan (deuxième division suédoise), ils étaient 3300 ! De quoi laisser rêveur...

 

 

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