Mai 2024 : anecdotes
Quand les Belges et les Néerlandais veulent envahir l'Europe Centrale
La BeNe League, après avoir accueilli cette saison deux clubs de l'ouest de l'Allemagne de quatrième division, a décidé de changer de dénomination pour avoir un nom moins restrictif et témoigner de son expansion internationale. Le résultat est pour le moins surprenant : elle s'est rebaptisée Central European Hockey League. Oui, une ligue de hockey d'Europe centrale issue de Belgique et des Pays-Bas, deux pays qui n'ont jamais été inclus dans l'Europe Centrale même si les définitions de celle-ci varient ! On voit mal où cette CEHL prétend s'étendre au-delà de quelques cas particuliers de clubs allemands non situés dans les "bons" Länder.
Rappelons que la ligue autrichienne, située au cœur de la Mitteleuropa traditionnelle, s'appelle ICE HL parce que ce nom signifie International Central European Hockey League. Une dénomination géographiquement bien plus pertinente. Pas sûr que les Autrichiens crient au plagiat pour autant : les visées expansionnistes belgo-néerlandaises prêtent plutôt à sourire. À moins qu'il faille se méfier de ce marketing outrancier de noms pompeux de ligues importés d'Amérique du Nord, qui pourrait rendre illisible le paysage du hockey européen...
La Russie monte au classement sans jouer
Occulter le sujet de la Russie n'a pas été possible pendant le championnat du monde. D'une part, il y a cette incrustation officielle ridicule diffusée pendant un match qui omettait l'Union Soviétique et/ou la Russie dans le palmarès des pays les plus titrés aux championnats du monde. On ne sait pas qui a eu l'idée saugrenue de ce révisionnisme historique digne de Staline (ou de Fetisov ?). C'était totalement absurde et les Russes ont pu justement crier à la cancel culture, expression fourre-tout utilisée pour discréditer tout ce qui vient de l'occident honni.
Et pourtant, la Russie a progressé au classement IIHF ! Par quel miracle ? Parce que l'IIHF a adopté une décision sans réfléchir aux conséquences mathématiques. Au lieu de dire que la Russie et le Bélarus conserveraient leur classement pendant leur excusion (ce qui est le cas dans l'ATP pour un tennisman blessé par exemple), la fédération a indiqué que ces pays marqueraient chaque année les points de leur classement IIHF. Or, la Russie partait troisième, ce qui implique qu'elle marquerait des points comme si elle était chaque année sur le podium, ce qui n'est pas si facile en pratique (la Russie avait raté la médaille lors de deux de ses quatre dernières confrontations avant sa guerre). Le Canada et la Finlande sont restés devant un temps parce qu'ils étaient très réguliers sur le podium, mais la chute des Leijonat cette année leur a fait perdre des points. Donc la Russie se retrouve deuxième... et marquera l'an prochain les points du finaliste. Soudain, tout le monde a compris la faille du système. Si le Canada n'est pas en finale en 2025, il sera dépassé à son tour, la Russie sera première... et irrattrapable puisqu'elle marquera automatiquement chaque année les points du vainqueur ! Les délégués finlandais ont aussitôt demandé à ce que le classement soit revu. "Russophobie", ont crié les médias russes. Non, juste du bon sens mathématique...
"Si n'importe qui de Finlande veut nous payer une bière, il peut nous trouver en ville."
Message public de Ben O'Connor après la victoire de la Grande-Bretagne sur l'Autriche qui a évité un désastre historique à la Finlande en la qualifiant pour les quarts de finale des championnats du monde
"Nous vivons ici dans un pays de cocagne, notre zone de confort est immense. À mon avis, dans d'autres cultures, ils ont beaucoup moins peur que nous, ce n'est pas pour rien que nous assurons tout. Notre attitude peut être un obstacle, surtout lorsque nous sommes dans le rôle du favori. Ainsi, chez nous, on dit toujours fais attention alors que le Nord-Américain dit fais-le. [...] Je reçois tellement de compliments de la part d'autres nations sur la manière dont nous jouons. Dans mon propre pays, c'est en partie dans l'autre sens, mais ce n'est pas grave. Je suis convaincu que nous allons à nouveau disputer d'excellens championnats du monde."
Le sélectionneur suisse Patrick Fischer, interviewé par Sascha Fey (Keystone) avant les Mondiaux de Prague qui allaient lui donner raison.
"Avant les championnats du monde, ils m’ont dit que je devais absolument me faire opérer. Mais ce que le professeur Kolář m’a fait ici... Je lui dois un grand merci. Je ne m’étais pas senti aussi bien depuis huit mois. Je ne sais pas quelle magie il avait dans ses mains, mais ça faisait longtemps que je n’avais pas patiné aussi bien que durant ces Mondiaux. Nous verrons [si une opération est nécessaire]. M. Kolář dit non, donc je le crois.
David Pastrňák, arrivé des Bruins de Boston avec des problèmes de hanche, rend hommage au professeur Pavel Kolář, un kinésithérapeute célèbre qui était membre du conseil médical de l'ex-président Václav Havel et qui a traité les plus grands sportifs tchèques.
"Enfin, mon père ne pourra pas me taquiner, j’ai au moins quelque chose de plus que lui qui n’a que quatre médailles de bronze aux Championnats du monde."
Le nouveau champion du monde Radko Gudas.
"Ce n'est pas possible que le second gardien ne puisse jouer que si le numéro 1 est frappé par la foudre."
Klaus Hartmann, président de l'ÖEHV (la fédération autrichienne de hockey sur glace), à propos du sort des gardiens nationaux réduits aux rôles de doublures en club.
"J’ai le même budget que Rouen ! Quand dans ma boîte j’avais des collaborateurs qui partaient, c’est que je n’avais pas fait le job pour les garder. Depuis que je suis président des Brûleurs de loups, ça ne m’est jamais arrivé qu’un autre joueur quitte Grenoble pour une autre équipe en France. C’est réducteur de dire que ça s’est fait que grâce à l’argent. Il avait envie d’un nouveau challenge."
Jacques Reboh, interrogé par le Dauphiné Libéré après sa vidéo provocatrice de recrutement de Pintarič (voir ci-dessous). Et depuis, le président de Grenoble a remis ça en recrutant deux anciens Canadiens de Rouen, Christophe Boivin et François Beauchemin.
Le grand méchant (assumé) du mois
Jacques Reboh, parodiant Blofeld ou le Docteur Gang (mais préférant les chiens aux chats), brandit des faux billets eux-mêmes parodiques distribués par un des clubs de supporters rouennais à la fin de cette vidéo qui annonce le transfert de Matija Pintarič, le meilleur gardien du championnat de France depuis des années, titré quatre fois après les Dragons. La prolongation du contrat du gardien vétéran tchèque Jakub Štěpánek avait pourtant été officialisée la veille...
Le danger public du mois
"Je n'ai encore jamais vu une action dans laquelle une personne tue quasiment deux fois une autre personne puis une fois lui-même, mais je ne suis pas surpris que cela implique Jacob Trouba". C'est ainsi que le commentateur Pete Blackburn a réagi à ce qui a été qualifié de tentative de "décapitation" de la part de Trouba, surnommé "Captain Elbow" pour ses charges coude en avant. Le Tchèque Martin Nečas plonge ici au sol dans un réflexe de survie et Trouba se fracasse sa propre tête dans le plexiglas, mais son patin retombe sur le casque du Tchèque.
Le commentaire du mois
Thomas Raby semble avoir appris que les Diables Rouges de Briançon ne le reconduisaient pas... sur facebook, à en croire son commentaire !.
Le mois précédent (avril 2024)