Octobre 2024 : anecdotes

 

Mégalomanie tchèque ?

La plus grande salle de hockey du monde est depuis quelques mois celle de Saint-Pétersbourg (21 542 places), qui a dépassé Montréal. La NHL a un peu renoncé à la course au gigantisme car élargir un bâtiment augmente les coûts pour une rentabilité plus faible, les places supplémentaires étant vendues à bas prix au vu de l'éloignement. Et pourtant, voilà que quelqu'un se propose de battre Saint-Pétersbourg. Dans une métropole ? Non, à Pardubice, ville de moins de 100 000 habitants !

Depuis que Petr Dědek est devenu propriétaire du HC Pardubice, ses ambitions sont sans frein. Son budget semble illimité et a conduit cet été au recrutement du joueur IIHF de l'année, Roman Červenka, détourné de son lucratif contrat suisse. Ce qui n'a pas empêché Pardubice d'être piteusement éliminé en CHL... et d'avoir du mal à embaucher un nouvel entraîneur car Dědek effraye quelque peu !

Sa grande ambition, c'est le projet de grande patinoire qu'il veut construire, dans un complexe immobilier avec hôtel et tout le tintouin. Au départ, elle était censée contenir 15 000 spectateurs, taille très raisonnable pour un club dont la patinoire de 10 000 places fait déjà toujours le plein. Cette fois, il a obtenu l'appui de la municipalité qui a changé l'échelle en annonçant ce qui serait rien moins que la plus grande patinoire du monde : 7518 places assises, 2207 places debout et 44 places en fauteuil roulant au niveau inférieur, 5699+50+20 au niveau intermédiaire et 5512 + 22 (pas de places debout quand on est déjà dans les nuages) au niveau supérieur. Ajoutez 1224 sièges VIP et le compte est bon, ça fait 22 296 places, recond mondial. Ouverture prévue, août 2027, presque demain pour un projet aussi pharaonique.

Le fils de milliardaire discriminé

Roman Rotenberg, le fils d'oligarque russo-finlandais devenu coach du SKA Saint-Pétersbourg, est l'homme le plus raillé du hockey russe. Il l'a bien cherché en se plaignant de "discrimination sur la base de la nationalité" en conférence de presse parce que le vice-président de la KHL (Valeri Kamensky) avait officiellement salué le 250e but de Radulov mais pas... le 200e match de Rotenberg en tant qu'entraîneur ! Kamensky a répondu ce que tout le monde sauf une personne avait compris, qu'avoir entraîné 200 parties n'avait rien d'un expoit exceptionnel. Toute la Russie a ri de cette déclaration digne d'un enfant boudeur, mais le Traktor a fait plus fort : il a habillé son fameux mannequin du vestiaire - baptisé Herman - avec un maillot disant "Pourquoi personne ne nous félicite pour nos 5 victoires d’affilée ? Discrimination !

Un agent de hockey en prison

L'agent de joueurs de KHL Nikita Kvartalnov a passé 10 jours en détention provisoire au Bélarus, dans une cellule de 4 m² contenant huit prisonniers. Le motif ? "Langage obscène en public", en l'occurrence au cours d'une dispute avec Artyom Karkotsky, le président du Dinamo Minsk. Une accusation généralement passible d'une amende. Le piquant de l'affaire est que Nikita est surtout connu comme le fils de Dmitri Kvartalnov... qui est l'entraîneur de ce même Dinamo Minsk.

Le contexte peut expliquer les propos pleins de contrition de l'agent à sa sortie de prison. Il s'est excusé pour son comportement auprès de sa famille, ses clients et "toute la communauté du hockey", a assuré qu'au Bélarus "la loi est la même pour tous", et a parlé de "leçon de vie". Précisons pour finir que Nikita n'a actuellement aucun joueur sous contrat au Dinamo Minsk, même s'il a souvent été accusé de développer sa clientèle grâce à des connections avec les clubs successifs de son père.

 

 

Les citations du mois

"Pour quelques bières vendues de plus, je pense que quelques personnes intelligentes décideront, et nous, les joueurs, nous jouerons, mais cela n'a pas de sens. Il y a beaucoup de bons joueurs dans la ligue, mais pas encore assez pour que cela ait du sens d'avoir 16 équipes dans la ligue."

Joni Ortio (gardien d'Ässät) à propos de l'inflation du calendrier due à la nouvelle expansion de la Liiga finlandaise, toujours sans retour de la relégation.


"En Slovaquie, tout est une question de relations. Je le vois, et tout le monde a peur d’en parler. Moi ? Je savais jouer au hockey, c’était mon réseau. Ils n’avaient pas le choix parce que je savais jouer, en fait. [...] Nous avons probablement besoin de changement à la fédération, mais personne ne veut travailler pour elle. Vous pensez que Hossa veut travailler pour la fédération ? Non. Gáborík ? Non. C’est à cause de certaines personnes qui sont déjà là, elles font les choses à leur façon, donc elles en profitent, et pas le hockey slovaque. C’est mon opinion."

Juraj Slafkovský, dans The Athletic, critique à distance la fédération slovaque de hockey sur glace (SZĽH), présidée par Miroslav Šatan.

"Nous percevons les opinions de Juraj Slafkovský comme des déclarations irréfléchies de la part d’un jeune joueur. Ils étaient certainement difficiles à lire pour ses coéquipiers de l’équipe nationale médaillées de bronze, les entraîneurs qui l’ont sélectionné et les dirigeants qui lui ont donné l’opportunité de progresser dans sa carrière. Nous pensons qu’à l’avenir, Juraj communiquera dans les médias sous la responsabilité du responsable de l’équipe nationale."

Communiqué officiel de la SZĽH en réaction.

"Il m’a aussi cité, moi et Hossa, ce qui m’a également semblé inutile. Peut-il savoir comment nous traitions ces choses à huis clos ? Je considère cette déclaration regrettable. Bien sûr, oui, peut-être que je n’ai pas le désir ou l’ambition de m'occuper du hockey slovaque maintenant, mais Dieu sait ce qui se passera à l’avenir. Il n’avait pas besoin de citer nos noms. [...] À notre époque, nous avions d’autres superstars, que ce soit Pálffy, Šatan, Bondra, Višňovsky ou Hossa. À cette époque, la fédération ne fonctionnait pas non plus comme il faut. Mais je demande lequel de ces joueurs - et ils étaient déjà plus âgés - a commenté la fédération ? Eh bien, aucun. Pas même après sa carrière."

Marián Gáborík réagit à son tour dans le podcast Boris a Brambor (animé par l'ex-international Boris Valábik)

 

 

La photo du mois

"Oublie que t'as aucune chance, vas-y, fonce". C'est cette banderole que les supporters du HC Ajoie - éternelle lanterne rouge de ligue suisse - ont à la fois rendu hommage à Michel Blanc et encouragé leurs joueurs avant la réception du premier Kloten. Sur un malentendu, ça a marché : ils ont obtenu leur première victoire après sept défaites. Bon, les héritiers de Jean-Claude Dusse ont pris d'autres râteaux depuis, restant bons derniers...

 

 

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