Février 2025 : anecdotes
Il a remis le doigt dessus
Lors du match entre Langnau et Berne le 31 janvier, Vili Saarijärvi a connu une vilaine blessure à la main en voulant bloquer un tir de Joël Vermin. Le défenseur finlandais a alors quitté le match, la rencontre a été momentanément interrompue car le médecin semblait alors chercher quelque chose sur la glace. Saarijärvi avait perdu un petit morceau de doigt dans la bataille ! Fort heureusement, le petit bout a été retrouvé dans le gant laissé sur la glace par le joueur, il a pu être recousu !
Un enfant de 10 ans au poste de police pour une casquette
Le match de KHL du 4 février entre le SKA Saint-Pétersbourg et l'Ak Bars Kazan a tourné à la déroute pour le club local (3-8). Le club tatar a inscrit six buts dans le premier tiers-temps, dont trois par Artyom Galimov. Un jeune enfant de 10 ans prénommé Roman, supporter de la panthère blanche comme son père Andrei (qui avait déménagé de Kazan à Saint-Pétersbourg avant sa naissance), a alors jeté sa casquette sur la glace pendant une pause pour saluer un "hat-trick", selon la tradition nord-américaine largement importée en Russie. Mais plus tard au cours de la soirée, au début du troisième, un responsable de la sécurité a intimé l'ordre au père et au fils de se rendre au poste de police situé dans l'aréna, et ce sans même attendre la fin de match. Ils y ont été détenus pendant deux heures, avec un autre supporter (adulte) ayant également jeté sa casquette. L'enfant en pleurs, effrayé, ne comprenait pas ce qui lui arrivait.
Ce traitement d'un enfant de 10 ans a fait scandale en Russie. Le SKA se serait excusé, tout en indiquant que la sécurité n'est pas de son ressort mais de celle du Ministère de l'Intérieur. Les policiers se sont appuyés sur un décret gouvernemental de décembre 2013 qui interdit aux spectateurs de jeter tout objet en direction des sportifs, ce qui ne vise évidemment pas ce cas. D'ailleurs, deux semaines plus tôt, quand c'est un joueur du SKA qui avait inscrit un triplé, les fans locaux avaient jeté leur casquette sans être inquiétés. Mieux, le cas est même déjà prévu dans le règlement technique de la KHL, article 6.4.e) : "Jeter une casquette dans ces circonstances suit une tradition du hockey mondial et ne pose pas de danger aux participants du match."
L'amende bienfaisante
Début février en PWHL, suite au match contre New York, Tereza Vanišová a écopé d'une amende de 500 dollars pour une mise en échec le long de la bande. Une sanction qui n'a pas été au goût des fans de son équipe, Ottawa Charge, dont le principal groupe de supporteurs, The Red Scarf Union. Très vite, l'idée de collecter des dons a été lancée pour "dédommager" l'attaquante tchèque. Mais étant donné que les joueuses ne sont pas autorisées à recevoir de l'argent ou des cadeaux de grande valeur, l'association a incité les fans à faire don de 13 dollars (13 étant le numéro de la joueuse) à chaque but marqué par Vanišová en faveur des Capital City Condors. Il s'agit d'un programme pour jeunes athlètes en situation de handicap, qui a d'ailleurs une équipe entièrement féminine de hockey adapté, la seule au monde dit-on.
Dès le premier match qui a suivi cette annonce, Vanišová a inscrit le seul but de son équipe contre Ottawa, 3043 dollars ont alors été récoltés en l'espace de 24 heures. Le 13 février, elle a d'ailleurs inscrit son premier hat-trick en carrière. Vous avez le droit d'en jeter votre casquette sans crainte de finir au poste...
La trace du palet
Ci-contre, l'incroyable trace laissée par un slap de Doug Hamilton, le défenseur des New Jersey Devils. Le palet a frappé le plexiglas de face avec une telle force que l'on arrive à lire "New Jersey" sur l'empreinte laissée sur la vitre !
Trop de bleus pour un match
Début février, la ville suédoise d'Ängelholm accueillait un tournoi international U18. Mais quand les États-Unis et la Finlande s'apprêtaient à s'affronter, les deux délégations avaient apporté des maillots bleus. Le grand club local de Rögle a alors prêté un jeu de maillots blancs aux jeunes Finlandais. Les Américains l'ont emporté 3-2 en prolongation contre les "Finlandais de Rögle."
85 spectateurs pour 47 joueurs expulsés
C'est un simple match de championnat régional Nord des moins de 20 ans qui a fait les gros titres en Suède. Quand il marque but vainqueur de Kalix à 12 secondes de la fin, le joueur de 18 ans Rasmus Lindqvist Nilsson effectue alors une célébration de but, préparée depuis un mois, qu'il effectue directement devant le banc adverse. Une provocation qu'il regrettera... Son geste a en effet provoque une bagarre générale avec les joueurs de Sundsvall et la distribution de 47 pénalités de match, record mondial ! L'arbitre a simplement expliqué qu'il n'avait pas pu tout suivre et savoir qui a fait quoi, c'est pourquoi il a expulsé... tout le monde ! Les images montrent que certains acteurs ne se sont pas battus durant toute la scène.
Serrages de mains interdits pour raisons sanitaires
Non, ce n'est pas un copier-coller des années Covid. Le 26 février 2025, la Liiga finlandaise a interdit jusqu'à nouvel ordre le serrage de mains d'après-match en raison de l'épidémie de grippe - notamment - qui s'est répandue dans le vestiaires de plusieurs équipes. À la place, les joueurs devront se saluer par un "check" poing contre poing, en gardant leurs gants.
"Il m'a demandé où j'étais car il y avait pas mal de bruit autour de moi."
Kristian Reichel a raconté le moment où il a reçu un appel de l'entraîneur de la Tchéquie Radim Rulík pour lui annoncer qu'il allait être sélectionné pour la première fois en équipe nationale. Il s'avère que Reichel, qui joue à Mannheim, a décroché alors qu'il assistait en tribune au match de Ligue Europa entre Hoffenheim et Tottenham !
"Il n'y a pas d'arbitres en tennis actuellement, juste une personne qui annonce le score, et il n'y a pas de disputes. J'espère que l'intelligence artificielle remplacera les personnes qui influencent le jeu dans un futur proche. On peut laisser une personne... pour jeter le palet. En football, la montre de l'arbitre sonne, ça veut dire que le ballon a franchi la ligne de but. Pareil ici. La montre sonne, l'intelligence a annoncé le motif de la pénalité. Je crois qu'avec l'avènement des réseaux neuronaux, il y aura beaucoup moins de questions au sujet de l'arbitre."
Andrei Razin, entraîneur du Metallurg Magnitogorsk, en conférence de presse après la défaite contre Ufa 4-6. Au match suivant, les arbitres ont refusé de le saluer avant le match.
"Nous nous sommes mariés. Nous avons ri et planifié de futures aventures. Il avait un sens de l’humour inégalable et intelligent qui était le point culminant de tout son être et de son énergie positive. Il avait une capacité exceptionnelle à faire avancer les choses et avait un intérêt très large. Mais il savait aussi se faire plaisir. Il voulait bien manger, bien s’habiller, et en plus de son œil pour le jeu, il avait un œil esthétique brillant. Il y a eu beaucoup de phases très colorées dans notre relation. Miika aurait pu écrire une centaine de livres s’il l’avait voulu, mais il appartenait à l’école de pensée qui accordait beaucoup d’importance à la famille et à l’intimité des gens."
Message envoyé par Maria Autio au journal finlandais Ilta Sanomat à propos de Miika Elomo (photo), entraîneur de Cergy-Pontoise décédé 5 jours après leur mariage.
"Peut-être que USA Hockey a imposé un tarif [douanier] à toute personne évoluant avec Marie-Philip Poulin. C'est la seule explication que j'ai."
Le journaliste de The Hockey News Ian Kennedy fait allusion à la guerre commerciale de Trump contre le Canada pour commenter la perpétuelle omission d'Abby Boreen pour les sélections américaines. Ce fut donc le cas pour les matchs de la Rivalry Series de février... bien que quatre joueuses américaines aient été appelées en renfort suite à plusieurs forfaits. Boreen est clairement l'une des grandes révélations de la deuxième saison de PWHL, elle est la cinquième meilleure marqueuse américaine de la ligue.
"Les Canadiens ont hué notre hymne, ils le chériront bientôt quand ils seront devenus le 51e État."
Discours public de Donald Trump.
"J'appellerai notre GRANDE équipe de hockey américaine ce matin pour l’encourager à la victoire ce soir contre le Canada, qui avec DES TAXES BIEN PLUS BASSES ET UNE SÉCURITÉ BIEN PLUS FORTE deviendra un jour, peut-être bientôt, notre bien-aimé, et très important, Cinquante-et-unième État."
Déclaration de Donald Trump sur son réseau Truth Social, avec les capitales d'origine pour hurler même - ou surtout - des contre-vérités (concernant la sécurité il y a trois fois moins d'homicides par habitant au Canada qu'aux États-Unis sans compter la sécurité sociale qui ne laisse pas les gens mourir sans les soigner...).
"Vous ne pouvez pas prendre notre pays - et vous ne pouvez pas prendre notre sport."
Réponse du Premier ministre canadien Justin Trudeau sur X après la victoire du Canada.
"La NHL et - je pense aussi - la NHLPA sont vraiment inconfortables d'être prises dans ce vortex politique. Cela a mis en lumière ce sport et son intensité à un autre niveau, donc ils devraient être reconnaissants. Mais voilà que vous avez un match comme aujourd'hui, et au lieu qu'on parle juste de hockey, l'idée que le Président ait recommencé à attaquer la souveraineté du Canada est totalement sans précédent. C'est vraiment décevant. Faisons en sorte que ce soit juste du hockey. Pourquoi était-ce si dur de tweeter ou téléphoner juste Let's go, USA ? Mais il ne peut pas s'en empêcher. [...] Si le Président d'un autre pays parlait d'annexer mon pays, je ferais bien plus que huer."
Frank Seravalli, président - américain - de la PHWA, l'Association des journalistes professionels de presse écrite de hockey, tente un rappel à la raison, si ce mot existe encore dans le contexte politique actuel.
"Je te connais depuis que j'ai 10 ans et j'ai joué avec toi, donc je te connais plus profondément que bien des gens. Tu étais un super joueur, mais au lieu d'utiliser ta plateforme pour de bonnes causes, tu as tout fait pour te faire accepter et gagner en popularité. Rien chez toi n’était jamais authentique, mais calculé, habituellement pour la publicité. Même dans cette période aussi sensible politiquement et socialement, tu prends le parti de l'oppresseur, parce que c'est avec lui que tu fais de l'argent (NDLR : Subban est employé par les télévisions américaines ESPN & TNT). J'aurais pensé que l'amour que tu prétends avoir pour ton pays, un pays que tu as représenté au plus haut niveau, t'aurait poussé à dénoncer la rhétorique d'annexion et l'humiliation de la terre où tu es né et où tu as grandi. Mais même ça ne te fais pas agir moralement. C'est la raison pour laquelle, partout où tu as joué, personne ne t'a jamais aimé. Ceux qui étaient dans les vestiaires ont toujours su qui tu étais vraiment : un opportuniste sans principes. Tu es l'exemple parfait de ce qui empêche les personnes de couleur de progresser aux plus hauts niveaux de la société. D’un homme à un autre, tu es une honte, et l’histoire te jugera en conséquence."
Akim Aliu alpaguant P.K. Subban (qui a soutenu les messages de Trump). Une diatribe sans précédent dans le monde du hockey, largement soutenue sur les réseaux sociaux, contrairement au message de Subban très désapprouvé. Elle montre que Trump peut même déchirer le milieu très polissé du hockey sur glace.
La chanson du mois
Le chanteur Roch Voisine, toujours hockeyeur à ses heures perdues, garde évidemment un œil attentif sur son sport et va toujours voir des rencontres, notamment de l'équipe féminine de Montréal. Il n'a donc pas été bien difficile de le convaincre de s'y associer pour lancer un hymne, Pour la Victoire. Les sonorités et le titre de la chanson ne sont pas inconnus puisqu'il s'agit d'une reprise, la chanson originale était Pour une victoire et figurait sur l'album Hélène sorti il y a 35 ans. Elle a été remodelée pour devenir un cri de ralliement. Marie-Christine Boucher, Directrice des affaires et des opérations du club montréalais, est le personnage clef de cette collaboration, elle est une amie d'enfance de Roch Voisine et son père a entraîné pendant un temps le hockeyeur chanteur. L'ensemble de l'équipe a été conviée pour l'enregistrement du titre, dont la présentation mi-février a fait l'unanimité chez les partisans de la Victoire de Montréal.
La vidéo du mois
"Quel que soit le résultat du match, les sportifs ne doivent pas être soumis à la violence. Ce n’est absolument pas quelque chose qu’une société civilisée veut voir" : communiqué officiel de la délégation de Hong Kong demandant des sanctions contre les joueurs du Turkménistan qui ont attaqué ses joueurs à la fin du match des Jeux asiatiques d'hiver.
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