Présentation des Jeux Olympiques de Sotchi

 

Par la volonté de Vladimir Poutine se sont ouverts ces Jeux olympiques de Sotchi à vocation grandiose : cette station balnéaire désuète sur la Mer Noire a été transformée en nouvelle vitrine de la puissance russe. Rien n'a été négligé pour faire de ces "simples" JO d'hiver les plus chers de l'histoire, avec 37 milliards d'euros, devant tous les JO d'été. Ceux de Pékin, qui détenaient de loin le précédent record depuis 2008, n'avaient pas dépassé les 30 milliards. Tout a été construit à neuf, y compris l'ensemble des infrastructures routières et ferroviaires de la région.

Une région symbolique, située entre deux pays en tension interne entre tendances pro-russes et pro-européennes (Géorgie et Ukraine), et proche du Caucase, véritable poudrière jamais apaisée. S'il n'y a plus de guerre d'indépendance en Tchétchénie comme à la fin du siècle dernier, les groupes terroristes islamistes se sont radicalisés et ont commis deux attentats kamikazes à Volgograd ces derniers mois. C'est pourquoi ces JO comptent 15 fois plus de représentants des forces de l'ordre que d'athlètes, mettant en place un quadrillage sécuritaire complet pour que rien ne vienne troubler la compétition.

Inutile de se demander quel sport occupe en premier lieu les pensées des Russes. En désignant comme dernier porteur de la flamme olympique Vladislav Tretiak, ancien gardien de légende mais surtout actuel président de la fédération russe de hockey sur glace, les organisateurs ont ciblé les objectifs. Le succès des JO se mesurera, comme il y a quatre ans à Vancouver, à la médaille d'or finale des hockeyeurs locaux. La situation est cependant différente : contrairement au Canada en 2010, la Russie ne part pas forcément favorite, même si elle a été désignée comme telle par l'hedomadaire canadien de référence The Hockey News.

Le tournoi a rarement paru aussi ouvert. Et cette formule très ramassée, faite pour limiter la pause de la NHL, fait que tout est possible lors de la phase à élimination directe. L'intérêt de prendre une des quatre premières places en phase de poules (les premiers de groupe et le meilleur deuxième) est logiquement important pour accéder directement aux quarts de finale et aussi pour y bénéficier d'un jour de repos face à un adversaire ayant joué la veille. Mais cela ne s'était pas vu en 2010, où les qualifiés directs n'avaient gagné que deux fois sur quatre.

Groupe A : Russie, États-Unis, Slovaquie, Slovénie.

Groupe B : Canada, Finlande, Norvège, Autriche.

Groupe C : Suède, Tchéquie, Suisse, Lettonie.

 

 

Groupe A

La Russie n'a jamais remporté l'or olympique sous ce nom, et elle se présente à Sotchi pour mettre un terme à 22 ans d'échecs et restaurer sa gloire passée. Pour elle, les années d'insuccès de son équipe de hockey sur glace se confondaient avec celles de la perte de repères de toute une nation, en déconfiture après l'explosion de l'URSS. Cette fierté nationale, elle la ressent à nouveau, y compris dans sa volonté de puissance retrouvée qui fait parfois si peur à l'étranger.

Pour réussir ce tournoi qui conditionnera la place du hockey sur glace en Russie (à quatre ans d'une Coupe de monde de football qui sera le prochain défi du pays), le style offensif de Bykov, qui visait à actualiser une certaine tradition pour mieux la faire revivre, a été abandonné pour prendre moins de risques.

Zinetula Bilyaletdinov, le père-la-rigueur, incarne un changement de style. Il met toujours en place une vraie ligne d'attaquants défensifs, même si cette stratégie a été battue en brèche par les blessures des deux spécialistes du Dynamo Moscou, Soïn et Kokarev. Quand il dispose de ses superstars, néanmoins, le talent individuel assure le beau jeu. Pavel Datsyuk, tout juste remis d'une blessure au genou, a repris le jeu à l'aile le week-end dernier mais jouera un rôle crucial au centre, de même qu'Evgeni Malkin. Les deux meneurs de jeu devront guider la Russie aux nombreuses individualités saillantes sur les ailes.

La défense ne paraît pas la meilleure sur le papier, mais si elle limite les erreurs, le système doit tenir et permettre aux génies offensifs de s'exprimer. Le gardien ne sera peut-être plus le point faible : Semyon Varlamov connaît la meilleure saison de sa carrière. Cependant, la pression s'annonce extrême, une des plus fortes pressions jamais vécues par une équipe de hockey.

L'analyse complète de l'effectif. Changements par rapport à la composition prévue : Sergei Soïn et Denis Kokarev ont été remplacés par le talent latent Aleksandr Semin (Carolina, NHL) et par le centre physique Aleksandr Svitov (Kazan, KHL).

 

Finalistes olympiques deux fois sur le sol nord-américain depuis que la NHL participe aux JO, les États-Unis ont pourtant été éliminés en quart de finale dès lors qu'ils ont dû quitter leur continent. Ils paraissent donc un peu en retrait des principaux favoris, et pourtant on aurait tort de les négliger. Ils sont les seuls à n'avoir subi aucune blessure et à arriver au grand complet.

Or, le pays ne cesse de progresser et leur équipe n'a théoriquement jamais été aussi forte. Les joueurs-clés comme le capitaine Zach Parisé, Ryan Kesler ou le pilier défensif Ryan Suter n'avaient tous que 25 ans au dernier tournoi olympique (et à peine 21 ans pour Patrick Kane), ils ont maintenant mûri et sont théoriquement tous au sommet de leur carrière de hockeyeur. En fait, toutes les stars sont à leur sommet. Il y a quelques jeunes prometteurs, mais plus aucun vétéran dépassé comme les Américains en ont souvent amené...

Alors que beaucoup de pays ont battu le rappel de leurs vieilles gloires, le plus vieux joueur de l'équipe a seulement 33 ans : c'est le meilleur joueur des précédents JO, Ryan Miller, qui a retrouvé sa meilleure forme pour redevenir titulaire dans les cages. Sur le papier, cette équipe a donc tout, y compris de l'énergie et de l'impact physique avec des joueurs physiquement redoutés comme David Backes ou Dustin Brown.

Il ne lui manque qu'une chose : l'expérience du jeu international. Plus centrée sur les affaires de la NHL que ses rivales, connaît-elle suffisamment ce qui l'attend ?

L'analyse complète de l'effectif.

 

La Slovaquie avait surpris tout le monde en passant à deux doigts d'une médaille à Vancouver il y a quatre ans. Mais à l'époque, elle était portée par Pavol Demitra, mort entre-temps dans le crash de Yaroslavl. Avec lui, un peu de l'âme de l'équipe est partie. Les Slovaques ont au moins fini par retrouver un entraîneur dans lequel ils ont confiance, un Tchèque, Vladimir Vujtek.

Leur meilleur attaquant actuel, le fragile Marián Gáborik, à peine remis de son genou, s'est cassé la clavicule en décembre et n'a finalement pu revenir à temps. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, cette fois les jeunes joueurs auront largement leur chance. Tomas Tatar va être propulsé en première ligne à la place de Gáborik, et son jeune coéquipier incorporé lui aussi chez les Red Wings de Detroit, Tomas Jurco, va faire ses débuts internationaux directement sur le deuxième bloc.

C'est surtout en défense que la Slovaquie souffre. Michal Sersen et surtout Dominik Granák se sont aussi blessés. Lubomír Visnovský, que les New York Islanders alignent pourtant plus de 20 minutes par match depuis deux semaines, n'a pas eu l'autorisation de venir après ses six commotions cérébrales. Comme d'habitude, la sélection à la double croix a donc complété son stock de joueurs physiques (Jurcina, Starosta), mais la vitesse de ces lignes arrières est sujette à caution.

Coincée entre Russes et Américains, la Slovaquie se fait donc toute petite. Comme cachée derrière le géant Zdeno Chara, son capitaine et porte-drapeau (que les Boston Bruins ont libéré avec classe deux matches plus tôt pour qu'il ait cet honneur), qui aura un rôle encore plus important du fait des absences. Mais se faire oublier est toujours la position qui lui a le mieux convenu.

L'analyse complète de l'effectif. Changements par rapport à la composition prévue : Granák et Sersen ont été remplacés par Milan Jurcina (TPS Turku, engagé lundi en Suisse par Fribourg-Gottéron) et Tomas Starosta (Khanty-Mansiysk, KHL). Gáborik a été substitué par l'expérimenté Branko Radivojevic (Slovan Bratislava, KHL). Le dernier poste vacant de Lubomir Visnovsky a été attribué à René Vydareny.

 

Un autre hockeyeur moins connu a été désigné porte-drapeau, Tomaz Razingar, le capitaine de la Slovénie. La petite nation des Alpes, qui ne manque pas de skieurs médaillables, a ainsi voulu honorer son équipe de hockey qui a réussi l'exploit de se qualifier et élargit ainsi sa délégation.

Faire connaître la Slovénie et lui donner une identité, c'est aussi la mission de l'équipe nationale. C'est pourquoi le hockey sur glace a été invité à suivre l'exemple des autres sports et à porter la couleur officielle choisie par son Comité National Olympique - le vert - plutôt que le bleu-blanc-rouge qui rappelle l'ex-Yougoslavie... L'héritage était naturel pour les hockeyeurs slovènes parce qu'ils constituaient la majorité de l'équipe yougoslave, qui a participé pour la dernière fois aux JO en 1984, à domicile à Sarajevo.

À l'époque, Matjaz Kopitar, trop jeune (18 ans) n'avait pas réussi à intégrer l'équipe. Vingt ans plus tard, devenu entraîneur, il a qualifié son équipe en l'absence de son fils, la star nationale Anze Kopitar, champion NHL et meilleur hockeyeur issu d'un "petit pays" dans l'histoire de ce sport. Celui-ci ne pensait pas avoir la chance de fouler la glace olympique. Maintenant, tout est du bonus pour les "bleu-blanc-vert" inédits.

L'analyse complète de l'effectif.

 

 

Groupe B

À Vancouver, le Canada avait concrétisé une suprématie qui semblait devoir lui revenir naturellement. Mais dans l'intervalle, il n'a vécu que des revers. Il a été éliminé quatre fois de suite en quart de finale des championnats du monde, et il n'a même gagné aucun Mondial junior, son tournoi chéri. Pourtant, cela n'a aucune importance. Aucun Canadien ne peut douter un seul instant, au risque de se voir déchoir de sa nationalité, que son équipe soit la meilleure. Un coup d'oeil à la composition suffit.

Les échecs des précédents JO hors du continent nord-américains (1998 et 2006) n'ont-ils pas été retenus ? Si, justement. Le mot "vitesse" revient comme un mantra au sein du staff canadien pour justifier les choix effectués. Les hockeyeurs canadiens ont tant de qualités que l'importance accordée à la mobilité ne les rend pas moins physiques : ils restent l'équipe la plus lourde du tournoi, et pour voir ce que peut donner cette combinaison de masse et de vitesse, il suffit de relire la définition de l'énergie cinétique.

Le Canada s'est bien préparé. Il a confié le coaching à Mike Babcock, dont le cursus international est sans faille : Mondial junior 1997, Mondiaux 2004, JO 2010, trois tournois pour autant de médailles d'or ! Sa quatrième et sans doute dernière mission en équipe nationale l'enverrait au Panthéon des entraîneurs. La fédération canadienne a même recruté Ralph Krueger, l'ancien sélectionneur de la Suisse (qui avait blanchi les stars canadiennes à Turin), comme conseiller spécial pour lui enseigner toutes les petites ficelles du jeu international.

Le seul risque est peut-être l'excès de confiance. Le groupe B paraît si facile au public canadien qu'il voit déjà son équipe finir en tête de la première phase et récolter un quart de finale "aisé". Ce serait oublier le resserrement des valeurs clairement sensible dans le hockey mondial. C'est dans l'adversité que se construit un champion olympique.

L'analyse complète de l'effectif. Changement par rapport à la composition prévue : Steven Stamkos n'a pu guérir à temps et le "grand oublié", son coéquipier Martin Saint-Louis, a finalement pris sa place.

 

La Finlande a payé le plus lourd tribut aux blessures. Elle a d'abord perdu Mikko Koivu, son capitaine, son ancre, à qui il a manqué une semaine pour que sa convalescence se termine à temps. Et quelques heures plus tôt, Valtteri Filppula, qui aurait sans doute quitté l'aile pour le remplacer comme premier centre, avait lui-même déclaré forfait pour la même raison : fracture de la cheville. En clair : les deux meilleurs joueurs offensifs ne sont plus là.

Dans ces cas-là, à Dieu vat... Erkka Westerlund a donc placé le junior Aleksander Barkov sur le premier trio avec l'autre gamin prodige Mikael Granlund et le doyen de la compétition Teemu Selänne, dans un incroyable croisement de générations. En fait de première ligne, elle aura sans doute le même temps de jeu que les autres. Westerlund a apparemment décidé d'alterner entre deux blocs de cinq joueurs à vocation offensive (le premier et le troisième) et deux blocs à vocation défensive.

Des supporters presque déprimés avant le tournoi par les absents, mais une équipe où chacun accomplit précisément sa mission avec des rôles bien définis et bien déterminés... Cela ne vous rappelle rien ? C'est comme ça que la Finlande est devenue championne du monde en 2011.

Sur le papier, cette équipe n'a aucune prétention à être dans le top-5. Mais sur la glace, il faut des joueurs imprégnés de sens collectif, un système fonctionnel et de grands gardiens. N'enterrez jamais la Finlande...

L'analyse complète de l'effectif. Changements par rapport à la composition prévue : Koivu et Filppula ont été remplacés par Jarkko Immonen, qui devient le quatrième centre, et Sakari Salminen, qui servira de réserviste (Bergenheim ayant décliné).

 

La Norvège avait échoué à se qualifier en quart de finale pour son retour aux Jeux olympiques en 2010, mais elle n'était pas passée loin. Ce sera de nouveau son objectif, avec une équipe bien rodée sous la conduite de Roy Johansen, le sélectionneur avec la plus grande longévité du hockey mondial moderne (13 ans).

Le "petit" plus, ce pourrait être Mats Zuccarello, l'authentique star de poche aux mains magiques. Il est prévu sur une première ligne avec Ken Andre Olimb et Patrick Thoresen, une concentration de talents alors que l'équipe aura avant tout des tâches défensives.

L'incarnation de cet esprit combattant, Anders Bastiansen, se remet doucement de ses problèmes de dos et manquera énormément lors des deux premières rencontres face aux gros (Canada et Finlande). En 2010, les Norvégiens avaient été balayés lors de leurs premières confrontations avec les équipes nord-américaines. Le début du tournoi risque d'être encore difficile, et Zuccarello a comparé une victoire contre les Canadiens à un "skieur africain qui battrait [la star norvégienne du ski de fond] Northug."

L'analyse complète de l'effectif.

 

Alors qu'elle fait toujours l'ascenseur sans parvenir à se maintenir dans l'élite mondiale, l'Autriche fait son retour aux Jeux olympiques après un tournoi de qualification raté par l'Allemagne. Elle doit normalement avoir des ambitions modestes, mais son sélectionneur Manny Viveiros - seul entraîneur à avoir gardé sa place après la relégation grâce à cette qualification olympique - a choqué le pays en déclarant viser une médaille en novembre. Depuis, il a essayé de s'expliquer sur cette déclaration apparemment ridicule en précisant que sa citation avait été coupée. Il entendait dire que son équipe voulait une médaille, mais savait que la probabilité n'est pas très haute.

C'est déjà un euphémisme. Obtenir une victoire au cours du tournoi serait une performance. Même si les Autrichiens comptent trois ailiers évoluant dans le top-6 de leurs formations de NHL (Vanek, Grabner et Raffl), leur déficit au centre est criant, surtout face à des équipes comme le Canada. Avec des finisseurs de slot comme Vanek et Lebler, le jeu de puissance, inefficace sous l'ère Viveiros, devra absolument être amélioré.

Surtout, la plus mauvaise défense du dernier championnat du monde risque de souffrir énormément. Le gardien Bernhard Starkbaum, solide dans le championnat suédois, sera l'homme-clé et devra réaliser des miracles.

L'analyse complète de l'effectif.

 

 

Groupe C

Pas mal d'experts, notamment nord-américains, considéraient la Suède comme le vrai favori du tournoi. Est-ce encore le cas maintenant que Henrik Sedin a déclaré forfait pour des douleurs costales ? Il venait enfin de montrer son meilleur hockey sous le maillot aux trois couronnes en réincarnant le jeu de possession à la suédoise lors du dernier championnat du monde. Niklas Bäckström, qui a un style proche, le remplace directement entre Daniel Sedin et Loui Eriksson dans un premier trio peu énergique, mais chargé de contrôler le jeu et le palet.

Les autres lignes auront un style différent. Henrik Zetterberg sera entouré des deux hommes en forme de la saison NHL, le buteur Alexander Steen et le rapide Gabriel Landeskog. Quant au jeu de puissance, il bénéficiera d'un joker de 41 ans nommé Daniel Alfredsson.

À l'arrière, un super-duo offensif (Erik Karlsson et Oliver Ekman-Larsson) et des défenseurs défensifs qui se complètent bien protègent celui qui reste considéré comme le meilleur gardien du monde, Henrik Lundqvist. Difficile de déclarer que cet effectif est meilleur que les Canadiens ou les Russes, il est peut-être moins spectaculaire en talent offensif, mais cela reste une équipe complète sur laquelle il faut toujours compter aux Jeux olympiques. Médaillée d'or en 2006, elle avait certes trébuché en quart de finale en 2002 et 2010, mais après avoir remporté sa poule avec brio.

L'analyse complète de l'effectif. Changements par rapport à la composition prévue : Henrik Sedin (côtes) et Johan Franzén (séquelles d'une commotion) ont été remplacés par Marcus Johansson (Washington, NHL) et Gustav Nyquist (Detroit, NHL).

 

La République Tchèque est située un cran en dessous des quatre favoris, et elle jouit de peu de crédit auprès de la presse nord-américaine, qui ne comprend pas la sélection controversée d'Alois Hadamczik. Ce dernier n'est pas non plus très apprécié dans son pays, car il collectionne certes les places sur le podium mais n'a jamais amené son équipe à l'or comme l'a fait son alter ego Ruzicka (Mondiaux 2005 et 2010). Et ses résultats depuis un an ne sont pas fameux.

En tout cas, Hadamczik va au bout de ses idées. La sélection de Petr Nedved, 42 ans, suscite-t-elle l'incompréhension ? Il ne se contente pas de le convoquer, il le fait titulaire, pendant que les actuels attaquants de NHL Hanzal et Hemsky sont en réserve. Quant à Jaromir Jagr, 41 ans, seul hockeyeur tchèque à bénéficier d'une chambre individuelle au village olympique, il garde toujours une place privilégiée sur la première ligne avec ses "protégés" Plekanec et Cervenka. Et pour couronner le tout, il annonce à son seul gardien de NHL (Ondrej Pavelec) qu'il suivra le premier match depuis les tribunes, même s'il sera titulaire au second match.

Cette équipe de papys, la plus âgée du tournoi, est un peu devenue la risée des commentateurs nord-américains. Mais les Tchèques espèrent secrètement refaire le coup de Nagano, quand ils avaient été champions olympiques avec une moitié de joueurs évoluant en Europe.

L'analyse complète de l'effectif. Changements par rapport à la composition prévue : Vladimir Sobotka, blessé à la rotule gauche, ne fera pas ses débuts internationaux et a été remplacé par Martin Erat.

 

Alors que les quarts de finale semblaient un mur infranchissable, la Suisse a étonné en faisant tomber deux murailles consécutives pour accéder à la finale du championnat du monde. Elle l'a fait en méritant ses victoires et en dominant ses adversaires. Désormais, tout lui semble possible.

On parle cependant ici des Jeux olympiques, du gotha du hockey mondial. La Suisse a souvent vécu des contrecoups après s'être vue trop belle, la plus célèbre étant la relégation en 1993 un an après une demi-finale mondiale. L'enchaînement direct avec le tournoi olympique n'est-il pas un mauvais service à lui rendre alors qu'elle n'a pas encore pu tester officiellement son tout nouveau statut ? Même si les progrès helvètes sont indéniables et connus de tous, une médaille resterait un immense exploit. Avant d'y penser, il faudra déjà défendre son rang dès le premier match contre la Lettonie.

Les lignes offensives à l'entraînement sont apparemment celles que l'on avait prévues dans la présentation, avec Gardner en treizième homme. La seule différence est que Suri a été intégré à la place de Trachsler (ce qui replace Ambühl au centre). Sean Simpson a donc l'intention de poursuivre l'élan des championnats du monde et de ne pas toucher pour l'instant aux trios qui ont fait leurs preuves.

L'analyse complète de l'effectif. Changements par rapport à la composition prévue : Philippe Furrer a finalement été remplacé par Patrick Von Gunten.

 

Si elle a terminé douzième et dernière des deux éditions précédentes des Jeux olympiques, cela veut dire aussi que la Lettonie était là. Elle a obtenu sa quatrième qualification consécutive aux dépens de la France, et elle compte bien savourer sa chance.

L'équipe de hockey sur glace reste l'étendard de la petite nation balte : comme Vitolins en 2002 et Irbe en 2006, le vétéran Sandis Ozolins a été désigné porte-drapeau pour la cérémonie d'ouverture. Tout un symbole pour celui qui a commencé sa carrière internationale sous les couleurs de l'Union Soviétique chez les juniors.

La Lettonie est placée dans un groupe difficile qui lui autorise peu d'espoir, et elle suscite peu d'attrait car elle est la seule formation à ne compter aucune star dans ses rangs. Pourtant, sans bénéficier de grandes équipes sur le papier, Ted Nolan, qui dit qu'il ne savait même pas où était la Lettonie quand on l'a appelé, a réalisé un travail de modernisation en mettant en place un jeu plus direct avec plus de rythme et d'intensité. Maintenant qu'il a retrouvé du travail en NHL, l'entraîneur canadien aimerait bien un coup d'éclat pour achever sa mission.

L'analyse complète de l'effectif. Changements par rapport à la composition prévue : aucun.

 

Marc Branchu

 

 

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