Présentation des Jeux Olympiques de PyeongChang 2018

 

Vingt ans après les premiers Jeux olympiques en présence des joueurs de NHL, à Nagano, le tournoi olympique se déroulera donc sans eux. La ligue professionnelle nord-américaine a choisi de ne pas interrompre son calendrier malgré les nombreuses concessions effectuées au fil du temps : formule alambiquée destinée à réduire la durée du tournoi à sa demande (depuis 2010), engagement de l'IIHF de payer les assurances et le voyage, etc. In fine, les compensations ne suffisent pas à la NHL. La demande de pouvoir utiliser la marque olympique - les fameux cinq anneaux réservés aux partenaires qui paient 120 millions par an - était évidemment vouée à l'échec. Le Comité International Olympique (CIO) ne peut décemment accorder aucun traitement prioritaire à un sport ou à un autre, à une ligue plutôt qu'une autre, au risque de créer un précédent inextricable.

La NHL n'avait guère l'intention de venir à ces Jeux en Asie avec un décalage horaire défavorable, et la Corée du Sud n'est pas un marché assez alléchant pour elle, au contraire de la Chine dans quatre ans. Si le président de l'IIHF René Fasel a dénoncé un "manque de respect" (envers les fédérations où les joueurs de NHL ont été formés), ce qui est déjà une phrase forte dans son discours très policé, il n'avait pas de quoi engager le bras de fer. La fédération internationale s'est inclinée pour ne pas compromettre l'avenir, en indiquant qu'elle respecterait les contrats des joueurs de NHL et n'en admettrait donc pas. Cela empêche donc même les plus volontaires - tel Aleksandr Ovechkin - qui étaient prêts à venir sans autorisation. Les dindons de la farce, ce sont bien les joueurs, qui ont souvent exprimé leurs regrets amers face à la décision de la NHL.

Le tournoi olympique a livré de grandes pages d'histoire bien avant la participation de la NHL, jusqu'à Lillehammer en 1994 et au fameux pénalty de Peter Forsberg - à une époque où l'illusion de l'amateurisme était déjà dissipée - en finale. Mais ne jamais avoir connu quelque chose est différent d'en être soudain privé. La compétition risque d'être condamnée aux comparaisons relatives. Pour autant, pour le grand public, dans le monde entier, l'aura des Jeux olympiques dépasse ces contingences. L'histoire retiendra les médaillés. Les absents ont toujours tort. Savourons ce tournoi unique, moins prévisible, où le jeu et la motivation seront plus importants que les superstars. Pour beaucoup de participants, ce sera l'occasion d'une vie.

Groupe A : Canada, Tchéquie, Suisse, Corée du Sud.

Groupe B : Russie, États-Unis, Slovaquie, Slovénie.

Groupe C : Suède, Finlande, Norvège, Allemagne.

 

 

Groupe A

Avant la participation des joueurs de NHL, le Canada envoyait une équipe de jeunes hockeyeurs, rassemblés toute l'année dans la perspective olympique. Ce programme ne peut plus exister dans un calendrier de plus en plus dense. Aujourd'hui les joueurs sont médiatisés et tiennent des raisonnements de professionnels à un âge de plus en plus jeune. Le seul junior que l'on songeait à intégrer, Cale Makar, meilleur défenseur du dernier Mondial des moins de 20 ans grâce à son efficacité en powerplay, a rejeté sa sélection (!), sachant qu'il aurait eu un temps de jeu limité. Un signe que le raisonnement individualiste a pris le pas sur le sens du collectif.

Les hockeyeurs canadiens ont tous plus de 25 ans. Au pays, les partisans auront-ils la même tendresse pour ces visages plus âgés ? Ces noms rappellent quelques souvenirs parce qu'ils sont passés par la NHL, mais ils ne sont pas porteurs de promesses d'avenir, ils n'otn pas la fougue et l'énergie de la jeunesse, et ils ne déclencheront sans doute pas la même empathie. Les Canadiens s'intéressent par principe à tout ce qui a trait au hockey sur glace, et ils suivront le tournoi, mais en cas de contre-performance, cette équipe sera un peu facile à dédaigner. Le sort du menu fretin qui gagne sa croûte dans la vilaine KHL n'émouvra guère.

Tous les joueurs du Team Canada ont un passé en NHL, à l'exception de Chris Lee (présent aux derniers championnats du monde) et Mat Robinson, deux représentants de ces profils de défenseurs offensifs canadiens dont l'Europe et la KHL en particulier sont si friandes. Les lignes arrières, c'est toujours le domaine où le Canada a toujours un temps d'avance sur les autres pays. Il fait moins peur dans les autres secteurs, même si le staff sait toujours construire une offensive équilibrée : il n'y a pas que des scoreurs à gros temps de jeu comme cela aurait pu être le risque en piochant principalement dans les renforts étrangers de KHL (limités à cinq), mais aussi des travailleurs compétents dans les deux sens de la glace.

Gardiens : Justin Peters (Cologne, ALL), Kevin Poulin (Kloten, SUI), Ben Scrivens (Salavat Yulaev Ufa, KHL).

Défenseurs : Stefan Elliott (HV71 Jönköping, SUE), Chay Genoway (Lada Togliatti, KHL), Cody Goloubef (Stockton Heat, AHL), Marc-André Gragnani (Dynamo Minsk, BLR/KHL), Chris Lee (Metallurg Magnitogorsk, KHL), Maxim Noreau (Berne, SUI), Mat Robinson (CSKA Moscou, RUS), Karl Stollery (Dinamo Riga, LET/KHL).

Attaquants : René Bourque (Djurgården, SUE), Gilbert Brulé (Kunlun Red Star, CHN/KHL), Andrew Ebbett (Berne, SUI), Quinton Howden (Dynamo Minsk, BLR/KHL), Chris Kelly (Belleville Senators, AHL), Rob Klinkhammer (Ak Bars Kazan, RUS), Brandon Kozun (Lokomotiv Yaroslavl, RUS), Maxim Lapierre (Lugano, SUI), Eric O’Dell (Sotchi, RUS), Mason Raymond (Berne, SUI), Derek Roy (Linköping, SUE), Christian Thomas (Wilkes Barre/Scranton, AHL), Linden Vey (Zurich SC Lions, SUI), Wojtek Wolski (Kunlun Red Star, CHN/KHL).

 

Vingt ans après Nagano, à une époque où la République Tchèque ouvrait une dynastie sur le hockey mondial, la roue semble avoir tourné. L'entraîneur Josef Jandač doit se contenter de générations moins flamboyantes et peine à renverser un discours fataliste après cinq longues années sans médailles, une disette jamais connue dans l'histoire du pays. Les Tchèques ne sont plus que la sixième nation mondiale, mais l'écart n'est pas si rédhibitoire qu'il faille les enterrer.

Certes, les jeunes talents sont moins nombreux qu'autrefois. Les Tchèques ont laissé à la maison leur meilleur joueur au Mondial junior (Nečas). Il attendra la préparation des Mondiaux pour faire ses débuts en sélection nationale. L'espoir Dominik Kubalík était passé par là et a été retranché deux fois au moment des championnats du monde avant d'avoir enfin sa chance à 22 ans. Néanmoins, parmi ses confrères sélectionneurs, Jandač est loin d'être le seul à avoir fait confiance à l'expérience.

Le doyen Martin Erat a été nommé capitaine pour ses quatrièmes Jeux olympiques. On l'a pris pour qu'il apporte son caractère, son leadership et son expérience en powerplay. Sa ligne avec Kovář et Sekáč a été éprouvée avec succès en décembre. L'attaque s'appuie aussi sur des paires familières comme les bons patineurs Birner et Řepík, inséparables alignés avec le centre Roman Horák, fils d'un ancien olympien. La défense a été construite avec quatre gauchers et quatre droitiers. Les gardiens Francouz et Furch ont maintenant l'habitude d'alterner comme titulaires.

Gardiens : Patrik Bartošák (Vitkovice, TCH), Pavel Francouz (Traktor Chelyabinsk, KHL), Dominik Furch (Avangard Omsk, KHL).

Défenseurs : Michal Jordán (Amur Khabarovsk, KHL), Jan Kolář (Amur Khabarovsk, KHL), Tomáš Kundrátek (Torpedo Nijni Novgorod, KHL), Vojtěch Mozík (Vityaz Podolsk, KHL), Jakub Nakládal (Lokomotiv Yaroslavl, KHL), Ondřej Němec (Kometa Brno, TCH), Adam Polášek (HK Sotchi, KHL), Ondřej Vitásek (Yugra Khanty-Mansiysk, KHL).

Attaquants : Michal Birner (Fribourg-Gottéron, SUI), Roman Červenka (Fribourg-Gottéron, SUI), Martin Erat (Kometa Brno, TCH), Milan Gulaš (Plzeň, TCH), Roman Horak (Vityaz Podolsk, KHL), Petr Koukal (Hradec Kralove, TCH), Jan Kovář (Metallurg Magnitogorsk, KHL), Dominik Kubalík (Ambrì-Piotta, SUI), Tomáš Mertl (Plzeň, TCH), Lukáš Radil (Spartak Moscou, KHL), Michal Řepík (Slovan Bratislava, KHL), Martin Růžička (Třinec, TCH), Jiří Sekáč (Ak Bars Kazan, KHL), Michal Vondrka (Chomutov, TCH), Tomáš Zohorna (Amur Khabarovsk, KHL).

Forfait sur blessure : Milan Gulaš (A, Plzeň, TCH, remplacé par Martin Růžička). Principaux absents proches de la sélection finale (propos du sélectionneur) : Zbyněk Michálek (D), Ladislav Šmíd (D), Milan Doudera (D), Jakub Krejčík (D), Jakub Klepiš (A), Robin Hanzl (A), Martin Nečas (A).

 

La Suisse peut-elle profiter de l'absence des joueurs de NHL pour décrocher la troisième médaille olympique de son histoire, après 1928 et 1948 ? Aux championnats du monde de Paris, elle a battu le Canada et la République Tchèque avant de s'incliner en quart de finale contre la Suède. Autant d'équipes dont la composition est théoriquement moins forte en Corée sans les joueurs de NHL.

La Nati, au contraire, a les mêmes atouts qu'à Paris. La ligne Hollenstein-Haas-Praplan, dominante en mai, est devenue une valeur sûre. Le trio à vocation défensive Almond-Schäppi-Rüfenacht est toujours là pour mettre la pression sur les joueurs adverses. Deux absents printaniers (sur blessure) sont de même de retour, les deux piliers de l'équipe bernoise qui domine la LNA, Simon Moser et Eric Blum. Une concurrence qui a fait trois grands malheureux à l'annonce de la sélection : le jeune défenseur Joël Genazzi, l'attaquant Damien Brunner (longtemps blessé) et le deuxième compteur suisse de LNA Tanner Richard.

Le sélectionneur Patrick Fischer peut aborder ce défi avec envie. Il vient de recevoir une marque de confiance en étant prolongé jusqu'aux Mondiaux à domicile de 2020. Le choix d'un entraîneur suisse, d'abord compliqué, a été plus convaincant depuis l'arrivée de l'adjoint suédois Tommy Albelin, dont le contrat a également été prolongé.

Gardiens : Leonardo Genoni (Berne), Jonas Hiller (Bienne), Tobias Stephan (Zoug).

Défenseurs : Eric Blum (Berne), Raphael Diaz (Zoug), Félicien Du Bois (Davos), Philippe Furrer (Lugano), Patrick Geering (Zurich SC Lions), Romain Loeffel (Genève-Servette), Dominik Schlumpf (Zoug), Ramon Untersander (Berne).

Attaquants : Cody Almond (Genève-Servette), Andres Ambühl (Davos), Simon Bodenmann (Berne), Enzo Corvi (Davos), Gaëtan Haas (Berne), Fabrice Herzog (Zurich SC Lions), Gregory Hofmann (Lugano), Denis Hollenstein (Kloten), Simon Moser (Berne), Vincent Praplan (Kloten), Thomas Rüfenacht (Berne), Reto Schäppi (Zurich SC Lions), Tristan Scherwey (Berne), Pius Suter (Zurich SC Lions).

 

Si l'équipe féminine - qui avait peu de chances de rivaliser - a été détournée pour devenir une vitrine politique de l'unification avec le Nord, l'équipe masculine de Corée du Sud a bien l'intention d'être aussi compétitive que possible à chaque match. Elle aborde ces Jeux olympiques avec le statut d'équipe d'élite, acquis au printemps dernier mais pas encore éprouvé en pratique. Cela, c'est déjà une victoire, sur laquelle personne n'aurait pariée lorsque PyeongChang a obtenu les Jeux olympiques.

La Corée du Sud a rassemblé tous ceux qui avaient des liens avec elle autour de ce projet. L'entraîneur est Jim Paek, parfois mentionné comme seul Coréen à avoir remporté la Coupe Stanley (en 1991 et 1992 avec Pittsburgh) parce que la NHL classe ses joueurs par lieu de naissance, mais dont la famille a en fait quitté Séoul pour Toronto quand il avait un an. L'autre ancien joueur de NHL d'origine coréenne, Richard Park, est assistant-coach.

Si les Coréens ont recours à une ligne complète de Nord-Américains, distribuer des passeports de complaisance est à rebrousse-poil de leur culture. Première star étrangère du hockey coréen, surnommé "Big Canadian Beauty" à son arrivée, Brock Radunske a été le tout premier sportif sans origines coréennes à passer la procédure de naturalisation, incluant des tests de langue et de culture coréenne. Tous ces Canadiens et Américains sont installés depuis des années dans le pays, où ils jouent en Ligue Asiatique.

Ces naturalisés compensent les principales faiblesses des joueurs asiatiques, le manque de gabarit ainsi que l'expérience de la compétition de haut niveau. Mais l'ascension de l'équipe nationale n'est pas due qu'à eux. Les "authentiques" Coréens ont progressé. Comme tous les joueurs asiatiques, ils se distinguent avant tout par leur vitesse de patinage. Soutenus par tout un peuple, ils ne cèderont rien défensivement, et ils seront redoutables en contre-attaque si les adversaires se relâchent et se permettent la moindre faute de concentration.

Gardiens : Matt Dalton (Anyang Halla), Kye-Hoon Park (Sangmu), Sung-Je Park (High1 Chuncheon).

Défenseurs : Hyung Gon Cho (Sangmu), Won-Jun Kim (Anyang Halla), Don-Ku Lee (Anyang Halla), Hyon-Ho Oh (Daemyung Killer Whales), Alex Plante (Anyang Halla), Eric Regan (Anyang Halla), Yeong-Jun Seo (Daemyung Killer Whales), Bryan Young (Daemyung Killer Whales).

Attaquants : Jin-Hui Ahn (Sangmu), Min-Ho Cho (Anyang Halla), Jung-Woo Jeon (Sangmu), Ki-Sung Kim (Anyang Halla), Sang-Wook Kim (Anyang Halla), Won-Jung Kim (Anyang Halla), Young-Jun Lee (Daemyung Killer Whales), Jin-Kyu Park (Sangmu), Woo-Sang Park (Anyang Halla), Brock Radunske (Anyang Halla), Sang-Hoon Shin (Sangmu), Sang-Woo Shin (Anyang Halla), Michael Swift (High1 Chuncheon), Mike Testwuide (High1 Chuncheon).

 

 

Groupe B

La Russie aborde ce tournoi sans avoir le droit de se présenter sous son nom. Le pays tout entier a failli être exclu en raison d'un scandale de dopage généralisé révélé par des lanceurs d'alerte, avec la complicité de laboratoires et du ministre des sports. Le CIO vient de subir une rebuffade puisque le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) lui a donné en partie tort en estimant qu'il n'y avait pas assez de preuve pour disqualifier une vingtaine de sportifs russes de leurs résultats à Sotchi. En revanche, le TAS a rejeté l'appel des sportifs non conviés en Corée (dont cinq hockeyeurs) en estimant qu'il n'y avait aucun droit à recevoir une invitation spéciale à concourir pour le CIO, dans la mesure où la Russie n'a pas officiellement d'équipe olympique.

Avant ces cinq joueurs (secondaires), l'équipe (masculine) de hockey sur glace n'était concernée par les accusations, mais elle était déjà au coeur de la tourmente et du bras de fer politique que se livrent la Russie et le CIO. La KHL a même un temps menacé d'un boycott. La décision d'autoriser les "athlètes olympiques de Russie" à participer seulement sous la bannière olympique, sans hymne et sans drapeau, a été perçue comme vexatoire. Elle alimente encore plus la motivation russe.

Ce feuilleton politico-judiciaire en ferait presque oublier l'enjeu capital que représente ce tournoi pour le hockey russe. Tout comme à Sotchi il y a quatre ans, aucune équipe n'aura autant de pression que celle-ci. Dès que l'absence des joueurs de NHL a été envisagée, tout le monde comprenait que cette hypothèse ferait de la Russie la favorite. Aucune autre équipe ne dispose en effet de joueurs de classe mondiale comme le duo Kovalchuk-Datsyuk (cinquièmes JO et quatrièmes de suite sur la même ligne), mais l'équipe ne se résume pas seulement à eux. Elle aligne même l'équipe la plus jeune, avec des qualités individuelles évidentes.

La KHL n'a plus aujourd'hui la prétention de rivaliser avec la NHL, et elle a en quelque sorte sacrifié tout suspense à la cause nationale. Les deux gros clubs, le SKA Saint-Pétersbourg et le CSKA Moscou, ont acquis tous les internationaux, comme si on était revenu à l'époque soviétique. Sauf que le public contemporain s'accommode peu de voir deux équipes presque sans rival dans une ligue à 27 clubs.

En choisissant 15 joueurs sur 25 dans le club qu'il entraîne lui-même (le SKA), Oleg Znarok se prend un peu pour Viktor Tikhonov, qui obligeait les joueurs à rejoindre "son" CSKA pour avoir plus de chances d'être en équipe nationale dans les années 80. La différence est que Tikhonov a trois médailles d'or olympiques pour justifier sa façon de faire. Si les Russes montent en haut du podium, ils pourront narguer à la face du CIO et embrasser Vladimir Poutine au Kremlin en lui souhaitant bonne ré-élection. Mais s'ils perdent, le pilori les attend. La monotonie de la KHL devenue aigle à deux têtes, si elle n'apporte pas l'or, ne sera pardonnée ni à Znarok, ni au SKA.

Gardiens : Vasili Koshechkin (Metallurg Magnitogorsk), Igor Shestyorkin (CSKA Moscou), Ilya Sorokin (SKA Saint-Pétersbourg).

Défenseurs : Vladislav Gavrikov (SKA Saint-Pétersbourg), Bogdan Kiselevich (CSKA Moscou), Aleksei Marchenko (CSKA Moscou), Nikita Nesterov (CSKA Moscou), Vyacheslav Voinov (SKA Saint-Pétersbourg), Yegor Yakovlev (SKA Saint-Pétersbourg), Artyom Zub (SKA Saint-Pétersbourg), Andrei Zubarev (SKA Saint-Pétersbourg).

Attaquants : Sergei Andronov (CSKA Moscou), Aleksandr Barabanov (SKA Saint-Pétersbourg), Pavel Datsyuk (SKA Saint-Pétersbourg), Mikhail Grigorenko (CSKA Moscou), Nikita Gusev (SKA Saint-Pétersbourg), Ilya Kablukov (SKA Saint-Pétersbourg), Sergei Kalinin (SKA Saint-Pétersbourg), Kirill Kaprizov (CSKA Moscou), Ilya Kovalchuk (SKA Saint-Pétersbourg), Sergei Mozyakin (Metallurg Magnitogorsk), Nikolai Prokhorkin (SKA Saint-Pétersbourg), Vadim Shipachyov (SKA Saint-Pétersbourg), Sergei Shirokov (SKA Saint-Pétersbourg), Ivan Telegin (CSKA Moscou).

 

Pour les États-Unis, le plus grand souvenir de l'histoire olympique s'est déroulé sans la présence des hockeyeurs de NHL, c'est le "Miracle" de 1980, lorsqu'une escouade d'universitaires battait les ennemis de la guerre froide pour devenir les héros de toute une nation. Les Américains vouent toujours un immense respect au sport universitaire, symbole de pureté et d'innocence, préalable à l'entrée dans le monde du sport-business. Les règles de la NCAA vis-à-vis du professionnalisme sont aussi strictes que celles du CIO... l'étaient il y a cinquante ans ! Mais le tournoi olympique sans la NHL n'est pas un retour au "bon vieux temps", qu'on juge l'expression fondée ou non.

Pour former l'équipe la plus compétitive possible, les Américains mélangent les tout meilleurs universitaires et des professionnels, plus un cas particulier : l'ex-pro Brian Gionta, qui à 39 ans compte obtenir enfin une médaille internationale (il n'en compte aucune en deux Mondiaux juniors, trois Mondiaux seniors et un tournoi olympique à Turin en 2006). Arcobello et Butler, eux, ont déjà récolté le bronze aux championnats du monde.

Cet effectif aux origines variées a peu de vécu commun. Le coach Tony Granato a été nommé en août et a eu très peu de temps (la Deutschland Cup plus un camp d'une grosse semaine) pour se préparer à un tournoi si court. Les Américains ne sont évidemment pas favoris. Ils ont si peu de certitudes dans les cages qu'ils n'ont déclaré qu'un seul gardien (Zapolski) lorsque l'effectif a été dévoilé le 1er janvier, laissant les deux autres places vacantes quelques jours de plus. Mais il faut se méfier d'autant plus des États-Unis quand on ne les attend pas (1980...).

Cette équipe a en tout cas une figure autour de laquelle se mobiliser : le manager général Jim Johannson est brutalement décédé dans son sommeil à 53 ans, le dimanche 21 janvier dans sa maison de Colorado Springs. Il travaillait depuis plus de 17 ans pour la fédération américaine dont il était un des hommes les plus appréciés et les plus compétents. C'est Johannson qui a sélectionné tout le staff d'entraîneurs et tous les joueurs. Maintenant, c'est à eux de lui rendre hommage et de prouver, en sa mémoire, qu'il a eu raison de choisir chacun d'entre eux.

Gardiens : David Leggio (Munich, ALL), Brandon Maxwell (Mlada Boleslav, TCH), Ryan Zapolski (Jokerit Helsinki, FIN/KHL).

Défenseurs : Chad Billins (Linköping, SUE), Jonathon Blum (Admiral Vladivostok, KHL), Will Borgen (St. Cloud State University, NCAA), Matt Gilroy (Jokerit Helsinki, FIN/KHL), Ryan Gunderson (Brynäs Gävle, SUE), Bobby Sanguinetti (Lugano, SUI), Noah Welch (Växjö Lakers, SUE), James Wisniewski (Kassel, ALL-2).

Attaquants : Mark Arcobello (Berne, SUI), Chris Bourque (Hershey Bears, AHL), Bobby Butler (Milwaukee Admirals, AHL), Ryan Donato (Harvard University, NCAA), Brian Gionta (sans club), Jordan Greenway (Boston University, NCAA), Chad Kolarik (Mannheim, ALL), Broc Little (Davos, SUI), John McCarthy (San José, AHL), Brian O'Neill (Jokerit Helsinki, FIN/KHL), Garrett Roe (Zoug, SUI), Jim Slater (Fribourg-Gottéron, SUI), Ryan Stoa (Spartak Moscou, KHL), Troy Terry (University of Denver, NCAA).

 

Il y a quatre ans, Miroslav Šatan a été privé de ses cinquièmes JO en tant que joueur et sa non-sélection avait fait polémique. Une controverse sur fond de conflit personnel Chara/Šatan qui n'est rien à côté du bras de fer pour le pouvoir fédéral qui a pollué l'équipe de Slovaquie depuis deux ans. Aujourd'hui, Šatan fait son retour en tant que manager. Lui qui cite comme meilleur souvenir les JO de Lillehammer (sans joueur NHL) a hâte de vivre ce tournoi. Du passé récent et douloureux, faisons table rase.

Un coach canadien est arrivé, Craig Ramsay, et a introduit les pratiques de NHL puisque les entraîneurs ont décidé eux-mêmes de la répartition des chambres (avec priorité aux vétérans pour les chambres individuelles). Ramsay amène un regard neuf, débarrassé de tout préjugé préalable sur les histoires internes au hockey slovaque. C'est peut-être pour ça que sa sélection a autant étonné. Il n'y a pris aucun des frères Hudáček, ni l'efficace attaquant Libor ni le fantasque gardien Július, seul Slovaque au all-star game KHL.

Plus généralement, il n'y a qu'un seul joueur de KHL, et aucun du Slovan Bratislava (sauf Lamper qui y a joué 7 rencontres mais a passé l'essentiel de la saison en championnat slovaque). L'équipe slovaque de KHL fournissait pourtant un tiers ou la moitié de l'équipe habituellement... Ramsay a simplement expliqué : "Je me suis juste basé sur ce que j'ai vu, et je ne voulais pas différencier les ligues dans lesquels les joueurs évoluaient. Les joueurs d'Extraliga slovaque ont tenu leur forme et suivi le système que j'ai mis en place."

Dix joueurs d'Extraliga slovaque, c'est inattendu pour un championnat considéré en décrépitude. Si inattendu que la compétition n'observait même pas la trêve olympique. Cela a entraîné... un autre conflit entre les clubs et la fédération. Le président de la fédération Martin Kohút a mis son veto contre un report de la date limite des transferts de fin janvier au 1er mars. Privé de trois attaquants sélectionnés, le champion Banská Bystrica a alors refusé pendant plusieurs semaines de libérer son entraîneur Vladimir Országh, dont la mise à disposition n'est pas obligatoire (contrairement aux joueurs). Ce n'est qu'en concédant le décalage de 3 des 7 journées de championnat prévues pendant les JO que Banská Bystrica a cédé et "relâché" Országh, qui sera bien l'assistant-coach de Ramsay. Mais le rêve d'un hockey slovaque uni et soudé sans conflit est... encore un rêve.

Gardiens : Ján Laco (Sparta Prague, TCH, 51 sélections), Branislav Konrád (Olomouc, TCH, 18 sélections), Patrik Rybár (Hradec Králové, TCH, 1 sélection).

Défenseurs : Ivan Baranka (Vitkovice, TCH, 85 sélections / 6 buts), Michal Čajkovský (Avtomobilist Ekaterinbourg, RUS, 28/3), Dominik Graňák (Hradec Králové, TCH, 175/10), Marek Ďaloga (Sparta Prague, TCH, 57/4), Tomáš Starosta (Dukla Trenčín, SVK, 140/6), Juraj Valach (Chomutov, TCH, 26/0), Peter Čerešňák (Plzeň, TCH, 65/6), Juraj Mikuš (Sparta Prague, TCH, 61/3).

Attaquants : Martin Bakoš (Liberec, TCH, 40 sélections / 7 buts), Miloš Bubela (Banská Bystrica, SVK, 7/1), Marcel Haščák (Kometa Brno, TCH, 75/9), Lukáš Cingeľ (Hradec Králové, TCH, 34/4), Tomáš Marcinko (Třinec, TCH, 53/9), Patrik Lamper (Banská Bystrica, SVK, 6/2), Ladislav Nagy (Košice, SVK, 90/30), Tomáš Surový (Banská Bystrica, SVK, 118/22), Andrej Kudrna (Sparta Prague, TCH, 31/9), Peter Ölvecký (Dukla Trenčín, SVK, 39/3), Michal Krištof (HK Nitra, SVK, 6/0), Matej Paulovič (HK Nitra, SVK, 8/1), Matúš Sukeľ (Liptovský Mikuláš, SVK, 7/0), Marek Hovorka (HC Košice, SVK, 30/2).

 

Les Jeux olympiques sont une occasion exceptionnelle pour la petite Slovénie. Elle a atteint les quarts de finale il y a quatre ans, et la formule du tournoi peut lui permettre de rêver du même exploit : sur un match, tout est possible. Elle s'était qualifiée pour Sotchi sans sa superstar de NHL Anže Kopitar, mais avait bénéficié de sa présence lors du tournoi olympique. Cette fois, c'est le contraire : il a pu participer au tournoi qualificatif décalé en septembre, mais est privé de JO comme tous ses compères de la ligue nord-américaine. "Nous avons perdu la moitié de la force mentale de l'équipe avec sa personne", a commenté le nouvel entraîneur finlandais Kari Savolainen : le dernier sélectionneur à avoir maintenu la Slovénie dans l'élite mondiale (en 2005) a été rappelé après la relégation aux championnats du monde de Paris.

C'est l'occasion de démontrer que le hockey slovène a pas mal gagné en profondeur. Les joueurs y sont toujours aussi peu nombreux, et il n'y a même plus de véritable équipe pro de haut niveau depuis la faillite de l'Olimpija Ljubljana. Mais individuellement, ces hockeyeurs ont tous appris à se frayer un chemin pour faire carrière : c'est ainsi que sept d'entre eux jouent ou ont joué en France, et que les défenseurs profitent maintenant de la filière tchèque, en plus de la ligue autrichienne qui continue de les employer.

L'équipe slovène devrait donc être plus homogène. La ligne Sabolič-Tičar-Jeglič, usée par le calendrier astreignant de la KHL, n'a peut-être plus la même énergie que dans ses jeunes années, mais elle doit être mieux soutenue. Auteur de la meilleure saison de sa carrière, Jan Urbas est devenu constant dans son engagement et a de plus en plus d'efficacité quand il s'agit de percer la ligne défensive puis le gardien. Tous ont désormais une grande expérience du haut niveau et la stabilité de l'effectif est un atout : les automatismes sont importants dans un tournoi aussi court.

Gardiens : Luka Gračnar (Salzbourg, AUT), Gašper Krošelj (Rødovre, DAN), Matija Pintarič (Rouen, FRA).

Défenseurs : Blaž Gregorc (Hradec Králové, TCH), Sabahudin Kovačevič (Karlovy Vary, TCH-2), Aleš Kranjc (Crimmitschau, ALL-2), Žiga Pavlin (České Budějovice, TCH-2), Matic Podlipnik (Karlovy Vary, TCH-2), Jurij Repe (Kladno, TCH-2), Mitja Robar (Klagenfurt, AUT), Luka Vidmar (AV19 Fehérvár, HON/EBEL).

Attaquants : Boštjan Goličič (Grenoble, FRA), Andrej Hebar (Olimpija Ljubljana, SLO), Žiga Jeglič (Neftekhimik Nizhnekamsk, KHL), Anže Kuralt (Amiens, FRA), Jan Muršak (Frölunda, SUE), Aleš Mušič (AV19 Fehérvár, HON/EBEL), Ken Ograjenšek (Graz, AUT), Žiga Pance (Dornbirn, AUT), David Rodman (Grenoble, FRA), Marcel Rodman (Bad Tölz, ALL-2), Robert Sabolič (Torpedo Nizhni Novgorod, KHL), Rok Tičar (Sibir Novosibirsk, KHL), Jan Urbas (Bremerhaven, ALL), Miha Verlič (Villach, AUT).

Réservistes : Robert Kristan (G, Olimpija Ljubljana, SLO), Miha Štebih (D, Villach, AUT), Andrej Tavželj (D, Acroni Jesenice, SLO), Jan Drozg (A, Shawinigan Cataractes, LHJMQ), Rok Pajič (A, České Budějovice, TCH), Anže Ropret (A, Ujpestjpest, HON).

 

 

Groupe C

En l'absence des joueurs de NHL, la Suède ne dispose que de cinq joueurs champions du monde en mai, dont seulement deux titulaires en finale, le capitaine Joel Lundqvist et l'ailier Dennis Everberg. Devenu réserviste au cours de ce Mondial, Linus Omark ne faisait pas profil bas pour autant : "Pourquoi devrais-je être timide si personne dans cette équipe n'est plus fort que moi. Bon, Nicklas Bäckström est un des meilleurs joueurs du monde, mais si vous regardez le reste, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas jouer." Avec cette confiance en lui qu'il garde en héritage de sa jeunesse où il a dû forcer sa place malgré son petit gabarit, Omark ne garde pourtant aucune rancune vis-à-vis du coach Rikard Grönborg, dont il apprécie au contraire l'approche très franche et directe. Et Grönborg lui-même n'hésite pas à parler de "joueur-clé" et de "superstar" à propos du techniquement inventif Omark, dont il loue le travail.

Grönborg sait disposer d'autres atouts. Oscar Möller est sans doute le joueur le plus efficace devant le but, lui qui avait mis sa carrière entre parenthèses l'an dernier (de janvier à mars 2017) parce que sa femme était opérée d'une tumeur au cerveau, heureusement soignée. Sa première ligne "100% Skellefteå" est très complémentaire. Un autre duo s'est formé cette saison en Sibérie avec Patrik Zackrisson et la révélation tardive Alexander Bergström (joueur de 32 ans qui n'avait jamais joué en élite suédoise avant ses 29 ans). L'énergique John Norman est un bon trezieième homme qui excelle en infériorité numérique.

L'équipe est donc très différente : moins NHL, moins jeune aussi. C'est la plus âgée des équipes européennes (sans compter la Slovénie). Aucun attaquant n'a moins de 26 ans. Cela renforce encore l'attention autour du phénomène de 17 ans Rasmus Dahlin, futur numéro 1 annoncé de la draft NHL. Prêt, pas prêt ? Chacun son opinion. Une carrière exceptionnelle est peut-être en train de naître. Il amènera en tout cas une mobilité bienvenue en défense. Cet effectif semble en tout cas, sur le papier, le principal rival pour les Russes.

Gardiens : Jhonas Enroth (Dynamo Minsk, BLR/KHL, 52 sélections), Viktor Fasth (Växjö Lakers, SUE, 76), Magnus Hellberg (Kunlun Red Star, CHN/KHL, 6).

Défenseurs : Jonas Ahnelöv (Avangard Omsk, KHL, 62 sélections / 3 buts), Simon Bertilsson (Brynäs Gävle, SUE, 7/1), Rasmus Dahlin (Frölunda, SUE, 4/0), Johan Fransson (Genève-Servette, SUI, 82/6), Erik Gustafsson (Neftekhimik Nizhnekamsk, KHL, 50/2), Patrik Hersley (SKA Saint-Pétersbourg, KHL, 28/7), Staffan Kronwall (Lokomotiv Yaroslavl, KHL, 104/11), Mikael Wikstrand (Färjestad, SUE, 9/0).

Attaquants : Dick Axelsson (Färjestad, SUE, 78 sélections / 15 buts), Alexander Bergström (Sibir Novosibirsk, KHL, 18/5), Dennis Everberg (Neftekhimik Nizhnekamsk, KHL, 28/7), Carl Klingberg (Zoug, SUI, 18/5), Anton Lander (Ak Bars Kazan, KHL, 24/6), Pär Lindholm (Skellefteå, SUE, 14/7), Joakim Lindström (Skellefteå, SUE, 48/11), Joel Lundqvist (Frölunda, SUE, 141/18), Oscar Möller (Skellefteå, SUE, 35/14), John Norman (Jokerit Helsinki, FIN/KHL, 27/3), Linus Omark (Salavat Yulaev Ufa, KHL, 101/19), Fredrik Pettersson (ZSC Lions, SUI, 69/14), Viktor Stålberg (Zoug, SUI, 11/3), Patrik Zackrisson (Sibir Novosibirsk, KHL, 60/13).

Réserviste : André Petersson (A, Avangard Omsk, KHL)

 

La Finlande bâtit son succès sur un système collectif patient, très bien en place, qui lui valu de monter sur le podium des trois derniers tournois olympiques. Un système qui passe d'entraîneur en entraîneur, et qui transcende les rapports de force individuels. L'absence des joueurs de NHL ne devrait donc théoriquement pas être un obstacle.

Sauf que le doute sur le système et le sélectionneur n'a jamais été aussi fort que maintenant. C'est Lauri Marjamäki lui-même qui a annoncé en août dernier qu'il n'utiliserait pas l'option de troisième de prolongation pour une troisième année de mandat (en 2018/19). Le président de la fédération a déclaré avoir été prêt à continuer avec Marjamäki mais respecter sa décision. Une annonce très politiquement correcte... La réalité est que le bilan global de la première saison a été catastrophique. Au vu de l'habitude finlandaise d'avoir un an d'avance sur les décisions contractuelles, Marjamäki a une seconde chance cette saison, et il a tenté de la saisir en mettant en place un jeu plus actif que la saison passée

La Finlande a des défenseurs de grande expérience et des attaquants de devoir capables de gagner les duels, mais on sait que la créativité est toujours un sujet sensible. Qui sera capable de faire la différence et de mettre les buts ? Et si c'était la pépite au tir du poignet redoutable Eeli Tolvanen, un des deux grands talents de 18 ans avec le défenseur Miro Heiskanen ? Ces nouveaux talents aident à ramener de l'espérance pour chasser les doutes.

Gardiens : Mikko Koskinen (SKA Saint-Pétersbourg, KHL), Juha Metsola (Amur Khabarovsk, KHL), Karri Rämö (Jokerit Helsinki, FIN/KHL).

Défenseurs : Miro Heiskanen (HIFK Helsinki, FIN), Juuso Hietanen (Dynamo Moscou, KHL), Tommi Kivistö (Jokerit Helsinki, FIN/KHL), Miika Koivisto (Kärpät Oulu, FIN), Lasse Kukkonen (Kärpät Oulu, FIN), Mikko Lehtonen (Tappara Tampere, FIN), Sami Lepistö (Jokerit Helsinki, FIN/KHL), Atte Ohtamaa (Ak Bars Kazan, KHL).

Attaquants : Marko Anttila (Jokerit Helsinki, FIN/KHL), Jonas Enlund (Sibir Novosibirsk, KHL), Teemu Hartikainen (Salavat Yulaev Ufa, KHL), Julius Junttila (Kärpät Oulu, FIN), Joonas Kemppainen (Salavat Yulayev Ufa, KHL), Petri Kontiola (Lokomotiv Yaroslavl, KHL), Jarno Koskiranta (SKA Saint-Pétersbourg, KHL), Jani Lajunen (Lugano, SUI), Sakari Manninen (Örebro HK, SUE), Oskar Osala (Metallurg Magnitogorsk, KHL), Jukka Peltola (Tappara Tampere, FIN), Mika Pyörälä (Berne, SUI), Veli-Matti Savinainen (Yugra Khanty-Mansisk, KHL), Eeli Tolvanen (Jokerit Helsinki, FIN/KHL).

 

Le format court des Jeux olympiques devrait favoriser les équipes qui se connaissent déjà très bien et n'ont pas besoin de mise au point. La Norvège est celle qui correspond le mieux à cette définition, même si elle avait terminé dernière il y a quatre ans.

Comme elle n'a pas énormément de profondeur de banc, elle s'appuie sur un effectif très stable et construit sur le long terme. Après quinze ans de présence de Roy Johansen sur le banc, Petter Thoresen a commencé son mandat de sélectionneur par la qualification olympique remportée contre la France. Il s'est inscrit dans la continuité et dirige un effectif dirigé en attaque par les frères Olimb et par son fils aîné Patrick Thoresen. Le vétéran Anders Bastiansen continue d'amener son expérience à 37 ans (244 sélections). La défense sera bâtie sur le temps de jeu toujours conséquent de Jonas Holøs (219 sélections).

Toute une génération n'a pas réussi à s'installer dans cette équipe "fermée" (Sondre Olden a disparu des radars en s'exilant au Medvescak Zagreb même s'il explose les compteurs dans la ligue autrichienne élargie). Les plus jeunes semblent maintenant prêts à le faire. Trois nouveaux visages de 23 ans ou moins se sont installés à l'arrière (Lesund, Nørstebø et Johannesen). Surtout, la surprise du chef est la sélection de Ludvig Hoff, seulement 21 ans et venu tout droit d'université. L'ancien capitaine de l'équipe nationale junior est un élément prometteur, mais une inclusion aussi peu éprouvée (Hoff ne comptait que 2 sélections) était peu envisageable sous Johansen. Reste à savoir si son temps de glace sera plus que symbolique.

Gardiens : Lars Haugen (Färjestad, SUE), Henrik Haukeland (Timrå, SUE), Henrik Holm (Stavanger Oilers, NOR).

Défenseurs : Alexander Bonsaksen (Iserlohn, ALL), Stefan Espeland (Klagenfurt, AUT), Jonas Holøs (Fribourg-Gottéron, SUI), Johannes Johannesen (Stavanger Oilers, NOR), Erlend Lesund (Mora IK, SUE), Mattias Nørstebø (Frölunda, SUE), Henrik Ødegaard (Frisk Asker, NOR), Daniel Sørvik (Litvinov, TCH).

Attaquants : Anders Bastiansen (Frisk Asker, NOR), Kristian Forsberg (Stavanger Oilers, NOR), Ludvig Hoff (University of North Dakota, NCAA), Tommy Kristiansen (Sparta Sarpsborg, NOR), Ken Andre Olimb (Linköping, SUE), Mathis Olimb (Linköping, SUE), Aleksander Reichenberg (Sparta Prague, TCH), Niklas Roest (Sparta Sarpsborg, NOR), Mats Rosseli Olsen (Frölunda, SUE), Martin Røymark (MODO Örnsköldsvik, SUE), Eirik Salsten (Stavanger Oilers, NOR), Patrick Thoresen (SKA Saint-Pétersbourg, KHL), Steffen Thoresen (Storhamar, NOR), Mathias Trettenes (Krefeld, ALL).

 

Une olympiade, c'est long. Deux olympiades, ça l'est plus encore... De l'eau a coulé sous les ponts depuis Vancouver 2010. En ayant raté une seule fois la qualificative olympique dans son histoire, l'Allemagne accuse désormais un certain déficit d'expérience vis-à-vis des JO. Seuls deux joueurs, Marcel Goc et surtout l'indispensable défenseur offensif Christian Ehrhoff (quatrièmes JO au point qu'il a été sur la liste de cinq noms pour être porte-drapeau), ont déjà connu l'atmosphère particulière des Jeux olympiques.

L'absence des hockeyeurs de NHL pourrait théoriquement niveler les valeurs et constituer une opportunité pour un pays comme l'Allemagne. Mais cela reste une hypothèse théorique. Les Allemands ont une jeune superstar en NHL (Leon Draisaitl), mais plus aucun d'eux ne se distingue en DEL par des performances régulières de haut niveau. Le sélectionneur Marco Sturm s'appuie donc sur la forme du moment : les meilleurs défenseurs de DEL 2016 (Akdag) et 2017 (Abeltshauser) ne sont que réservistes, même si le premier a été appelé en substitution de son coéquipier Reul. L'homme en forme est le jeune Berlinois de 22 ans Jonas Müller, meilleur +/- de la ligue. Ce sera aussi la première compétition internationale comme défenseur pour Yannic Seidenberg, qui était attaquant jusqu'à la saison passée.

Marco Sturm sait en tout cas qu'il peut construire sur le long terme : il vient de négocier sa prolongation de contrat jusqu'en 2022, et peut donc déjà se projeter sur les JO suivants. Cette stabilité sur le banc est essentielle pour se fixer un système et s'y tenir sur la durée. Quand on n'a pas d'individualité saillante, cela peut permettre de renforcer encore plus les valeurs collectives. Le hockey combatif et besogneux caractérise de toute manière les Allemands depuis des lustres.

Gardiens : Danny aus den Birken (Munich, 36 sélections), Dennis Endras (Mannheim, 94), Timo Pielmeier (Ingolstadt, 35).

Défenseurs : Sinan Akdag (Mannheim, 77 sélections), Daryl Boyle (Munich, 36), Christian Ehrhoff (Cologne, 111), Frank Hördler (Berlin, 117), Björn Krupp (Wolfsburg, 28), Jonas Müller (Berlin, 16), Moritz Müller (Cologne, 122), Yannic Seidenberg (Munich, 148).

Attaquants : Yasin Ehliz (Nuremberg, 51 sélections), Gerrit Fauser (Wolfsburg, 31), Marcel Goc (Mannheim, 105), Patrick Hager (Munich, 123), Dominik Kahun (Munich, 37), Marcus Kink (Mannheim, 129), Brooks Macek (Munich, 37), Frank Mauer (Munich, 66), Marcel Noebels (Berlin, 46), Leo Pföderl (Nuremberg, 21), Matthias Plachta (Mannheim, 62), Patrick Reimer (Nuremberg, 100), Felix Schütz (Cologne, 133), David Wolf (Mannheim, 36).

Laissés en réserve : Mathias Niederberger (G, Düsseldorf, 15), Konrad Abeltshauser (D, Munich, 14), Justin Krueger (D, Berne, SUI, 99), Stefan Loibl (A, Straubing, 3). Forfaits sur blessure : Denis Reul (D, Mannheim, 83), Daniel Pietta (A, Krefeld, 91).

 

Marc Branchu

 

 

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