Mai 2004

 

01/05 Mondial : la Russie à la trappe

Le retour de Viktor Tikhonov et de son palmarès impressionnant n'y aura rien changé. La Russie actuelle n'est plus l'URSS d'autrefois, et ses prestations en championnat du monde sont d'une grande constance... dans la médiocrité. Comme contre la Suède, les Russes ont pris deux buts en fin de match contre les Américains, et une victoire paraissant acquise s'est commuée en défaite. Ils ont déposé une protestation officielle sur ces deux buts car ils estiment qu'il y a eu violation de la zone du gardien. Hier, les Russes avaient encaissé un but alors que les Slovaques était un de trop sur la glace - ce que la t&eaute;lé tchèque a bien montré à ses téléspectateurs petites croix à l'appui - alors que les arbitres n'avaient rien vu. Si l'an dernier elle avait pu compter sur l'aide de la Suisse, la Russie fonde aujourd'hui ses derniers espoirs sur le Danemark, qui devrait battre les États-Unis une seconde année consécutive pendant qu'elle battrait de son côté la Finlande. Autant dire que les quarts de finale paraissent très loin.

Dans l'autre groupe, au contraire, rien n'est joué et quatre équipes sont dans un mouchoir de poche pour les quarts de finale. Tout se jouera à quitte ou double dans les confrontations Allemagne - Suisse (avec la qualification olympique comme enjeu supplémentaire) et Autriche - Lettonie, dont on salive d'avance.

03/05 Autriche et Russie éliminées

Malgré un bon championnat du monde, l'Autriche a manqué de jus et d'expérience dans les rencontres décisives pour retourner en quarts de finale pour la première fois depuis dix ans. Mais ce n'est sans doute que partie remise, et elle a bien jeté les bases d'un bon championnat à domicile l'an prochain. Néanmoins, la place en phase finale ira à la Lettonie, qui a retrouvé son attaque au bon moment pour la battre 5-2.

Mais l'évènement, c'est l'élimination de la Russie, qui ne pourra même pas espérer une hypothétique défaite américaine contre le Danemark. L'équipe de Viktor Tikhonov a été battue à plate couture 4-0 par la Finlande, payant comme d'habitude ses erreurs en défense et le manque de cohésion de son attaque pas digne de ses talents individuels.

04/05 Une chance d'effacer ce Mondial ?

Le pire a été évité, diront les optimistes. La France n'a pas donné au Japon sa première victoire en championnat du monde. Après avoir pris deux buts en trente secondes en première période, elle en a marqué deux en quinze secondes au deuxième tiers-temps grâce à Anthony Mortas et Maurice Rozenthal. Elle termine néanmoins du fait de ce match nul à la dernière place d'un Mondial désastreux, ce qui la relègue dix-huitième du classement IIHF. Elle aura ainsi un groupe peut-être un peu plus facile l'an prochain en division (Italie, Estonie, Pays-Bas, Roumanie et Lituanie, au lieu de Norvège, Pologne, Hongrie, Grande-Bretagne, Chine pour l'autre relégué, le Japon), mais par contre, elle n'accèdera pas directement aux tournois de qualification en février.

Les Bleus devront d'abord battre la Grande-Bretagne, l'Estonie et un qualifié en novembre, avant d'obtenir le droit d'affronter a priori l'Autriche chez elle (peut-être sans ses joueurs "nord-américains" à cette période de l'année), le Kazakhstan et l'Ukraine, bref trois équipes qui viennent de les humilier. Une sixième qualification olympique de suite est à ce prix, celui du rachat.

05/05 La malédiction frappe les Tchèques à leur tour

De Prague à Bratislava, tout le monde rêvait d'une finale entre la République Tchèque et la Slovaquie, les deux équipes qui ont fait la meilleure impression depuis le début de la compétition. Mais les Tchèques s'étaient sans doute vus trop beaux, surtout en menant 2-0, et ils se sont fait piéger en beauté par les Américains qui sont revenus au score puis se sont imposés aux tirs au but. Une vraie douche froide.

Le syndrome du pays organisateur s'est donc abattu également sur la République Tchèque et son effectif de grande classe, qui avait gagné tous ses matches jusqu'ici. Comme la Finlande l'an passé dans un match dramatique contre la Suède, la nation-hôte est sortie dès les quarts de finale. On espère que la fièvre du championnat du monde ne va pas retomber pour autant, et que les Tchèques, contrairement aux Finlandais qui avaient la gueule de bois, continueront à se passionner pour ce Mondial en se reportant par exemple sur leurs cousins slovaques.

06/05 Démission de Gailhaguet

Le bureau exécutif de la FFSG a demandé et obtenu hier soir la démission du président Didier Gailhaguet. L'intérim sera assuré jusqu'aux prochaines élections par le président du bureau exécutif Marc Faujanet. Cette nouvelle n'a évidemment rien à voir avec le parcours désastreux de l'équipe de France de hockey à Prague, mais est due aux nouvelles difficultés financières de la fédération qui a obligé le ministère à imposer un nouveau plan d'économies et une administratrice chargée de l'appliquer.

Que le monde du hockey sur glace ne se réjouisse pas de cette nouvelle partie d'échecs en coulisses, car ce qui a causé la perte de Gailhaguet, c'est qu'il a été lâché par... Bernard Goy, toujours à l'śuvre dans l'ombre, et même Jean-Louis Millon. Vous n'avez pas déjà vu ces têtes-là quelque part ? Le serpent qui se mord la queue, en somme.

06/05 Meudon ferme à son tour

C'est un nouveau signe alarmant pour le hockey français. Meudon, un des plus gros clubs du pays en nombre de licenciés (300 en hockey et 600 au total, soit 2 % de la FFSG dans les deux cas !), et un des rares à privilégier la formation de fond aux résultats clinquants, pourrait cesser ses activités pour une période indéterminée à cause de la fermeture de sa patinoire, en délabrement avancé depuis dix ans, en juin. C'est une nouvelle étape dans le démantèlement du hockey sur glace en Ile-de-France, les patinoires construites il y a trente ans atteignant la limite d'âge les unes après les autres dans l'indifférence la plus totale, sans qu'il y ait aucun projet politique pour les remplacer du fait du désengagement de toutes les collectivités locales. Les licenciés se sont mobilisés pour que l'on redonne un avenir à cette patinoire (réfection ou reconstruction), en espérant que le club ne se délite pas entre-temps s'il se retrouve à la rue.

06/05 Les Red Wings se brûlent les ailes

Les demi-finales de conférence ont rendu leur verdict en NHL et la principale surprise est venue de Detroit. Les Red Wings, vainqueurs du trophée du Président (meilleur équipe en saison régulière), se sont en effet fait éliminer par les Flames de Calgary, euphoriques. L'une des meilleurs attaques de la ligue est restée muette face au gardien finlandais Miikka Kiprusoff. Les joueurs de l'Alberta ont su avant tout maîtriser leurs nerfs dans des matchs à rallonge, remportant deux rencontres en mort subite. Les joueurs de Detroit, pourtant expérimentés, ont de plus souffert en fin de série, après la grave blessure de leur capitaine Steve Yzerman, touché à l'śil par un palet (il a dû subir plus de quatre heures d'opération). L'élimination du vainqueur 2002 fait du bruit, d'autant que l'effectif vieillissant ne pourra sans doute pas être reconduit l'an prochain. Chelios, Thomas, Yzerman et Hull pourrait prendre leur retraite, alors que Shanahan et Schneider sont en fin de contrat.

Pour Calgary, le bonheur est immense, et des milliers de supporters ont envahi les rues de la ville à la suite des victoires 1-0 lors des matchs 5 et 6. Les Flames atteignent un niveau qu'ils n'avaient pas retrouvé depuis leur titre en 1989, grâce à une équipe de joueurs travailleurs mais sans véritable stars, à l'exception du capitaine Jarome Iginla. La puissance physique de l'équipe, symbolisée par son défenseur marathonien Robyn Regehr, ainsi que les bonnes prestations de joueurs de complément tel Gelinas - d'autant que deux défenseurs titulaires étaient blessés - montrent que le travail paie toujours...

Le coach des Flames, Darryl Sutter, retrouvera en finale son ancienne équipe, San José. Les Sharks ont disposé en six manches de la redoutable équipe de Colorado, elle aussi parfaitement muselée par un jeu vif et rapide. Vainqueurs faciles des trois premiers matchs, les Californiens se sont fait peur lorsque Joe Sakic, capitaine de l'Avalanche, a remis sa formation sur les rails en marquant en prolongation lors des matchs 4 et 5. Mais seules deux équipes dans l'histoire ont réussi l'exploit de renverser un 3-0... Une performance que Nabokov et San José n'ont pas autorisé, s'imposant 3-1 à l'extérieur à la suite d'une partie d'une grande maîtrise. L'équipe, très jeune, peut viser le titre. Pour Colorado, l'instabilité de l'effectif depuis le début de saison a fini par coûter cher ; les recrues dispendieuses ont déçu, et les blessures de joueurs clés comme Tanguay et Blake ont sonné le glas des espoirs du vainqueur 2001.

Dans la conférence Est, les deux favoris se sont imposés. Tampa Bay n'a pas fait de détail, réussissant le seul balayage de ces séries 2004. Après avoir remporté les deux premières rencontres à domicile par deux doublés de Vincent Lecavalier, le Lightning a réussi la performance de se qualifier sur la glace des Canadiens de Montréal avec l'aide de Brad Richards, qui, comme Lecavalier, a été formé en ligue du Québec... Le gardien russe Khabibulin a de son côté assuré le spectacle, comptant désormais quatre blanchissages et une fiche de huit victoires en neuf matches. L'équipe floridienne est la favorite pour le titre. Montréal peut cependant être fier de son excellente saison et de son état d'esprit exemplaire.

Tampa affrontera en finale de conférence la redoutable armada des Flyers de Philadelphie. La franchise de Pennsylvanie a moins souffert que prévu face aux vétérans de Toronto. Remportant les deux premiers matchs sur de belles prestations de son gardien Esche, les Flyers ont concédé les deux suivantes sur la glace de Toronto. Les Leafs y ont cependant laissé beaucoup de forces, explosant 7-2 lors du match 5. Dès lors, le sort de Toronto était scellé : un but de Roenick en prolongations portait Philadelphie au troisième tour pour la première fois depuis 1997. Toronto va certainement devoir revoir ses plans : indiscipline chronique, lenteur et âge canonique de certains joueurs expliquent sans doute ce nouvel échec, poursuivant la série de 37 ans sans titre.

07/05 Le centenaire au Canada

L'IIHF a confirmé ce qui était un secret de polichinelle depuis les retraits des candidatures suédoises et allemandes, les championnats du monde 2008 auront lieu pour la première fois de leur histoire au Canada. Pour son centenaire, la fédération internationale, créée en 1908 à Paris sous le nom de Ligue Internationale de Hockey sur Glace (1908), avait un temps songé à la France, mais l'état des structures du hockey sur glace lui a bien vite fait comprendre l'impossibilité de la chose. C'est donc à Québec (ville qui fêtera cette année-là son 400ème anniversaire) et Halifax qu'ils auront lieu.

En même temps, la Suisse (Zurich et Berne) s'est vu attribuer le Mondial 2009. En échange du retrait de leurs dossiers, Allemands et Suédois espèrent des faveurs ultérieures. Les premiers devraient très probablement avoir droit aux championnats du monde 2010, alors que les Scandinaves se posent en recours pour 2006 en cas d'échec du projet de construction d'une grande patinoire de Riga. La Lettonie a en effet jusqu'au 1er juillet, dernière limite cette fois, pour donner des garanties sur le sujet, sinon l'organisation de son premier grand évènement international lui sera enlevée.

08/05 Retour à Eindhoven

Au moins, les Bleus ne seront pas dépaysés. Ce sont les Pays-Bas qui ont obtenu l'organisation de leur groupe de division I, et ils le confieront à Eindhoven, comme en 2002. La France sera donc en terrain de connaissance, avec une grande différence, c'est qu'elle n'aura plus le Bélarus en face. Elle a donc les moyens de remonter dans l'élite, même s'il faudra de méfier des Pays-Bas, qui ont maintenant moitié de naturalisés dans leur équipe nationale, et de l'Italie, également ré-enrichie en oriundi.

Division I, groupe A (à Budapest) : Japon, Norvège, Pologne, Hongrie, Grande-Bretagne, Chine.

Division I, groupe B (à Eindhoven) : France, Italie, Estonie, Pays-Bas, Roumanie, Lituanie.

On connaît également les groupes définitifs de qualification olympique. Rappelons qu'il reste trois places à pourvoir en plus des huit premiers du classement IIHF et de l'Italie, pays organisateur. Tous les pays de l'élite et de division I ont déposé leur candidature, sauf un, la... Non, n'ayez pas de coup au cśur, ce n'est pas la France, la FFSG n'a pas oublié de le faire, rassurez-vous... Sauf un, donc, la Grande-Bretagne. Étonnant de la part d'un pays qui avait longtemps fait de la qualification olympique l'aboutissement de son hockey. L'absence de vraie fédération dans cette nation livrée à des ligues professionnelles indépendantes semble clairement nuire à son développement. Ce refus de l'organisme Ice Hockey UK de se porter candidat aux JO est d'ailleurs en train de déclencher la colère du club des supporters de l'équipe nationale britannique (GBSC) qui était pourtant prêt à financer de sa poche - comme souvent - le déplacement en France. Mais cette proposition est venue trop tard, et les poules étaient déjà composées sans eux.

Faute de Britanniques, les Bleus affronteront deux adversaires qu'ils retrouveront en avril au Mondial de division I, l'Estonie et la Roumanie, et le plus petit pays participant à ces qualifications, la Bulgarie. S'ils gagnent, ils seront forcément le "qualifié n°1" (le mieux placé au classement IIHF) et iront dans le groupe autrichien.

Pré-qualifications, novembre 2004 (le premier de chaque groupe accède au tour qualificatif)

Groupe D : France, Estonie, Roumanie, Bulgarie.

Groupe E : Pologne, Pays-Bas, Lituanie, Croatie.

Groupe F : Norvège, Hongrie, Chine, Serbie-Monténégro.

Tour qualificatif, février 2005 (le premier de chaque groupe accède aux Jeux Olympiques 2006 à Turin)

Groupe A : Suisse, Danemark, Japon, qualifié n°3.

Groupe B : Lettonie, Belarus, Slovénie, qualifié n°2.

Groupe C : Autriche, Ukraine, Kazakhstan, qualifié n°1.

12/05 L'Autriche pas vernie

Le tirage au sort du Mondial 2005 a eu lieu ce midi. Pour ne pas que des appariements soient fixés à l'avance, les organisateurs n'ont eu le droit que de placer d'office dans une ville que deux équipes du premier chapeau. Ils ont ainsi choisi de mettre la Slovaquie à Vienne, près de la frontière, et le Canada à Innsbruck, où la patinoire sera plus petite dans la mesure où ce pays drainera logiquement moins de supporters que les Suédois ou les Tchèques. Ils s'en sont donc remis au hasard pour leurs autres volontés. Ils espéraient ainsi que les États-Unis soient à Innsbruck (c'est gagné) parce que l'office de tourisme du Tyrol prépare des opérations de séduction de touristes américains, mais aussi que l'Allemagne et la Suisse y soient par proximité géographique, et là c'est raté.

Comme le tirage a été basé sur le nouveau classement IIHF, les groupes sont particulièrement équilibrés. Pour le second tour, les équipes de Vienne sont un peu avantagées puisqu'il y a trois gros contre quatre à Innsbruck. Pour le premier tour, il y a un heureux, le Danemark, qui tombe sur l'équipe la plus facile du chapeau 3 (l'Ukraine), et un malheureux... l'Autriche, pays organisateur. Il devra en effet affronter le Bélarus, l'adversaire le plus rude du chapeau 4, avec le risque en cas de défaite de se retrouver en poule de maintien. Rappelons que la dernière fois que les Autrichiens ont joué un championnat du monde à domicile (en 1996), ils avaient été relégués dans le groupe B après avoir perdu le barrage de maintien contre la France.

Notons que la billetterie des championnats du monde 2005 sera ouverte dès le 22 mai prochain sur le site internet http://www.icehockey2005.com, et que les organisateurs autrichiens ont promis de tirer les leçons du Mondial tchèque pour ne plus commettre les mêmes erreurs.

13/05 Allemagne : Wolfsburg vise haut

Contrairement à ce qui s'était produit l'an passé avec Fribourg-en-Brisgau qui avait recruté trop tard et précipitamment, le nouveau promu en DEL, Wolfsburg, a mis les pieds dans le plat sur le marché des transferts. Soutenu par la puissance financière de Volkswagen, il a d'abord marqué les esprits en engageant le gardien international allemand Marc Seliger, qui avait brillé aux derniers JO. Mais ce ne sera pas un coup isolé. Wolfsburg a aussi recruté deux jeunes Slovaques naviguant entre NHL et AHL, l'attaquant Ivan Ciernik et le défenseur Petr Smrek, ce dernier ayant même participé de manière discrète au titre de champion du monde de son pays en 2002.

Du coup, la lutte pour éviter la relégation promet d'être intense l'année prochaine. Comme candidats, on pense en premier lieu aux Scorpions de Hanovre, qui ont gagné les barrages de maintien cette année. Ceux-ci viennent finalement d'être vendus par la famille Haselbacher, qui avait fondé ce club, aux propriétaires de la Preussag Arena, qui ont enfin récupéré les droits et le pouvoir sur leur "club résident", ce qu'ils avaient cherché depuis le début. Ils ont annoncé une réorientation de la politique du club vers les joueurs allemands, ce qui devient urgent car l'équipe est à la traîne dans ce domaine alors que la diminution toute progressive des étrangers (onze l'an prochain) impose d'y prêter attention.

Il faut également se méfier à Augsbourg. Le club entraîné par Benoît Laporte croyait avoir fait la bonne affaire en dénichant le gardien québécois Jean-François Labbé, mais celui-ci risque en fait une suspension de l'IIHF suite à une plainte du Lada Togliatti pour non-respect du contrat. Alors qu'il avait signé pour deux ans en Russie, il était en effet reparti au bout de six mois lorsque sa femme avait accouché de jumeaux, mettant le club devant le fait accompli. Pour échapper à une sanction, il avait trouvé refuge au Garaga de Saint-Georges, dans le semi-pro québécois, loin des juridictions internationales. Mais il est maintenant rattrapé par sa défection de décembre.

15/05 L'effectif canadien pour la Coupe du monde

Le Canada était pressé de nominer ses joueurs pour la Coupe du monde de septembre, et il a été le premier à le faire. Il reste fidèle à sa volonté de privilégier ceux qui ont déjà montré leur envie de porter le maillot national. Un seul joueur de la liste n'a jamais représenté son pays en seniors, Martin St. Louis, qui a pris désormais une telle dimension avec l'étonnante équipe de Tampa Bay qu'il est incontournable. On retrouve au total quatorze des champions olympiques de Salt Lake City, huit des champions du monde de Helsinki et six des champions du monde de Prague. Parmi ces derniers, on peut remarquer l'absence de Daniel Brière, toujours bon aux Mondiaux mais sans doute jugé moins à son aise sur grande glace, et la présence surprenante de Brenden Morrow dans un rôle d'attaquant défensif où l'on retrouve également le duo de Detroit Draper-Maltby.

Parmi les surprises, on note le défenseur né au Brésil Robyn Regehr, révélation inattendue de la saison avec Calgary, et surtout l'inclusion des "vieux" Steve Yzerman et... Mario Lemieux. Cette Coupe du Monde sera-t-elle l'occasion pour ce grand champion à la santé aujourd'hui fragile de faire une dernière démonstration de son talent, comme la première Coupe Canada avait pu l'être pour Bobby Orr ? Il faudra attendre pour le savoir car cette présélection élargie est encore provisoire. Les seuls absents de marque sont Paul Kariya, plus très fringant dernièrement, Todd Bertuzzi, que le geste inqualifiable qui a fait le tour des télévisions du monde a évidemment condamné, et à un degré moindre le gardien José Théodore, auquel on a préféré "l'ancien" Ed Belfour.

Gardiens : Ed Belfour (Toronto), Martin Brodeur (New Jersey), Roberto Luongo (Florida).

Défenseurs : Rob Blake (Colorado), Eric Brewer (Edmonton), Adam Foote (Colorado), Ed Jovanovski (Vancouver), Scott Niedermayer (New Jersey), Chris Pronger (Saint Louis), Wade Redden (Ottawa), Robyn Regehr (Calgary).

Attaquants : Shane Doan (Phśnix), Kris Draper (Detroit), Simon Gagné (Philadelphie), Dany Heatley (Atlanta), Jarome Iginla (Calgary), Mario Lemieux (Pittsburgh), Kirk Maltby (Detroit), Patrick Marleau (San José), Brenden Morrow (Dallas), Brad Richards (Tampa Bay), Joe Sakic (Colorado), Ryan Smyth (Edmonton), Martin St. Louis (Tampa Bay), Joe Thornton (Boston), Steve Yzerman (Detroit).

16/05 Russie : il est urgent... de ne rien faire

Deux réunions importantes pour le hockey russe se sont tenues consécutivement. Vendredi, le comité exécutif de la Ligue professionnelle a décidé que la Superliga deviendrait pour les trois prochaines années une ligue fermée... ou, pour être une exact, une ligue fermée dans un seul sens. En effet, aucun club ne sera relégué, mais en revanche les deux premiers de la Vysshaya Liga auront le droit de monter s'ils remplissent les conditions financières et structurelles requises. Par conséquent, on pourrait avoir dans quelques années un championnat avec une vingtaine de clubs, jugé pourtant trop large il n'y a pas si longtemps. Avec cette solution où "tout le monde il est content", la décision est passée à la quasi-unanimité des clubs professionnels (seuls Yaroslavl, Kazan et Voronezh ont voté contre). Selon ses partisans, cette mesure permettra d'arrêter l'inflation des salaires (mais ce ne sont pas les clubs de bas de tableau qui sont les moteurs de l'escalade financière...) et de donner du temps de jeu aux jeunes, les entraîneurs ne voulant pas prendre de risquer en les alignant.

Le lendemain, à sa propre assemblée générale, la fédération a condamné cette décision en expliquant que cela ne ferait aucun bien au hockey russe. Elle s'est aussi désolée que la Ligue ait confirmé le début du championnat au 1er septembre. Il n'y aura donc pas de joueurs du championnat russe à la Coupe du monde. Dans les deux cas, la fédération est impuissante à y faire quoi que ce soit. Le pouvoir est de plus en plus dans les mains des clubs, et le destin de l'équipe nationale devient le cadet de leurs soucis. Même l'ex-sélectionneur Plyushchev a témoigné sa solidarité avec Tikhonov, avec qui pourtant il ne partage vraiment pas les mêmes idées, mais avec qui il compatit pour avoir connu des problèmes similaires.

La fédération est aujourd'hui incapable d'agir, et après avoir exprimé son "insatisfaction" envers les résultats obtenu par le trio d'entraîneurs actuel au championnat du monde, elle a refermé le dossier sans rien ajouter. Le Canada a déjà annoncé son effectif pour la Coupe du monde, et pendant ce temps-là la Russie ne sait toujours pas qui sera son entraîneur, et ne parlons même pas des joueurs...

17/05 L'effectif suédois pour la Coupe du monde

La Suède a annoncé à son tour sa sélection pour la Coupe du Monde. La grande interrogation concernait les frères Sedin, qui ont enfin éclaté cette saison à Vancouver. Allaient-ils faire leur retour dans la Tre Kronor après plus de trois ans d'absence ? Les jumeaux avaient en effet décliné l'invitation pour les derniers championnats du monde, l'un étant blessé et l'autre se disant fatigué, et ils n'avaient pas réussi à intégrer l'effectif olympique en 2002. La réponse est positive, ils sont bien sélectionnés.

Il faut dire que la règle du jeu en Coupe du monde consiste à prendre tous les grands noms évoluant en NHL - la ligue et le syndicat des joueurs y veillent. Il n'y a donc pas d'énormes surprises à attendre des sélections. C'est pourquoi on retrouve par exemple Tommy Salo, déboulonné de la place de titulaire à Edmonton par Ty Conklin et qui a terminé la saison comme doublure de David Aebischer à Colorado. Quant à savoir si la star déchue sera titulaire, bien malin qui pourra le dire car les trois gardiens semblent partir sur une même ligne, et il faudra choisir le dosage approprié entre l'expérience, la forme et le talent. Il y a tout de même deux absents de marque dans la sélection. L'un est Niclas Hävelid, le défenseur d'Anaheim, qui a certes terminé le championnat du monde avec la meilleure fiche +/- mais dont le jeu a au-delà des statistiques présenté beaucoup de déchet. L'autre, surtout, est l'attaquant Michael Nylander, dont le style tout en technique et en mobilité convient mieux aux glaces européennes qu'aux patinoires aux dimensions nord-américaines utilisées dans ce tournoi.

La surprise vient donc de Nils Ekman, qui n'a jamais représenté la Suède en compétition officielle, mais qui a explosé cette année à 28 ans en réalisant une saison de cinquante points à San José. L'effectif suédois est dans l'ensemble équilibré, avec des défenseurs offensifs comme Johnsson ou Tärnström, de solides arrières comme Ragnarsson, des stars comme Forsberg, Sundin et Näslund, et des attaquants défensifs physiques comme Marcus Nilson.

Priorité étant donnée dans cette compétition aux joueurs de NHL, il n'y a que deux représentants de l'Elitserien suédoise convoqués, le prometteur gardien Henrik Lundqvist, qui pourrait d'ailleurs partir dès cet été aux New York Rangers, et bien sûr l'indéfectible capitaine Jörgen Jönsson. Une équipe de Suède sans lui, c'est comme une Rover sans ronce de noyer : proprement impensable. Mais il n'est pas le pilier de la sélection pour rien, il l'a montré en étant le meilleur Suédois lors de la finale du championnat du monde, où il a dû se sentir bien seul à patiner et à essayer de construire quelque chose quand ses coéquipiers avaient déjà abdiqué.

Gardiens : Henrik Lundqvist (Västra Frölunda), Tommy Salo (Colorado, NHL), Mikael Tellqvist (Toronto, NHL).

Défenseurs : Christian Bäckman (St. Louis, NHL), Kim Johnsson (Philadelphie, NHL), Nicklas Lidström (Detroit, NHL), Mattias Norström (Los Angeles, NHL), Marcus Ragnarsson (Philadelphie, NHL), Daniel Tjärnqvist (Atlanta, NHL), Dick Tärnström (Pittsburgh, NHL), Mattias Öhlund (Vancouver, NHL).

Attaquants : Daniel Alfredsson (Ottawa, NHL), Per-Johan Axelsson (Boston, NHL), Nils Ekman (San José, NHL), Peter Forsberg (Colorado, NHL), Tomas Holmström (Detroit, NHL), Andreas Johansson (Nashville, NHL), Jörgen Jönsson (Färjestad), Fredrik Modin (Tampa Bay, NHL), Marcus Nilson (Calgary, NHL), Markus Näslund (Vancouver, NHL), Samuel Påhlsson (Anaheim, NHL), Daniel Sedin (Vancouver, NHL), Henrik Sedin (Vancouver, NHL), Mats Sundin (Toronto, NHL), Henrik Zetterberg (Detroit, NHL).

19/05 L'Allemagne et la Slovaquie à la Coupe du monde

Deux pays de plus ont annoncé leur effectif à la Coupe du Monde, sans qu'il y ait matière à surprises.

Pour l'Allemagne, c'est en effet Hans Zach qui a préparé le terrain pour la sélection, les dernières touches étant apportées par son adjoint Ernst Höfner et par le directeur sportif de la fédération Franz Reindl. On ne doit donc pas s'attendre à une révolution en attendant le nom du futur entraîneur. Le spécialiste canadien Pierre Pagé a été cité comme candidat, mais il ne fait que baragouiner l'allemand et cela devrait être rédhibitoire pour le poste. C'est donc l'entraîneur de Nuremberg, Greg Poss, qui est le favori, lui qui a aussi été assistant-coach des États-Unis à la Coupe du monde en ayant notamment l'idée d'aligner un certain Andy Roach dans les séances de tirs au but. Mais un candidat plus original pourrait poindre, Uwe Krupp, l'unique Allemand vainqueur de la Coupe Stanley qui avait inscrit le but décisif de la victoire de Colorado dans la finale 1996. Mais l'ex-défenseur de NHL n'a aucune expérience comme entraîneur.

Pour ce qui est de l'effectif, il est très classique pour les raisons expliquées plus haut. Les joueurs les plus contestés comme Jochen Molling ou Boris Blank ont été sortis, de même que d'autres défenseurs comme le fragile Heiko Smazal, l'accumulateur de pénalités coûteuses Daniel Kunce, ou encore Goldmann et Retzer. À l'inverse, les arrières Christoph Schubert et Lasse Kopitz, dont les mises à l'écart avaient été critiquées, sont réintégrés. Mais même le Germano-Canadien Sven Butenschön (New York Islanders), non éligible pour une compétition IIHF car il n'a jamais joué en Allemagne mais qui peut représenter ce pays dans la coupe du monde car il a un passeport allemand, n'a pas été retenu, Reindl ne voulant prendre le risque d'aller chercher ce joueur qu'il n'a jamais vu jouer. Bref, tant qu'un nouvel homme ne met pas sa patte sur la sélection, on reste forcément très consensuel.

Gardiens : Oliver Jonas (Eisbären Berlin), Olaf Kölzig (Washington, NHL), Robert Müller (Krefeld).

Défenseurs : Jan Benda (Voskresensk, RUS), Christian Ehrhoff (San José, NHL), Sascha Goc (Mannheim), Lasse Kopitz (Nuremberg), Robert Leask (Eisbären Berlin), Mirko Lüdemann (Cologne), Andreas Renz (Cologne), Stephan Retzer (Kassel), Christoph Schubert (Binghamton, AHL), Dennis Seidenberg (Philadelphie, NHL).

Attaquants : Tobias Abstreiter (Kassel), Tino Boos (Cologne), Marcel Goc (Cleveland, AHL), Thomas Greilinger (Nuremberg), Jochen Hecht (Buffalo, NHL), Klaus Kathan (Mannheim), Daniel Kreutzer (Düsseldorf), Eduard Lewandowski (Cologne), Tomas Martinec (Mannheim), Andreas Morczinietz (Cologne), Martin Reichel (Francfort), Marco Sturm (San José, NHL), Stefan Ustorf (Krefeld).

La Slovaquie ne fait pas non plus de vagues. L'entraîneur František Hossa a vu son contrat prolongé d'un an malgré la morne prestation du championnat du monde. Cependant, Jan Filc, l'homme qui avait conduit la Slovaquie au titre mondial en 2002 et qui était depuis entraîneur général des équipes nationales, fera son retour sur le banc à l'occasion de la Coupe du monde pour amener ses capacités de motivation. L'effectif comprend comme prévu toutes les stars, la principale interrogation concernait le centre de la ligne à vocation défensive, et c'est Miroslav Hlinka qui a été préféré à Róbert Petrovický ou Rastislav Pavlikovský.

Gardiens : Ján Lašák (Pardubice, TCH), Rastislav Stana (Washington, NHL), Peter Budaj (Hershey, AHL).

Défenseurs : Zdeno Chára (Ottawa, NHL), Richard Lintner (Djurgården, SUE), Ivan Majeský (Atlanta, NHL), Branislav Mezei (Florida, NHL), Jaroslav Obšut (Luleå, SUE), Martin Štrbák (Pittsburgh, NHL), Radoslav Suchý (Phoenix, NHL), Lubomír Višnovský (Los Angeles, NHL).

Attaquants : Luboš Bartecko (Sparta Prague, TCH), Peter Bondra (Ottawa, NHL), Pavol Demitra (St. Louis, NHL), Marián Gáborík (Minnesota, NHL), Michal Handzuš (Philadelphie, NHL), Miroslav Hlinka (Zlín, TCH), Ladislav Nagy (Phoenix, NHL), Marián Hossa (Ottawa, NHL), Vladimír Országh (Nashville, NHL), Zigmund Pálffy (Los Angeles, NHL), Branko Radivojevic (Philadelphie, NHL), Miroslav Šatan (Buffalo, NHL), Radovan Somík (Philadelphie, NHL), Jozef Stümpel (Los Angeles, NHL), Richard Zedník (Montréal, NHL).

20/05 Une poule unique pour le Super 16

Les dirigeants des clubs de Super 16 réunis hier, enfin ceux qui étaient présents, (pas moins de cinq clubs étaient totalement absents de cette réunion capitale alors que deux avaient donné procuration) ont avalisé une nouvelle formule en poule unique pour la saison 2004/05. Celle-ci permettra d'éviter les débats sur les déséquilibres entre les groupes et constitue de loin la formule la plus simple et la plus compréhensible pour le public. Un seul club présent a voté contre, Villard-de-Lans.

L'inconvénient connu est le retour aux matches en semaine que les clubs de la Poule Nationale pouvaient éviter grâce au calendrier "à deux vitesses" du Super 16. Compte tenu du début de saison prévu le 11 septembre et de la re-descente de la France en division I, il y aura une bonne dizaine de matches en semaine à caser. On verra comment les petits clubs sauront s'adapter à ce rythme pour faire progresser le hockey français et créer les conditions de sa reconstruction. Il est dommage en tout cas que la finale se joue encore en trois manches et non cinq comme le reste des play-offs, car ce n'était pas le plus contraignant pour le calendrier au vu du reste. Il y aura une poule de maintien en aller-retour à quatre équipes, ainsi qu'une poule pour le "titre de Nationale" (ce qui n'a plus beaucoup plus de sens) entre la neuvième et la douzième place, qui risque de ne pas passionner les foules.

22/05 Les États-Unis pour la Coupe du monde

Sitôt éliminé des play-offs NHL avec San José (par Calgary qui devient le premier club canadien depuis dix ans à accéder à la finale de la Coupe Stanley), l'entraîneur Ron Wilson a annoncé l'effectif des États-Unis pour la prochaine Coupe du monde. Les tenants du titre garderont la moitié de l'équipe gagnante de 1996, plus le coach Wilson, et il y a donc beaucoup de vétérans comme Chris Chelios (42 ans) ou Brett Hull (40 ans cet été). La principale particularité de cette nouvelle équipe américaine est qu'elle repose désormais sur trois jeunes gardiens. On notera par ailleurs que les États-Unis se singularisent toujours en n'accordant que peu de bonus aux joueurs qui portent leurs couleurs aux championnats du monde par rapport à ceux qui refusent allègrement les sélections. Il n'y a que quatre des médaillés de bronze de Prague, Drury, Miller, Halpern et Conklin.

Gardiens : Ty Conklin (Edmonton), Rick DiPietro (New York Islanders), Robert Esche (Philadelphie).

Défenseurs : Chris Chelios (Detroit), Derian Hatcher (Detroit), Ken Klee (Toronto), Brian Leetch (Toronto), Jordan Leopold (Calgary), Aaron Miller (Los Angeles), Brian Rafalski (New Jersey), Mathieu Schneider (Detroit).

Attaquants : Tony Amonte (Philadelphie), Jason Blake (New York Islanders), Craig Conroy (Calgary), Chris Drury (Buffalo), Bill Guerin (Dallas), Jeff Halpern (Washington), Brett Hull (Detroit), Steve Konowalchuk (Colorado), Jamie Langenbrunner (New Jersey), Mike Modano (Dallas), Jeremy Roenick (Philadelphie), Brian Rolston (Boston), Bryan Smoliniski (Ottawa), Keith Tkachuk (St. Louis), Doug Weight (St. Louis).

23/05 Compromis pour la succession de Zach

La fédération allemande est finalement arrivée à un compromis concernant la nomination du futur sélectionneur national. C'est en fin de compte Franz Reindl, son directeur sportif depuis 1992, qui entraînera l'équipe à la Coupe du monde, en liaison avec les assistants Ernst Höfner (responsable des moins de 20 ans) et Bernie Englbrecht (Landshut), plus Jim Setters (l'entraîneur des moins de 18 ans) pour analyser les équipes adverses. Trois fois champion d'Allemagne et meilleur marqueur du championnat en 1981, Reindl a une grande expérience internationale, puisqu'il compte 181 sélections et une médaille de bronze aux JO d'Innsbruck en 1976. Après sa retraite de joueur, il a entraîné pendant trois ans son club formateur Riessersee et a été pendant trois autres années l'assistant du sélectionneur Ludek Bukac, avant de se consacrer uniquement à son poste de directeur général des équipes nationales. Par rapport à Zach qui ne tolérait pas la contradiction, Franz Reindl devrait être plus à l'écoute des suggestions des cadres de l'équipe.

Cette solution n'est néanmoins que provisoire, le temps de la Coupe du monde. Dès octobre, un nouvel entraîneur national sera nommé. Il devrait s'agir selon toute probabilité de Greg Poss, qui aura pu entre-temps faire la pré-saison avec son club Nuremberg. La DEL voyait en effet d'un mauvais śil que la fédération enlève son entraîneur à un de ses clubs dans une période aussi cruciale, d'où la nécessité d'un compromis. Poss deviendrait alors le premier Américain sélectionneur national de l'Allemagne. Ses prédécesseurs étaient tous soit allemands, soit canadiens, soit tchèques.

25/05 NHL, la finale inattendue

C'est une finale vraiment surprenante que connaît cette année la NHL, entre deux clubs que personne n'attendait à ce niveau. Après une excellente saison régulière, Tampa Bay a confirmé en play-offs et a sorti en sept manches la physique équipe de Philadelphie, malgré la performance remarquée du capitaine des Flyers, Keith Primeau. Le vétéran Dave Andreychuk accède ainsi enfin à la finale pour sa vingt-deuxième saison en NHL.

De son côté, Calgary a éliminé San José en six manches. Son entraîneur Darryl Sutter et son gardien finlandais Miikka Kiprusoff ont ainsi pu prendre leur revanche sur leur ancienne équipe qui les avait autrefois écartés. C'est la première fois depuis dix ans et Vancouver qu'une équipe canadienne se retrouve en finale. Le plus étonnant dans le parcours des Flames est leur propension à gagner à l'extérieur, ils ont ainsi gagné trois fois sur trois à San José. En revanche, ils n'ont remporté que trois rencontres à Calgary en trois tours. Mais ils auront "l'avantage" de se déplacer à Tampa Bay, dès ce soir pour la première manche.

25/05 Coupe du monde : il en manque un

Nous sommes le 25 mai, date limite pour communiquer les effectifs participant à la prochaine Coupe du monde, et il n'y a que sept équipes sur huit qui ont annoncé le leur. La Russie, qui avait annoncé avec un peu d'optimisme qu'elle le donnerait hier, a en effet obtenu un délai supplémentaire d'une semaine de la part des organisateurs. En effet, avant de nommer les joueurs, il faut un entraîneur, et avant de nommer un entraîneur, il faut un manager. Or, la Russie en est encore à ce stade... Elle avait pris contact depuis plusieurs semaines avec Pavel Bure, mais les juristes de la NHL ont mis un veto à sa participation à un autre poste que celui de joueur, car il est encore sous contrat avec les New York Rangers. Si Bure avait accepté cette nomination, il aurait dû par la même occasion tirer un trait définitif sur sa carrière de joueur, et cela, il n'y est pas prêt. Après ses multiples opérations du genou, il espère remonter sur la glace en juin. Comme les bâtons dans ses roues sont venus d'outre-Atlantique, la fédération russe a donc négocié pour avoir le droit de remettre sa liste jusqu'au 31 mai. La recherche continue...

Les deux autres retardataires européens ont transmis leur liste aujourd'hui date limite, en fin de matinée. Le poste de gardien est toujours un siège éjectable du côté de la Finlande, puisque Mika Noronen a payé son quart de finale raté du Mondial contre le Canada et n'est même pas dans le trio sélectionné. Dans cette équipe à la défense très rugueuse et calibrée pour le jeu nord-américain (il manque les deux arrières les plus techniques, Niinimää et Nummelin), il n'y a que vingt-cinq joueurs au lieu de vingt-six car la NHL a refusé l'inscription de Jere Karalahti, le défenseur du HIFK Helsinki qu'elle avait autrefois suspendu pour alcoolisme. En République Tchèque, le nouveau sélectionneur Ivan Hlinka suit exactement la même ligne que son prédécesseur en faisant appel aux mêmes joueurs expérimentés, y compris les Slégr et Dopita qui étaient ses piliers à Nagano mais pour qui de l'eau a coulé sous les ponts en six ans. Les jeunes (Prucha, Hemský, Hudler...) sont restés sur le carreau. La seule différence notable est qu'il a rappelé Tomáš Vlasák, dont il était l'entraîneur l'an dernier à Omsk et qui avait des relations étranges avec le précédent sélectionneur Slavomir Lener (il avait été appelé pour rejoindre l'équipe nationale pour les matches de préparation avant de recevoir un autre coup de fil quelques heures plus tard pour lui dire de ne pas venir). Il y a un débutant en sélection dans l'équipe, le défenseur Marek Malík.

La sélection tchèque

Gardiens : Roman Cechmánek (Los Angeles, NHL), Martin Prusek (Ottawa, NHL), Tomáš Vokoun (Nashville, NHL).

Défenseurs : Roman Hamrlík (NY Islanders, NHL), František Kaberle (Atlanta, NHL), Tomáš Kaberle (Toronto, NHL), Pavel Kubina (Tampa Bay, NHL), Marek Malík (Vancouver, NHL), Jirí Šlégr (Boston, NHL), Jaroslav Špacek (Columbus, NHL), Marek Zidlický (Nashville, NHL).

Attaquants : Petr Cajánek (St. Louis, NHL), Jirí Dopita (Pardubice, TCH), Radek Dvorák (Edmonton, NHL), Patrik Eliáš (New Jersey, NHL), Martin Havlát (Ottawa, NHL), Milan Hejduk (Colorado, NHL), Jaromír Jágr (NY Rangers, NHL), Robert Lang (Detroit, NHL), Václav Prospal (Anaheim, NHL), Robert Reichel (Toronto, NHL), Martin Rucinský (Vancouver, NHL), Martin Straka (Los Angeles, NHL), Josef Vašícek (Carolina, NHL), Tomáš Vlasák (Ak Bars Kazan, RUS), David Výborný (Columbus, NHL).

La sélection finlandaise

Gardiens : Mikka Kiprusoff (Calgary, NHL), Kari Lehtonen (Atlanta, NHL), Vesa Toskala (San José, NHL).

Défenseurs : Aki-Petteri Berg (Toronto, NHL), Toni Lydman (Calgary, NHL), Teppo Numminen (Dallas, NHL), Joni Pitkänen (Philadelphie, NHL), Sami Salo (Vancouver, NHL), Kimmo Timonen (Nashville, NHL), Ossi Väänänen (Colorado, NHL).

Attaquants : Mikko Eloranta (TPS Turku, FIN), Jukka Hentunen (Fribourg-Gottéron, SUI), Riku Hahl (Colorado, NHL), Olli Jokinen (Floride, NHL), Niko Kapanen (Dallas, NHL), Sami Kapanen (Philadelphie, NHL), Saku Koivu (Montréal, NHL), Antti Laaksonen (Minnesota, NHL), Jere Lehtinen (Dallas, NHL), Ville Nieminen (Calgary, NHL), Ville Peltonen (Lugano, SUI), Esa Pirnes (Los Angeles, NHL), Jarkko Ruutu (Vancouver, NHL), Tuomo Ruutu (Chicago, NHL), Teemu Selänne (Colorado, NHL).

26/05 Tampa Bay reste à quai

Tampa Bay a bien mal entamé la finale de la Coupe Stanley 2004, cédant la première manche 4-1 face aux Flames de Calgary. C'est que la tête de série numéro une de la Conférence est tombée sur un spécialiste des "gros". Calgary, pour ses premiers playoffs depuis 1996, a en effet successivement éliminé les trois champions de division de l'ouest, Vancouver, Detroit et San José.

Il ne fallut pas longtemps dans cette finale pour voir Calgary utiliser ses meilleurs atouts : le jeu à l'extérieur, Martin Gelinas, Jarome Iginla et Kiprusoff. Vainqueurs d'une mise au jeu en zone offensive, les Flames trouvaient Andrew Ference à la ligne bleue. Le défenseur lançait dans le trafic, et la rondelle touchait un défenseur puis le patin de Gelinas, avant que Khabibulin ne la fasse rentrer en étirant sa jambière. Sonnés par l'ouverture du score, les hommes de Tortorella peinaient à se créer des occasions, s'exposant à des contres rapides. Le jeu était fluide, physique mais assez correct. Les pénalités ne profitaient à aucune équipe jusqu'à la fin du premier tiers.

En deuxième période, Tampa tentait d'accélérer le rythme, sans succès, manquant même de se faire piéger par une échappée de Chris Clark. Ce n'était en fait que partie remise. Tampa Bay ne parvenait pas à justifier son statut de meilleure équipe en supériorité numérique, concédant même le 2-0. Andreychuk, derrière la cage, passait pour Modin seul devant le but, mais le Suédois manquait sa reprise. La rondelle glissait alors jusqu'à Jarome Iginla, pour une échappée conclue en deux temps ; Khabibulin sortait le tir du gant, mais le capitaine des Flames récupérait la rondelle à côté de la cage pour le break. Sans coup férir, Calgary tuait le match dans la foulée. Sur un palet joué derrière la cage du Lightning, Dan Boyle était inexplicablement abandonné par son coéquipier Lukowich face à deux attaquants adverses. Stéphane Yelle en profitait pour sortir vainqueur du duel, contournant la cage pour un face à face avec le gardien russe. Khabibulin ne pouvait rien faire face au sang-froid de Yelle, qui ajustait la lucarne à bout portant.

Le score était lourd mais le Lightning n'abandonnait pas. La troisième période tournait ainsi rapidement en leur faveur. Profitant d'une pénalité, Tampa Bay faisait admirer sa qualité de passe ; Richards et Kubina faisaient circuler le palet jusqu'à trouver Martin St. Louis sur la droite du but. Proche de la balustrade, le meilleur marqueur de la ligue frappait de volée, trompant enfin le vigilant Kiprusoff. Mais Calgary tenait bon : dominés, acculés dans leur zone, les joueurs canadiens rivalisaient de dévouement. Tirs contrés, dégagements interdits annulés, ils multipliaient les efforts pour retarder Tampa Bay, parvenant au bout du match avec deux buts d'avance. Fedotenko concédait alors une pénalité stupide à deux minutes de la fin, laissant Tampa en infériorité. Tortorella sortait malgré tout son gardien, et l'équipe s'imposait en zone offensive... mais St. Louis concédait une autre pénalité. À cinq contre trois, Calgary se promenait et Saprykin servait Simon pour un but à bout portant.

Le score, 4-1, reflétait ainsi la froide efficacité des visiteurs. Nul doute que le Lighnting cherchera à se rattraper au deuxième match, mais Calgary a le soutien de tout un pays. Les billets des matchs dans l'Alberta se sont en effet vendus en moins d'un quart d'heure par Internet, et plus de soixante dix mille maillots sont partis en trois jours.

28/05 Malaise profond à la FFSG

C'est une nouvelle tempête qui s'abat sur la FFSG depuis la révélation par Le Monde et L'Équipe des soupçons visant Michèle Lebossé, l'administratrice judiciaire chargée de veiller au respect du plan de redressement. Alors que le Tribunal de Grande Instance de Paris lui a donné des pouvoirs étendus en avril pour pallier la dérive des comptes et qu'elle serre la vis sur toutes les dépenses dans le cadre du plan d'économies, ce sont ses propres rémunérations qui font jaser. Celles-ci sont normalement calculées en fonction du nombre de salariés en CDI de l'entreprise, en l'occurrence dix-huit dans le cas de la FFSG (plus trois CDD). En 1997 et 1998, Me Lebossé-Peluchonneau aurait ainsi dû percevoir 6650 francs, plus une prime éventuelle compte tenu des circonstances. Or, elle a reçu plus de 530 000 francs, en vertu d'un document qui fait état du chiffre... de 281 salariés !

Le directeur administratif et financier de la FFSG, Bruno Calmels, n'a pas tiqué sur ces émoluments qui grèvent pourtant le budget déjà moribond de la fédération. Or, il a été nommé sur recommandation de Me Lebossé-Peluchonneau et il touche lui-même un salaire confortable de 112000 euros pour trois jours de travail hebdomadaires. Après avoir argué qu'il s'agissait d'une rémunération normale pour un diplômé de Sup de Co de 39 ans, il a proposé de réduire ses revenus à 14000 euros, soit une réduction par huit (!) qui est en soi un aveu d'abus. Ces révélations, au sein d'une fédération où plane la menace d'une réduction d'effectifs, ont scandalisé.

Si la personne nommée par la justice est elle-même mise en cause, en qui peut-on avoir confiance ? Éric Ropert a indiqué son intention de porter plainte, ne sachant pas encore s'il le fera au nom de l'AAHF, dont il est le vice-président, ou de son club de Caen. Rappelons que nous sommes à trois semaines de l'AG de Toulon qui devra déterminer le nouveau président de la FFSG. Première étape d'une "campagne" qui s'annonce mouvementée demain avec l'assemblée générale de la Ligue Ile-de-France, dont le président Norbert Tourne a été une des rares voix de l'opposition à la politique fédérale avant la démission de Didier Gailhaguet.

Pour l'instant, un seul candidat à la présidence de la FFSG s'est déclaré, il s'agit de Hubert Godefroy, le président du club de bobsleigh d'Albertville. Quant à l'homme que l'AAHF cherche à convaincre de se présenter, Bernard Bourandy, il se consacre pour le moment à son travail de président de la commission de contrôle de gestion. Et il a dû de nouveau rappeler à l'ordre les clubs de Super 16 car il n'a reçu que six dossiers sur seize, dont aucun des habituels favoris. Guère plus de la moitié des clubs pour définir la formule des championnats, guère plus du tiers pour rendre des comptes... On peut légitimement s'interroger sur leur motivation et leur mobilisation pour être présent à Toulon dans trois semaines, pour une journée qui sera déterminante pour l'avenir du hockey sur glace en France. Or, dans les circonstances actuelles, le palet est dans leur camp.

28/05 Calgary coule

Le Lightning de Tampa Bay a égalisé à l'issue du deuxième match de la finale de la coupe Stanley 2004, en s'imposant sur un score symétrique de celui du premier match, 4-1. Dos au mur, les hommes de Tortorella démarraient la rencontre sur les chapeaux de roues, se créant rapidement de multiples occasions. Surpris d'entrée deux jours plus tôt, ils savaient que l'équipe qui ouvrirait le score prendrait une option sérieuse sur la victoire. Plus agressifs, allant vers l'avant, les Floridiens mettaient la pression sur la défense adverse et parvenaient à rester dangereux en infériorité numérique, avant d'être logiquement récompensés. Lecavalier remisait pour Cullimore, pour un lancer lointain. Ruslan Fedotenko récupérait le rebond laissé par Kiprusoff pour marquer en deux temps son dixième but des playoffs. Calgary était alors dans une position délicate, d'autant que ses buteurs habituels, Iginla et Gelinas, restaient invisibles, y compris sur les nombreuses pénalités, parfois étonnantes, sifflées par les arbitres.

Le deuxième tiers-temps ne changeait rien au score en dépit d'un spectacle de tous les instants. Les deux gardiens rivalisaient d'adresse et parfois de chance. Tampa Bay défendait son avance bec et ongles, malgré une indiscipline chronique. Khabibulin s'employait ainsi sur une tentative de Clark, alors que son homologue Kiprusoff sortait le grand jeu sur une échappée de Richards puis des occasions à bout portant d'Andreychuk, Lecavalier ou St. Louis.

Dominés, incapables de concrétiser leurs supériorités numériques, les Flames tombaient dans le piège de la frustration et leur indiscipline allait coûter cher. Battus dans les duels et aux mises au jeu, les Canadiens reculaient devant leur but, concédant des pénalités inutiles. Le Lightning finissait par faire le break en troisième période à l'issue d'une belle action collective. St. Louis, derrière la cage, trouvait Andreychuk dans l'axe pour un tir puissant, contré par Yelle. Mais la rondelle glissait jusqu'à Brad Richards, seul à gauche du gardien, pour le 2-0. Dès lors, le jeu se durcissait et bagarres et pénalités se succédaient. Calgary, coupable de mauvais gestes, coulait complètement. Modin gagnait son duel derrière la cage et travaillait en relais avec Richards. Celui-ci trouvait une transversale pour Dan Boyle, lancé au second poteau. Le défenseur marquait le but du 3-0, se consolant de l'incendie qui avait ravagé sa maison pendant le premier match... Puis, Tampa Bay, la meilleure équipe des playoffs en supériorité, exploitait parfaitement un cinq-contre-trois. Andreychuk gagnait une mise au jeu en zone neutre, s'avançait à la ligne bleue pour fixer deux défenseurs avant de servir Lecavalier à l'opposé par une passe dans le dos. Ce dernier laissait intelligemment l'ultime défenseur se jeter, avant de servir Martin St. Louis, seul devant le but, pour une reprise parfaitement placée plutôt que frappée. À 4-0, le public exultait, et les incidents se multipliaient. Les arbitres avaient fort à faire pour séparer des joueurs très chauds, transformant le but de Nieminen en anecdote. Le Finlandais, bien masqué par un équipier puis un défenseur adverse, plaçait en effet une frappe puissante au ras du poteau, annulant le blanchissage de Khabibulin. Kiprusoff sortait de son côté de sérieuses occasions, illustrant ainsi la faiblesse de sa défense sur ce match. L'agressivité et l'efficacité de Tampa Bay en équipes spéciales firent la différence, alors que Calgary pouvait regretter la passivité de sa défense et la discrétion de ses joueurs décisifs. Les contacts appuyés en fin de match laissent quoiqu'il en soit présager un match trois extrêmement chaud pour le retour de la finale de la coupe Stanley au Canada, dix ans après Vancouver.

28/05 Bilyaletdinov nouvel entraîneur de la Russie

Il y a deux semaines, les pistes concernant le nouveau staff russe se limitaient principalement à deux couples manager/entraîneur : le duo actuel Bardin/Tikhonov, deux hommes de l'ancien système, et le plus panaché Bure/Mikhaïlov. Cette seconde possibilité s'est peu à peu évanouie. D'une part, la NHL a mis son veto à une nomination de Pavel Bure qui a encore un contrat de joueur. D'autre part, Boris Mikhaïlov, contacté par le président de la fédération Aleksandr Steblin, a répondu qu'il n'accepterait ce poste... que si ceux qui l'avaient évincé pour les Jeux Olympiques 2002 le lui demandaient eux-mêmes. En clair, cela vise Vyacheslav Fetisov, à qui il n'a pas pardonné d'avoir pris sa place à cette occasion sur intervention directe de Vladimir Poutine. Évidemment, le conseiller du président pour les questions sportives n'était nullement disposé à battre sa coulpe devant Mikhaïlov, dont la candidature devenait donc impossible.

Comme garder le staff en place ne réjouissait pas grand monde, il fallait trouver une troisième voie. Oleg Tuzik, le vice-président de la fédération, sera finalement lui-même manager, avec pour commander l'équipe Zinetula Bilyaletdinov, l'entraîneur du Dynamo Moscou, brièvement passé par Lugano. Bilyaletdinov, qui n'a été nommé dans un premier temps que pour la Coupe du monde, a l'avantage de connaître le jeu nord-américain puisqu'il a été pendant cinq ans assistant-coach en NHL à Winnipeg et à Chicago. Il a la réputation de prôner un hockey assez défensif, et est régulièrement attaqué par l'ex-vedette Sergueï Makarov pour sa tactique ennuyeuse. Quant à Viktor Tikhonov, toujours sous contrat avec la fédération pour encore deux ans, il prend désormais les fonctions de "consultant senior" (sic).

30/05 Le Canada est en fête

Les Flames de Calgary mènent désormais deux victoires à une dans la finale de la coupe Stanley 2004, après leur victoire 3-0 sur Tampa Bay, ce samedi.

Calgary voulait rebondir après sa défaite du match 2, d'autant que les résultats à domicile en playoffs (4 victoires, 5 défaites) étaient assez médiocres. La première période débutait ainsi comme s'était achevée la partie précédente. Les mises en échec appuyées et les contacts féroces monopolisaient la vigilance des arbitres et culminaient par une bagarre entre les jeunes stars des deux équipes, Lecavalier et Iginla. Les quelques supériorités numériques ne donnaient rien, car le petit nombre de lancers n'inquiétaient guère les gardiens. Calgary ne donnait ainsi que deux lancers, Tampa Bay cinq...

La deuxième période était beaucoup plus disciplinée, même si les arbitres firent preuve de mansuétude à plusieurs reprises. Calgary accélérait le rythme, mais la domination alternait au fil des minutes. Le jeu, équilibré, finissait par tourner à l'avantage des locaux, grâce à une supériorité numérique. Une pénalité stupide de Lukowich offrait un jeu de puissance aux Flames. Tampa Bay frappait pourtant en premier, Andreychuk lançant Richards en échappée, mais Kiprusoff sortait la rondelle de sa lucarne avant d'être percuté par son défenseur Regehr. Cet arrêt devenait peu de temps après le tournant du match. En effet, sur l'action suivante, Jarome Iginla perçait la défense le long de la balustrade, éliminant deux défenseurs adverses. Il servait finalement Chris Simon à l'angle du but. Le premier tir du rugueux attaquant était contré par Fredrik Modin au ras de la glace, mais Simon exploitait le rebond pour l'ouverture du score cage vide et à bout portant. Sonnés, les joueurs du Lightning tentaient d'appuyer leurs charges, s'imposant peu à peu en zone offensive. Malheureusement pour eux, ils commettaient la même erreur qu'au premier match : une remise de Vincent Lecavalier derrière le but des Flames glissait jusqu'à Donovan, qui partait en contre-attaque. À deux contre un avec Kobasew, Shean Donovan choisissait le tir en lucarne opposée. Contrairement à Richards auparavant, l'attaquant des Flames trouvait la cible pour doubler la mise. Le Lightning ne parvenait pas à franchir le rideau défensif, parfaitement verrouillé autour de St. Louis et Lecavalier. Seuls Brad Richards et le défenseur Dan Boyle, très actif par sa qualité de patinage, surnageaient en attaque.

Le troisième tiers-temps était plus équilibré. Les Flames reculaient sur leur but, mais tenaient bon grâce à un Miikka Kiprusoff au meilleur de sa forme. Les quelques occasions chaudes devant la cage ne se concrétisaient pas, même si les Floridiens se positionnaient en nombre devant la cage. Les arbitres sanctionnaient avec parcimonie, oubliant même une terrible charge de Robyn Regehr qui scotchait Ruslan Fedotenko sur la balustrade. Celui-ci restait quelques minutes sur la glace, coupé à la pommette, avant de rentrer au vestiaire... Malgré ces contacts appuyés, les Flames n'étaient pas sanctionnés et jouaient en contre. Sur l'un d'eux, Iginla trouvait même le poteau, avant d'être victime d'un cinglage empli de frustration de Sarich. Le capitaine des Flames se chargeait de la punition, concluant au second poteau une belle passe croisée de son défenseur Regehr pour le 3-0. Vigilants, les arbitres parvenaient à éviter les bagarres en fin de match, avant de délivrer tout le Canada. Les Flames mènent donc 2-1 et rêvent de confirmer une statistique : le vainqueur du troisième match de la finale a remporté la coupe les trois quarts du temps depuis 1939...

31/05 L'effectif russe

C'était l'Arlésienne du mois de mai, voici enfin la composition de l'équipe de Russie pour la prochaine Coupe du monde. Finalement, tout le monde est là (enfin, sauf Tikhonov), y compris quatre joueurs de Superliga, les clubs russes ayant finalement donné leur accord pour les libérer malgré le championnat national qui commence au même moment. L'effectif compte une curiosité en la personne de Dainius Zubrus, pourtant citoyen lituanien, mais dans la mesure où la Coupe du monde n'est pas une compétition officielle de l'IIHF, il peut représenter un autre pays que le sien sans que cela ne compromette ses chances de jouer par la suite pour la Lituanie, dont la fédération a donc donné son aval. Pour ce qui est de l'autre Lituanien, Darius Kasparaitis, cela fait longtemps qu'il a tourné le dos à son pays pour porter le maillot russe. C'est le choix que vient également de faire Evgueni Nabokov, formé au Kazakhstan à Ust-Kamenogorsk, et qui jouera pour la première fois pour la Russie.

Il y a tout de même une polémique sur cette sélection avec la non-sélection d'Andreï Nikolishin, qui avait été inclus sur la liste préliminaire de dix sélectionnés par Tikhonov il y a quelques jours. Mais l'attaquant défensif de Colorado, dont les qualités seraient pourtant précieuses, paie ses déclarations d'il y a quelques semaines. En signant pour la saison prochaine au CSKA, il s'était plaint de l'attitude du Dynamo Moscou, le club de ses débuts, qui selon lui ne fait rien pour rapatrier les joueurs qu'il a formés. Or, le nouveau sélectionneur de la Russie est justement l'entraîneur du Dynamo, Zinetula Bilyaletdinov, et c'est lui qui a pris la décision de virer Nikolishin pour mettre Artem Chubarov à sa place.

Gardiens : Nikolaï Khabibulin (Tampa Bay, NHL), Evgueni Nabokov (San José, NHL), Maksim Sokolov (Avangard Omsk, RUS).

Défenseurs : Sergueï Gonchar (Boston, NHL), Darius Kasparaitis (NY Rangers, NHL), Aleksandr Khavanov (Saint Louis, NHL), Andreï Markov (Montréal, NHL), Daniil Markov (Philadephie, NHL), Oleg Tverdovsky (Avangard Omsk, RUS), Vitali Vishnevsky (Anaheim, NHL), Anton Volchenkov (Ottawa, NHL).

Attaquants : Maksim Afinogenov (Buffalo, NHL), Valeri Bure (Dallas, NHL), Artem Chubarov (Vancouver, NHL), Pavel Datsyuk (Detroit, NHL), Sergueï Fedorov (Anaheim, NHL), Ilya Kovalchuk (Atlanta, NHL), Alekseï Kovalev (Montréal, NHL), Viktor Kozlov (New Jersey, NHL), Oleg Kvasha (NY Islanders, NHL), Aleksandr Ovechkin (Dynamo Moscou, RUS), Sergueï Samsonov (Boston, NHL), Maksim Sushinsky (Avangard Omsk, RUS), Alekseï Yashin (NY Islanders, NHL), Alekseï Zhamnov (Philadelphie, NHL), Dainius Zubrus (Washington, NHL).

 

 

Le mois précédent (avril 2004)

Le mois suivant (juin 2004)