Juin 2004
01/06 NHL : les statistiques ne mentent pas
Tampa Bay a égalisé à deux victoires partout en finale de la Coupe Stanley 2004, s'imposant sur la plus petite des marges, 1-0, confirmant de nombreuses statistiques. Lorsque Brad Richards a marqué, les Floridiens n'ont jamais été battus (38 victoires, 2 nuls) : la série continue. Idem, Khabibulin n'avait pas perdu un match après une défaite, série en cours. Tampa Bay n'avait perdu qu'un match après avoir ouvert le score, pour onze victoires : cela fait maintenant 12-1... Enfin, Tampa Bay alterne victoire et défaite depuis la finale de la conférence est contre Philadelphie... et ils restaient justement sur un blanchissage contre eux, 3-0.
Brad Richards a inscrit le seul but du match d'entrée. Les Flames de Calgary s'étaient mis tout seuls en difficulté en concédant deux pénalités simultanées, l'une pour une charge dans le dos de Modin par Commodore, l'autre pour une mise en échec de Chris Clark donnée nettement après le coup de sifflet de l'arbitre. Le Lightning faisait bien circuler le palet lors de ce double avantage numérique, s'appuyant deux fois sur le lancer de Richards. Le troisième était le bon, et sur une remise en retrait d'Andreychuk, le nominé pour le trophée de la sportivité trouvait la lucarne pour l'ouverture du score. Cet unique but rentrait dans l'histoire en fin de partie, car c'était le septième but vainqueur de l'attaquant du Lightning sur quatorze succès en play-offs, effaçant Joe Sakic et Joe Nieuwendyk, auteurs de six buts gagnants en séries en une saison...
Menant au score, Tampa Bay allait défendre cet avantage en faisant preuve d'une grande discipline, d'une grosse agressivité, et de beaucoup d'abnégation en défense. Calgary tentait en effet d'accélérer, se créant rapidement quelques situations chaudes. Les Flames, avec courage, se heurtaient cependant à un Khabibulin serein (malgré un palet capricieux sur un dégagement des Flames), ou à des retours spectaculaires de la défense, à l'image d'un palet perdu par Nieminen sur une échappée. Le score n'avait donc pas changé après une période, Calgary se montrant malgré tout dangereux même en infériorité.
Malgré l'absence de deux joueurs clés, Fedotenko et Kubina, blessés au match 3 et remplacés par Cibak et Clymer, Tampa Bay s'arc-boutait sur son but en début de deuxième période. Calgary se créait alors une série incroyable d'occasions dans les deux premières minutes, sans réussite. Jarome Iginla, très discret dans ce match, manquait de peu une passe de Martin Gelinas, avant que celui-ci ne trouve le poteau, puis que Simon bute sur le gardien russe à bout portant. Très disciplinées, les deux équipes ne concédaient aucune pénalité en deuxième période, mais multipliaient les chances de marquer. Kiprusoff n'était pas vraiment inquiété par une équipe du Lightning visant surtout à se dégager proprement, et à gérer un bon échec avant. Économisant ses vedettes fatiguées, Tortorella faisait en effet reposer l'essentiel du jeu sur ses troisième et quatrième lignes, défensivement exemplaires. Du coup, le match s'installait dans un faux rythme, bloqué en zone neutre. La troisième période stigmatisait ce jeu, avec une multitude de coupures, pour des dégagements interdits, des hors-jeu, des palets sortis de la glace... Le dévouement des joueurs de Tampa tenait à la limite de la rupture face une équipe des Flames survoltée, même si, à l'image de son public, elle paraissait par moments résignée... Leopold manquait toutefois de quelques centimètres l'égalisation sur une contre-attaque.
Mais les Canadiens tuaient leurs espoirs eux-mêmes en fin de match. À quatre minutes de la fin, Ville Nieminen chargeait violemment Vincent Lecavalier le long de la balustrade. Coupé à la tête, le Québécois restait sonné, et l'ailier finlandais rentrait au vestiaire après une pénalité majeure de cinq minutes pour charge contre la bande. Les Flames finissaient le match en infériorité numérique, mais se montraient toutefois plus dangereux que leurs adversaires. Ference lançait ainsi une frappe terrible sur une mise au jeu gagnée en zone offensive, stoppée du gant par Nikolaï Khabibulin. Le Russe récidivait quelques secondes plus tard, tenant son équipe avec 29 arrêts et un cinquième blanchissage. Vainqueurs 1-0, les coéquipiers de Richards ont repris l'avantage de la glace grâce à une performance collective de premier ordre. Prochain match dans la nuit de mercredi à jeudi en Floride.
02/06 Super Six, enfin du concret
Cela fait plus d'un an que la création de la nouvelle compétition européenne phare de clubs a été annoncée, cela fait plusieurs mois que l'on sait plus ou moins qu'il se jouera à Saint-Pétersbourg, mais on attendait une confirmation définitive, notamment pour faire le tri dans quelques informations contradictoires.
C'est fait depuis aujourd'hui, puisque l'IIHF vient tout juste d'envoyer le communiqué officiel attribuant pour trois ans l'organisation du Super Six à la ville de Saint-Pétersbourg. La fédération internationale a choisi ainsi d'établir cette compétition sur la durée, dans une ville attrayante pour les visiteurs étrangers par son histoire et sa culture, en privilégiant un lieu fixe - même si ce n'est pas vraiment une ville de hockey - à la notion de club organisateur pour attirer principalement le public local. En effet, le SKA Saint-Pétersbourg ne sera finalement pas invité, ce qui permettra à Francfort d'être bel et bien présent.
Il y aura donc les champions des six premiers pays européens au classement IIHF, c'est-à-dire HV 71 Jönköping (Suède), Dukla Trencín (Slovaquie), HC Zlín (République Tchèque), Kärpät Oulu (Finlande), Avangard Omsk (Russie) et Francfort (Allemagne). À moyen terme, l'IIHF espère que le vainqueur du Super Six pourra affronter le vainqueur de la Coupe Stanley pour désigner le champion du monde des clubs. Les fédérations et ligues professionnelles de ces six pays ont toutes signé l'accord, ainsi que celles de la Suisse, actuellement septième et susceptible d'intégrer cette élite dans le futur. Les clubs suisses, le champion Berne en tête, se sont d'ailleurs plaints d'avoir été laissés en dehors de cette compétition fermée, mais parallèlement ils ont aussi refusé de participer à la prochaine Coupe Continentale (dont la finale se jouera à Székesfehérvár, Hongrie). Ainsi, ils se lamentent que les "grands" jouent dans leur cour entre eux, mais ne font eux-mêmes pas autre chose en refusant d'affronter les "petits".
03/06 Gailhaguet en rassembleur ?
Bernard Bourandy a décidé de ne pas se présenter à la présidence de la FFSG. Cela laisse l'AAHF (Association pour l'Avenir du Hockey Français) sans candidat à soutenir pour les prochaines élections, ce qui devrait l'inciter à retourner au travail dans l'ombre pour encore deux ans... Le scrutin devrait se résumer à un "combat des chefs" entre Gailhaguet et le clan Goy...
À moins que la solution préconisée depuis plusieurs semaines par le président montpelliérain Marc Fornaguera, sans grand écho pour l'instant, ne soit retenue. Il s'agirait pour le hockey sur glace de se rallier à Didier Gailhaguet, trahi par les siens, pour en faire un candidat de rassemblement qui serait prêt à soutenir ses aspirations autonomistes. Il faut en effet savoir que le bureau fédéral de la FFSG vient de retirer les propositions de modification des statuts qui prévoyaient la recréation des Directoires. Gailhaguet pourrait-il garantir ce que ceux qui se sont débarrassés de lui refuseraient, avec peut-être Bourandy comme président du hockey ? Hypothèse saugrenue, nouvelle couleuvre, ou seul recours possible ?
04/06 Calgary proche du but
Les Flames de Calgary ne sont plus qu'à une victoire du gain de la coupe Stanley 2004 après leur victoire 3-2 en prolongations face à Tampa Bay lors du match 5.
La perspective d'évoluer à l'extérieur n'a visiblement pas dérangé les Canadiens, qui égalent un record NHL avec leur dixième succès des playoffs loin de leurs bases. Les Flames démarraient en effet la partie d'une manière idéale. Le jeu de puissance faisait encore une fois des merveilles lorsque Modin prenait deux minutes pour un accrochage en zone offensive. Lydman, de retour après deux mois d'absence, lançait de la bleue avant de voir son coéquipier Gelinas dévier le palet entre les jambières de Khabibulin. Sonnés, les joueurs du Lightning tentaient de reprendre la main, mais ne parvenaient pas à se montrer dangereux malgré les retours de Fedotenko et Kubina. Du côté de Calgary, l'absence de Ville Nieminen, suspendu pour une faute sur Lecavalier au match précédent (l'entraîneur Darryl Sutter a prétendu que cette sanction était une "persécution" contre sa petite équipe), était parfaitement compensée par le gros travail de Lowry. Simon manquait même de doubler la mise, sur un gros arrêt de Khabibulin.
Tenace, Tampa Bay parvenait à réaliser un petit miracle en fin de période. Pour la première fois de la série en effet, une équipe parvenait à égaliser après avoir concédé l'ouverture du score ! St-Louis lançait Cibak pour un un-contre-un, mais le Slovaque ne pouvait pas frapper au but. Il percutait la balustrade, entraînant son défenseur dans sa chute, alors qu'un second joueur des Flames ne tenait pas ses appuis. St-Louis en profitait pour chiper la rondelle, contourner la cage et viser entre les jambières. Kiprusoff laissait le palet glisser au fond des filets, malgré le retour de Gelinas. Les arbitres sifflaient la fin de la période trente secondes plus tard.
Malgré ce but important, Tampa Bay subissait le jeu en seconde période. Les Flames, plus agressifs, s'installaient pour de longues périodes en attaque, tout en réussissant facilement à dégager le palet en défense. Khabibulin s'en sortait par quelques arrêts spectaculaires, face à Oliwa, Gelinas ou Donovan. Les défenseurs canadiens allaient et venaient en attaque et en défense, alors que le Lightning, fatigué, s'en remettait au jeu de son excellente quatrième ligne, avec une occasion de Dingman. Calgary était récompensé de ses efforts en fin de tiers, grâce à un exploit individuel de son capitaine, Jarome Iginla, qui exploitait un palet traînant en zone neutre. Il laissait sur place un défenseur le long de la bande et, esseulé, lançait en angle fermé. Khabibulin laissait la rondelle filer côté plaque, pour le 2-1.
Heureusement pour les locaux, ils bénéficiaient d'une pénalité d'entrée en troisième période. Lecavalier était en effet pris en sandwich en entrant en zone offensive. Warrener sanctionné, Calgary encaissait immédiatement l'égalisation. Brad Richards percutait côté gauche du gardien, fixait deux défenseurs par un beau mouvement de crosse pour servir, depuis la ligne de fond, le grand Modin. Le Suédois reprenait de volée et à bout portant pour le 2-2. Tampa Bay tentait alors d'enflammer le jeu, se créant quelques situations mais se mettant dans le même temps en difficulté par des relances hasardeuses. Iginla manquait le break, puis Kiprusoff sauvait sur sa ligne face à St-Louis, et la partie arrivait en prolongation.
Les deux équipes se rendaient coup pour coup, Lecavalier manquant de peu le but décisif, glissant la rondelle hors cadre devant Kiprusoff sorti à sa rencontre. Le match se jouait finalement sur un changement de ligne mal venu. Calgary tenait le palet en zone d'attaque, et le Lightning laissait deux défenseurs seuls face à l'adversaire en changeant de ligne... Jarome Iginla, présent sur la glace depuis un bon moment malgré la perte de son casque, parvenait à donner un lancer surpuissant sur Nikolaï Khabibulin, qui laissait un rebond. Le jeune Igor Saprykin, devant le but, résistait aux deux défenseurs pour récupérer le palet et l'envoyer entre les jambes de son compatriote. Calgary explosait, et tout le Canada attend désormais la victoire à domicile pour enfin remporter la coupe Stanley, que tout le pays attend depuis 1993. Un bon espoir pour le Lightning, ils alternent victoire et défaite pour le treizième match consécutif... Signe d'une victoire à l'extérieur en match 6 ?
05/06 Huet resigne pour deux ans à Los Angeles
Un accord a été trouvé entre Cristobal Huet et les Los Angeles Kings pour prolonger son contrat de deux ans. Cela rend caduc son accord avec Langnau, qui n'aurait pris effet que si Huet ne s'engageait pas en NHL. Le club suisse était conscient de cette divergence d'intérêts et se prépare depuis plusieurs semaines à chercher une autre piste. En cas de lock-out, tout reste ouvert pour Cristo, qui pourrait éventuellement aller à Langnau.
Il ne sera pas facile pour un gardien de trouver un club pendant la durée du lock-out, car c'est un poste où les équipes recherchent évidemment quelqu'un de fixe. C'est pour cela que les recrutements s'y font assez tôt. Les portiers évoluant en Amérique du nord ont vite cherché une place sûre pour la saison prochaine. L'ancien rival de Huet à Los Angeles, Jamie Storr, s'est ainsi rapidement engagé à Mannheim, alors que le gardien international suédois Tommy Salo vient de signer à MoDo.
06/06 Tampa Bay n'a pas tremblé
Le Lightning de Tampa Bay a su maîtriser ses nerfs dans une partie longue durée, s'imposant au bout du suspense 3-2 en tout début de la deuxième prolongation, pour égaliser à trois victoires partout dans la finale de la coupe Stanley 2004.
Dos au mur, les joueurs de Tampa Bay commençaient bien la rencontre. Présents à l'échec avant, ils s'installaient par séquences en zone offensive, sans parvenir à déjouer la vigilance de Kiprusoff. La première période ne donnait rien pour les Flames, devant leur public très motivé, malgré deux supériorités numériques et quelques situations chaudes. Tampa restait devant au nombre de lancers, sans succès.
La deuxième période changeait complètement la donne. Plus agressifs, les Flames restaient de longues secondes dans la zone de Khabibulin, faisant bien circuler le palet et imposant leur physique. Pourtant, ils allaient s'incliner par indiscipline. Un accrochage de Leopold offrait une supériorité au Lightning, et après quelques occasions, l'inévitable Brad Richards trouvait la faille. Placé ligne de fond, il envoyait le palet en direction du but. La rondelle touchait la plaque de Kiprusoff et entrait au fond des filets, jetant un froid dans le public. En position idéale, Tampa Bay devait toutefois reculer face aux coups de boutoir de Calgary. Le palet circulait de gauche à droite, monopolisant toute la défense pendant près d'une minute. La fatigue aidant, les locaux finissaient par conclure leur action. Vainqueur d'un duel derrière le but, Nieminen, de retour de suspension, réussissait son pivot et envoyait la rondelle au second poteau. Cory Stillman, écarté du match précédent par Tortorella, se montrait extrêmement passif en laissant l'attaquant travailleur des Flames, Chris Clark, tout seul pour l'égalisation. Le délire dans les tribunes ne durait pas longtemps, puisque, dans les secondes qui suivaient, les hommes de Sutter concédaient une pénalité par Conroy et Tampa Bay ne tardait pas à en profiter. Le palet se retrouvait bloqué le long de la balustrade, attirant quatre joueurs. Nilson sortait vainqueur de l'affrontement, mais ne voyait pas Richards surgir dans son dos. Le natif de l'île du Prince Édouard s'arrachait pour voler la rondelle, lançant immédiatement entre les jambières de Kiprusoff pour le 2-1. Les supporters de Calgary, nerveux, perdaient leur sourire, mais leur équipe ne se démobilisait pas. En fin de tiers, ils allaient parfaitement exploiter une belle erreur de défense. Un palet mal dégagé en zone neutre revenait sur Boyle, qui tentait de le prendre à la main. Mais Oleg Saprykin était le plus prompt, profitant d'un boulevard créé par un changement de ligne hasardeux. Le retour des attaquants de Tampa n'était pas suffisant puisque Saprykin trouvait immédiatement Marcus Nilson aux abords du but, pour une égalisation cage ouverte.
Tendue, la rencontre naviguait d'un but à l'autre. Les situations chaudes se multipliaient, par Modin et Richards d'un côté, par Gelinas ou Iginla de l'autre. Mais les deux gardiens s'en sortaient bien, malgré les relances délicates de leurs défenseurs. Un tir de Saprykin, très actif, trouvait Gelinas lancé, mais les arbitres n'accordaient pas le but : un ralenti semblait pourtant prouver que Khabibulin sortait la palet derrière sa ligne, mais il n'était pas demandé. Il est vrai que Gelinas avait dévié la rondelle du patin... Un ultime tir de Richards sur le buzzer était sauvé par le portier finlandais, pour une nouvelle prolongation.
Tampa Bay accélérait alors, n'hésitant pas à lancer, et appuyant ses mises en échec, à l'image de la ligne Cibak-Dingman-Clymer encore une fois très en vue malgré un temps de jeu réduit. Lecavalier retrouvait ses jambes, sans plus de réussite. Calgary subissait le jeu en début de période, ne mettant Khabibulin à contribution que trop rarement, malgré le gros travail de Yelle notamment. Richards, toujours aussi dangereux, manquait le cadre, alors que de l'autre côté, Darryl Sydor, impeccable tout au long du match, sauvait les siens sur des palets errants dans le slot avant de se créer lui aussi une occasion. Les supporters s'enflammaient sur la fin avec une mise en échec spectaculaire mais correcte d'Oliwa sur Cibak. Puis Nilson manquait de peu le but en déviant une passe lobée de Lowry, mais Khabibulin s'imposait à bout portant.
Les arbitres, très discrets dans le match - au risque d'oublier quelques contacts rugueux - sifflaient sur le score de 2-2 la fin de la première prolongation. Les supporters avaient à peine le temps de se rasseoir pour la seconde mort subite que le match était déjà terminé. Après trente secondes de jeu, Richards lançait l'action en zone offensive. St. Louis gagnait son duel le long de la bande, relayé par Cullimore. Le tir puissant de Taylor à la bleue était stoppé par Kiprusoff, mais le petit Martin St. Louis, en renard, glissait le rebond dans un trou de souris le long du poteau pour son premier tir du match ! L'ancien joueur des Flames portait donc la finale de la coupe Stanley en Floride pour un septième match, à quitte ou double... Le dernier match de l'année aura donc lieu lundi soir.
07/06 Dieter Kalt à Vienne
À contre-courant du mouvement actuel qui veut que les meilleurs joueurs autrichiens s'expatrient dans des grands championnats, le dernier en date étant le défenseur Robert Lukas engagé par Malmö, la rançon de l'exposition des Mondiaux, le centre Dieter Kalt, qui aura trente ans dans quelques semaines, retournera en Autriche la saison prochaine. Au grand dépit des supporters de Klagenfurt, il ne rentrera pas dans son club formateur, alors qu'il avait dit ne jamais vouloir jouer dans une autre équipe du pays, mais ira à Vienne.
Une des explications à ce choix est que la compagne de Dieter Kalt travaille pour le comité d'organisation des prochains championnats du monde de Vienne. Ce rapprochement est opportun pour les Vienna Capitals qui ont construit une très grosse équipe pour la saison prochaine, avec le recrutement de trois Canadiens, l'ex-n°2 de draft NHL Dave Chyzowski et surtout les stars de DEL Bob Wren et Frédéric Chabot. Des voix s'élèvent qui s'inquiètent de cette escalade financière qui pourrait fragiliser à nouveau le championnat autrichien, qui devrait repartir péniblement à huit équipes l'an prochain avec la promotion de Salzbourg... si Feldkirch se sauve d'un nouveau dépôt de bilan qui lui pend au nez.
08/06 Tampa Bay au septième ciel
Le Ligthning de Tampa Bay a remporté la finale de la coupe Stanley 2004 après sa victoire 2-1 au cours du septième et dernier match, face aux Flames de Calgary. Un beau renversement de situation pour une équipe en difficulté, menacée de défaite au match précédent. Le Canada a le cœur brisé, Calgary échouant comme Vancouver il y a dix ans après avoir manqué de réussite à domicile.
La victoire des joueurs de Tortorella ne souffre d'aucune contestation sur cette rencontre, tant Tampa Bay a fait le jeu tout au long de la partie. Fébriles et même discrets, les Flames n'ont pas su emballer le match et développé leur jeu, ne se réveillant qu'en toute fin de troisième tiers.
Les locaux appuyaient sur l'accélérateur dès le début de la rencontre, mais les occasions restaient rares. Chaque attaque un peu poussée mettait Calgary au supplice. Le portier finlandais des Flames s'en sortait bien à plusieurs reprises, avant que l'indiscipline ne coûte une nouvelle fois très cher aux Canadiens. Le duo d'arbitres Bill McCreary et Kerry Fraser se montrait pourtant plus que généreux sur plusieurs charges limites de Calgary, oubliant de nombreuses pénalités tout au long du match. Finalement, ils offraient deux situations de supériorité coup sur coup au Lightning. Le cinglage de Nilson ne donnait rien, mais Tampa Bay capitalisait sur le faire trébucher de Saprykin. Une bonne circulation de palet et un travail de Fredrik Modin démarquait Richards à la bleue, pour un lancer puissant. Kiprusoff laissait un rebond dans l'axe et Ruslan Fedotenko, touché à l'arcade quelques minutes plus tôt, voyait suffisamment clair pour loger la rondelle au fonds des filets. Décisif au tour précédent face à son ancien club de Philadelphie, l'attaquant ukrainien, dont l'arrivée avait fait couler beaucoup d'encre lors de la draft 2002 (échangé contre le 4e choix total, Joni Pitkänen, à Philadelphie) inscrivait son onzième but des playoffs, second de l'équipe derrière Richards. Tampa Bay manquait de doubler la mise dans la foulée, à la suite d'un gros travail de Vincent Lecavalier. Le Québécois, qui avait retrouvé son jeu, utilisait son imposant physique en protection de palet, avant de servir Dan Boyle lancé dans l'axe. Le défenseur tirait sur le poteau de Miikka Kiprusoff. Son homologue Nikolaï Khabibulin passait pour sa part une soirée relativement tranquille, avec seulement trois arrêts en vingt minutes, contre six à Tampa (sept chances de marquer).
Le Lightning ne cédait d'ailleurs pas un pouce de terrain dans le deuxième tiers-temps. Dominateurs en zone neutre, les Floridiens se créaient quelques occasions franches, à l'image d'un gros travail d'Andreychuk ou d'une passe lumineuse de Richards pour St. Louis en échappée. Kiprusoff était irréprochable, battu seulement sur une déviation de Lecavalier hors cadre. Ce dernier se rattrapait finalement par une superbe exploit individuel. Sortant vainqueur d'un duel avec Montador dans l'angle, il effaçait quatre défenseurs par des mouvements de crosse et un patinage millimétrique, avant de servir Fedotenko en retrait. Le tir en lucarne était parfaitement placé, pour le 2-0. Le public explosait, alors que Calgary n'existait toujours pas. Les arbitres fermaient les yeux sur plusieurs mauvais gestes, Khabibulin devait rester concentré, alors qu'Iginla ne parvenait pas à passer à la vitesse supérieure. Fatigués les Flames semblaient accuser le coup des nombreuses blessures, dont celle de Donovan, alors que Regehr, blessé, n'était pas à cent pour cent de ses moyens.
Pire pour les Flames, la troisième période ne changeait rien. Tuant immédiatement une pénalité de Clark, les Flames ne donnaient leur premier lancer qu'au bout de dix minutes ! Dans le même temps, Tampa Bay manquait de réalisme à plusieurs reprises. L'arbitrage s'en mêlait une nouvelle fois pour rendre la fin de partie complètement folle. Nolan Pratt était balancé devant sa cage, mais c'était lui qui était envoyé en prison pour deux minutes pour une obstruction peu évidente... Craig Conroy réduisait le score dans la foulée, frappant de la bleue après avoir récupéré le palet le long de la bande. Le doute s'installait dans les têtes du Lightning, et Calgary retrouvait ses jambes et son courage. La fin de partie ressemblait à un siège en règle, Tampa Bay parvenant avec difficulté à dégager la rondelle. Une frappe de Gelinas sur Khabibulin donnait une énorme occasion, mais le portier russe s'arrachait pour sauver magistralement son équipe sur le rebond renvoyé par Leopold. Les Flames appuyaient leurs charges, donnant tout ce qu'ils avaient et Montador manquait de peu l'égalisation quelques secondes plus tard. Simon pouvait cependant remercier l'indulgence du corps arbitral sur des coups de coude et des charges plus que discutables. Kiprusoff sauvait de son côté le score sur une échappée de Lecavalier, mais ne pouvait pas sortir pour un attaquant de plus. Calgary était enfin logiquement puni, pour une charge sévère d'Andrew Ference sur St. Louis en zone défensive. Le petit attaquant était touché au visage, et Tampa pouvait légèrement souffler. Pour peu de temps, puisque la mascarade arbitrale envoyait inexplicablement le capitaine Andreychuk en prison pour un quatre contre quatre à quarante secondes de la fin ! Le Lightning tenait bon, avec deux nouveaux arrêts de Khabibulin, avant d'exploser.
Après douze ans d'existence, la franchise de Tampa Bay remporte la première coupe Stanley de son histoire. Dave Andreychuk soulevait la coupe pour la première fois de sa longue carrière, après 22 saisons et 1759 matchs disputés... et après avoir vu la fin du match depuis le banc des pénalités ! Brad Richards recevait pour sa part le trophée Conn-Smythe de meilleur joueur des playoffs. Meilleur marqueur (26 pts) et deuxième buteur (12), le modeste attaquant a inscrit sept buts vainqueurs, un nouveau record NHL. Sur les sept matchs de la finale, il a marqué quatre buts et cinq passes... Richards a été présent sur 11 des 16 buts gagnants du Lightning en playoffs.
10/06 Feldkirch, deuxième faillite en quatre ans
Quatre ans. C'est le temps qu'il aura fallu à Feldkirch pour repartir de zéro, remonter dans l'élite... et faire à nouveau faillite. L'ex-champion d'Europe avait autrefois foré un trou dans ses comptes en se fixant des ambitions démesurées, ce qui lui avait permis de gagner à la surprise générale l'EHL, comme qui dirait à crédit. Mais cette fois, il aura suffi de deux petites saisons en Bundesliga autrichienne pour que le club rende gorge financièrement. Son omnipotent président, le chef d'entreprise Walter Gau, a réussi à creuser une dette de 600 000 euros en seulement deux ans. Le plan de sauvetage espéré pour rassembler un budget de 1 300 000 euros pour la saison prochaine a échoué. La liquidation judiciaire a été prononcée aujourd'hui.
C'est tout le hockey autrichien qui est malade de cette nouvelle. Cela fait longtemps que des voix s'élèvent pour dénoncer l'escalade financière qui laissera forcément un ou plusieurs clubs sur le carreau, mais on s'obstine à ne pas vouloir écouter les Cassandre. Le problème, c'est que les pessimistes ont raison. En quittant volontairement la Bundesliga l'été dernier parce qu'il ne pouvait plus suivre financièrement, Lustenau a fait le bon choix. L'autre club d'élite du Voralberg, Feldkirch, l'apprend aujourd'hui à ses dépens.
Les progrès remarquables réussis par l'Autriche depuis quatre ans, depuis qu'un nouveau championnat a été fondé en fusionnant les deux premières divisions et en limitant les étrangers, sont toujours suspendus à ce championnat si fragile. Comment se fait-il que personne n'ait retenu la leçon du passé ? La spirale financière lancée par Vienne et Innsbruck pourra-t-elle s'arrêter ? Va-t-on revenir à la situation précédente, avec seulement deux clubs survivants en élite ? Quatre ans, ce n'est pourtant vraiment pas long. Est-ce déjà trop pour le hockey sur glace ? Ce sport est-il à ce point incapable de penser à long et même à moyen terme qu'il se condamne à répéter sans cesse les mêmes erreurs avec l'arrogance qui caractérise les imbéciles ?
Les questions se bousculent depuis longtemps, mais la fédération autrichienne s'est refusée à considérer le problème avec lucidité. Elle s'est montrée incapable de mettre en place un contrôle financier pour arrêter les excès, car les clubs sont en position de force et n'en font qu'à leur tête. Une fois que tous les "petits clubs" ont sauté du navire lancé à trop grande vitesse, il ne restait presque plus que les gros entre eux. Chacun ou presque voulait être champion, et personne ne voulait être dernier. Cela donnait un championnat passionnant sportivement, mais intenable pour les finances. Les entraîneurs valsaient et les salaires s'envolaient, jusqu'à 25% de hausse par an. Pour arracher un joueur à une autre équipe, on n'hésite pas à lui proposer un salaire doublé voire triplé ! Certains clubs recrutent des joueurs de DEL... en les payant plus cher qu'en DEL, tout simplement ! Impensable dans un petit pays comme l'Autriche, où trop de gens ont eu les yeux plus gros que le ventre.
Maintenant, le championnat autrichien se retrouve à nouveau à sept pour la saison 2004/05, et plus personne ne paraît capable de monter tellement le fossé est important. La Bundesliga est donc sans avenir dans sa forme actuelle car aucun club ne risquera sa peau à la rejoindre. Cette élite a ignoré toutes les alarmes et s'est coupée de sa base. Pourra-t-elle ralentir sa course folle qui la conduit droit dans le mur ou est-il déjà trop tard ?
11/06 Les trophées NHL
Quelques jours après avoir soulevé la Coupe Stanley avec son équipe de Tampa Bay, Martin St. Louis, déjà meilleur marqueur, a logiquement été élu meilleur joueur de NHL, aussi bien par les experts (trophée Hart) que par ses pairs (trophée Lester Pearson). Pas mal pour un joueur qui n'avait même pas été drafté à sa sortie d'université ! Après un et demi dans les ligues mineures, il menait le classement des compteurs d'AHL lorsque Calgary découvrit ce joueur ignoré et lui fit signer un contrat d'agent libre. Mais St. Louis recula finalement sur la quatrième ligne des Flames, confiné à d'obscures tâches défensives, et ce n'est que la saison dernière qu'il se révéla tardivement au sein du Tampa Bay Lightning, avant de remporter la finale de NHL ces dernières semaines aux dépens de son ancien club Calgary. Un parcours de rêve vraiment unique.
Le meilleur joueur des play-offs Brad Richards, qui y a accumulé les buts décisifs, a reçu le trophée Lady Byng qui récompense la sportivité (douze minutes de pénalité seulement durant la saison). Mais la saison exceptionnelle de Tampa Bay doit aussi beaucoup à son coach John Tortorella, qui a su lui insuffler un hockey offensif fondé sur la vitesse, et qui a été élu meilleur entraîneur.
C'est vrai que cette finale apportait un bol d'air rafraîchissant par rapport au précédent vainqueur si défensif New Jersey, qui ne repart pourtant pas bredouille de la remise des trophées. Son pilier et récent champion du monde Scott Niedermayer a en effet été élu meilleur défenseur devant le géant slovaque Zdeno Chara, mettant un terme à une dynastie de trois années de Niklas Lidström. Et même le gardien Martin Brodeur a bénéficié de son aura et de sa carrière pour devancer Roberto Luongo qui a pourtant fait une excellente saison et remporter son second trophée Vézina consécutif.
Notons qu'aucun Européen n'a été élu par les votants, un retour de bâton après la razzia suédoise de l'an passé. Le meilleur attaquant défensif est Kris Draper (Detroit) et le meilleur rookie est le gardien Andrew Raycroft (Boston).
12/06 Réunion des présidents de division 1
La réunion des présidents des équipes de division 1 a eu lieu hier à Paris sous la direction de Jean-Louis Millon. Au concours d'assiduité, les clubs de l'étage inférieur ont été aussi médiocres que leurs collègues de l'élite puisque seuls neuf sur seize étaient représentés par un membre du bureau, plus un qui avait donné son pouvoir. Pendant 2h30, on a notamment discuté de plusieurs formules de championnat pour finalement garder la même, à savoir une répartition nord/sud. Seuls changements par rapport à l'an passé, le promu Montpellier remplace Morzine qui a accédé en Super 16, et c'est cette fois Cergy qui est volontaire pour être le club francilien envoyé en poule sud. La saison dernière, Garges y avait été inscrit de fait en tant que repêché de dernière minute.
Poule nord : Caen, Strasbourg, Amnéville, Garges-lès-Gonesse, Asnières, Neuilly, Le Vésinet et Courbevoie.
Poule sud : Cergy, Limoges, Montpellier, Avignon, Valence, Mont-Blanc, Chamonix et Lyon.
Une autre possibilité évoquée était une répartition ouest/est, avec Strasbourg et Amnéville qui auraient inversé leurs places avec Limoges et Cergy. Mais cette formule un peu plus économique pour les déplacements accentuait encore le déséquilibrée des poules avec tous les favoris à l'est. Quant à une composition des poules d'après le classement, si elle était équitable sportivement, elle n'avait guère les faveurs de clubs qui ne jouent pas la montée mais qui n'ont pas un budget illimité pour endurer un tel surcoût.
15/06 La position de l'AAHF
L'AAHF a rencontré la semaine dernière les candidats qui ont sollicité un rendez-vous avec Luc Tardif et Éric Ropert. C'est ainsi que Marc Faujanet, Didier Gailhaguet et Norbert Tourne ont eu l'occasion d'exposer leurs projets pour la FFSG, et tout particulièrement pour le hockey. Quant à Marie-Reine Le Gougne, candidate elle aussi, elle a fait parvenir les principales lignes de son programme à l'AAHF. Tous ont été très réceptifs et ont assuré à leurs interlocuteurs qu'ils feraient tout leur possible pour assurer l'autonomie du hockey.
Méfiante par rapport aux promesses électorales, l'AAHF a décidé de transmettre à chacun des candidats un protocole qui s'intitule "Déclaration pour la mise en place de l'autodétermination des disciplines au sein de la Fédération française des Sports de Glace". Les candidats devront signer ce protocole avant l'AG, et en inclure les termes dans leur programme présenté à la tribune à Toulon. Ils laisseront ainsi une preuve écrite de l'engagement qu'ils prennent vis-à-vis, non seulement de l'autonomie, mais de l'autodétermination du hockey.
Selon ce protocole, le président de l'exécutif du hockey sera en effet élu uniquement par les clubs de hockey, et aura la mainmise sur toute la politique sportive de son sport, y compris sa stratégie en termes de marketing et de sponsoring. Chaque discipline aura son budget particulier et récupèrera toutes les ressources propres résultant de ses décisions, ainsi qu'un pourcentage de ses propres licences. Les répartitions budgétaires se négocieront au sein du bureau exécutif de la FFSG, où siègeront les présidents de chaque discipline, qui seront automatiquement vice-présidents de la fédération.
L'AAHF appelle les clubs de hockey à se rendre à Toulon et à voter contre la pseudo-réforme des statuts fédéraux qui y sera proposée. Le protocole prévoit en effet que le futur président présente en septembre de nouveaux statuts tenant compte des propositions formulées plus haut, après consultation des clubs et de l'AAHF, et qu'une assemblée générale soit convoquée avant la fin 2004 pour les adopter. Pour ce qui concerne les questions de personnes, la seule consigne de vote donnée par l'AAHF sera de rejeter les candidats qui ne s'engageront pas officiellement sur le protocole qui leur a été soumis.
17/06 Khabibulin refuse la sélection et attaque la fédération
La composition de l'équipe russe pour la Coupe du monde, si longue à venir, est loin d'être définitive. Cela fait une dizaine de jours que des médias nord-américains ont commencé à révéler que plusieurs joueurs russes auraient l'intention de ne pas honorer la sélection. Le plus crucial d'entre eux est Nikolaï Khabibulin, le gardien vainqueur de la Coupe Stanley avec Tampa Bay, qui a accordé une interview publiée aujourd'hui dans le quotidien russe Sport-Express et qui était particulièrement décidé à ce que ces propos soient retranscrits pour dénoncer la fédération russe (FHR). Il y fait savoir qu'il n'a jamais été contacté avant d'être sélectionné. La FHR n'avait en effet pas voulu déranger les joueurs encore en lice dans les play-offs NHL, une excuse qui ne convainc pas Khabibulin. Il faut dire que la fédération a eu beaucoup de mal à contacter les candidats potentiels parfois en vacances (Sushinsky avait ainsi pu être retrouvé... à Bali). En plus, celui qui était chargé au sein du staff de Tikhonov du suivi des joueurs de NHL, Alekseï Kasatonov, avait démissionné il y a quelques mois.
On pensait que la réticence de Khabibulin à être sélectionné était liée à la présence de Viktor Tikhonov, qui lui avait confisqué sa médaille aux JO d'Albertville pour la garder pour lui. Mais son successeur Zinetula Bilyaletdinov, qui a pourtant été son entraîneur-adjoint à Phoenix il y a quelques années, ne semble pas trouver plus grâce à ses yeux : "Par exemple, son explication sur l'absence de Sergueï Brylin dans l'effectif. Il a dit qu'il y avait déjà beaucoup de centres dans l'équipe. Et ceci alors que Brylin joue depuis six ans à l'aile ! Je comprends très bien Valeri Belousov qui a refusé d'être son assistant. Objectivement le meilleur entraîneur russe actuel, Belousov ne va pas aider Bilyaletdinov, qui a été licencié quatre fois dans les quatre dernières années."
Le gardien trouve également que la répartition des rôles au sein du staff russe est tout sauf claire : "M. Steblin [le président de la fédération] affirme que Tikhonov est nommé superviseur de toutes les sélections nationales. Tikhonov répond que ce n'est pas le cas, qu'il n'a pas le temps pour un travail si diffus, mais que s'il en est ainsi il se rendra à la Coupe du monde et participera complètement au contrôle de l'équipe. Bilyaletdinov, en retour, appelle Tikhonov et Yurzinov ses assistants. Personne ne peut dire où est la vérité dans cette monstrueuse confusion. Je ne serais pas étonné si, quelques semaines avant le début de la Coupe du monde, Tikhonov revenait aux affaires." Dans ces circonstances, Khabibulin affirme que l'équipe russe n'a aucune chance de gagner la compétition, et il dit ne pas vouloir jouer simplement pour participer.
Qui plus est, le cas des autres gardiens est loin d'être réglé. Evgueni Nabokov s'est en effet déclaré aussi surpris que Khabibulin de sa sélection, alors qu'il a prévu une opération du genou. En outre, alors que la fédération russe a communiqué sur le fait qu'elle avait obtenu de l'IIHF que Nabokov puisse être finalement sélectionné pour la Russie bien qu'il ait joué autrefois en juniors pour le Kazakhstan, l'agent du joueur n'a pas pu obtenir la confirmation écrite de la fédération internationale. Son interlocuteur à l'IIHF lui aurait même dit que c'est la première fois qu'il entendait parler de cette histoire. Enfin, il se dit que l'Avangard Omsk ne serait pas si chaud que ça pour se priver de son portier titulaire Maksim Sokolov pendant le début de la Superliga. Bref, sur les trois gardiens prévus, la Russie sera bien heureuse d'en avoir un. Mais qui va-t-elle bien pouvoir aligner dans les cages ?
17/06 Marc Faujanet se retire de la course
Coup de théâtre dans le feuilleton des élections à la FFSG. Le président par intérim Marc Faujanet annonce le retrait de sa candidature, motivée selon lui par la "candidature absurde de Didier Gailhaguet" et par le "malaise créé par Luc Tardif et Éric Ropert". Dans le protocole envoyé par l'AAHF, il ne voit qu'un moyen d'empêcher l'adoption des nouveaux statuts que son équipe a préparés (et qui entravaient l'autonomie des disciplines), qui n'entérinent que des modifications mineures destinées à se mettre en conformité avec la Loi Lamour.
Faujanet a fait savoir qu'il appuierait dorénavant la candidature de Norbert Tourne, le président de la Ligue Île-de-France qui a souvent été ces dernières années la voix de l'opposition, mais qui s'est toujours rallié au système au moment des élections et qui est lui-même un ancien du bureau de la FFSG. Il y a donc maintenant cinq candidats. Outre Tourne et Gailhaguet, il s'agit de Marie-Reine le Gougne, présidente de la Ligue de l'Est mais surtout connue du grand public comme la juge au centre du scandale du patinage artistique aux JO de Salt Lake City, de Hubert Godefroy, ancien président du comité national bobsleigh, luge et skeleton, et de Michel-Ange Marie-Calixte, ancien bobeur qui s'était retrouvé adversaire complètement isolé de Gailhaguet à l'élection de 2002 alors que tous les opposants habituels avaient mystérieusement disparu le jour dit.
19/06 Norbert Tourne président de la FFSG
Les trois principaux candidats en lice pour devenir président de la Fédération Française des Sports de Glace (Norbert Tourne, Marie-Reine Le Gougne et Didier Gailhaguet) avaient tous signé le protocole de l'AAHF, qui estimait donc avoir déjà gagné sur ce point, quel que soit ensuite le nom du vainqueur. Finalement, les clubs ont décidé de valider à main levée les nouveaux statuts controversés pour se mettre en conformité avec la nouvelle législation, ce qui est une condition indispensable aux subventions ministérielles.
La suite de l'assemblée a été placée sous l'aune du "TSG" (Tout Sauf Gailhaguet). La position de l'ex-président était déjà fragilisée par les révélations de ces derniers jours sur des prêts et des transactions financières entre lui et Bernard Goy, qui aurait encore touché 220 000 euros de la fédération l'an passé ! Le directeur financier de la FFSG Bruno Calmels, dont la rémunération très élevée avait été pointée du doigt ces dernières semaines, avait en effet transmis avant-hier au procureur des documents "compromettants". Un à un, les candidats se sont ralliés à Norbert Tourne et ont fait bloc contre Didier Gailhaguet.
Il y avait quelque chose de changé à la FFSG. L'assemblée s'est montrée beaucoup plus inquisitrice que d'habitude et les frais de représentation ont cette fois été épluchés en détail. Le quitus financier a d'ailleurs été rejeté. À l'habituelle loi du silence et de la peur s'est substituée une atmosphère enflammée et libérée. Et l'ex-bobeur Marie-Calixte a pu récolter les fruits de son opposition courageuse et solitaire pendant les années de plomb en voyant sa nouvelle dénonciation des errements de la fédération saluée par des applaudissements, un succès d'estime dont il se contentait puisqu'il retirait sa candidature peu avant le vote. À l'issue du premier tour, Hubert Godefroy (32 voix) et Marie-Reine Le Gougne (66 voix) se désistaient en faveur de Norbert Tourne, qui battait alors Gailhaguet par 590 voix à 448.
Est-ce une nouvelle ère qui commence ? Il est sans doute trop tôt pour le dire, et c'est sur les actes que le nouveau président sera jugé. Dans le milieu du hockey, on s'inquiète de voir derrière lui les frères Lacarrière, les concurrents économiques de Bernard Goy qui avaient perdu la lutte d'influence à la FFSG et qui cherchent aujourd'hui à revenir maintenant que l'ex-président de Saint-Gervais semble enfin écarté. Norbert Tourne propose de nommer le président des Français Volants Thierry Lacarrière secrétaire-général adjoint, et non pas président du hockey, mais même cette perspective suscite des réticences à l'AAHF.
21/06 AEHF, le nouvel organe du hockey
Le nouveau président de la fédération française des sports de glace Norbert Tourne s'est engagé à ce que des statuts incluant l'autonomie des disciplines soient ratifiés au cours d'une assemblée générale extraordinaire d'ici la fin de l'année. C'est pourquoi l'AAHF avait changé sa stratégie en acceptant provisoirement le vote des nouveaux statuts samedi afin que la FFSG n'implose pas. En attendant les futurs statuts, Norbert Tourne a accepté la mise en place de l'Autorité Exécutive du Hockey Français (AEHF, à une lettre près...), une entité transitoire chargée de gérer le hockey et qui regroupe les représentants des différentes corporations (joueurs, arbitres, dirigeants, AAHF, contrôleurs de gestion...). Voilà qui n'est pas sans rappeler un certain Directoire... Il y aura toutefois une différence de marque, c'est que ce nouvel organe aura toute latitude sur les décisions sportives concernant le hockey sur glace et disposera d'un budget propre. L'assemblée du hockey a entériné à l'unanimité hier la création de cette AEHF, qui tiendra sa première réunion le 2 juillet pour établir son calendrier de travail et élire son président.
Celui-ci devrait être Luc Tardif, qui a déclaré à Hockey Archives : "Bien entendu, je souhaite reprendre le travail où nous l'avons laissé le 4 octobre 2003, et je suis déterminé. Nous voulions mobiliser la famille du hockey ; pour la première fois depuis des lustres le quorum a été atteint, et l'AAHF y est pour beaucoup. Nous voulions par cette AG de Toulon constituer la première pierre de notre autonomie, nous avons posé la première, la deuxième et la troisième, allant même jusqu'aux fondations. Ce qui prouve que, quand la famille du hockey arrive avec des convictions, une cohésion, une stratégie, on peut faire de grandes choses. La porte de l'autonomie est ouverte, à nous maintenant de profiter de ces espaces de liberté."
La composition de l'AEHF :
- le président et le vice-président de la commission nationale masculine (Jean-Louis Millon et Jean Le Blond)
- la présidente et une représentante de la commission nationale féminine (Corinne Dogemont et Anne-Marie Parmagnani)
- le président de la commission de contrôle (Bernard Bourandy)
- le président de la commission fédérale d'arbitrage (Jean-Christophe Benoist)
- deux représentants de l'AAHF (Luc Tardif et Éric Ropert)
- le représentant élu du Super 16 (Jean-Luc Blâche, président de Grenoble)
- le représentant élu de la division 1 (Jean-Luc Gaydon, président de Mont-Blanc)
- le représentant élu de la division 2 (Christian Vigier, président de Viry-Châtillon)
- comme représentant de la D3, Guy Durand de la commission nationale
- un représentant de la DTN, à titre consultatif
- un athlète masculin (Denis Perez est pressenti)
- une athlète féminine (à déterminer)
- un représentant de l'encadrement sportif (à déterminer)
- un représentant des comités régionaux (axé sur le hockey mineur et à déterminer)
21/06 Coupe Continentale
L'IIHF a divulgué la nouvelle formule de la Coupe Continentale, qui ne comptera plus qu'un seul représentant par nation. Exit donc Grenoble et Rouen, seul le champion Amiens représentera la France. Les pays qui ne sont pas conviés au Super Six (moins la Suisse qui reste comme prévu en dehors) envoient en effet leur champion national, alors que les six grands championnats peuvent envoyer un club dans la compétition annexe en plus de leur champion dans le Super Six. La Slovaquie sera ainsi représentée par son vice-champion Zvolen, et la Russie par... le Dynamo Moscou. Le club moscovite volontaire sera la guest-star de la Coupe Continentale, et sans doute aussi le favori. C'est une occasion idéale pour lui de remporter enfin à moindre frais une compétition européenne, après avoir perdu cinq fois en finale de la Coupe d'Europe puis de l'EHL dans les années 90.
Ces deux équipes sont effet directement qualifiées pour le tournoi final, de même que le club organisateur hongrois d'Alba Volán. En effet, après le Bélarus, l'IIHF veut profiter de l'engouement pour le hockey sur glace en Hongrie, déjà vu lors des matches amicaux contre le Canada, en organisant cet évènement à Székesfehérvár. Il n'y aura donc qu'une seule petite place qualificative pour rejoindre ces trois-là, autant dire une misère. Le challenge est par conséquent de taille pour tous les autres participants, en particulier pour Amiens, qui accueillera en octobre au Coliséum un tournoi particulièrement alléchant avec quatre équipes de niveau très proche, Milan, l'Olimpija Ljubljana et Nottingham (le vice-champion britannique remplace son grand rival Sheffield qui a décliné l'invitation). Le vainqueur de ce groupe se rendra en Norvège au tour suivant pour un nouveau tournoi à quatre qui n'attribuera donc qu'un ticket pour la grande finale en Hongrie.
22/06 Laurent Perroton au Star Lausanne
Laurent Perroton a quitté son poste à Gap pour accepter une offre en Suisse et devenir l'un des rares entraîneurs français à pouvoir faire ses preuves à l'étranger. Il pourra à la fois s'occuper d'une catégorie - pas encore déterminée - au sein du MoJu, le mouvement juniors des "4 clubs" (Lausanne HC, Star Lausanne, Prilly, Renens) et entraîner l'équipe première Star Lausanne en 1e ligue. Il est revenu sur les raisons de son choix pour Hockey Archives.
"Je m'étais engagé moralement pour un contrat de trois ans, mais j'ai reçu une proposition qui ne se représentera peut-être pas. J'ai été séduit par les installations la rigueur et le professionnalisme du hockey suisse. Même si le niveau de la 1e ligue est celui de la division 1 française, le staff est sans commune mesure. Les joueurs sont amateurs mais il y a plusieurs kinés, un physiothérapeute, deux chefs matos et un caméraman. Il y a eu pas mal d'entretiens à l'embauche comme dans une entreprise, ils ne prennent pas ça à la légère. En plus, on s'engage à me faire passer les formations suisses d'entraîneur et je suis inscrit à des cours d'allemand et d'italien. J'ai l'impression d'arriver dans une grande structure, dans un vrai pays de hockey. Et puis le club a l'ambition de monter en LNB à court terme. Il n'est pas commun de recruter un entraîneur français en Suisse. Je ne pouvais pas arriver directement en ligue A ou en ligue B. Il y a peut-être la possibilité de faire venir d'autres entraîneurs français ici à Lausanne, une passerelle qui pourrait peut-être aussi concerner les jeunes joueurs."
Perroton exprime aussi une certaine lassitude quant au hockey français. "Il y a eu des raisons personnelles, car ma femme ne se plaisait pas trop à Gap. Mais il y a eu aussi les difficultés du hockey tricolore, et notamment le manque de reconnaissance des entraîneurs français, qui ont moins le droit à l'erreur que d'autres. J'ai d'ailleurs discuté avec Frédéric Nilly (Clermont-Ferrand) et Stéphane Barin (Mont-Blanc) car j'envisage de monter un Groupement des entraîneurs français. Il y a des gens très compétents qui n'ont pas de travail, et la formation est inexistante. Alain Vinard, qui organisait des colloques annuels pour les entraîneurs, a été démis de ses fonctions et n'a pas été remplacé. Et quand je vois que le CTR de la ligue des Alpes, Marc Peythieu, s'est vu refuser ce week-end l'entrée de l'AG fédérale par le DTN... Tout cela fait que je ressens une usure et une envie de partir à l'étranger."
Quid du club qu'il quitte, Gap, où son départ soudain remet forcément en question pas mal de choses ? "J'ai conscience qu'il est délicat de trouver un entraîneur au mois de juin, d'autant qu'il faudrait quelqu'un de mon profil. Si l'on fait venir un étranger, il y a le risque qu'il ne soit pas suffisamment patient avec les jeunes joueurs, qui commettront forcément des erreurs dans leur apprentissage du haut niveau. Le président Obninsky en est bien conscient. Il a compris mon choix et ne s'y est pas opposé. Je voudrais d'ailleurs le remercier de m'avoir fait confiance, car j'ai énormément appris en pouvant évoluer au plus haut niveau national. Il n'était pas évident d'arriver dans un terroir du hockey comme jeune entraîneur. J'ai eu des difficultés à mettre en place différentes choses, à faire le ménage par rapport aux mentalités. Mais je suis satisfait que les objectifs aient été atteints. Le travail de formation de l'entraîneur du mineur Lionel Charrier commence aussi à payer. L'équipe de la prochaine saison est en grande partie constituée. Croz ayant décliné notre offre, nous sommes encore à la recherche d'un centre français. Nous avons fait des propositions à deux joueurs français, un jeune et un autre plus expérimenté. Il y a aussi Mickaël Mahaut, que j'avais connu à Cergy, qui pourrait nous rejoindre en fonction de ses résultats du bac. Je suis encore salarié à Gap jusqu'à la fin juillet et je continue à y préparer ma succession."
24/06 Mise en place d'indemnités de formation ?
Cela fait des années que la dérégulation règne dans le domaine des transferts en hockey sur glace, ce qui n'est pas sans poser des problèmes (cf cette chronique de 2001). À l'époque de l'arrêt Bosman ou même un peu avant, la plupart des pays (France et Allemagne par exemple) avaient annulé tout système de transfert. Les joueurs peuvent donc signer où bon leur semble à la fin de leur contrat (généralement bref) et ne sont pas liés à leur club. Le dernier pays à avoir un système des transferts très important, c'est la Suisse, où les équipes désirant se renforcer doivent mettre le prix pour récupérer les licences des joueurs helvétiques appartenant à d'autres formations, en particulier les jeunes et les internationaux. Or, les clubs de LNA et la LNB viennent de décider à la quasi-unanimité la suppression de ce système en 2006. En effet, sa base juridique risque d'être molle du fait des accords entre la Suisse et l'Union Européenne. Comme dans le football mondial, le transfert appartient au passé, on évoque désormais des indemnités de formation.
L'IIHF réfléchit depuis plus d'un an sur ce thème et tente de mettre en place une plate-forme commune sur lesquelles les fédérations devraient s'appuyer. Les discussions ont en effet montré que tous les pays voient l'utilité de rémunérer le travail de formation et sont donc favorables à des indemnités en ce sens. Tous, sauf deux, les États-Unis et le Canada, et c'est évidemment toujours là que le bât blesse. Ce point problématique revient d'autant plus sur le tapis que l'accord entre l'IIHF et la NHL arrivait à échéance cette saison.
En attendant, dans les cartons de la fédération internationale, il y a un projet concernant l'Europe, destiné à être peaufiné jusqu'aux prochains championnats du monde. Il prévoirait par exemple qu'une équipe de première division d'un pays de l'élite mondiale devrait débourser près de quarante mille euros pour faire signer son premier contrat professionnel à une jeune joueur, une somme qui serait répartie entre tous les clubs qui ont formé le joueur en question entre 12 et 21 ans. Si le joueur change à nouveau d'équipe avant d'avoir vingt-trois ans, une indemnité de transfert doit encore être versée.
Ce plan qui semble encore assez flou quant à son application exacte (adaptation des montants suivant les pays, transferts internationaux ou seulement nationaux) a été révélé par l'hebdomadaire Eishockey News cette semaine, en profitant d'une actualité chargée. Le meilleur espoir allemand de sa génération, Christoph Gawlik, 16 ans à peine, vient en effet de passer de Mannheim à Berlin pour quelques euros de plus, preuve que les clubs sont prêts à mettre de l'argent sur des jeunes. Surtout, Füssen a porté plainte pour faire valoir son droit à être rémunéré pour avoir formé le jeune Felix Petermann, aujourd'hui à Nuremberg. Jürg Tiedge, le président de ce club historique et multiple champion, qui continue à produire d'excellents jeunes, a pour cela utilisé un procédé simple. Il a laissé le joueur partir pour ne pas entraver sa carrière, mais il a envoyé quatre lettres au total à Nuremberg pour demander une compensation en sa qualité de club formateur. Constatant la mauvaise volonté de son interlocuteur qui n'a jamais répondu, il a donc porté la question devant la justice. C'est aussi la volonté de l'IIHF de s'appuyer sur le droit pour légiférer sur ce problème crucial de la reconnaissance de la formation.
25/06 Habscheid entraîneur du Canada
Alors qu'il faisait appel ces derniers temps à des entraîneurs de NHL libérés juste pour l'occasion, non sans succès d'ailleurs puisqu'il est champion olympique et double champion du monde en titre, le Canada a choisi de se doter pour trois ans d'un entraîneur à plein temps, Marc Habscheid. Il a un profil différent de ses prédécesseurs puisque, s'il a joué en NHL dans les années quatre-vingts, il n'y a jamais entraîné. C'est en junior majeur qu'il s'est fait une réputation, notamment à Kelowna qu'il a conduit à la Memorial Cup, le titre national canadien. Il a ensuite entraîné les équipes juniors du Canada, avec une médaille d'or au passage, avant d'être maintenant promu chez les seniors. La fédération canadienne a donc choisi une solution "interne". Il n'y a qu'en cas de participation de la NHL aux JO de Turin que Habscheid pourrait être relégué en cette occasion au titre d'assistant d'un éventuel coach plus coté.
25/06 Ovechkin au centre de l'attention
La draft NHL aura lieu ce week-end à Raleigh, en Caroline du nord, et la grande attraction est évidemment le prodige russe Alexander Ovechkin. Personne ne doute qu'il sera sélectionné en première position, personne sauf... George MacPhee, le manager des Washington Capitals, qui disposent justement du choix n°1. Il se plaît à répéter qu'Ovechkin n'est pas tout seul, que Malkin est aussi digne d'intérêt, qu'il y a d'autres joueurs, etc. Est-ce du bluff ? Une volonté de faire monter la sauce en faisant semblant de ménager le suspense ? Il pourrait plutôt s'agir d'un appel du pied envers ceux qui veulent vraiment l'ailier du Dynamo Moscou.
En effet, le fait que Washington ait été verni par le tirage au sort désignant l'équipe qui choisirait le n°1 est resté en travers de la gorge de pas mal de monde, par exemple de Pittsburgh et Chicago, qui étaient moins bien classées cette saison et qui avaient statistiquement plus de chance de s'imposer. Chez des Pinguins au fond du gouffre, on se prenait déjà rêver à l'arrivée d'Ovechkin après celle du gardien Fleury. Mais on semble s'être fait à l'idée d'avoir en n°2 Evgueni Malkin, un joueur de fort gabarit qui pourrait faire office de successeur de Mario Lemieux. Par contre, à Chicago, on veut Ovechkin et on est prêt à céder pour cela le probable n°3, le défenseur canadien Cam Barker (Medicine Hat, WHL), car les Capitals aimerait bien renforcer ses lignes arrières. Un échange est donc fort possible, mais reste à savoir ce que Chicago est prêt à mettre en plus dans la balance. Derrière ce trio attendu (Ovechkin-Malkin-Barker), c'est la bouteille à l'encre, et beaucoup de joueurs se valent plus ou moins, ce qui rendra la sélection vraiment ardue. Tout juste peut-on remarquer que, contrairement à l'an passé, les Européens semblent plus intéressants que les Nord-Américains. Ce n'est pas pour rien que, pour la première fois, deux Russes devraient prendre les deux premières places.
26/06 Huet à Montréal
La draft NHL a commencé sans grande surprise, en donnant lieu à la hiérarchie annoncée hier ici même (1 Ovechkin à Washington, 2 Malkin à Pittsburgh, 3 Barker à Chicago), mais c'est des différentes transactions qui se déroulent en parallèle qu'est venue la surprise. En effet, Cristobal Huet a été échangé par Los Angeles aux Canadiens de Montréal en compagnie de Radek Bonk (qui avait été échangé d'Ottawa à la franchise californienne quelques instants plus tôt) et en retour d'un choix de troisième tour de draft et de Mathieu Garon. Huet remplace donc ce dernier comme doublure de José Théodore. Le gardien français rejoint ainsi le club de légende de la NHL, recordman des Coupes Stanley, et qui tient particulièrement à cœur de tous les francophones. Il le doit à une transaction effectuée par l'idole d'Épinal Bob Gainey, manager général de Montréal, qui a dans le même temps prolongé le contrat de l'entraîneur Claude Julien (qui avait passé quelques mois aux Français Volants en 1987).
28/06 Draft 2004 : la Russie au sommet
La Russie a pour la première fois de l'histoire placé deux joueurs au sommet de la draft NHL, ce week-end en Caroline. Les Capitals de Washington ont en effet résisté aux nombreuses offres d'échange pour sélectionner Alexander Ovechkin en première position. Fils d'une ancienne championne olympique de basket et d'un ancien professionnel de football, Ovechkin était particulièrement convoité depuis plusieurs saisons déjà. Son coéquipier en équipe nationale junior, Evgeni Malkin, est quant à lui parti logiquement pour Pittsburgh. Les deux attaquants étaient considérés comme les deux seuls grands joueurs d'impact de cette génération 1985-86.
Derrière cet historique doublé russe, c'est la ligue junior de l'ouest canadien qui s'est le plus distinguée avec huit joueurs au premier tour, dont la plupart des défenseurs choisis. Cam Barker devient ainsi le pilier de Chicago en troisième position, alors que l'ailier Andrew Ladd a fait se lever la foule en étant recruté par l'équipe locale de Carolina en quatrième choix, après que les Hurricanes avaient réussi à monter de deux places. Phoenix a ensuite créé la surprise en choisissant au cinquième rang Blake Wheeler, qui a mené son équipe de lycée au titre national en hockey et en football américain... Ce géant, un projet à long terme, n'était pas annoncé si haut.
Le premier gardien, l'Américain d'origine cubaine héros du Mondial des moins de 20 ans, Al Montoya, rejoint l'équipe de ses rêves, les Rangers de New York, en sixième position. Les Européens se taillent la part du lion au premier tour : les Tchèques (Olesz, 7e par Florida, Smid, 9e à Anaheim, le gardien Schwarz 17e à St-Louis, et Kaspar 22e à San José), les Slovaques (les défenseurs Valabik, 10e à Atlanta et Meszaros 23e à Ottawa) et les Finlandais (Tukonen, 11e à Los Angeles, Nokelainen 16e aux Islanders et Korpikoski 19e aux Rangers, un trio très spectaculaire aux Mondiaux des moins de 18 ans) complètent le triplé russe (Radulov 15e à Nashville et les deux premiers choix).
Les gardiens ont eux aussi meublé le premier tour, avec pas moins de quatre portiers sélectionnés. Outre Alvaro Montoya et Marek Schwarz, le Canadien Dubnyk (14e à Edmonton) et l'Américain Schneider (26e à Vancouver) illustrent la très bonne qualité des gardiens cette année (six autres gardiens ont été draftés au total lors des deux tours suivants).
Les transactions du jour ont été finalement peu nombreuses. Outre l'échange de Carolina pour gagner deux places, seuls New Jersey (le prometteur Zajac, 20e au lieu de 22e, qui succèdera à l'université North Dakota au premier choix des Devils 2003 Zach Parisé) et San José (Kaspar) ont profité de la bienveillance de Dallas, qui descendit deux fois pour accumuler les joueurs aux 2e et 3e tours. Le premier tour s'acheva par quatre défenseurs de la ligue de l'Ouest, symbole de la grande qualité des arrières dans ce championnat. Les grands vainqueurs de cette cuvée 2004 sont ainsi Washington, qui, outre Ovechkin et les défenseurs Schultz et Green au premier tour, a ajouté Chris Bourque, le fils du mythique défenseur Ray Bourque, ainsi que Pittsburgh et les Rangers de New York, qui ont accumulé les joueurs dans une séance à la qualité a priori moins intéressante que les saisons précédentes. Minnesota a aussi reçu de bonnes notations de la part des experts, avec des joueurs comme le défenseur Thelen (12e) et l'outsider Voloshenko (42e) notamment.
Côté curiosités, on peut noter la sélection de deux Danois (le jeune Peter Regin, 87e à Ottawa, et Jannik Hansen, 287e à Vancouver), récompensant la performance remarquable des moins de 18 ans aux Mondiaux. Un Letton (Martins Karsums, 64e à Boston, qui évolue au Québec), trois Biélorusses et trois Kazakhs complètent les joueurs de nations moins cotées.
Le seul Allemand choisi est le gardien Thomas Greiss, 94e, qui rejoint la colonie germanique de San José. La Suisse subit elle aussi une année pauvre, avec l'ailier Julien Sprunger en premier joueur (117e à Minnesota), suivi de Roman Wick (156e à Ottawa), Peter Guggisberg (166e à Washington), et de la surprise du chef, le défenseur international Mark Streit 262e à Montréal. Quelques autres joueurs déjà seniors d'Europe ont été choisis dans les tours lointains, à l'image du Suédois Johan Franzén (97e à Detroit), de son compatriote gardien Björn Bjurling (274e à Edmonton), du Slovaque Roman Kukumberg (113e à Toronto) et du Finlandais Janne Niskala à Nashville (147e). Los Angeles a par ailleurs choisi l'exotique, sélectionnant pour la première fois un Japonais, le gardien Yutaka Fukufuji en 238e position.
28/06 Ouverture de la billetterie du Mondial 2005
C'est demain à 10h qu'ouvrira officiellement la vente des tickets pour les championnats du monde 2005 à Vienne et Innsbruck. Cette ouverture était pourtant prévue pour la mi-mai, et les organisateurs autrichiens, qui ne veulent pas qu'on assimile ce retard aux ratés tchèques des derniers Mondiaux, ont rappelé que ces six semaines de délai sont du fait de l'IIHF, qui tardait à confirmer le planning officiel (qui a d'ailleurs subi entre-temps quelques modifications). Promis juré, l'organisation sera nickel cette fois-ci. On peut commander les billets par internet sur le site officiel des championnats du monde http://www.icehockey2005.com, qui offre également un service supplémentaire non négligeable, à savoir la possibilité de réserver en même temps des chambres d'hôtel à proximité des patinoires.
30/06 Stratégies européennes face au lock-out
Les différents clubs européens adoptent des stratégies différentes en cas de lock-out en NHL la saison prochaine. Certains appellent de leurs vœux un renfort même provisoire de joueurs évoluant en Amérique du nord, l'exemple-type étant le Dynamo de Moscou qui s'apprête carrément à engager un bloc complet (Markov-Khavanov-Chubarov-Datsyuk-Afinogenov). Ce regroupement lui permettrait de ne pas bouleverser ses alignements si ces joueurs venaient à retraverser l'océan en cours de saison en cas de règlement du conflit entre les joueurs et les propriétaires sur le nouvel accord collectif, et ce même si certains de ces joueurs - en particulier Khavanov - pourraient rester en Russie même dans ce cas.
En Suisse, le champion Berne a fait le choix inverse. Il tient absolument à ce que ses recrues s'engagent pour la saison complète, et c'est pourquoi il préfère engager un très bon joueur de ligue mineure plutôt qu'une vedette de NHL qui conditionne sa venue à la durée du lock-out. À Francis Bouillon, défenseur des Canadiens de Montréal, les Bernois ont donc préféré l'Américain Rich Brennan, qui n'a joué que 50 matches de NHL mais qui était le meilleur défenseur de Providence (AHL) la saison dernière. Dans un premier temps, Berne avait pisté un autre arrière d'un profil similaire, Curtis Murphy, mais celui-ci avait signé à Magnitogorsk. Par ce choix de faire appel à des joueurs sûrs mais moins célèbres, le SC Berne veut signifier qu'il a bien les pieds sur terre, malgré les rumeurs qui y envoyaient les stars les plus fameuses. L'autre grand club suisse Lugano semble également se rallier à la même stratégie, même si certains des plus grands hockeyeurs de la planète ont été cités par la presse locale comme étant en contact avec le club. Peu d'équipes semblent finalement choisir de profiter même provisoirement des joueurs de NHL. La plus déterminée dans cette stratégie est Genève-Servette, dont l'entraîneur Chris McSorley ne cache pas sa volonté d'amener de grands joueurs. David Výborný aurait déjà donné son accord pour évoluer sur les bords du Lac Léman en cas de lock-out.
Les prix ne seront pas nécessairement inabordables, car le choix sera étendu et les places pas si nombreuses. Il n'y en aura qu'une poignée en Suisse du fait de la limitation à quatre étrangers (dont un communautaire), sachant que, comme expliqué ci-dessus, la plupart des postes seront attribués à du personnel fixe et non à des pigistes. Il n'y en aura pas forcément plus en DEL, car les onze licences allouées aux étrangers sont définitives. Une équipe allemande qui verrait un joueur partir à mi-saison ne pourrait pas le remplacer. Celui qui recrute un joueur de NHL prend donc un gros risque. C'est le pari qu'a tenté le club à petit budget Iserlohn, qui a fait signer en fin de semaine dernière à Mike York, meilleur marqueur des Edmonton Oilers au moment de sa blessure en janvier dernier, un contrat valable pour la durée d'un éventuel lock-out. Il est pour l'instant le seul joueur dans ce cas.
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