Autriche - France (3 novembre 1998)
Match international.
Dans une Fédération Française des Sports de Glace en redressement judiciaire, en vacance du pouvoir avant une AG extraordinaire pour élire un nouveau président (Didier Gailhaguet), il a fallu nommer un nouveau sélectionneur pour l'équipe de France : Mikael Lundström. Tout juste recruté, l'ancien entraîneur de Reims, qui a passé la dernière saison à Kumla en Suède, a eu une semaine de stage fin août à Font-Romeu pour repérer les joueurs évoluant en France, avant d'aller rendre visite à des expatriés qui commençaient à être vraiment excédés de ce troisième changement d'entraîneur en trois ans.
Le temps pressait car la France doit repasser par des qualifications pour le championnat du monde. Lundström a obtenu le minimum : un unique match de préparation en Autriche, équipe qui vient de gagner 3-1 à Ljubljana, là où les Bleus joueront leur avenir international. Il faudra le faire sans le défenseur Serge Poudrier, forfait de dernière minute sur blessure.
Ce match donne l'occasion au Suédois de mettre en pratique son discours de confiance aux jeunes et de prouver que ce ne sont pas que des mots en l'air. Il désigne ainsi Cristobal Huet comme le nouveau titulaire devant les filets, à la place de l'expérimenté Gravel. Et les jeunes le lui rendent bien. Le gardien grenoblois, désormais parti à Lugano (deuxième du championnat suisse), fait un match solide. Benoît Bachelet, dont c'est seulement la troisième sélection, ouvre le score. Stanislas Solaux, la révélation de l'année sur la première ligne de Rouen, qui avait déjà marqué aux Mondiaux, signe même un doublé en avantage numérique.
Pour autant, il ne fait aucun doute que les Bleus ont encore besoin de leurs cadres. Et le fait qu'ils se soient fait rejoindre en troisième période alors que Philippe Bozon était mis au repos n'est peut-être pas anodin.
Commentaires d'après-match (dans L'Équipe) :
Mikael Lundström (entraîneur de la France) : "On a réalisé un très bon premier tiers et demi. On a mené 3-0 en jouant discipliné et en profitant de deux supériorités numériques. Ensuite, on s'est relâchés, mais c'est finalement peut-être une bonne chose, même si je ne devrais pas le dire, pour les matches à venir. Car tous les matches seront serrés. [...] J'avais été très impressionné par le gros tournoi que les Français avaient réalisé en Suède en 1995. J'ai aimé le jeu optimiste, le gros travail offensif que leur faisait faire Tamminen. Et j'aimais la défense de Larsson... J'ai ma propre philosophie. Il faut un équilibre et mettre l'accent sur la transition attaque-défense. Surtout avec la disparition du hors-jeu de ligne rouge, qui nécessite une plus grande attention défensive. [...] Si on pouvait mettre en place un programme de développement, il y aurait beaucoup de possibilités. L'année dernière par exemple, avec Herb Brooks qui n'était pas en France, il n'y a eu aucun plan pour les jeunes. Ce n'était pas non plus le truc de Tamminen. Moi, je veux suivre les jeunes, établir des programmes. C'est ce système, très élaboré en Suède par exemple, qui est la principale différence entre la France et les grandes nations de hockey."
Autriche - France 3-3 (0-1, 1-2, 2-0)
Mardi 3 novembre 1998 à 18h00 à Klagenfurt. 1000 spectateurs.
Arbitrage de Reinhard Kowalczyk (AUT).
Pénalités : Autriche 8', France 8'.
Évolution du score :
0-1 à 16'51" : Bachelet assisté de Gras et Filippin
0-2 à 30'04" : Solaux assisté de M. Rozenthal (sup. num.)
0-3 à 34'06" : Solaux assisté de Filippin et Mortas (sup. num.)
1-3 à 35'25" : Ulrich
2-3 à 46'00" : Brandner assisté de Kasper et Pilloni
3-3 à 57'00" : Kasper assisté de Pilloni et Unterluggauer
France
Attaquants :
Christian Pouget - Arnaud Briand - Philippe Bozon
Lionel Orsolini - Robert Ouellet - Stéphane Barin
Maurice Rozenthal - Anthony Mortas - Stanislas Solaux
Laurent Gras - Franck Guillemard - Benoît Bachelet
Richard Aimonetto
Défenseurs :
Jean-Philippe Lemoine (C) - Karl Dewolf
Gérald Guennelon - Stéphane Gachet
Jean-Christophe Filippin - Grégory Dubois
Gardien :
Cristobal Huet
Remplaçant : François Gravel (G). En réserve : Fabrice Lhenry (G), Denis Perez (pied).