Mulhouse - Fribourg-en-Brisgau (24 août 2002)
Match amical.
Dernier match de préparation avant l'aventure irlandaise pour les Alsaciens. Cette revanche devait se jouer à Fribourg, mais pour cause d'incendie partiel de la patinoire (qui a heureusement été circonscrit aux balustrades sans atteindre la structure en bois du toit), les locaux devaient jouer... à l'extérieur. Au vu de la faible affluence à l'Illberg, essentiellement germanique et bariolée aux couleurs du club (vert, blanc et rouge), l'honneur était sauf !
Face à vingt Fribourgeois, Christer Eriksson ne peut aligner que seize joueurs. La saison n'est pas encore commencée que l'infirmerie est déjà bien remplie. Sur la glace, l'on peut noter autant de défenseurs que d'attaquants, il sera un peu dur de continuer à rôder les lignes.
D'autant que les visiteurs (les vrais !) appliquent dès le début un pressing rapide et très... rugueux que les Mulhousiens ont bien du mal à contenir. S'en suit alors l'ouverture de la marque, par l'intermédiaire de Daniel Del Monte, idéalement démarqué par son frère aîné, Dion. Le centre en retrait est aussitôt repris, pour un avantage non démérité. Et le pressing de continuer, même si peu de tirs allemands sont réellement dangereux. Contrairement à leurs charges, bien senties, voire méchantes (coup de crosse sur le casque, charges face à la bande avec la crosse par exemple).
Aussi, quelques infériorités de part et d'autre hachent le match. Sur une supériorité à quatre contre trois, Mulhouse, par l'intermédiaire de Bilbao, contourne la cage adverse. Mais le capitaine mulhousien se prend un bloc assez spectaculaire. Il a eu le temps d'envoyer à Faith qui décale à l'opposé Lecompère qui n'a plus qu'à marquer dans le but vide.
La partie s'équilibre un peu, mais force de constater que la force de "frappe" fribourgeoise n'est pas aisée à manipuler. D'autant que les Teutons savent aussi faire preuve de patience, avant de placer leurs contres, assez collectifs contrairement aux Scorpions, qui commencent à perdre le leur.
Le deuxième tiers est dans la même veine, toujours aussi physique. Et de nouveau les visiteurs de prendre les devants, suite à un bon grattage de Daniel Del Monte, qui donne en retrait pour Scerban, qui profite d'un couloir pour allumer la lucarne de Lhenry. Dès lors, les Loups fribourgeois vont fermer un peu la trappe, attendant le contre local. Des locaux bien empruntés, qui oublient toujours quelque peu un collectif qui avait marché plutôt bien lors de tous les matches précédents. Ce n'est que lors d'une grosse supériorité de cinq minutes (suite à un piquage de Steingross) qu'ils vont réussir à relever la tête. Oh, assez laborieusement. Le jeu de puissance a du mal à s'installer puis à rester. Les tirs de la bleue fusent, mais les rebonds ne sont pas utilisés, bien annihilés par les physiques Vasicek ou Frosch. Ce n'est qu'à vingt secondes de la fin de cette pénalité qu'enfin Brincko exploite le rebond d'un tir d'Ollila.
Dès lors, Mulhouse va mieux, les passes arrivent un peu plus. Il faut dire que Fribourg aura bien facilité la tâche des locaux, en se signalant par une indiscipline assez caractérisée, suite logique des provocations physiques amenées depuis le début du match.
N'empêche, le dernier tiers commence que l'on se demande qui va gagner car Coqueux, Strandberg, Faith ou Ablad sont régulièrement "sollicités" par les poings allemands, et ces mêmes Mulhousiens ont jusque là répondu par une bien méritante discipline. S'ils craquent, le match peut tourner dans l'autre camp.
Aussi, on assiste à une prestation bien plus probante des Scorpions : Bilbao a un cœur gros comme çà, Croz est au four et au moulin... Coqueux tourbillonne dans la défense germanique, fixe la défense, Faith continue l'action et sert Ollila à l'opposé. Le Finlandais conclue de près. Pour la première fois, Mulhouse mène au score, mais l'avantage est encore fragile, notamment en infériorité ou Lhenry est heureux de se faire seconder par son poteau. Strandberg, bien impressionnant aujourd'hui, pousse un petit rush, une petite feinte, qui nécessite deux Fribourgeois pour freiner le Suédois, créant un trou que Faith ne va pas se gêner pour exploiter. Ça y est, avec deux longueurs d'avance, les Scorpions respirent mieux, et leur jeu se trouve de plus en plus libéré. Les Fribourgeois vont placer quelques contres, notamment avec la ligne des Tchèques, et celle des Del Monte, mais c'est à Mulhouse de fermer le match, qui se calme un peu au niveau physique, même si l'aîné des Del Monte semble avoir des fourmis dans les mains.
Cette victoire aura été laborieuse à obtenir. L'on a même douté, tant les Mulhousiens éprouvaient beaucoup de difficulté à émerger de l'étau rugueux teuton. A leur décharge, il faut signaler que les Alsaciens jouaient à cinq défenseurs derrière et deux devant... Explication : Prunet étant retenu pour le stage de l'Equipe de France, et Christer Eriksson voulant tester les lignes de défense qu'il alignera au tournoi de Belfast, Prunet et Strandberg jouaient alors à l'attaque, Ablad étant apparemment adopté derrière. (Personnellement, cet ancien intérimaire amiénois - saison 2000-2001, avant l'arrivée de Daniel Archambault - m'a laissé une bonne impression de discipline, pas mal en relance, et dans le même tempo que ses collègues en défense).
Assez curieux quand même. Strandberg me semble quand même plus... indispensable en défense, où sa présence rassure, tout comme celle d'Ollila, qui mine de rien, sans faire de bruit, abat pas mal de boulot.
Au niveau de l'attaque, que dire, vu que la moitié de l'effectif était ailleurs que sur la glace ? Simplement que Coqueux et Faith sont très en forme, se trouvent bien, que le restant des copains ne laisse pas sa part de boulot, que la discipline semble assez bien appliquée... Souhaitons de voir rapidement l'effectif complet.
Plus de trace d'ailleurs de l'Américain qui avait joué avec Mulhouse contre Ajoie (Holvig ?). Curieusement, lors du premier match contre Fribourg, il avait joué avec... les Fribourgeois, mais il n'avait pas joué les matches suivants.
Voir opérer "Freiburg-im-Breisgau" était assez surprenant : de gros défenseurs, mais des attaquants plutôt bien petits (la ligne des Del Monte devait mesurer en moyenne 1m75), une rugosité assez rarement vue au niveau français. Mais ce n'est pas qu'une équipe de bûcherons, ils savent aussi jouer rapidement. Ils n'ont que rarement tiré directement sur Lhenry car ils ont été assez souvent maîtrisés par la défense locale, mais ils ont donné plus que du fil à retordre à leurs rivaux. Le mélange est constitué de "vieux routards" (Haas, Scerban, Frosch, Cihlar) et de jeunes pousses (Kern, Steingross, Danner, Bombis, Boon, Bauer).
Petite note, concernant un thème bien actuel au hockey français : sur les vingt-trois joueurs composant l'effectif allemand, l'on peut trouver quatre Tchèques, trois Canadiens, un Germano-Kazakh, deux Germano-Tchèques et un Germano-canadien, pour un budget d'environ 2,5 millions d'euros, le club joue en deuxième Bundesliga. Dernière comparaison, les clubs allemands sont aussi, et massivement, concernés par les problèmes financiers (cf articles du "rédacteur en chef" de ce site concernant le bilan du hockey allemand)... comme quoi le "problème" n'est pas exclusivement français.
[Note du "rédac-chef" en question : il n'y a que deux Canadiens (Palmer, absent ce soir, et l'aîné Del Monte), la limitation étant fixée à six étrangers en Bundesliga 2. Une naturalisation a donc dû échapper à notre envoyé spécial en Alsace]
Compte-rendu signé Stéphane Rault
HC Mulhouse - EHC Fribourg-en-Brisgau 4-2 (1-1, 1-1, 2-0).
Pénalités : Mulhouse 24' (2' Strandberg, 2' Faith, 2'+2' Strandberg / 2' Ollila, 2' Larroque, 2' surnombre / 2'+2' Brincko, 2' Ablad, 2' Ablad, 2' Lecompère) ; Fribourg 49' (2', 2' Frosch, 2' Brezina, 2'+2' Danner / 2' Vasicek, 2' Dion Del Monte, 2' Daniel Del Monte, 5'+p.m. Steingross, 2' Dion Del Monte / 2' Vasicek, 2' Danner, 2' Dion Del Monte, 2' Kern).
Tirs : Mulhouse 39 (8, 14, 17), Fribourg 16 (8, 2, 6).
Évolution du score :
0-1 à 04'07" : Dan Del Monte assisté de Dion Del Monte
1-1 à 09'46" : Lecompère assiste de Faith et Bilbao (sup. num.).
1-2 à 24'52" : Scerban assisté de Dan Del Monte (sup. num.).
2-2 à 36'28" : Brincko assisté de Ollila et Coqueux (sup. num.).
3-2 à 47'58" : Ollila assisté de Faith et Coqueux.
4-2 à 50'27" : Faith assisté de Strandberg.
Mulhouse :
Gardien : Fabrice Lhenry.
Défenseurs : Dusan Brincko - Mika Ruokonen ; Tobias Ablad - Jukka Ollila ; Yann Lecompère.
Attaquants : Olivier Coqueux - Juraj Faith - Anders Strandberg ; Lionel Bilbao - Jean-Michel Larroque - Francis Ballet ; Lilian Prunet - Etienne Croz - Jérôme Catil.
Remplaçant : Edouard Denis (G). Absents : Guillaume Chassard, Richard Aimonetto, Romain Carrara, Thomas Bergamelli, Vincent Bringuet, Steve Michou.
Fribourg-en-Brisgau :
Gardiens : Hugo Haas (puis Torsten Troxler à 40'00")
Défenseurs : Bedrich Scerban - David Danner ; Michael Vasicek - Vadim Finko ; Franz Frosch - Bastian Steingross.
Attaquants : Dan Del Monte - Dion Del Monte - David Del Monte ; Jiri Cihlar - Peter Boon - Robert Brezina ; Tomas Valasek - Björn Bombis - Jiri Zurek ; Wayne Kern - Anton Bauer - Philip Thimm.
Absents : Petr Mares, Steve Palmer, Simon Danner