Paray/ACBB - Viry-Châtillon (19 octobre 2002)

 

Match comptant pour la cinquième journée de la poule nord du championnat de France 2002/03 de division 2.

Le Hockey-Club Athis-Paray héberge cette saison l'ACBB, dont la patinoire est en travaux, et cette association avec un club monté en division 2 est pris comme l'occasion de promouvoir le HCAP auprès des municipalités des "Portes de l'Essonne" (Athis-Mons, Paray-vieille-Poste et Juvisy-sur-Orge), des sponsors, de la presse, mais également des spectateurs potentiels. Les gradins sont très bien garnis car de nombreuses invitations ont été distribuées pour les trois premiers matches. La période de diffusion se termine avec ce match, et le club espère que les gens ainsi "accrochés" reviendront pour des entrées payantes. Cette opération de promotion du HCAP, club habituellement discret, est importante pour l'avenir du hockey à Paray, y compris après que l'ACBB sera rentré chez lui.

Lallemand fait retomber la pression

Ce derby commence par un jeu alerte et équilibré, Viry se faisant les plus grosses frayeurs devant sa cage car Thierry Lallemand, titularisé dans les buts à la place de Christophe Roujon, écarte à quelques occasions le palet de manière non académique. Mais les Castelvirois ne prennent pas de but et placent un bon contre à la septième minute par Guillaume Jamain. Malheureusement, il glisse alors qu'il fait le tour de la cage, mais parvient à envoyer in extremis le palet dans le slot vers Marouillat, dont la reprise est repoussée par Paul Cassu. Les locaux prennent la première pénalité du match pour obstruction, et Viry saute sur l'occasion grâce à Stéphane Berthaud qui feinte le slap et décale Olivier Roujon pour l'ouverture du score.

Paray se retrouve à son tour en supériorité à 12'59" (accrocher de Monneau). Sur un slap de Depraetere, Eric Lamoureux bataille pour le rebond avant d'être écarté par les défenseurs qui protègent leur gardien. Les nerfs de celui-ci ont néanmoins dû être mis à l'épreuve, car il donne un coup de crosse gratuit sur l'action suivante. Les joueurs de Paray se rappellent alors sans doute que Lallemand avait eu besoin de s'y prendre en deux temps pour arrêter un slap de Lamoureux et décident d'exploiter sa nervosité apparente en se montrant plus pressants des tirs de loin. Ils parviennent à l'inverse de l'effet recherché, car Lallemand est au contraire de plus en plus sûr et gagne en confiance.

Viry a un jeu collectif mieux délié et la défense de Paray ne parvient pas toujours à lui couper la route du but. Ainsi, lorsque Romain Danton s'échappe en toute fin de tiers, le défenseur n'a pas d'autre recours que de jeter sa crosse pour barrer le passage. C'est donc un tir de pénalité, transformé par Kévin Ledoux d'une feinte propre et d'un revers en lucarne. Viry mène donc au score (2-0) en quittant la glace, ce qui n'était pas forcément attendu au vu des résultats précédents des deux équipes.

Prémonition

"Rien n'est perdu", rappelle le speaker local. "La semaine dernière, nous étions menés 1-3 par Cholet et nous sommes revenus à égalité". Il ne croit pas si bien dire... Pour répondre à la vivacité de ses jeunes visiteurs, Paray a fait évoluer ses lignes et les deux vieilles gloires de l'ACBB et du HCAP, Eric Lamoureux et Stéphane Rioux (ce dernier a rechaussé les patins pour pallier les blessures, en particulier celle d'un autre vieux de la vieille, Yves Lespérance, et il évolue donc aux côtés de son beau-fils Julien Boulet), qui avaient pris place en première ligne, laissent leurs postes à Duplant et Depraetere. Mais ils continuent de participer au jeu. L'entraîneur-joueur canadien Lamoureux profite ainsi d'une passe manquée par mésentente dans la première ligne castelviroise pour partir droit devant et percer la défense, mais il échoue sur Lallemand.

Le troisième but castelvirois arrive comme un cheveu sur la soupe, et on ne sait s'il faut l'attribuer à la réussite de l'attaque ou à l'inattention de la défense. Toujours est-il que Marouillat a réussi à trouver devant le but Segura qui a glissé le palet au fond des filets. Pour éviter le KO définitif, les locaux doivent réagir de suite et c'est ce que fait Raphaël Ostré en seulement dix-sept secondes. Le public exulte à ce but et pousse d'autant plus fort que Benyahia est pénalisé pour charge avec la crosse (25'42"). Le jeu de puissance de Paray, qui commet même un dégagement interdit, semble en difficulté mais Thomas Syrigos lui amène de l'entrain et relance son équipe de l'avant. Il accélère, s'appuie sur Bapaume, qui, d'une bonne passe transversale en zone offensive, retrouve Syrigos qui avait traversé la patinoire en diagonale et qui conclut lui-même son action pleine de gnac d'un tir au ras du poteau.

Psychose

Mais le bel élan visiteur est rapidement brisé par Florian Segura, qui se jette sur un palet traînant aux abords dans la cage et le loge dans la lucarne opposée malgré un angle fermé. Viry retrouve ses deux buts d'avance et aurait pu en prendre plus dans ce deuxième tiers-temps. Peu avant la mi-match, deux défenseurs locaux se ruent sur le même joueur, en laissant libre le palet, offert sur un plateau d'argent à Cédric Abourbé. Celui-ci est complètement seul devant la cage et on entend un hurlement féminin à la Hitchcock dans les tribunes. Mais les cauchemars seront cette nuit pour l'attaquant castelvirois qui tire à côté, et non pour la candidate au casting du remake français de Scream.

Paray réussit pourtant à marquer, mais bien après que la cage a bougé. Lallemand est alors logiquement sanctionné pour retard de jeu, mais la pénalité est bien contrôlée, Stéphane Berthaud et Clément Dinay rattrapant leurs petites hésitations en ré-interceptant par la suite pour éviter que le danger ne s'installe. Mis à mal par la vivacité des juniors de Viry (les infiltrations de Segura et les combinaisons de Ledoux, Benyahia et Danton), Paray réagit en fin de tiers en maintenant durant une minute une grosse pression sur les buts de Viry, initiée par Boulet.

Crescendo à Paray

Au retour sur la glace, Monneau prend place en attaque sur la première ligne de Viry aux côtés des Roujon (Abourbé s'est-il blessé ?). Mais la reprise est en faveur de Paray et Stéphane Rioux sonne la charge d'un tir à ras la glace. Cela fait 3-4 et tout est encore possible. L'ambiance monte d'un cran à chaque minute qui passe, la conquête du palet se fait toujours plus ardente, et on sent que le match peut basculer d'un instant à l'autre. Il n'est plus l'heure de se poser des questions, et les juniors de Viry ne se gênent pas pour tenter de bons lancers à chaque entrée de zone.

Les minutes s'égrènent et Viry tient toujours sa victoire... jusqu'à 56'24" et une pénalité malvenue contre Benyahia. Paray accule alors les quatre Castelvirois dans leur zone, et Christophe Schweitzer commet une erreur de jeunesse. Il dégage d'abord contre la bande, mais le palet revient, et il tombe alors dans le piège de la relance dans l'axe. La rondelle parvient directement à... Victor Peduzzi, qui ne se fait pas prier pour égaliser. A l'avant-dernière minute, Sébastien Roujon file seul dans l'axe mais ne cadre pas son tir. Paray est alors réduit à quatre et Ledoux est placé aux côtés des Roujon pour forcer la décision en conjuguant plusieurs atouts, mais le HCAP et verrouille et s'accroche à ce nouveau nul obtenu après une belle remontée.

Bilan

C'est le hockey essonnien tout entier qui sort grandi de la rencontre de ce soir, un derby riche en émotions, vif et spectaculaire, qui a constitué la meilleure affiche possible pour l'opération de promotion de Paray. Les deux équipes ont donc des raisons de se réjouir à l'issue de ce match.

Paray peut bien évidemment être satisfait de ce point chèrement acquis au vu du déroulement du match. Viry a certes la déception d'avoir laissé filer la victoire, mais ce match nul était loin d'être évident a priori. Plus que la performance comptable, c'est le jeu pratiqué qui donne des raisons d'espérer aux Castelvirois, qui ont sans doute livré leur meilleur match malgré les très nombreux absents (Gumuccio, auteur d'un triplé au Havre, Melinon, ex-joueur de Paray, toujours blessé, François, habituel capitaine aujourd'hui remplacé par Olivier Roujon...). L'effectif senior était donc très réduit, et les juniors, même s'il leur a manqué un peu d'expérience pour tenir le match, se sont très bien acquittés de leur rôle, particulièrement un Florian Segura incisif et une ligne Benyahia-Danton-Ledoux qui a donné le tournis à la défense adverse avec ses une-deux très rapides. Même si son classement pourrait être meilleur, Viry sait désormais qu'il a les moyens de rivaliser avec des adversaires comme Garges ou l'ACBB/Paray. La poule finale n'est donc pas forcément inaccessible. Il n'y a en tout cas pas de raisons de ne pas essayer.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match (dans Le Républicain)

Eric Lamoureux (entraîneur-joueur de l'ACBB/Paray) : "Même si on perd une place au classement, ce match nul représente une victoire. Merci au public qui nous aide beaucoup en venant nous encourager."

Olivier Roujon (capitaine de Viry) : "Il nous manque cette petite étincelle pour tenir jusqu'à la fin. Nous partons avec des regrets."

 

Athis-Paray/ACBB - Viry-Châtillon 4-7 (1-2, 1-3, 2-2)

Le 19 octobre 2002 à 18h00 à la patinoire Paul-Demange. 500 spectateurs environ.

Arbitrage de MM. Bruno Doffauret et Christian Maltaverne.

Pénalités : Paray 10' (2', 4', 4'), Viry 8' (2', 4', 2').

Évolution du score :

0-1 à 10'10" : O. Roujon assisté de S. Berthaud (sup. num.)

0-2 à 19'32" : Ledoux (tir de pénalité)

0-3 à 24'43" : Segura assisté de Marouillat

1-3 à 25'00" : Ostré

2-3 à 26'44" : Syrigos assisté de Bapaume

2-4 à 28'03" : Segura

3-4 à 42'13" : Rioux assisté de Lamoureux

4-4 à 56'46" : Peduzzi (sup. num.)

 

ACBB/Paray

Gardien : Paul Cassu.

Défenseurs : Julien Mastin - Cyril Depraetere ; Thomas Syrigos - Stéphane Rioux ; Aleksandr Zandfos.

Attaquants : Jérôme Duplant - Victor Peduzzi - Julien Boulet ; Florent Fauvre - Eric Lamoureux - Julien Bapaume ; Raphaël Ostré - Yaniv Amiel - Charles-Henri Odin ; Julien Villaret - Franck Ferey.

Remplaçant : Mathieu Gillot (G). Absents : Yves Lespérance, Rémi Janette, Hugo Astic (tous trois blessés).

Coach : Patrice Métayer.

Viry-Châtillon

Gardien : Thierry Lallemand.

Défenseurs : Clément Dinay - Guillaume Dermigny ; Christophe Berthaud - Stéphane Berthaud ; Christophe Schweitzer - Olivier Monneau.

Attaquants : Cédric Abourbé - Sébastien Roujon - Olivier Roujon ; Mohamed Benyahia - Romain Danton - Kévin Ledoux ; Florian Segura - Guillaume Jamain - Michaël Marouillat.

Remplaçant : Christophe Roujon (G), Cédric Berteleau. Absents : Axel Melinon (blessé à la cheville), Fabien Gumuccio, Arnaud François, Guillaume Cormont, Laurent Jallut.

Coach : Peter Almasy.

 

 

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