Paray/ACBB - Valenciennes (9 novembre 2002)

 

Match reporté de la septième journée de la poule nord du championnat de France 2002/03 de division 2.

La semaine dernière, ce match avait été arrêté à la trente-deuxième minute de jeu en raison du brouillard sur la glace. Les causes de ce phénomène sont connues : temps pluvieux, taux d'humidité important, bâtiment mal ventilé... La vapeur d'eau contenue dans l'air, chauffé par la présence des spectateurs, se condense au-dessus d'une surface de glace réglée à une température très froide. Paray menait 2-1 dans ce premier match avec un deuxième but litigieux puisque la cage avait bougé. Maintenant, tout est à refaire, et c'est surtout embêtant pour l'ACBB/Paray qu'il faut faire face à des frais supplémentaires : organiser un nouveau match (sans recettes car l'entrée a été laissée gratuite en compensation) et prendre à sa charge les 762 euros de frais de déplacement de l'équipe valenciennoise qui doit refaire le trajet.

Valenciennes met de l'allant dans son entame de match, mais laisse des contre-attaques à Paray avec des lancers d'Astic ou Lamoureux. Le premier tir cadré est néanmoins pour Valenciennes et Éric Marissac (2'35"). La défense nordiste paraît tout de même très poussive, et Eric Lamoureux part de derrière la cage pour servir Jérôme Duplant pour une reprise tranquille (1-0 à 3'16"). Quatre minutes plus tard, Christophe Van Wassenhove cherche à s'appuyer sur Jérôme Davoine en entrée de zone mais il n'est pas le premier sur le palet lors de la remise. Qu'importe, son poke-check place Xavier Raux dans une position idéale seul face à la cage, mais son tir est arrêté par le gardien de Paray, Paul Cassu.

Paray se balade...

C'est au tour de Paray et plus précisément de Yaniv Amiel de se retrouver tout seul devant le but adverse, sur une passe parfaite... du défenseur valenciennois Nicolas Rouhier qui donne là un sens original au mot relance. Ce cadeau est tellement énorme qu'Amiel n'ose pas l'ouvrir, ne levant pas suffisamment son tir au-dessus du gardien valenciennois Marc-Antoine Richard, qui s'était couché sur la glace. Mais le palet dévié à côté de la cage est toujours jouable, et revient dans la continuité de l'action à ce même Amiel qui ne laisse pas passer cette deuxième chance (2-0 à 10'42"). Valenciennes est en grosse difficulté, et peut dire merci à son défenseur junior Nicolas Avez qui se couche pour empêcher un une-deux fatal entre Lamoureux et Boulet.

Thomas Syrigos prend la première pénalité du match pour cinglage (13'36") et les Valenciennois, qui avaient jusque là surtout manifesté de bonnes intentions non suivies d'effets, en profitent pour mener enfin un mouvement à son terme : Drozdz s'échappe sur la gauche et centre pour la reprise parfaite de Machen (2-1 à 14'28").

Yves Lespérance (capitaine quarantenaire de Paray et ancien entraîneur-joueur de Valenciennes, soit dit en passant) rejoint lui aussi la prison pour obstruction (15'09"), mais, preuve que les locaux sont tout de même un cran au-dessus dans ce tiers, ce sont eux qui se créent les meilleures actions en infériorité. Sur un dégagement, Syrigos se lance à la poursuite de palet dans le fond de la zone, le récupère et le donne à Amiel qui tire sur le gardien couché (16'31"). Ensuite, Boulet tire à côté sur une bonne passe de Lamoureux.

... mais ne fait pas le trou

Paray aurait pu terminer cette période avec deux ou trois buts d'avance sans qu'on eût vu grand-chose à y redire. Mais cela ne se passera pas comme prévu pour les locaux, qui vont dilapider toute leur avance. A deux minutes de la sirène, une belle offensive de Xavier Raux et Jérôme Davoine permet à Valenciennes d'égaliser. Le coup était même presque parfait car Pavoine et Van Wassenhove se retrouvent à deux contre zéro ! Mais le premier glisse, le deuxième va trop vite, et le hold-up du siècle échoue donc à cause d'un hors-jeu.

Les regrets des joueurs de Paray ont de quoi s'amplifier quand ils voient Valenciennes revenir bien mieux dans le match, emmené par un Machen volontaire. Stéphane Rioux prend même dix minutes de méconduite. Notons qu'il est passé complètement à côté de son match, et c'est à croire que quand son idole boîte c'est tout Paray qui s'effondre. Les locaux ont pourtant encore des occasions avec une longue passe dans l'axe pour Fauvre à la ligne bleue, mais celui-ci échoue aussi sur le gardien couché.

Avez et Machen s'enfoncent dans la défense, Van Desteene prend deux fois le rebond, mais même s'ils lèvent les bras, les Valenciennois n'ont pas réussi à trouver la faille (27'01"). Sur l'engagement, Raphaël Ostré part en contre mais les jambières de Marc-Antoine Richard se referment sur son revers. Le gardien valenciennois se mettra encore en évidence sur une phase à quatre contre quatre assez animée.

Deux tirs de pénalité ratés !

Peu après la mi-match, Davoine s'échappe quelques kilomètres derrière la défense adverse. Il a tout son temps, mais Cassu écarte tranquillement le palet de sa crosse. Alors que Paray est déjà en supériorité, il obtient un tir de pénalité (32'02"). La tentative de Lamoureux est bien arrêtée par Richard. Davoine part à nouveau en solitaire et échoue encore sur Cassu (34'48").

A partir du faire trébucher de Van Wassenhove (35'55"), Paray applique une grosse pression qui met du temps à faire effet. De retour à cinq contre cinq, Astic redonne l'avantage à Paray. Le moins que l'on puisse dire est qu'il ne va pas durer longtemps. Treize secondes plus tard, Valenciennes trouve la transversale. Et trente-cinq secondes plus tard, sur un fort lancer de Raux, Machen place sa crosse sur la trajectoire et dévie la palet entre les bottes de Cassu pour un but assez incroyable. Paray a encore perdu son avance, mais le score nul reflète maintenant un peu mieux le jeu.

Dans le troisième tiers-temps décisif, Thomas Syrigos ne met que sept secondes à être pénalisé. Dès qu'il sort de prison, alors que les Valenciennois sont eux-mêmes à quatre, il s'échappe et on le fait trébucher. C'est un deuxième tir de pénalité pour Paray. Cette fois, c'est Julien Boulet qui s'élance... et le manque aussi (42'18"). Pendant ce temps, il y a toujours autant d'erreurs défensives à Paray, et Van Wassenhove aurait pu marquer sur un palet perdu dans le slot par Ferey devant Davoine.

Un placement défensif défaillant

Cela aurait dû mettre la puce à l'oreille, mais lorsque survient un surnombre valenciennois (47'32"), on se dit que c'est l'occasion décisive pour Paray. Au contraire, c'est le début de la fin. Rouhier dégage le long de la bande, et Van Wassenhove reçoit le palet à la bleue, et puisque pas grand monde ne bouge, il décide d'entrer dans la zone malgré l'infériorité numérique des siens. Il y a trois joueurs de Paray autour de lui, mais aucun sur Van Deestene qui arrive sur la droite et qui donne pour la première fois l'avantage à Valenciennes sur une action typique du placement défensif calamiteux dans ce match (3-4 à 49'13").

Désormais, il n'y a plus personne à Paray, et Valenciennes creuse l'écart comme à la parade par Alexandre Machen et Maximilien Lageard. Quand on voit Rioux perdre le palet juste devant sa cage face à Van Deestene ou Syrigos glisser derrière son but, on se dit qu'il est temps que ça se termine pour Paray. Raphaël Ostré est châtié derrière la cage adverse par Guillaume Drozdz (qui sera exclu du match) et est repoussé à terre par le gardien valenciennois alors qu'il se relève. Ce geste stupide aurait pu envenimer les choses mais le responsable de la sono de Paray a l'art de détendre l'atmosphère et son lancement de l'Ile aux enfants puis de Candy calme les esprits.

Paray demande un temps mort, et au retour, Valenciennes aligne cinq joueurs au lieu de quatre. L'arbitre se rend compte du problème juste après le coup d'envoi et les pénalise pour retard de jeu. Avec deux minutes à cinq contre trois et une fin de match à cinq contre quatre, on se dit que les locaux peuvent encore influer sur la destinée de match. Mais il y tant de maladresses dans leur jeu que les trois Valenciennois de dégagent. Pour clore cette triste soirée pour Paray, qui a abandonné ce soir toute ambition de poule finale, le malheureux Syrigos se prend un palet en plein visage, envoyé bien involontairement par un Valenciennois pressé de le renvoyer au fond de la zone.

Pourquoi Valenciennes aurait dû être battu

Le constat a vite été fait dès le début du premier tiers. Valenciennes est l'équipe de D2 la plus faible qu'il m'a été donné de voir jusqu'à présent (je n'ai pas encore vu jouer Le Havre), ce qui est parfaitement logique car la plupart de ces joueurs débarquent de D3 et ont besoin d'un temps d'adaptation en D2. A l'image de cette scène amusante où leur capitaine Fabien Tanguy perd sa crosse et continue à pousser le palet du patin dans la zone neutre où sa "conduite de balle" est vouée à l'échec car il ne peut évidemment plus rien en faire, on sent que les Nordistes ont la volonté de construire du jeu mais pas toujours les moyens de leurs ambitions. Leur défense souffre beaucoup malgré la pugnacité de Nicolas Avez. Quant à leur gardien Marc-Antoine Richard, il a une tendance à se coucher très tôt. Il suffit de lever un peu les tirs pour que Paray se dirige vers une victoire qui ne peut lui échapper.

Et pourquoi Valenciennes a logiquement gagné

Seulement, voilà, Paray a perdu. Parce qu'il s'est mis au niveau de son adversaire, et a même fait pire dans son absence de replacement en défense. Ce match a été un festival d'échappées dans des boulevards, et ce n'est pas parce que les attaquants étaient tous supersoniques. Les deux équipes peuvent remettre en question leur transition défensive mais Paray a en plus perdu de nombreux palets dans des duels engagés dans sa propre zone. Et au lieu d'exploiter le point faible du gardien adverse, les attaquants locaux ont mis en évidence ses qualités. On a pu ainsi s'apercevoir que Marc-Antoine Richard possédait une mitaine très sûre et surtout qu'il était très prompt à refermer le trou entre ses jambières, que les joueurs de Paray s'obstinaient pourtant à viser.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaire d'après-match (dans Le Républicain) :

Éric Lamoureux (entraîneur-joueur de l'ACBB/Paray) : "On n'a pas su mettre les occasions que l'on avait. Après le premier but valenciennois, on a paniqué. Il faut dire que l'on a une équipe encore jeune. J'espère que l'on tiendra le choc samedi contre Caen".

 

Athis-Paray/ACBB - Valenciennes 3-6 (2-2, 1-1, 0-3)

Samedi 9 novembre 2002 à 18h00 à la patinoire Paul-Demange. 180 spectateurs environ.

Arbitrage de MM. Franck Arnal et André-Pierre Touron.

Pénalités : Paray 10' (2' Syrigos, 2' Lespérance / 10' Rioux, 2' Syrigos / 2' Syrigos) ; Valenciennes 8' (0' / 2' Lageard, 2' Raux, 2' Van Wassenhove / 2' Rouhier, 2' surnombre, 5'+20' Drozdz, 2' retard de jeu).

Tirs : Paray 31 (11, 11, 9) ; Valenciennes 32 (7, 13, 12).

Évolution du score :

1-0 à 03'16" : Duplant assisté de Boulet et Lamoureux

2-0 à 10'42" : Amiel assisté de Lespérance et Ostré

2-1 à 14'28" : Machen assisté de Drozdz et Tanguy (sup. num.)

2-2 à 18'05" : Pavoine assisté de Raux

3-2 à 38'34" : Astic assisté de Ferey

3-3 à 39'09" : Machen assisté de Raux et Van Desteene

3-4 à 49'13" : Van Desteene assisté de Van Wassenhove et Rouhier (inf. num.)

3-5 à 52'03" : Machen assisté de Van Deestene

3-6 à 54'33" : Lageard assisté de Raux

 

Paray/ACBB

Gardien : Paul Cassu.

Défenseurs : Thomas Syrigos - Stéphane Rioux (A) ; Yves Lespérance (C) - Aleksandr Zandfos ; Cyril Depraetere.

Attaquants : Jérôme Duplant (A) - Éric Lamoureux - Julien Boulet ; Florent Fauvre - Grégory Bapaume - Franck Ferey ; Raphaël Ostré - Yaniv Amiel - Hugo Astic.

Remplaçants : Mathieu Gillot (G), Warren Demirjian. Absents : Rémi Jeanette, Victor Peduzzi, Julien Mastin (tous trois blessés), Charles-Henri Odin, Julien Villaret.

Coach : Gilles Bagnarosa.

Valenciennes

Gardien : Marc-Antoine Richard.

Défenseurs : Nicolas Avez - Guillaume Drozdz ; Nicolas Rouhier - Maximilien Lageard (A) ; Rudy Franco - Jean-Pierre Gomaere.

Attaquants : Thomas Van Desteene - Fabien Tanguy (C) - Alexandre Machen (A) ; Xavier Raux - Christophe Van Wassenhove - Jérôme Davoine ; Antony Wagrey - Éric Marissac - Jérôme Stachowiak.

Coach : Christian Beauvois.

 

 

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