Paray/ACBB - Avignon (22 mars 2003)
Match comptant pour la septième journée de la poule finale du championnat de France 2002/03 de division 2.
Malgré les sévères défaites concédées dans cette poule finale face à des équipes bien plus fortes, le HCAP/ACBB ne présente aucun symptôme du découragement ou de l'accablement. Les supporters de Paray viennent au contraire de créer un club de soutien, et ont emmené avec eux des tambours (peu entendus) et des klaxons (beaucoup, beaucoup entendus).
Trop facile
Dès la première minute de jeu, un duel le long de la bande dans la zone de Paray libère le palet pour Pointet qui arrive complètement seul en plein élan. On comprend déjà que la défense locale ne soutient pas la comparaison, et la sanction implacable survient sans tarder avec l'ouverture du score d'Olivier Oriol (0-1 à 01'48"). Supérieurs en patinage, vainqueurs dans les duels, les Avignonnais présentent également un jeu collectif bien délié. Le seul risque qui les guette est de tomber un peu dans la facilité, ce qui permet à l'ACBB/Paray de remettre la pression pendant quelques temps et de reprendre un peu confiance.
Mais l'entraîneur-joueur avignonnais Jean-François Pointet donne l'impression de faire ce qu'il veut sur la glace, cueillant le palet deux fois de suite dans la crosse de Julien Boulet, et surtout d'être où il veut, se retrouvant tranquillement échappé sur une relance plein axe de son gardien Robert Vajo. Le portier local s'interpose pour cette fois à la sortie du boulevard, mais il s'incline quand même un peu plus tard sur une déviation de Julien Sabel (0-2 à 11'27").
Jeu de puissance catastrophique
Olivier Oriol est pénalisé à la sirène pour retenir, et cela augure peut-être quelques espoirs à la reprise, vite déçus. Le jeu de puissance de l'ACBB/Paray, mou et approximatif, ne parvient jamais à s'installer et ne lance pas une seule fois au but. C'est un peu plus tard, à quatre contre quatre, que les bleus se créent leur meilleure occasion : Peduzzi reçoit une bonne passe entre les deux défenseurs avignonnais et semble feinter Vajo de manière décisive... mais le gardien slovaque parvient à lancer son bras derrière lui en basculant en arrière et donc à couper in extremis la trajectoire du palet.
Avignon réplique par deux tirs fort dangereux depuis l'enclave : celui de Pointet n'est pas cadré, celui de Hodon est bien arrêté par Gillot. Ensuite, Jérôme Duplant s'effondre sur la glace en tentant une percée dans la défense. A-t-il reçu un cadeau d'anniversaire (22 ans) empoisonné ? Julien Sabel explique à l'arbitre que, de la façon dont sa crosse l'a atteint, il ne comprend pas comment il a pu lui faire mal, mais cela ne l'empêche pas d'écoper de 5'+20'.
En d'autres circonstances, la pénalité majeure aurait pu relancer le match... Malheureusement, l'ACBB/Paray n'est pas en mesure de le faire. Une des tactiques employées en supériorité numérique consiste à placer comme défenseurs Lamoureux et/ou Rioux afin qu'ils placent leurs slaps. Mais les vieux briscards n'en auront jamais l'occasion, car ils n'ont plus la vivacité nécessaire pour dynamiser le jeu de puissance ou même pour fermer proprement la bleue. Résultat, au lieu d'une réduction du score en supériorité, c'est Pointet qui marque en infériorité sur une passe en retrait de Govart, ce qui annihile les derniers espoirs locaux (0-3 à 25'57").
Un retenir de Syrigos ayant mis prématurément terme à la supériorité numérique, on se retrouve à quatre contre quatre. Trop ambitieux après avoir dribblé un premier joueur, Damien Olofio tente d'en passer un second, mais le palet est contré par le patin, et cela entraîne un 3 contre 1 pour Paray. Les klaxons retentissent dans la patinoire, Astic décale Peduzzi en bonne position, mais Vajo repousse de la jambière.
Même lorsque Benoît Parmentier prend 2'+2' pour une crosse haute agrémentée d'une méconduite, les occasions sont encore pour Avignon en infériorité numérique. Il faudra encore attendre le retour à cinq contre cinq pour que Vajo soit sollicité sur deux tirs de près de Peduzzi et Depraetere.
Avignon déroule
Placé juste à côté du but, Parmentier choisit une longue passe en retrait. Excès de collectif ? Pas du tout, le tir à mi-distance de Loïc Amadei est mal bloqué par Gillot (0-4 à 36'17"). Ce but récompense la volonté avignonnaise de souvent chercher la passe supplémentaire qui pourrait désarçonner l'équipe adverse. Ensuite, les pénalités s'accumulent pour les locaux, et les Castors, eux, ne se font pas prier pour concrétiser leurs supériorités numériques, avec deux nouveaux buts pour Pointet (0-5 à 37'18" et 0-6 à 39'22"). En réalité, le second est à mettre à l'actif du malheureux Pierre Dehaen, qui dévie le palet dans ses propres filets.
Cette fin de période cataclysmique a achevé l'intérêt de la rencontre, et les deux équipes l'ont bien compris qui changent toutes deux de gardien pendant la pause. Cela ne modifie pas le sens de l'histoire puisqu'Avignon ajoute à son compteur un une-deux entre Parmentier et Oriol (0-7 à 45'23").
Stéphane Rioux évite à l'ACBB/Paray de revenir bredouille, mais Dehaen célèbre bien mal l'évènement en prenant dix minutes pour méconduite (1-7 à 46'13"). Ceci dit, l'équipe locale continue dans son élan, Julien Feron pare le lancer de la bleue de Florent Fauvre, mais Victor Peduzzi est au rebond et envoie le palet en lucarne (2-7 à 48'35").
Alors que Parmentier est en prison, l'ACBB/Paray transforme sa situation de cinq contre quatre en un trois contre quatre puisque Boulet est pénalisé pour charge dans le dos et Rioux pour dureté, après une petite échauffourée où Quintard aurait lui aussi pu être sanctionné. Avec un puis deux hommes de moins, les locaux font preuve d'une résistance très vaillante, et, une fois les prisons terminées, Duplant part en contre, Feron repousse, et Boulet tente de smasher le palet dans les airs, juste à côté. Ces quelques instants un peu fous mettent en joie les supporters.
Mais les choses reprendront leur cours normal lorsque, pendant que Peysson goûte à la geôle pour un cinglage, Jean-François Pointet réussit un dernier numéro en infériorité (2-8 à 53'37") pour son quatrième but de la soirée. Ce sera aussi le dernier, grâce à de bonnes interventions du gardien remplaçant Cyril Meynet. Avignon s'impose en toute logique et se maintient en position d'être promu, Olivier Oriol n'a donc aucune raison de casser sa crosse à quatre minutes de la fin parce qu'il a pris une pénalité sans conséquences.
Les joueurs de l'ACBB/Paray a parfois paru perdu sur sa propre glace, paradoxalement trop grande pour eux. Le jeu avignonnais s'est en effet régalé des espaces offerts et a pu s'exprimer à merveille, tout en conservant son sérieux en défense. Sur ce que j'ai pu voir ce soir, Avignon est peut-être l'équipe la plus collective de division 2.
Compte-rendu signé Marc Branchu
Athis-Paray/ACBB - Avignon 2-8 (0-2, 0-4, 2-2)
Samedi 22 mars 2003 à 18h00 à la patinoire Paul-Demange. 100 spectateurs environ.
Arbitrage de MM. Ruault et Camatte.
Pénalités : Paray/ACBB 30' (2', 12', 6'+10'), Avignon 47' (4', 8'+5'+20', 10').
Tirs : Paray/ACBB 25 (7, 7, 11), Avignon 39 (9, 13, 17).
Évolution du score :
0-1 à 01'48" : Oriol
0-2 à 11'27" : Sabel assisté d'Oriol et Pointet
0-3 à 25'57" : Pointet assisté de Govart (inf. num.)
0-4 à 36'17" : Amadei assisté de Parmentier et Charpentier
0-5 à 37'18" : Pointet assisté de Böhme et Quintard (double sup. num.)
0-6 à 39'22" : Pointet assisté de Parmentier et Böhme (sup. num.)
0-7 à 45'23" : Parmentier assisté d'Oriol
1-7 à 46'13" : Rioux assisté de Boulet
2-7 à 48'35" : Peduzzi assisté de Fauvre et Syrigos
2-8 à 53'37" : Pointet (inf. num.)
Paray/ACBB
Gardiens : Mathieu Gillot puis Cyril Meynet à 40'00".
Défenseurs : Thomas Syrigos (A) - Hugo Astic ; Cyril Depraetere - Pierre Dehaen.
Attaquants : Stéphane Rioux - Éric Lamoureux (C) - Victor Peduzzi ; Franck Ferey - Grégory Bapaume - Yann Thiébaut ; Jérôme Duplant (A) - Julien Boulet - Florent Fauvre.
Remplaçants : Warren Demirdjian, Adrien Hembert. Absents : Paul Cassu (G), Yves Lespérance (devenu coach), Aleksandr Zandfos, Rémi Jeanette, Yaniv Amiel, Raphaël Ostré, Julien Mastin.
Avignon
Gardiens : Robert Vajo puis Julien Féron à 40'00".
Défenseurs : Vincent Quintard - Julien Sabel ; Robert Hodon - Damien Olofio (A) ; Romain Gerbier.
Attaquants : Benoît Parmentier (A) - Denis Charpentier (C) - Loïc Amadei ; Mickaël Govart - Jean-François Pointet (A) - Olivier Oriol ; Charles Peysson - Miroslav Böhme - David Meister.