Viry-Châtillon - Grenoble 2 (29 mars 2003)

 

Match comptant pour la huitième et dernière journée de la poule de maintien du championnat de France 2002/03 de division 2.

De la maternité aux urgences

C'est la fin de saison, et elle doit se dérouler dans une atmosphère festive, surtout à Viry-Châtillon puisque la femme de Sébastien Roujon a accouché d'une petite fille dans l'après-midi. Mais les célébrations autour du jeune papa sont tempérées par un incident intervenu lors de l'échauffement : le capitaine castelvirois Arnaud François, qui ne porte pas de visière, se prend un palet dans l'arcade sourcilière et doit être évacué dans l'hôpital.

Une équipe qui gamberge

Pour pouvoir avoir trois lignes d'attaque complètes, puisque ce final se joue en petit comité aussi bien dans les tribunes que sur la glace, Olivier Monneau passe donc à l'avant, même s'il reviendra à l'occasion en défense, notamment lorsque Duboc se prendra deux plus dix minutes pour avoir accroché son adversaire dans un mauvais réflexe juste après avoir été étendu sur la glace par une mise en échec.

La réserve grenobloise ouvre le score sur un tir flottant de Kévin Enselme qui surprend Thierry Lallemand (0-1 à 02'07"), dont la vue est bouchée par Yvan Eeckhoudt qui passe par là, ou plutôt qui erre par là... Il patine en effet sans conviction, comme un fantôme, et on peut le comprendre puisque c'est lui qui avait envoyé le malencontreux palet qui avait blessé son capitaine. C'est en fait toute l'équipe castelviroise qui gamberge en ce début de match, et même lorsque Gumucio et Monneau partent en deux contre un, le tir de ce dernier est poussif et est tranquillement arrêté par Jérémy Valentin (02'50").

Viry encaisse donc un deuxième but évitable sur un lancer de la bleue d'Adrien Hilion qui se glisse entre les jambières de Lallemand (0-2 à 03'30"). Le gardien castelvirois se rattrape ensuite par une bonne mitaine sur un tir bien senti de Benjamin Dunner (04'58"). C'est le signe du réveil et les frères Roujon réduisent rapidement le score (1-2 à 05'32"). Cela ne fait que sept secondes qu'Eeckhoudt est en prison pour obstruction que Gumucio part en contre-attaque et se voit accorder un tir de pénalité relativement généreux, qu'il ne transforme pas faute de trouver le cadre (06'13").

Un beau but

Il faut donc patienter jusqu'à la fin du tiers-temps pour assister à l'égalisation, mais elle est digne de l'attente. Si les contre-attaques en surnombre ont été nombreux à mesure que la défense grenobloise était souvent prise de vitesse, Viry n'est ce coup-ci qu'à deux contre deux. De plus, Jamain est mis en échec avant la bleue, mais parvient à donner le palet à Marouillat. Celui-ci entre en zone, feinte le lancer en fixant son défenseur mais donne intelligemment derrière lui à Jamain, revenu en soutien, qui file à droite et recentre pour Marouillat qui a piqué vers le but. Cette belle action en duo conclut la première période (2-2 à 18'13").

La première pénalité de la deuxième période est pour une charge incorrecte de l'ex-Yerrois Mathieu Dessoliers sur Jamain (25'38"). En supériorité numérique, un lancer de la bleue de Cormont est dévié victorieusement par le jeune papa, Séabstien Roujon (3-2 à 27'02"). Les deux équipes, qui jouent dans un bon esprit et ne sont pas ce soir dans une mentalité de "la victoire à tout prix", changent de gardien à mi-parcours (31'12"). Ce n'est pas un cadeau pour Vincent Vancaysseele, qui va subir pendant neuf minutes un bombardement grenoblois, et s'incline déjà une première fois sur une contre-attaque de Bastien Sangiorgio (3-3 à 32'56").

Viry subit

Dans les dernières secondes d'une pénalité contre Sébastien Roujon pour accrocher, un tir de Dessoliers glisse sous Vancaysseele couché (3-4 à 37'40"). Viry égalise quand Stéphane Berthaud, histoire de me faire mentir par rapport à mon jugement d'il y a quinze jours sur ses qualités de blueliner, réussit un bon lancer de la bleue, suivi d'une déviation dans les filets de Bertheleau (4-4 à 37'40"). Mais Viry subit dans cette fin de tiers, et Enselme et Sangiorgio reprennent l'avantage en deux contre un (4-5 à 39'02").

Viry met la pression pendant la dernière minute, mais ne refait pas son retard. De plus, c'est Grenoble qui lance l'assaut à la reprise et reprend l'avantage par Sangiorgio (4-6 à 41'27"). Ce but sert de coup de fouet à Viry qui va dès lors attaquer comme jamais la cage grenobloise jusqu'à la sirène.

L'attaque à tout va

Mais ce feu d'artifice offensif devait-il rester dans sa boîte avant que Viry ne soit au pied du mur avec deux buts de retard ? Est-ce le contexte particulier, la blessure d'Arnaud François, qui explique cette mise en route tardive ? Ou bien les Castelvirois se sentent-ils complètement libérés par la fin de saison qui approche et sont-ils décidés à tout donner avant de ranger les patins ?

La première occasion est pour Gumucio, qui, pour faire la différence à deux contre deux, met superbement dans le vent son adversaire direct à la bleue comme s'il l'avait transpercé de part en part. Il manque malheureusement sa conclusion (43'07"). Ces offensives castelviroises découvrent bien sûr les arrières et laissent des espaces aux contre-attaques, Vancayeseele devant s'interposer devant une reprise de près de Bourillon (46'13").

Mais le temps passe et la domination de Viry n'est pas couronnée de succès. Sur un 2 contre 1 des frères Roujon, Olivier échoue sur Nicolas Aubry (51'17"). Puis Abourbé centre au second poteau pour Jamain, Aubry est à la parade, mais Benyahia a suivi et enfile le rebond avec délectation (5-6 à 52'04"). Grenoble peut tuer le match quand Dessoliers est lancé dix mètres derrière la défense. Il est tout seul face au gardien, mais glisse devant l'objectif et se fait charrier par ses coéquipiers.

Olivier Roujon se voit priver d'une échappée similaire par un patin de l'arbitre qui contre le palet au passage. Cela l'énerve et il prend dix minutes pour méconduite. Olivier Monneau, capitaine de substitution, est mécontent de la décision, et s'en venge en feintant joliment le gardien pour revenir au score (6-6 à 54'01"). Viry a toujours des occasions de gagner, mais Grenoble aussi quand Kévin Enselme se retrouve seul face au gardien à trente secondes de la fin.

Finalement, ce nul reflète bien ce match de fin de saison où les deux équipes ont surtout cherché à se faire plaisir sans toujours avoir la concentration requise en d'autres circonstances. Cela ne signifie pas qu'elles ne prenaient pas le résultat au sérieux, mais elles étaient plus habitées par l'envie de gagner que par la peur de perdre. Au diable la tactique pour un soir, cela a donné un match plaisant, même si on peut regretter que Viry n'ait pas joué tout le match comme le dernier quart d'heure, auquel cas l'issue n'aurait fait aucun doute.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

 

Viry-Châtillon - Grenoble II 6-6 (2-2, 2-3, 2-1)

Samedi 29 mars 2003 à 20h30 à la patinoire de Viry-Châtillon. 40 spectateurs.

Arbitrage de MM. Touron et Maltaverne.

Pénalités : Viry 6'+10'+10' (14', 2', 10'), Grenoble II 8' (4', 2', 2').

Tirs : Viry 43 (12, 5+7, 19), Grenoble II 31 (9, 6+9, 7).

Évolution du score :

0-1 à 02'07" : Enselme assisté de Sangiorgio

0-2 à 03'30" : Hilion

1-2 à 05'32" : O. Roujon assisté de S. Roujon

2-2 à 18'13" : Marouillat assisté de Jamain

3-2 à 27'02" : S. Roujon assisté de Cormont (sup. num.)

3-3 à 32'56" : Sangiorgio

3-4 à 35'37" : Dessoliers assisté de Sangiorgio (sup. num.)

4-4 à 37'40" : Bertheleau assisté de S. Berthaud

4-5 à 39'02" : Sangiorgio assisté d'Enselme

4-6 à 41'27" : Sangiorgio

5-6 à 52'04" : Benyahia assisté de Jamain et Abourbé

6-6 à 54'01" : Monneau assisté de S. Roujon

 

Viry-Châtillon

Gardien : Thierry Lallemand puis Vincent Vancaysseele à 31'12".

Défenseurs : Yvan Eeckhoudt - Guillaume Cormont ; Guillaume Duboc - Stéphane Berthaud.

Attaquants : Olivier Monneau (C) - Cédric Abourbé (A) - Fabien Gumucio ; Olivier Roujon (A) - Sébastien Roujon - Cédric Bertheleau ; Mohamed Benyahia - Mikaël Marouillat - Guillaume Jamain.

Grenoble II

Gardien : Jérémy Valentin puis Nicolas Aubry à 31'12".

Défenseurs : Fabrice Gornisecz - Arieh Ghnassia ; Kévin Grabit - Julien Constantini ; Adrien Hilion.

Attaquants : Kévin Enselme - Benjamin Dunner (A) - Frédéric Bourillon (C) ; Rudy Billieras - Bastien Sangiorgio - Vincent Parinet ; Mathieu Dessoliers - Mathieu Bouvier.

 

 

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