Lokomotiv Yaroslavl - Metallurg Magnitogorsk (12 septembre 2003)

 

Match comptant pour la deuxième journée de la Superligue russe 2003/04.

"Bonsoir, chers amoureux du hockey..." Le commentateur de la chaîne Sport Rossia ne croit pas si bien dire en débutant sa retransmission. En arrivant de notre bonne vieille France où un match de hockey sur le petit écran est une incongruité, pouvoir regarder à la suite non pas un, mais deux matches de hockey est un vrai bonheur. Et pas sur une obscure chaîne câblée à minuit moins le quart les jours de pleine lune. Non, à partir de 19 heures sur le réseau hertzien.

L'amoureux de hockey étant prêt, direction l'Arena 2000 de Yaroslavl pour un match à faire saliver. Le champion en titre, le Lokomotiv de Yaroslavl, reçoit l'ancien champion de Russie et ancien vainqueur de l'EHL, le Metallurg de Magnitogorsk ! Le Metallurg ! Que de souvenirs ! L'EHL 1999 avec les deux matches contre les Brûleurs de Loups et se déplacement au fin fond de l'Oural pour la retransmission en direct la plus lointaine de l'histoire de Radio France Isère, dont j'étais alors le commentateur !

Mais les temps ont changés, désormais, le "boss" en Russie, c'est le "Loko". Plus de 9000 spectateurs et une ambiance style NHL avec pom-pom girls accortes et rock'n'roll durant les arrêts de jeu...

Le début du match est équilibré, c'est le début de la saison. Pourtant, on sent un potentiel énorme dans ces deux équipes qui s'observent. Et puis, les stars rentrent dans le jeu. Attention des vraies stars, pas des anciennes vedettes de second échelon finlandais ayant réussi à se placer dans le Super 16... Quatorzième minute, Andreï Kovalenko dégaine en premier. Le Loko mène 1-0. Un peu plus de trois minutes plus tard, en embuscade complètement en coin, un autre ancien pensionnaire de la NHL, l'Ukrainien Dmitri Khristitch, égalise pour "Magnitka". 1-1 à la fin de la première période. Mais on n'a encore rien vu...

Durant le deuxième tiers, le Lokomotiv va être incroyablement efficace. Une impitoyable machine à gagner qui va totalement étouffer le Metallurg. À voir, c'est magnifiquement simple. Une défense imperméable autour d'un gardien Yegor Podomatski sans faille, qui laisse venir l'adversaire, l'enserre dans sa nasse, l'étouffe et l'achève par des contre-attaques d'une foudroyante rapidité. Cela marche à quatre reprises dans ce tiers par période de quelques minutes (buts de Bout et de Korolev aux 22e et 25e, puis d'Antipov et Spiridonov aux 37e et 39e). Parfois, c'est même humiliant pour l'ancien champion d'Europe avec des trois contre un ou des breakaways se finissant inlassablement dans les filets du gardien international ukrainien du Metallurg, Igor Karpenko.

Au début du troisième tiers, Karpenko laisse sa place au Canadien Norm Maracle. Mais cela ne change rien. Quarante-six secondes de jeu et déjà 6-1 ! Magnitka inscrit bien un second but par Boïkov, mais le dernier mot restera au Loko par Tkatchenko. 7-2 et une question au bout de deux journées de championnat : Qui parviendra à faire dérailler le Lokomotiv ?

À signaler juste en fin de match le terrible accident dont est victime le défenseur du Loko, Alexeï Stonkous. Déséquilibré par une charge du Tchèque Chlubna loin de la bande, qui ne paraît pas très méchante et qui n'est pas sanctionnée, il est emporté par son élan et se fracasse la tête la première contre la balustrade. Le verdict est terrible : douzième vertèbre cassée, opération d'urgence. Il a échappé de justesse à la paralysie des deux jambes, mais les médecins ne se prononcent pas sur ses "chances" de rejouer un jour au hockey.

Compte-rendu signé Bruno Cadène

 

Commentaires d'après-match

Vladimir Yursinov jr (entraîneur de Yaroslavl) : "Après une première période équilibrée, nous avons introduit dans notre jeu les corrections nécessaires et nous avons dominé la suite. La blessure de Stonkus me laisse un goût amer. Chlubna n'a cessé de provoquer nos joueurs durant tout le match. Mais nous voulons montrer du beau hockey, pas un jeu de hooligans. J'estime que de tels joueurs étrangers n'apportent rien de bon à la Super-ligue."

Marek Sikora (entraîneur de Magnitogorsk) : "En deuxième période, j'avais déjà hâte que le match se termine. Nous avons perdu à cause d'erreurs individuelles de certains joueurs, que je ne nommerai pas. Malheureusement, je n'ai pas vu l'action qui a causé la blessure de Stonkus. Si je n'ai pas laissé Tomáš Chlubna retourner sur la glace par la suite, c'est sur conseil de mes joueurs."

 

Lokomotiv Yaroslavl - Metallurg Magnitogorsk 7-2 (1-1, 4-0, 2-1)

Vendredi 12 septembre 2003 à l'Arena 2000 de Yaroslavl. 9046 spectateurs.

Arbitrage de M. Polyakov.

Pénalités : Lokomotiv Yaroslavl 8'+10', Metallurg Magnitogorsk 14'.

Tirs : Lokomotiv Yaroslavl 36 (9, 12, 15), Metallurg Magnitogorsk 17 (4, 5, 8).

Évolution du score :

1-0 à 14'38" : Kovalenko assisté de Moravec

1-1 à 17'58" : Khristich assisté de Karpov et Kudermetov

2-1 à 21'28" : But assisté d'Antipov

3-1 à 24'35" : Korolev assisté de But

4-1 à 36'36" : Antipov assisté de Ryazantsev

5-1 à 38'35" : Spiridonov assisté de Badyukov

6-1 à 40'46" : Moravec assisté de Krasotkin et Ryazantsev (sup. num.)

6-2 à 42'55" : Boïkov assisté d'Ossipov et Atyushov

7-2 à 49'58" : Tkachenko assisté de Sekeráš

 

Lokomotiv Yaroslavl

Gardien : Yegor Podomatski.

Défenseurs : Aleksandr Ryanzantsev - Dmitri Krasotkin (C) ; Sergueï Zhukov - Evgueni Korolev ; Aleksei Vassiliev - Lubomír Sekeraš ; Aleksei Stonkus - Ilya Gorokhov.

Attaquants : Andrei Kovalenko - Vyacheslav Butsaïev - David Moravec ; Vladimir Antipov - Vladimir Samylin - Anton But ; Jan Peterek - Sergueï Nemchinov - Ivan Tkachenko ; Maksim Spiridonov - Grigori Shafigulin - Aleksei Badyukov.

Metallurg Magnitogorsk

Gardien : Igor Karpenko puis Norm Maracle à 40'00".

Défenseurs : Andrei Sokolov - Sergueï Klimentiev ; Oleg Davydov - Nikolaï Ignatov ; Vitali Atyushov - Ivan Sidorov ; Aleksandr Boïkov.

Attaquants : Eduard Kudermetov - Dmitri Khristich - Valeri Karpov (C) ; Evgueni Koreshkov - Ravil Gusmanov - Aleksandr Koreshkov ; Aleksei Kaïgorodov - Sergueï Ossipov - Evgueni Malkin ; Lubomír Vaic - Dmitri Pestunov - Tomáš Chlubna ; Aleksei Tertyshny.

 

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