France Espoirs - Finlande Mestis (29 décembre 2003)

 

Match n°6 du XIXème tournoi du Mont Blanc.

Cette fois encore, l'affluence est grande à Chamonix pour voir couronner le dix-neuvième vainqueur du tournoi du Mont-Blanc. Une compétition qui est la seule véritable fenêtre internationale sur le hockey français, maintenue à bout de bras par des bénévoles malgré l'incompétence et une certaine déliquescence, à l'image de leur remarquable totale absence au cours du challenge 2003, de cadres fédéraux pourtant partenaires, souvent déplorés mais toujours imposés. Le TMB est connu en Suisse, Suède, Finlande, etc. De nombreuses équipes nationales sont intéressées afin d'y participer sous une forme ou une autre. Alors que les manches imposées de l'EIHC, comme le tournoi Olivier-Lesieur en France, sont plus vécues comme des corvées, au pied du Mont-Blanc, il règne une atmosphère, une culture; et ce tournoi a, qu'on le veuille ou non, une histoire, une âme.

Durant ces trois jours, les gradins ont été garnis de spectateurs vacanciers de tous les horizons. Anglais, Norvégiens, Finlandais et Italiens se sont côtoyés dans les patinoires d'Albertville, d'Annecy, de Megève, de Méribel et Saint-Gervais, avant celle de Chamonix au milieu de touristes et autres aficionados français. Pour l'emporter une troisième fois d'affilée, l'équipe de Heikki Leime doit d'une part compter sur une victoire contre la Finlande Mestis et d'autre part espérer un succès des Dragons de Rouen face à la Russie. Au moment où le coup d'envoi va être donné par Karine Ruby la championne de snowboard, les Normands tiennent la parité avec les joueurs de l'est à la mi-match (1-1) tout reste donc possible.

Mais le sursis des Bleus durait à peine six minutes. Le meilleur buteur du tournoi, Antti Hilden, ouvrait la marque en faveur des joueurs Suomi (0-1 à 5'23). L'équipe de France avait du mal à s'exprimer en ce début de match, mais petit à petit, bien qu'encore timides, les Espoirs se montraient plus incisifs sur la cage de l'excellent Ari Luostarinen.

Dans les deux dernières périodes, les Français, décomplexés, entamaient une course poursuite. Après avoir égalisé une première fois au début du tiers médian par Simon Bachelet (1-1 à 25'06), Richard Aimonetto, capitaine d'un soir, mettait les deux équipes à égalité au tout début du dernier tiers (2-2 à 40'37) car Antti Laakso avait trouvé les filets des locaux à la mi-match. Une fois encore, les joueurs finlandais reprenaient très rapidement les devants par Turo Virta de loin à la ligne bleue (2-3 à 42'15). Puis ils allaient créer la cassure par l'inévitable Antti Hilden (2-4 à 53'32). Néanmoins, les Français allaient faire preuve de courage. À moins de trois minutes de la fin du match, ils arrachèrent un troisième but par l'intermédiaire de Yven Sadoun en supériorité (3-4 à 57'04). Les tricolores allaient pousser derechef sur le but finlandais. Antoine Mindjimba quittait sa cage laissant sa place à un attaquant supplémentaire. À six secondes de la fin de la rencontre, un temps mort fut exploité par Heikki Leime afin de tenter d'égaliser. L'ambiance, qui n'avait cessé de monter au cours de cette dernière période, escaladait. Touristes et amateurs s'étaient pris au jeu sous l'impulsion de quelques supporters, dont quatre Grenoblois, du club France. L'égalisation française tant souhaitée par la foule arrivera une ou deux secondes trop tard après la sirène finale.

Ce sont donc les Finlandais du Mestis qui remportent, pour la première fois, le tournoi du Mont-Blanc. Un tournoi qui aura eu le mérite de révéler quelques joueurs Suomi et surtout un certain encouragement pour l'avenir de l'équipe de France au vu de l'état d'esprit des jeunes Français. Traditionnellement, les trophées furent remis pendant une cérémonie de clôture dépareillée. En effet, les joueurs de Rouen n'ont daigné se rendre à la cérémonie alors qu'il y étaient attendus. Pendant que les Russes, retardés sur la longue route les amenant d'Annecy, y étaient aussi absents. C'est dommage car Karine Ruby, connaissant mieux le hockey que Gérard Holtz, restée après le deuxième tiers pour donner les récompenses. Parmi elles, celle remise à Nicolas Favarin primant le meilleur défenseur du tournoi.

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

Commentaires d'après-match

Sami Wahlsten (manager de la sélection Mestis)

C'est très plaisant d'être le manager, aux côtés de Mika Pieniniemi et de Kai Rautio avec qui tout se passe bien, pour diriger cette sélection du Mestis qui est la deuxième ligue de Finlande. Surtout de venir ici en France où j'ai de bons et mauvais souvenirs. Sportivement, c'est à Brest où avec les Albatros nous avons été deux fois champions de France. À Lyon, nous avions du plaisir sur la glace, néanmoins nous avions un président malhonnête [Christophe Geoffroy]. Je ne sais pas où il est aujourd'hui, mais j'espère qu'il est toujours en prison car il nous a menti pour nous faire jouer longtemps sans nous payer, c'est déloyal... criminel. Par contre, je voudrais dire que je n'ai jamais habité une ville aussi belle que celle de Lyon, c'est vrai. Grâce au net, je suis les résultats de Lyon en D1, ils sont cinquièmes ou sixièmes, je sais qu'ils ont manqué la qualification de peu. Est-ce que ça va avec Dubé ?

Le tournoi du Mont-Blanc est important pour ces jeunes joueurs du Mestis. Cette équipe n'a que trois ans d'existence et n'a que peu d'occasions de jouer. Un tournoi à l'intersaison et le Mont-Blanc. Avec ces matches, ils acquièrent une expérience internationale qu'ils ne peuvent se procurer nulle part ailleurs. C'est aussi l'occasion pour eux de se faire repérer par des clubs de SM-Liiga. Oui, oui, le tournoi du Mont-Blanc est important, même s'il est beaucoup moins médiatique, chez nous, que les championnats du monde juniors qui ont lieu à la même période et pour lequel les Finlandais se passionnent.

Contre les Russes le premier jour, nous avons eu beaucoup de chance d'avoir pu compter sur notre gardien Ari Luostarinen qui a fait un excellent match. C'est peut-être là que nous gagnerons le tournoi. Contre les Rouennais, heu... c'était plus facile.

Aujourd'hui, je m'occupe des minimes dans le troisième club d'Helsinki où mon fils joue. Mais je ne suis pas entraîneur. Je n'ai plus le temps de monter sur la glace. Bonne fin d'année.

Heikki Leime (entraîneur de la France)

Ce fut un très bon tournoi. Je suis très satisfait du jeu pratiqué par mes joueurs. Les jeunes se donnent à fond. Ils ont un très bon esprit. C'est très rassurant pour l'avenir. À titre individuel, Mindjimba a démontré que je pouvais compter sur lui en cas de problème avec mes trois premiers gardiens (NB : Huet, Rolland et Lhenry). Nicolas Favarin a été sélectionné car il a besoin de jouer des matches internationaux et d'y acquérir de l'expérience. Stéphane Barin m'a surpris en étant supérieur à ce que j'attendais de lui.

J'espère de tout cœur que le tournoi du Mont-Blanc perdure. Des équipes internationales espoirs veulent venir y participer. Les Finlandais sont très heureux de jouer ici. Les Suédois, avec qui j'ai de très bon contacts, sont prêts à concourir.

Oui, Rouen qui joue en poule Nationale, à l'intensité moins relevée que la poule Magnus, c'est un problème pour les joueurs importants de l'équipe de France comme Briand ou Rozenthal... Mais je ne parle pas des problèmes, je les résous. Nous sommes en train de trouver des solutions et nous avons déjà évoqué le problème avec les joueurs concernés.

Je n'ai pas encore mon équipe-type pour les championnats du monde de Prague. J'ai fait une liste de trente* noms qui doivent être prêts et que les joueurs connaissent. Je puiserai dedans. Je ne sais pas si nous passerons le premier tour. Ce que je sais, c'est qu'en donnant notre meilleur nous avons les moyens de le faire, c'est certain.

* (les trente - 31 en fait - supposés. Gardiens : Huet, Lhenry, Rolland, Mindjimba - Arrières : Carriou, Pousset, N. Favarin, Bachet, Bonnard, Amar, Pourtanel, Dermigny, Prunet, S. Bachelet, Mille - Attaquants : Treille, Zwikel, M. Rozenthal, Meunier, Briand, F. Rozenthal, Barin, Gras, Aimonetto, B. Chauvel, Mortas, B. Bachelet, Dostal, Daramy, Y. Sadoun et Coqueux)

 

France Espoirs - Finlande Mestis 3-4 (0-1, 1-1, 2-2)

Lundi 27 décembre 2003 à 21h00 à la patinoire Richard-Bozon de Chamonix. 2300 spectateurs.

Arbitrage de M. Rochette (CAN) assisté de MM. Barbez et Velay.

Pénalités : France Espoirs 10' (2', 6', 2'), Finlande Mestis 14' (0', 8', 6').

Évolution du score :

0-1 à 05'23" : Hilden assisté de Lehtinen

1-1 à 25'06" : Bachelet assisté de Sadoun et Aimonetto

1-2 à 31'29" : Laakso assisté de Koponen et Luotonen

2-2 à 40'37" : Aimonetto assisté de Fougère et Bachelet

2-3 à 42'15" : Virta assisté de Tevanen et Kenig

2-4 à 53'32" : Hilden

3-4 à 57'04" : Sadoun assisté de Mille et Bachelet (sup. num.)

 

France Espoirs

Gardien : Antoine Mindjimba.

Défenseurs : Sébastien Dermigny - Mathieu Mille ; Stéphane Barin - Lilian Prunet ; Roland Fougère - Mathieu Jestin ; Nicolas Favarin - Arnaud Mazzone.

Attaquants : Simon Bachelet - Richard Aimonetto - Yven Sadoun ; Steve Michou - Lionel Bilbao - Guillaume Chassard ; David Dostal - Xavier Daramy - Xavier Lasalle ; Kevin Hecquefeuille - Benoît Paillet - Mickaël Brodin.

Remplaçant : Christophe Burnet (G).

Finlande Mestis

Gardien : Ari Luostarinen.

Défenseurs : Samuli Suhonen - Harri Tikkanen ; Mikko Palomäki - Tuomas Luotonen ; Turo Virta - Mikko Sairanen ; Eerikki Koivu.

Attaquants : Tomi Mustonen - Ville Hämäläinen - Teemu Somppi ; Petri Pitkajärvi - Janne Lehtinen - Antti Hilden ; Kasper Kenig - Teemu Kuusisto - Jaska Vilen ; Antti Laakso - Tero Koponen - Tomi Lindfors ; Antti Tevanen.

Remplaçant : Tommi Kela (G).

 

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