Suède - Russie (5 février 2004)

 

Match comptant pour les Sweden Hockey Games, quatrième manche de l'Euro Hockey Tour.

Les médias suédois ont tôt fait de la Russie l'équipe à battre du tournoi, d'une part du fait du retour à Stockholm du légendaire entraîneur Viktor Tikhonov, et d'autre part parce que c'est le seul adversaire qui aligne ce qui s'approche le plus de son équipe-type. Il n'y a que trois absents à déplorer, Andreï Kovalenko et Vladimir Antipov blessés, et le vétéran Valeri Kamensky, qui a eu la surprise d'être sélectionné mais qui avait déjà planifié de retourner à New York voir sa femme et ses enfants pendant la trêve. Néanmoins, à trente-sept ans, le joueur de Voskresensk est revenu dans les plans de Tikhonov qui a été impressionné par son abattage et sa condition lors de sa visite au CSKA, son meilleur match depuis son retour en Russie il y a un mois et demi.

Autre nouveauté dans la stratégie russe, l'appel à des joueurs évoluant à l'étranger. Autrefois, seuls les renforts de NHL recevaient de la considération. Mais les récentes déconvenues sur la scène européenne, ainsi que les critiques exprimées par Vladimir Yurzinov, l'entraîneur de Kloten, dans la presse russe, ont changé les mentalités. Les joueurs évoluant en Suisse, ne sont plus dédaignés. Andreï Bashkirov (Lausanne) et Oleg Petrov (Genève-Servette), qui ont étincelé à la Coupe Spengler comme jokers de Davos, sont devenus de potentiels sélectionnables. Le second est actuellement blessé au coude, mais le premier joue sa chance ce week-end.

L'intérêt porté à la sélection russe ne fait que mettre en lumière une performance de l'équipe de Suède, souhaitée... et réalisée. La Tre Kronor domine d'entrée et chacune des quatre lignes s'installe en zone russe. Mais la Russie refait surface et ouvre le score sur un lancer d'Oleg Tverdovsky dévié par un défenseur, après un engagement gagné en zone offensive par Prokopiev. Mais les Suédois sont plus dynamiques et ils égalisent en toute logique sur une déviation de Magnus Kahnberg.

En deuxième période, la défense russe donne immédiatement des signes de lenteur et de nonchalance, et Gustafsson en profite pour s'imposer en supériorité numérique. Mais une interception de Zinoviev en zone suédoise permet à Valeri Zelepukin d'égaliser aussitôt, et Boïkov jette un froid dans la Globen Arena. Mais les supporters scandinaves gardent confiance, car leur équipe joue bien, ce qui n'arrive pas si souvent. L'expérimenté Jörgen Jönsson parvient à égaliser alors que Prokopiev venait tout juste de quitter le banc de la prison sans avoir le temps de rejoindre ses coéquipiers.

Dans le dernier tiers-temps, les Suédois, qui réalisent leur meilleur match de la saison, ne laissent plus aucune chance à leurs adversaires. Jonas Höglund, dont la ligne avec Jönsson et Nordström a été excellente et très complémentaire, leur donne l'avantage d'un tir du poignet assez lointain. La presse suédoise, qui avait fait de Maksim Sokolov le successeur des Konovalenko et Tretiak, va devoir réviser un peu ses comparaisons. Le gardien d'Omsk n'est pas comparable avec le fabuleux gardien des années soixante-dix, mais il a par contre un point commun avec Viktor Konovalenko, le gardien de Gorki et de l'URSS dans les années soixante, c'est qu'il est capable de connaître de très grands jours mais aussi parfois de commettre des erreurs grossières. Son dégagement raté achève ainsi les espoirs russes. Jonathan Hedström intercepte le palet et fait une jolie passe dans son dos pour Niklas Nordgrén qui pousse la rondelle dans la cage ouverte.

 

Commentaire d'après-match

Viktor Tikhonov (entraîneur de la Russie) : "Ce match l'a montré. En Russie, nous ne jouons pas le même hockey qu'en Europe, à la fois sur le plan de la vitesse et sur celui de la combativité. Pour gagner, il faut manifester une nature conquérante. L'expérience nous manque à ce niveau. Avant de venir en Suède, nous n'avons pu travailler que deux jours, au lieu des cinq ou six que je demandais à la fédération. Les arguments selon lesquels les joueurs se prépareraient mieux en jouant des matches de Superliga avec leurs clubs sont infondés. La force de notre championnat est nettement exagérée. L'équipe de Suède a évolué à un très bon niveau. On peut s'attendre à de petits changements d'ici les championnats du monde avec l'addition de joueurs de NHL, mais son style global restera sûrement le même, physique, mobile, avec une volonté de combattre. Il n'y a presque rien à y améliorer."

 

Suède - Russie 5-3 (1-1, 2-2, 2-0)

Jeudi 5 février 2003 à 19h30 à la Globen Arena de Stockholm. 8160 spectateurs.

Arbitrage de Milan Minar (TCH) assisté de Mikael Ljungqvist et Nicklas Smedman (SUE).

Pénalités : Suède 6' (4', 2', 0'), Russie 8' (4', 4', 0').

Tirs : Suède 33 (10, 9, 14), Russie 21 (9, 8, 4).

Évolution du score :

0-1 à 11'02" : Tverdovsky assisté de Prokopiev et Sushinsky

1-1 à 13'53" : Kahnberg assisté de Rhodin et Andersson

2-1 à 21'34" : Gustafsson assisté de Davidsson (sup. num.)

2-2 à 25'09" : Zelepukin assisté de Zinoviev

2-3 à 31'53" : Boïkov assisté de Yushkevich et Sushinsky (sup. num.)

3-3 à 36'57" : Jönsson assisté de Nordström

4-3 à 51'26" : Höglund

5-3 à 53'24" : Nordgrén assisté de Hedström

 

Suède

Gardien : Henrik Lundqvist.

Défenseurs : Thomas Johansson - Thomas Rhodin ; Per Gustafsson - Tommy Sjödin ; Ronnie Sundin - Magnus Johansson ; Per Hållberg.

Attaquants : Peter Nordström - Jörgen Jönsson - Jonas Höglund ; Niklas Andersson - Johan Davidsson - Magnus Kahnberg ; Fredrik Bremberg - Mikael Karlberg - Andreas Salomonsson ; Jonathan Hedström - Yared Hagos - Niklas Nordgrén.

Russie

Gardien : Maksim Sokolov.

Défenseurs : Dmitri Yushkevich - Oleg Tverdovsky ; Vladimir Chebaturkin - Aleksandr Guskov ; Andrei Skopintsev - Leonid Kanareïkin ; Maksim Kondratiev - Vladimir Malenkih.

Attaquants : Aleksandr Boïkov - Aleksandr Prokopiev - Maksim Sushinsky ; Andreï Bashkirov - Vyacheslav Butsaïev - Sergueï Krivokrasov ; Aleksandr Ovechkin - Sergueï Zinoviev - Valeri Zelepukin ; Ivan Tkachenko - Aleksandr Skugarev - Aleksandr Buturlin.

 

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