Autriche - Allemagne (10 avril 2004)

 

Match de préparation aux championnats du monde 2004.

Ce n'était pas avec le même état de préparation que les voisins germanophones s'affrontaient. Ce match ne constituait en effet qu'une étape dans la préparation impressionnante des Allemands qui ont déjà affronté à deux reprises la Suisse et la Slovaquie. Du côté autrichien en revanche, il s'agissait tout simplement de la première rencontre de préparation aux championnats du monde, alors que Villach et Klagenfurt continuent d'en découdre en finale du championnat autrichien. C'était l'occasion tout de même d'avoir un aperçu des futurs adversaires de l'équipe de France malgré les nombreuses absences dans les rangs autrichiens.

Ce sont d'ailleurs les Autrichiens qui allumaient la première mèche dès la première minute de jeu. Un tir détourné par Robert Müller faisait passer un petit frisson dans les rangs allemands. La partie mettait du temps à trouver son rythme, chaque équipe se montrant très prudente. Claus Dalpiaz bousculait un joueur allemand derrière sa cage, ce qui provoquait une première situation de supériorité numérique en faveur des hommes de Hans Zach. Ces derniers installaient facilement le jeu de puissance mais ne trouvaient pas l'ouverture malgré une tentative de près de Ronny Arendt et un slap de la bleue de Michael Bakos. En fin de pénalité, une glissade de Jochen Molling aurait même pu coûter cher aux Allemands mais le contre autrichien se terminait pas un slap lointain facilement capté par Müller. Les Autrichiens bénéficiaient à leur tour d'une supériorité numérique après une faute d'Eduard Lewandowski. Mais ils ne parvenaient à s'installer qu'épisodiquement dans la zone allemande, et le slap de la bleue de Martin Ulrich fut leur seule réelle occasion. Daniel Kreutzer se procurait même un contre qui aurait pu faire mouche. L'Allemagne mettait petit à petit son empreinte sur la rencontre. Thomas Greilinger faisait le tour de la cage mais butait sur Dalpiaz. Lewandowski échouait à son tour sur le portier autrichien après une incursion tranchante en zone d'attaque. Un slap de Lasse Kopitz n'avait pas plus de réussite. La plus belle occasion du tiers venait de Kreutzer qui slalomait dans la défense autrichienne, s'ouvrait la cage de Dalpiaz mais manquait le cadre. À cette pression allemande, les Autrichiens ne répondaient que par des tirs de loin et pouvaient s'estimer heureux de ce score nul à la pause.

Les coéquipiers de Martin Ulrich montraient plus d'entrain au retour des vestiaires. Et c'est le jeune Manuel Latusa qui sonnait la charge en se frayant un passage dans la défense allemande pour finalement buter sur Müller. Gilbert Kühn semait à son tour la panique devant les cages allemandes mais cette révolte autrichienne n'était qu'un feu de paille. Les deux minutes de supériorité numérique consécutives à une charge incorrecte de Kreutzer n'étaient pas mises à profit. Les Allemands reprenaient donc leur domination toujours stérile. Kreutzer alertait Petr Fical à deux reprises mais l'attaquant de Nuremberg butait à chaque fois sur Dalpiaz. Lewandowski se procurait une très belle occasion mais son contrôle manqué l'empêchait de concrétiser devant une cage déserte. La pression allemande était toujours aussi soutenue : un one-timer de Tomas Martinec n'était pas cadré et un tir du poignet Boris Blank trouvait la mitaine de Dalpiaz. À force de pousser les coéquipiers de Stefan Ustorf finissaient par marquer sur un rebond de Greilinger consécutif à un tir de Christoph Ullmann. Du moins le pensaient-ils. Car l'arbitre invalidait le but à cause de la présence d'Andreas Morczinietz dans le slot. Décision très discutable car l'attaquant de Cologne avait été poussé par Ulrich et ne gênait pas vraiment Dalpiaz. Les Autrichiens retardaient donc l'échéance, mais une obstruction grossière de Sven Klimbacher qui projetait Martinec sur la cage donnait une deuxième supériorité aux Allemands. Et cette fois ils concrétisaient le jeu de puissance par Klaus Kathan qui reprenait une passe devant les buts de Morczinietz et propulsait le palet au fond des filets de Dalpiaz (0-1, 36'51"). Mattias Trattnig esquissait une pâle réaction autrichienne mais le rugueux Philippe Lakos était envoyé en prison juste avant la pause pour avoir un peu trop maltraité Martinec.

Cet avantage d'un but était amplement mérité pour les Allemands qui auraient pu prétendre à mieux avec un peu plus de réussite. Ullman à mi-distance et Martinec de près continuaient à porter le danger devant les cages autrichiennes gardées cette fois par Patrick Machreich qui avait remplacé un Dalpiaz irréprochable pendant quarante minutes. Comme depuis le début de la rencontre, les réactions autrichiennes étaient sporadiques et approximatives à l'image de Markus Peintner qui manquait de peu la déviation devant les cages de Müller. Mais Tino Boos était envoyé en prison pour une vilaine crosse haute et donnait une chance aux Autrichiens de revenir dans le match. Sur le power-play, Patrick Harand manquait le cadre d'un cheveu devant une cage vide. Michael Pollross mettait Müller à contribution et les Allemands perdaient leur concentration en commettant un surnombre. Un cadeau dont les Autrichiens ne surent pas profiter. On s'acheminait donc vers ce score minimum lorsque Greilinger décalait Morczinietz en entrée de zone. L'attaquant de Cologne remettait instantanément sur la palette de Greilinger dont la reprise ne laissait aucune chance à Machreich. Un très beau but tant dans sa conception que dans sa réalisation (0-2, 58'24"). Mark Szücs était à deux doigts de réduire le score sur le coup d'envoi mais Müller préservait son blanchissage. Dans la dernière minute, Daniel Kreutzer récupérait le palet derrière les cages autrichienne et en faisait le tour pour loger la rondelle dans un trou de souris (0-3, 59'14"). Une juste récompense pour le joueur allemand le plus actif aujourd'hui. La partie s'achevait donc sur un score bien sévère pour l'Autriche qui encaissait deux buts dans les deux dernières minutes mais justifié au vu de la large domination allemande. Revanches prévues la semaine prochaine à Ravensburg et Heilbronn.

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaire d'après-match :

Hans Zach (entraîneur de l'Allemagne) : "Nous avons été clairement la meilleure équipe pendant 60 minutes. Mais il nous a fallu du temps avant de pouvoir mettre à genoux une équipe aussi forte défensivement que l'Autriche. Pour nous, il s'agissait du cinquième match en dix jours, et même de la troisième rencontre en seulement quatre jours. Je suis satisfait du déroulement de la préparation."

 

Autriche - Allemagne 0-3 (0-0, 0-1, 0-2)

Samedi 10 avril à 15h30 à la Albert Schultz Halle de Vienne. 2400 spectateurs.

Arbitrage de Gerhard Schiffauer (AUT).

Pénalités : Autriche 6' (2', 4', 0'), Allemagne 8' (2', 2', 4').

Tirs : Autriche 25, Allemagne 32.

Évolution du score :

0-1 à 36'51" : Kathan assisté de Morczinietz (sup. num.)

0-2 à 58'24" : Greilinger assisté de Morczinietz

0-3 à 59'14" : Kreutzer

 

Autriche

Gardien : Claus Dalpiaz puis Patrick Machreich à 40'00".

Défenseurs : Martin Ulrich - Florian Schwitzer ; André Lakos - Thomas Pfeffer ; Robert Lukas - Sven Klimbacher ; Gerd Gruber - Philippe Lakos.

Attaquants : Markus Peintner - Philipp Lukas - Mark Szücs ; Mattias Trattnig - Raimund Divis - Gregor Baumgartner ; Christoph Harand - Michael Pollross - Thomas Eichberger ; Manuel Latusa - Gilbert Kühn - Patrick Harand.

Allemagne

Gardien : Robert Müller

Défenseurs : Mirko Lüdemann - Stephan Retzer ; Lasse Kopitz - Michael Bakos ; Erich Goldmann - Jochen Molling ; Andreas Renz.

Attaquants : Tomas Martinec - Stefan Ustorf - Thomas Greilinger ; Petr Fical - Tobias Abstreiter - Daniel Kreutzer ; Klaus Kathan - Christoph Ullmann - Andreas Morczinietz ; Boris Blank - Tino Boos - Eduard Lewandowski ; Ronny Arendt.

Remplaçant : Alexander Jung (G).

 

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