Viry-Châtillon - Toulon (16 octobre 2004)

 

Match comptant pour la quatrième journée de la division 2, poule est.

Viry fait le plein de points en ce moment, mais c'est surtout la manière que l'on regardera ce soir face à un adversaire encore bredouille. Le jeu devra se roder en prévision des prochains adversaires de valeur (Chambéry, Nice et en sommet Annecy), et l'on espère que le match de ce soir sera d'une autre nature que celui de la saison passée contre Toulon qui avait donné lieu à un triste spectacle.

Pourtant, le début a un air de déjà-vu car Viry a toujours autant de mal à rentrer dans le match. Les sept premières minutes sont ainsi nettement à l'avantage des Toulonnais. Le seul Castelvirois qui se montre dangereux est alors Mohamed Benyahia, notamment sur une tentative d'une-deux avec Peduzzi qui est bien anticipée par Sylvain Girard. Mais la période de domination varoise s'achève avec un revers de Julien Rives, seul face au but, qui passe à côté. C'est maintenant au gardien visiteur Yoann Merbah d'être mis à contribution par le duo qu'il est quand même difficile d'appeler autrement que les "patins d'or". Si, couché sur le dos, il parvient à faire barrage in extremis à la tentative de Romain Danton, il s'incline une minute plus tard face à Kévin Ledoux (1-0 à 08'14").

Autrefois à Toulon, Mario Luterancik était la vanne qui limitait le déluge, mais le gardien slovaque n'est plus là et rien n'empêche le compteur de tourner : Olivier Roujon marque un joli but sur une passe en retrait de Masson (2-0 à 11'59"), puis Benjamin Aubry transperce tout droit la défense jaune comme si c'était du beurre (3-0 à 12'47"). Mais c'est surtout sur un tir de la zone défensive (!) de Jérémy Buigues que le gardien toulonnais Merbah se troue complètement (4-0 à 16'19").

On pourrait craindre que Toulon ne craque complètement après ce but-gag. Mais c'est surtout Viry qui se déconcentre, néglige le travail défensif et concède un tir de pénalité treize secondes plus tard. Francis Larivée ne se laisse toutefois pas prendre à la feinte de Christian Ferland (16'32"). Il enchaîne ensuite de beaux arrêts. Ne serait-ce que les gardiens ont suffi à faire la différence entre les deux équipes. Le but de Ferland qui virevolte entre les quilles Jérémy Buigues et Ludovic Germack rappelle quand même que, malgré le score, la défense de Viry a été tout sauf sereine dans ce premier tiers-temps. Toulon y a même mené aux tirs, ce qui ne sera plus - mais alors plus du tout - le cas par la suite.

Ce n'est pas pour autant que les Castelvirois prennent le large, car ils sont inefficaces en dépit des pénalités toulonnaises et de leurs nombreux lancers. Buigues en particulier, qui se dit qu'on ne sait jamais après son but de la première période, prend des tirs dès que possible, même de la zone neutre. Il ne faut pas trop en demander non plus, l'opération portes ouvertes est arrivée à expiration... Le prochain but est toulonnais, signé Nicolas Casini (4-2 à 30'56"), alors que Viry n'arrive à rien à l'image de Peduzzi qui rate le palet qu'il avait la possibilité de reprendre devant la cage ouverte.

Et voilà une soudaine réminiscence du match de l'an passé, après un méchant coup de crosse de Maxime Raffaelli sur Mohamed Benyahia. Lorsqu'il se relève, le Castelvirois au caractère sanguin ne peut être retenu ni par ses coéquipiers ni par M. Maltaverne, et faute de trouver son agresseur qui se fait discret, il engage une bataille de chiffonniers au sol avec Jozef Drzik, que l'arbitre peine à arrêter même s'il y met du sien (33'00"). Stratégie douteuse sur le banc toulonnais, où Nicolas Casini en particulier cherche à envenimer la situation en multipliant les "tafiole" et autres amabilités en direction de Larivée afin de lui faire péter les plombs. Mais le gardien canadien, même s'il s'est montré plusieurs fois prêt à intervenir en voyant ses coéquipiers prendre des coups, ne cède pas aux provocations trop évidentes. Bilan logique de l'incident : pénalités de match pour Benyahia, Raffaelli et Drzik. Comme Girard était alors en prison pour obstruction, Viry est alors en double supériorité numérique. En neuf secondes, Kévin Ledoux tire sur le poteau et Romain Danton transforme le rebond (5-2 à 33'09"). Mais Larivée, qui n'a rien eu à faire dans cette deuxième période, est complètement déconcentré et prend un mauvais but de Nicolas Casini, désormais accueilli sous les sifflets systématiques du public (5-3 à 34'12"). Viry ne parvient toujours pas à creuser un écart contre un adversaire pris à la légère, même si Bertrand Danton réagit immédiatement (6-3 à 35'11").

Les Toulonnais, qui ont déjà un effectif faible, n'ont plus que onze joueurs de champ après les expulsions (ce qui a au moins un mérite : ils se tiennent à carreau pour éviter le forfait par manque de joueurs). On se dit qu'ils ne tiendront pas la distance, mais c'est en fait dès le retour sur la glace qu'ils sont dépassés par la vitesse des espoirs : but de Kévin Ledoux (7-3 à 40'14"), rebond de Kévin Dugas (8-3 à 41"00"), poteau de Clément Masson (41'27"). Au lieu de s'effondrer, le gardien toulonnais s'enflamme alors, avec des arrêts spectaculaires sur un breakaway de Masson et sur une reprise à bout portant de Romain Danton.

Clément Masson, qui n'a pas eu beaucoup de réussite, attend son heure et est décidé à marquer. Au sortir d'une infériorité numérique, il part en deux contre un avec Romain Danton, et alors que tout le monde s'attend à la passe, il choisit le tir et surprend le gardien (9-3 à 48'35"). Tout le jeu se fait maintenant en zone varoise, mais il faut attendre sept minutes avant que Dugas ne parvienne en deux temps à inscrire le dixième but (10-3 à 53'42"). Olivier Roujon en rajoute une couche à mi-hauteur au ras du poteau (11-3 à 56'17").

Cela fait longtemps que les Jets se croient en démonstration (Ledoux en représentation publique s'est permis de passer le palet entre ses jambes sur une feinte en franchissant la bleue), alors autant qu'ils travaillent des choses utiles. À trente-trois secondes de la fin et avec huit buts d'avance, Sébastien Roujon sort ainsi son gardien ! Tentative qui peut être mal interprétée mais qui vise à s'entraîner dans le jeu en supériorité souvent défaillant. L'exercice à six contre cinq est réussi puisque les joueurs vont à la cage pour le dernier but de Clément Masson (12-3 à 59'50").

Comme on pouvait le craindre, le match n'a pas été très beau à voir. La différence qualitative et quantitative entre les deux équipes étaient telle qu'on a assisté à un "attaque-défense" pendant les deux derniers tiers-temps. Si le potentiel offensif de Viry-Châtillon n'a jamais été mis en doute (les quatre lignes ont marqué), la défense par contre été mise à mal en début de match, la faute aussi au repli défensif inexistant des attaquants. C'est le problème face à des adversaires plus faibles que les Castelvirois n'arrivent pas à prendre au sérieux. Depuis deux semaines, Cédric Gassiot donne un coup de main pour apporter sa pugnacité et son expérience à une défense qui en manque. La rentrée du physique Hugo Astic, qui devrait faire son retour la semaine prochaine après avoir réglé des problèmes d'ordre personnel et professionnel, devrait lui faire du bien. On espère un tout autre niveau face à une équipe de Chambéry qui a développé un hockey de bonne qualité lors de ses précédents passages à Viry et qui semble actuellement monter en puissance.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Viry-Châtillon - Toulon 12-3 (4-1, 2-2, 6-0)

Samedi 16 octobre 2004 à 20h30 à la patinoire municipale de Viry-Châtillon. 240 spectateurs.

Arbitrage de Christian Maltaverne et Pascal Roussel.

Pénalités : Viry-Châtillon 12'+10'+25' (6', 35', 6'), Toulon 14'+10'+10'+25' (2', 45', 2').

Tirs : Viry-Châtillon 56 (11, 20, 25), Toulon 18 (12, 4, 2).

Évolution du score :

1-0 à 08'14" : Ledoux assisté de R. Danton et Dugas

2-0 à 11'59" : O. Roujon assisté de Masson

3-0 à 12'47" : Aubry assisté de Gassiot

4-0 à 16'19" : Buigues

4-1 à 18'49" : Ferland (sup. num.)

4-2 à 30'56" : Casini assisté de Drzik

5-2 à 33'09" : R. Danton assisté de Danton (double sup. num.)

5-3 à 34'12" : Casini (inf. num.)

6-3 à 35'11" : B. Danton (sup. num.)

7-3 à 40'14" : Ledoux

8-3 à 41'00" : Dugas assisté de Ledoux et R. Danton

9-3 à 48'35" : Masson

10-3 à 55'42" : Dugas

11-3 à 56'17" : O. Roujon

12-3 à 59'50" : Masson

 

Viry-Châtillon

Gardien : Francis Larivée.

Défenseurs : Julien Pasquereau - Yvan Kerneis ; Cédric Gassiot - Guillaume Jeannette (A) ; Jérémy Buigues - Ludovic Germack.

Attaquants : Kévin Dugas - Romain Danton - Kévin Ledoux ; Arnaud François (C) - Clément Masson - Olivier Roujon ; Benjamin Aubry - Mickaël Marouillat - Chris Desuert ; Mohamed Benyahia - Bertrand Danton - Victor Peduzzi.

Remplaçant : Julien Roullier (G). Absents : Thierry Lallemand (en reprise d'entraînement), Hugo Astic (revient la semaine prochaine), Clément Dinay (entorse du genou), Ronan William (entorse de la cheville, quinze jours).

Toulon

Gardien : Yoann Merbah.

Défenseurs : Jozef Drzik - Jan Leibnitz ; Joël Folletête - Sylvain Girard.

Attaquants : Julien Rives - Christian Ferland (C) - Nicolas Casini ; Maxime Raffaelli - Alexandre Joubert (A) - Mathieu Coulon ; Pierre Derrudre - Jonathan Jouannet (A) - Antony Chamard.

Remplaçant : Antoine Rophé (G).

 

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