Viry-Châtillon - Chambéry (23 octobre 2004)

 

Match comptant pour la cinquième journée de la division 2, poule est.

La rentrée de Hugo Astic permet à Viry-Châtillon d'avoir une meilleure assise défensive et à Cédric Gassiot de revenir en attaque où ses qualités s'expriment le mieux. Les débuts de match poussifs, Viry a pris la bonne habitude de les éviter contre Chambéry. Au bout de six minutes de jeu, le duo-d'espoirs-qui-avait-autrefois-un-surnom attaque bien la cage, et Chris Desuert, qui joue ce soir à leurs côtés (pendant les deux premières périodes), prend le rebond pour l'ouverture du score (1-0 à 06'06").

"Nous n'avons pas les mêmes valeurs", par Fabien Satonay

S'il est désormais tabou de vanter les vertus des casques d'or, on peut par contre remarquer que le casque rouge est le signe d'un tempérament singulier ces temps-ci dans la patinoire de Viry. Après Rives et Casini la semaine dernière, c'est cette fois Fabien Satonay qui se fait remarquer, lui qui est le seul à ne pas porter la tenue réglementaire de son équipe. Offensé par le premier but, Satonay, pénalisé pour crosse haute (6'49"), attend ostensiblement devant la porte de la prison qu'on veuille bien la lui ouvrir. Est-ce parce qu'il a été étiqueté "Mont-Blanc" la saison dernière qu'il aime regarder les gens de haut ? Drapé dans sa dignité bafouée, notre nobliau s'exclame : "Ben quoi ? Y a un portier, non ?". Visiblement, Monsieur aime bien se faire servir, surtout par des femmes. On notera cependant que, lorsqu'il retournera dans la geôle en deuxième période, il aura oublié entre-temps son caprice. Il n'attendra pas l'arrivée de sa "portière", et celle-ci, qui a anticipé la venue de son exigeant visiteur et accourt déjà pour lui ouvrir, devra même avoir un mouvement de recul pour éviter la crosse de l'impudent Satonay lorsqu'il enjambera la balustrade avec désinvolture...

Les Castelvirois font moins de chichis quand Kerneis et Germack se retrouvent en prison (7'13" et 7'51"), laissant leurs coéquipiers à trois contre quatre puis cinq. Le gardien Francis Larivée montre des réflexes rapides et une bonne mobilité sur cette phase cruciale. Les Jets reprennent alors leur domination mais n'arrivent pas à creuser l'écart. Cédric Gassiot lève les bras sur un tir qu'il estime avoir tapé sous la barre, mais l'arbitre pense que le palet a heurté la transversale et laisse le jeu se dérouler (12'24").

Il faut attendre le deuxième tiers-temps pour que Viry-Châtillon double la mise. Un tir de la bleue d'Yvan Kerneis trompe Didier Drif masqué par son défenseur Satonay (2-0 à 25'01"). On reste quand même un peu sur sa faim : ces deux formations ont un bon niveau technique et leurs passes sont précises, mais le jeu manque d'intensité. Faute de mettre autant de rythme qu'ils ne le pourraient, les Essonniens permettent ainsi aux Savoyards de reprendre le contrôle de la situation durant la seconde moitié de la période.

"La fièvre du blanchissage", par Francis Larivée

Après avoir arrêté un breakaway de Joël Raymond (33'13"), Francis Larivée se fait soudain beaucoup plus communicatif. Toute la patinoire l'entend maintenant donner des consignes à ses défenseurs, et particulièrement crier des "longue passe" dès qu'il voit un attaquant dans le dos de ses arrières. C'est une curieuse maladie dont est atteint le gardien canadien, cela s'appelle la "fièvre du blanchissage", dont le principal symptôme est une tendance à donner de la voix beaucoup plus que de coutume. On ne s'attendait pas à ce que ce mal étrange frappe si tôt dans le match, mais Larivée fait partie des populations à risque puisqu'il n'a encore inscrit aucun blanchissage sur son carnet de santé depuis son arrivée à Viry. En infériorité numérique, après une obstruction sifflée contre Germack, les défenses immunitaires sont particulièrement mises à contribution. Sébastien Messon a la cage ouverte sur un rebond mais, peut-être perturbé par le plongeon désespéré de Larivée (la fièvre du blanchissage n'entame pas les réflexes, bien au contraire), il croise trop son revers.

Avec deux buts d'avance et vingt minutes à jouer, Viry-Châtillon n'est pas à l'abri face à un adversaire qui a le potentiel pour faire de belles choses. Surtout que l'arbitre a sifflé un surnombre très contestable juste avant le retour aux vestiaires, et que les locaux entament donc le dernier tiers-temps en infériorité numérique. Le jeu de puissance chambérien ne paraît pourtant pas devoir en profiter au premier abord. Il met une minute à s'installer, et quand Joël Raymond prend le premier lancer, la défense dégage aussitôt. C'est alors que le gardien Didier Drif rate le contrôle du palet qui passe sous sa crosse et entre ses jambes... avant de s'arrêter juste à côté du but. Grosse frayeur ! Cela aurait pu être le tournant du match, car Chambéry repart aussitôt à l'offensive. Sébastien Messon réduit ainsi le score dans le haut du filet (2-1 à 41'31").

Il est temps de réagir pour les Jets. Un bon mouvement collectif en entrée de zone est conclu par un tir non cadré d'Arnaud François. Le palet est alors récupéré par Cédric Gassiot qui remet en retrait à Guillaume Jeannette dont le tir à huit mètres se loge à mi-hauteur du côté plaque de Drif (3-1 à 44'07"). Mais trois minutes plus tard, un cinglage de Marouillat permet à Sébastien Messon, qui a retrouvé toute son efficacité, de concrétiser une nouvelle supériorité et de ramener Chambéry à une longueur (3-2 à 47'51").

Viry, qui tourne désormais à trois lignes avec la part belle laissée aux espoirs, n'est pas serein. Ainsi Kévin Ledoux laisse-t-il échapper le palet à deux reprises sur ses accélérations. Celles de Mickaël Marouillat sont alors plus convaincantes, notamment celle qui suit une interception d'une mauvaise passe de Rouillard. Certes il ne marque pas, mais il provoque la première pénalité chambérienne du tiers-temps contre Aurélien Sarzier (50'01"). Dans ces dix dernières minutes, ce sont en effet maintenant les Savoyards qui se succèdent en prison, l'occasion de voir que le jeu de puissance castelvirois est bien moins efficace que son homologue savoyard. Clément Masson par exemple ne peut pas conclure quand il récupère le palet en bonne position. Alors que Molmy est resté au sol, Viry se retrouve à trois contre un mais joue le coup sans vraie conviction. À la suite de cette action, Didier Drif souffre de crampes, mais il conserve finalement sa place.

"Les animaux de la ferme", par Julien Pasquereau

À deux minutes de la fin, Joël Raymond donne un coup de crosse par derrière à Julien Pasquereau au moment où celui-ci tire de l'enclave. Le Castelvirois jette alors les gants, mais il est retenu par l'arbitre. À défaut de disposer d'un adversaire prêt à se battre, Pasquereau revient vers son banc et se lance dans une imitation convaincante d'un gallinacé aux genoux tremblants, show destiné à mimer ce qu'il pense du courage de son agresseur. Ce numéro d'acteur lui vaut une méconduite, alors que Raymond prend 2'+2'+10'... et une seconde méconduite en raison de ses commentaires à l'arbitre sur le chemin de la prison, ce qui lui vaut un retour direct aux vestiaires (58'04").

Les Jets jouent trop facile en cette fin de match et ne parviennent pas à porter l'estocade même en arrivant à plusieurs près de la cage. Astic, pour sa rentrée, est en outre encore un peu fébrile, et Viry se fait donc peur jusqu'à la fin. L'essentiel a été assuré aujourd'hui, mais il faudra un jeu plus direct sur la cage et plus incisif pour ne pas connaître des problèmes de finition dans les deux prochaines rencontres très importantes contre Nice et Annecy.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Viry-Châtillon - Chambéry 3-2 (1-0, 1-0, 1-2)

Samedi 23 octobre 2004 à 20h30 à la patinoire municipale de Viry-Châtillon. 250 spectateurs.

Arbitrage de Pascal Roussel et Thierry Fraysse.

Pénalités : Viry-Châtillon 36' (4', 14', 8'+10'), Chambéry 62' (4', 6'+10', 12'+10'+10'+10').

Tirs : Viry-Châtillon 39 (14, 10, 15), Chambéry 27 (8, 11, 8).

Évolution du score :

1-0 à 06'07" : Desuert assisté de R. Danton et Ledoux

2-0 à 25'01" : Kerneis assisté de Masson et Germack

2-1 à 41'31" : Messon (sup. num.)

3-1 à 44'07" : Jeannette assisté de Gassiot et François

3-2 à 47'51" : Messon (sup. num.)

 

Viry-Châtillon

Gardien : Francis Larivée.

Défenseurs : Ludovic Germack - Guillaume Jeannette (A) ; Julien Pasquereau - Yvan Kerneis ; Hugo Astic - Guillaume Dermigny.

Attaquants : Chris Desuert - Romain Danton - Kévin Ledoux ; Clément Masson - Olivier Roujon - Bruno Saby ; Benjamin Aubry - Mickaël Marouillat - Kévin Dugas ; Arnaud François (C) - Cédric Gassiot - Victor Peduzzi.

Remplaçants : Thierry Lallemand (G), Jérémy Buigues. Absents : Mohamed Benyahia (suspendu), Clément Dinay (entorse du genou), Ronan William (entorse de la cheville), Bertrand Danton.

Chambéry

Gardien : Didier Drif.

Défenseurs : Alexandre Rouillard - Benoît Sarzier ; Wilfrid Molmy - Fabien Satonay ; Alex Fauge.

Attaquants : Joël Raymond - Thomas Fontanel - Sébastien Messon ; Aurélien Sarzier - Renaud van den Abbeele - Fabrice Aye ; Gauthier Serra - Sylvain Oliva - Emmanuel Rol ; Sébastien Martinet.

Remplaçant : Nicolas Jimenez (G).

 

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