Bordeaux - Amiens II (19 février 2005)

 

Match comptant pour la quatrième journée de la poule de maintien de division 2.

Face à leur dauphin au classement de division 2B, la réserve amiénoise, les Boxers de Bordeaux ont dû se contenter d'un match nul 4 à 4 ce soir à Mériadeck. Dans un match qu'ils avaient mené assez largement et méritaient de remporter, les Bordelais ont finalement craqué dans les dernières minutes en se faisant rejoindre sur le fil par des Gothiques opportunistes et qui n'ont jamais lâché malgré leur retard au score.

Pourtant, les débats avaient très bien débuté pour les locaux. Même si Daniel Spasic était le premier à se mettre en évidence sur une frappe lointaine, c'étaient les Boxers qui ouvraient le score dès la quatrième minute grâce à Jill Cauly : profitant des errements de la défense amiénoise, celui-ci récupérait le palet dans la zone offensive, faisait intelligemment le tour du but et glissait le palet au ras du poteau droit du gardien visiteur surpris par la rapidité d'exécution de l'attaquant bordelais (1-0).

Parfaitement entrés dans la rencontre, les Bordelais doublaient même la mise moins de deux minutes plus tard grâce à leur excellent attaquant slovaque Igor Szabados, qui expédiait la rondelle en lucarne après un superbe une-deux avec Tartari (2-0). Ce premier tiers se déroulait sur un très bon rythme, avec peu de pénalités de chaque côté et des occasions pour les deux équipes même si la domination était plutôt des résidents de Mériadeck. À une belle action collective avec Szabados, Tartari et Labayle qui échouait sur Joffrey Pingrit, les Amiénois répondaient par un breakaway d'Augustin Gillardin dont la tentative à ras de glace était superbement détournée de la jambe par Spasic. Malgré une dernière action d'école menée dans la zone neutre par Humeau, Tartari et Szabados qui permettait au joueur slovaque de partir en breakaway (arrêt du gardien amiénois), le score en restait sur cet avantage assez logique de deux buts en faveur de Bordeaux.

Le deuxième tiers commençait sur des chapeaux de roues pour les Bordelais puisque, moins de deux minutes après la reprise, Guillaume Arnould, bien lancé en profondeur par Tartari qui avait hérité d'un palet récupéré encore une fois par Jill Cauly, venait tromper en un contre un Joffrey Pingrit (3-0). Mais ils encaissaient leur premier but de la soirée en infériorité numérique quand Gauthier Bourlon récupérait un rebond lâché par Spasic et transmettait le palet à son coéquipier Gillardin en embuscade (3-1). Piqués au vif, les Boxers répondaient grâce à leur défenseur très en vue, Guillaume Arnould, qui bénéficiait d'une jolie phase de jeu : après un redoublement de passe avec Humeau qui déstabilisait la défense visiteuse, Tartari offrait le palet à Arnould lancé qui signait un doublé d'un slap puissant (4-1). Étrangement, après ce but, la qualité du match baissait sensiblement, avec des Bordelais plus en difficulté défensivement et des relances pour le moins approximatives. Les Gothiques ne se faisaient pas prier pour tirer profit de cette baisse de régime évidente des locaux. Après un nouveau rebond laissé par Spasic, Lionel Wiotte se retrouvait en possession du palet et le glissait dans la cage après en avoir fait le tour (4-2). En dépit de multiples supériorités numériques (trois pénalités mineures contre Paillet, Elot et Arnaud dans la seconde moitié du tiers), l'attaque bordelaise restait stérile, malgré de nouvelles occasions de reprendre trois buts d'avance, comme ce duel perdu par Szabados face à Pingrit ou ce lancer de Molia bien stoppé. Faute d'avoir su se mettre définitivement à l'abri lors de cette fin de deuxième tiers, les Boxers s'exposaient évidemment à un retour des Gothiques, solides en infériorité numérique, et parfaitement revenus dans le match.

Le scénario prévisible n'allait pas attendre très longtemps avant de se dérouler sous les yeux des spectateurs de Mériadeck. Moins de deux minutes après le retour des vestiaires, les Gothiques recollaient dangereusement au score, grâce à Geoffrey Paillet qui projetait le palet dans le but laissé vide par Daniel Spasic après un premier arrêt sur un lancer amiénois (4-3). Pourtant, les Bordelais essayaient de réagir par deux fois. Mais Igor Szabados, parti en face-à-face avec Pingrit, s'excentrait trop et voyait son palet détourné par la poitrine du portier visiteur, puis Stéphane Labayle, qui faisait son retour dans l'équipe après plusieurs mois de suspension suite à une charge dangereuse qui avait projeté un Havrais tête la première contre la bande, ratait lui aussi son occasion. De nouveau, les Boxers étaient incapables d'imposer leur jeu de puissance, y compris en double supériorité numérique, laissant les Gothiques croire en leur chance de revenir au score. C'est un fait de match inattendu qui allait en fait leur offrir cette opportunité. À 52'30", sans doute excédé par les incessants coups de crosse donnés par les attaquants amiénois après les coups de sifflet, Daniel Spasic se jetait sur un joueur visiteur, déclenchant une bagarre générale. Ce geste (très surprenant quand on connaît le calme dont il a su faire preuve depuis le début de la saison) entraînait l'exclusion du match du gardien bordelais et une pénalité majeure de cinq minutes pour son équipe. Cela donnait l'occasion de retrouver dans les buts de Bordeaux Julien Espiaut, qui s'était collé à la dure épreuve des Antennes du Lac l'an dernier, avec à la clé des progrès énormes dans ses prestations... Mais la tâche s'annonçait pour le moins difficile pour les Boxers, qui se retrouvaient même en double infériorité numérique à quelques minutes de la fin après une pénalité de Miranda pour faire trébucher. Benjamin Dieude-Fauvel en profitait pour intercepter le palet après un rebond laissé par Espiaut et pousser la rondelle dans la cage vide. Le match se terminait dans une pagaille indescriptible, provoquée par l'oubli gênant des arbitres de matérialiser par un substitut la pénalité majeure infligée à Spasic. Les locaux frôlaient même la correctionnelle à l'avant-dernière minute : seul face à un attaquant amiénois, le jeune gardien bordelais sauvait le point du match nul grâce à un superbe arrêt... Un point de maigre consolation pour un match dont les Bordelais auraient dû sortir vainqueurs.

Après deux défaites à l'extérieur où ils s'étaient déplacés en effectif réduit (Toulon et Reims) et une victoire facile à domicile face à l'ACBB, les Boxers se voyaient proposer dans ces play-down moroses (il faut bien le reconnaître quand on connaît les circonstances) une belle affiche face à une réserve de club d'élite. Pourtant, l'affiche n'a pas été à la hauteur des attentes, en particulier lors de la seconde moitié du match où le jeu a commencé à devenir brouillon, avec des Amiénois décidés à revenir au score, alors que les Bordelais avaient acquis une avance intéressante de trois buts et semblaient avoir la maîtrise des débats. Les Boxers voient les Boucaniers de Toulon revenir à leur hauteur dans la course au titre honorifique de champion de D2B.

Côté bordelais, le collectif a d'abord su être très efficace, avec une parfaite gestion des phases offensives et une habituelle solidité défensive, qui se sont malheureusement étiolées au fur et à mesure qu'avançait la rencontre ; au final une prestation un peu décevante, ou en tout cas laissant un goût d'inachevé. Individuellement, on retiendra d'abord les performances de Guillaume Arnould, qui en plus de son gros travail défensif sait parfaitement s'intégrer à la ligne d'attaque pour faire parler sa frappe puissante, et de Jill Cauly toujours aussi combatif et prompt à motiver ses coéquipiers. On a pu apprécier aussi le retour de Stéphane Labayle, et celui, un peu moins prévu, de Julien Espiaut, qui permet de préserver le point du match nul dans les ultimes instants du match.

Côté amiénois, une équipe relativement jeune et pourtant très solide mentalement puisque, menée de trois buts à l'extérieur, elle a su rester mobilisée jusqu'au bout pour recoller au score et arracher in extremis un match nul inespéré à la vue du match. Individuellement, en revanche, difficile de sortir des joueurs du lot, si ce n'est peut être le gardien Joffrey Pingrit (qui a remporté la plupart des un contre un qu'il a eu à négocier face aux attaquants bordelais, en particulier Szabados) et Lionel Wiotte qui a su se mettre en évidence sur quelques occasions. Les forces des Gothiques sont incontestablement collectives et mentales.

 

Bordeaux - Amiens II 4-4 (2-0, 2-2, 0-2)

Samedi 19 février 2005 à 18h15 à Mériadeck. 200 spectateurs.

Arbitrage de Pascal Praud et Bruno Marc.

Pénalités : Bordeaux 49' (6', 4', 4'+10'+25'), Amiens II 50' (4', 8'+10', 8'+10'+10').

Évolution du score :

1-0 à 03'22" : Cauly

2-0 à 05'14" : Szabados assisté de Tartari et Humeau

3-0 à 21'49" : Arnould assisté de Cauly et Tartari

3-1 à 24'48" : Gillardin assisté de Bourlon (sup. num.)

4-1 à 27'06" : Arnould assisté de Tartari et Humeau

4-2 à 30'55" : L. Wiotte

4-3 à 41'45" : Paillet

4-4 à 56'04" : Dieude-Fauvel assisté de L. Wiotte (double sup. num.)

 

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