Rouen - Amiens (1er novembre 2005)

 

Match comptant pour la onzième journée de Ligue Magnus.

Voici r'venu le temps, des Amiens-Rouen...

L'île Lacroix n'a pas été transformé en île aux enfants et les monstres n'ont pas été franchement gentils. Cependant, la belle victoire des Dragons les ramène seul en tête du championnat, assoyant l'immuable ennemi gothique, leur adversaire du soir, à distance respectable. Le RHE de Guy Fournier continue d'étirer une invincibilité que l'entraîneur-manager du club aimerait sans doute voir se prolonger jusque dans le Vercors en fin de semaine. Mais au-delà de cette série sans défaite, les noirs et jaunes ont frappé les esprits. D'abord par la vitesse de leur jeu, puis par la rage (pour répondre à l'engagement picard du tiers médian) et enfin par l'accomplissement déployé tout au long des soixante minutes pour prendre le dessus sur Amiens. Maurice Rozenthal et ses coéquipiers ont dû se régaler en apprenant les résultats de cette onzième journée. La nette victoire des Rouennais fait aujourd'hui des Ours un incroyable dauphin de Rouen (Villard, ayant battu Amiens, est deuxième). Statut qu'a perdu Amiens au fil d'un match où les Picards se sont noyés dans le premier tiers, avant de tenter de réagir physiquement ou sur des paris (sortie de Mindjimba en fin de deuxième période lors d'une supériorité) sans jamais réussir à contrôler grand-chose dans la rencontre. Tout comme, d'ailleurs, M. Bachelet l'arbitre du match.

Ce résultat des Dragons, après Grenoble, est le second à domicile sur un cador de la ligue Magnus. La fois où la foule rouennaise a peut-être le plus craint pour la victoire de son équipe se situa à la mi-match. Lorsque François Rozenthal, à l'extrême limite du hors-jeu, a réduit le score en supériorité lors d'une échappée impulsée par Pulscak. D'un excellent revers, l'ailier a envoyé la rondelle dans le haut des filets hors de portée de Ramon Sopko (2-1 à 28'34). À ce moment, il restait encore presque trois minutes de jeu de puissance aux Gothiques pour parvenir à égaliser lors de la pénalité de cinq minutes d'exclusion pour le match de Carl Mallette, coupable d'un cinglage sur Zwikel. En bon acteur de sanguinolente série B italienne, le Picard a repris le jeu de plus belle après le coup porté lors d'une remise en jeu (26'23). Fallait-il que Mallette sache son équipe bigrement forte pour tenter cette froide vengeance (du match de pré-saison) alors que les Dragons évoluaient déjà en infériorité numérique ? Bigrement forts, les Dragons l'ont été. En tout cas, très combatifs, ils ont énergiquement résisté à un jeu picard sans grand génie, à part de bons franchissements de zones. Les coéquipiers de Mortas ne se sont créé aucune occasion, et n'ont même pas adressé un tir cadré sur la cage de Ramon Sopko pendant ce tournant de la rencontre. Une fois à cinq contre cinq, le détonant Fortier (31'55) et le cyclone Salminen (32'56) soumettaient de nouveau les visiteurs à la merci des Rouennais. Dans la profondeur, Vesa Ponto envoyait Alexandre Lefebvre fixer royalement à la fois Mindjimba et Janik avant de passer le caoutchouc au centre à Yvan Fontana qui n'avait plus qu'à pousser le palet pour marquer. Le junior reprit tant bien que mal le palet, lobant un gardien fantôme avant de rentrer dans le but picard (3-1 à 33'22).

Tous les buts rouennais ont été le fruit d'une étouffante domination. Sûrs de leurs idées et plus déterminés à chercher la faille, les Dragons avaient pressé continuellement pendant le premier tiers. Dans la panique, la cage amiénoise lévitait déjà. Seule ou à cause des sorcières survivantes d'Halloween d'après M. Bachelet. Néanmoins l'échéance n'était que retardée. Parmi le trafic, Alexandre Lefebvre s'est arraché de Janik, avec l'aide de Thinel, afin d'ouvrir le score en reprenant intelligemment un rebond laissé par Mindjimba (1-0 à 5'34). Pour l'anecdote le premier tir amiénois eut lieu après neuf minutes de jeu. Cette pauvreté abyssale des Gothiques creusait le rapport de force. Les coéquipiers de Daniel Carlsson doublèrent la marque à deux contre un. Julien Desrosiers servait au millimètre Tristan Lemoine, qui, à la faveur d'une feinte extraordinaire de maîtrise, rentrait le puck dans la cage de Mindjimba qui s'inclinait encore devant un joueur formé au CHAR (2-0 à 11'31). Les joueurs de Denis Perez réagissaient enfin lors d'un trois-contre-deux mal consommé (12'40) et par Laurent Gras (13'10) en avantage numérique. Le joueur de centre fut un des seuls Gothiques avec Bachet à sortir péniblement la tête de l'eau. Mais les visiteurs restaient en permanence sous la menace haut-normande avec Éric Fortier (14'43) et Marc-André Thinel (18'15) en fer de lance d'un chef d'orchestre nommé Mallette.

Dans le deuxième tiers, Amiens a sorti le bleu de chauffe et la boîte à gifles. Non protégés par l'arbitre, les Rouennais en ce début de période sont parfois rentrés dans le rude jeu des Gothiques. Ce qui a permis à ces derniers de se créer quelques occasions par Mortas en breakaway (24'08) et Julian Marcos (24'51). Deux exploits ont sauvé la cage normande. Le premier est signé de Ramon Sopko face à la fugue du capitaine picard. Le second est l'œuvre de Daniel Carlsson auteur d'un retour tonitruant alors que les Gothiques se présentaient en surnombre devant un seul arrière (24'51). L'avertissement a été clair et les Rouennais ne se laisseront plus prendre aux mauvais jeu des Amiénois.

Même si Amiens est accidentellement revenu au score dans le troisième tiers. Anthony Mortas a frappé fort de loin pour surprendre Ramon Sopko (3-2 à 46'35). Moins de deux minutes plus tard, Kimmo Salminen n'a laissé aucune chance en break à Mindjimba lorsqu'il fut trouvé par Marc-André Thinel (4-2 à 48'10). Cette fois les supporters des gradins n'auront pas eu le temps d'avoir peur, même si après ce quatrième but rouennais, Amiens monopolisait la rondelle. C'était sans guère renverser le rapport de force. Au pire, Ramon Sopko veillait au grain, comme devant Laurent Gras (49'05). Les deux dernières minutes pendant lesquelles Denis Perez, beau joueur, sortait son gardien au profit d'un attaquant supplémentaire (58'22) furent celles d'un pilonnage en règle où le portier rouennais se montra intraitable. Pendant ce temps les défenseurs rouennais manquèrent la cage vide picarde à deux reprises. Ce qui ne remis pas en cause la 64e victoire de rouennais en 99 confrontations face à Amiens, comme le demandait la sympathique banderole des supporters du 7e dragon !

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

Rouen - Amiens 4-2 (2-0, 1-1, 1-1)

Mardi 1er novembre 2005 à 20h00 au centre sportif du Docteur Duchêne. 2623 spectateurs.

Arbitrage de Frédéric Bachelet assisté de Damien Bliek et Éric Bouguin.

Pénalités : Rouen 53' (8'+10', 6'+5'+20', 4'), Amiens 14' (6', 4', 4').

Tirs : Rouen 29 (16, 7, 6), Amiens 25 (4, 6, 15).

Occasions : Rouen 8 (4, 2, 2), Amiens 9 (2, 2, 5).

Évolution du score :

1-0 à 05'34" : Lefebvre assisté de Thinel

2-0 à 11'31" : Lemoine assisté de Desrosiers et Salminen

2-1 à 28'34" : Rozenthal assisté de Pulscak (sup. num.)

3-1 à 33'22" : Fontana assisté de Lefebvre et Ponto

3-2 à 46'35" : Mortas assisté de Pazak et Chauvel

4-2 à 48'10" : Salminen assisté de Thinel

 

Rouen

Gardien : Ramon Sopko 23/25 (92%).

Défenseurs : Vesa Ponto - Sami-Ville Salomaa ; Jan Mikel - Daniel Sedlak ; Daniel Carlsson - Nicolas Besch.

Attaquants : Kimmo Salminen - Julien Desrosiers - Tristan Lemoine ; Éric Fortier - Carl Mallette puis Édouard Dufournet à 26'23" - Marc-André Thinel ; Alexandre Lefebvre - Pierre-Édouard Bellemare - Yvan Fontana.

Remplaçants : Pierre Pochon (G), Simon Doreille et Guillaume Yrondelle. Absent : Olivier Coqueux (entorse de la cheville).

Amiens

Gardien : Antoine Mindjimba 25/29 (86%).

Défenseurs : Thomas Roussel puis Julian Marcos - Frantisek Pulscak ; Vincent Bachet - Sébastien Dermigny ; Nicolas Pousset - Peter Janik.

Attaquants : François Rozenthal - Laurent Gras - Julian Marcos puis Élie Marcos à 34'44" ; Brice Chauvel - Anthony Mortas - Miroslav Pazak ; Loïc Sadoun - Jonathan Zwikel - Simon Petit.

Remplaçants : Jérôme Plumejeau (G), Julien Lefranc et Lionel Wiotte.

 

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