Quart de finale de la Coupe de la ligue, match aller.

Trois jours après leur confrontation en championnat, Amiens et Morzine remettent le couvert en quart de finale de la Coupe de la Ligue. La donne n'est pas la même cependant, car Stevie Lyle, solide samedi, laisse sa place dans la cage à Olivier Courally et Evan Cheverie, souffrant d'un début de pubalgie, est au repos.

Ces absences plus ou moins volontaires n'ont pas l'air de contrarier les visiteurs, d'emblée à l'aise. En avantage numérique, Leos Pipa exploite en effet le brillant et patient travail d'Arto Miettinen pour offrir de derrière la cage le premier but au très offensif Santeri Immonen (0-1, 4'16). Éric Raymond repoussant l'offensive de Pierre-Yves Albert, l'assistance a le sentiment qu'elle va passer une soirée difficile, d'autant plus que ses protégés perdent rapidement la rondelle. Cependant, les Gothiques disposent dans leur effectif d'un joueur capable de percées aussi spectaculaires que décisives, à savoir Miroslav Pazak. Le Slovaque place une accélération dont il a le secret pour se déjouer joliment de Mathieu Mille avant d'adresser un caviar à Anthony Mortas (1-1, 8'01). La machine morzinoise s'enraye alors, et Nicolas Pousset s'en va calmer ses nerfs en prison suite à un lancer haut de François Rozenthal repoussé tant bien que mal. Amiens n'en profite pas tout de suite, Pazak se montrant moins inspiré dans une situation idéale suite au lancer frappé de Jonathan Gauthier, mais une nouvelle sanction, cette fois pour Zwikel, permet, sur un nouveau rebond, à l'ancien Dijonnais de tromper Courally, pourtant auteur d'un arrêt initial devant Thomas Roussel (2-1, 11'57).

Curieux hasard, ou signe d'une équipe amiénoise regonflée, comme trois jours plus tôt, l'écart se creuse dans la minute qui suit ; François Rozenthal déborde sur la droite et permet, via un tir contré de Loïc Sadoun, à Laurent Gras d'ajuster tranquillement le gardien haut savoyard (3-1, 13'17). Comme trois jours plus tôt, Morzine est abattu, et, malgré une supériorité numérique, se fait encore narguer par Pazak, dribbleur dans sa propre zone pour gagner du temps... Mais comme trois jours plus tôt, Amiens ne sait garder son avance, la faute à une deuxième pénalité en moins de deux minutes. Il n'en faut pas plus pour relancer les Pingouins et cette fois Arto Miettinen est à la conclusion d'un jeu à trois initié par Johan Ohlsson et relayé par Pipa (3-2, 15'59). Les malheurs d'Éric Raymond se poursuivent quand le portier québécois croit arrêter un slap de Johan Ohlsson, mais il ne sait pas qu'il n'a fait que freiner la course d'une rondelle devenue insaisissable, enfin pas pour Nicolas Pousset, bien heureux d'égaliser sous les vivas de son ancien public (3-3, 17'03). Et pour ponctuer le tout, avec deux autres équipiers punis, le nouveau Gothique a beau, suite au débordement de Dan Welch sur la droite, repousser le danger devant Tony Bergin, Pierre-Yves Albert a bien suivi pour le déjouer en hauteur (3-4, 19'36).

Au retour des vestiaires, avec Henri-Corentin Buysse comme dernier rempart, les Gothiques sont animés de meilleures intentions. De la gauche, Jean-Philippe Glaude trouve une première fois la jambière d'Olivier Courally, tout comme Benjamin Dieude-Fauvel suite au travail des deux frères Marcos, mais le défenseur gothique s'acharne pour trouver la faille de près (4-4, 22'54). C'est ensuite au tour de Laurent Gras de prendre Ohlsson de vitesse, contraignant son opposant à commettre une faute comme dernier défenseur. Sur le tir de pénalité qui suit, Olivier Courally, feinté sur sa gauche, bouche bien le trou (24'19). Si Amiens a concédé plusieurs pénalités au premier tiers, la balance s'équilibre, et suite à une nouvelle accélération de Gras, Loïc Sadoun, idéalement placé sur la gauche du but, se joue à son tour de Courally (5-4, 26'27). Les Gothiques ne parviennent toutefois pas à creuser l'écart, la faute à un but malheureux sur une énième combinaison Miettinen-Pipa derrière la cage, la rondelle terminant au fond des filets après un rebond malencontreux dans les patins de Gauthier (5-5, 28'32). Morzine doit toutefois se souvenir de la force de réaction du grand défenseur québécois, piqué au vif, qui fait une nouvelle fois étalage de la force de son lancer, dans la lucarne gauche de Courally (6-5, 32'42). Les visiteurs ne peuvent réagir, demandent un temps mort, puis sont doublement punis pour retard de jeu, mais Amiens n'en profite pas, malgré un avantage de deux hommes.

Les Gothiques vont vite le regretter, car Morzine ne laisse pas passer sa chance, et Pierre-Claude Drouin de la ligne bleue imite brillamment son compatriote Gauthier (6-6, 41'05). Dans ce match totalement débridé, Laurent Gras répond, sur une passe lumineuse de François Rozenthal, par une nouvelle échappée, encore contrariée par un Courally plus inquiété que son vis-à-vis, Loïc Sadoun et Miroslav Pazak étant à leur tour contrés. Deux supériorités successives, dont une pour un retard de jeu, vont toutefois soulager le substitut de Stevie Lyle. Sur une nouvelle mine de Johan Ohlsson, repoussée par la jambière de Buysse, Leos Pipa est encore le plus rapide et ajuste le jeune portier sur sa droite (6-7, 47'28).

S'ils ne veulent pas voir leur parcours dans cette nouvelle compétition s'achever dans les Alpes, les Gothiques n'ont plus guère le choix. C'est ce qu'a compris l'intenable Miroslav Pazak, pourtant toujours en infériorité, quand il s'en va défier Pierre-Claude Drouin, permettant à son capitaine de devancer Jonathan Zwikel pour ajuster Courally, à la renverse (7-7, 48'51). L'égalité ne suffisant pas, Amiens cherche à faire la différence, et Laurent Gras fait la différence dans le coin gauche pour trouver François Rozenthal, arrivé comme un boulet (8-7, 51'16). Malgré les efforts de Dieude-Fauvel, de Sadoun ou encore de Gras, plus rien ne sera marqué, et les Gothiques empochent une très courte victoire, en attendant un périlleux voyage dans les Alpes qui déterminera s'il ne s'agit pas plutôt d'une "trop" courte victoire...

Désignés meilleurs joueurs du match : Leos Pipa pour Morzine et Miroslav Pazak pour Amiens.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

Commentaires d'après-match

Denis Perez (entraîneur d'Amiens) : "On commence pas trop mal, puis on revient. J'ai vu des choses intéressantes mais on se met tout seul dans des situations difficiles. La bonne surprise est l'engouement du public, élément précieux. Le déchet dans notre jeu nous fait mal. On a gagné la première mi-temps, mais on a fait le plus facile. Il faut positiver mais aussi arrêter de jouer compliqué. Le potentiel est présent, mais il va falloir bosser. Beaucoup de choses ne vont pas encore, on est capable du meilleur comme du pire. Le powerplay fait la différence. Eux, il leur apporte beaucoup, c'est grâce à cela qu'ils reviennent au score. Le powerplay, c'est fatiguer l'adversaire et non pas chercher à marquer au bout de cinq secondes. Nous devrons aussi mettre les breaks au fond."

François Rozenthal (attaquant d'Amiens) : "Cela fait du bien de gagner, surtout avant d'aller là-bas. Seul le public peut être content car on ne peut pas être satisfaits, prendre sept buts est inacceptable. On doit changer d'état d'esprit, être plus agressifs car on subit beaucoup. Nous avions un esprit de revanche et nous avons digéré la défaite de samedi. Ce but peut suffire, mais nous devons nous rassurer défensivement."

Amiens - Morzine-Avoriaz 8-7 (3-4, 3-1, 2-2)

Mardi 10 octobre 2006 à 20h00 au Coliseum. 2000 spectateurs environ.

Arbitrage d'Alexandre Hauchart assisté de Pierre Dehaen et Savice Fabre.

Pénalités : Amiens 24' (12', 6', 6'), Morzine 30' (8', 18', 4').

Évolution du score

0-1 à 04'16" : Immonen assisté de Miettinen et Pipa (sup. num.)

1-1 à 08'01" : Mortas assisté de Pazak

2-1 à 11'57" : Pazak assisté de Roussel et J. Marcos (sup. num.)

3-1 à 13'17" : Gras assisté de Rozenthal et Sadoun

3-2 à 15'59" : Miettinen assisté d'Ohlsson et Pipa (sup. num.)

3-3 à 17'03" : Pousset assisté de Immonen (sup. num.)

3-4 à 19'36" : Albert assisté de Bergin et Welch (sup. num.)

4-4 à 22'54" : Dieude-Fauvel assisté de J. Marcos et E. Marcos

5-4 à 26'27" : Sadoun assisté de Glaude et Rozenthal (sup. num.)

5-5 à 28'32" : Pipa assisté de Miettinen et Pousset (sup. num.)

6-5 à 32'15" : Gauthier assisté de Mortas (sup. num.)

6-6 à 41'05" : Drouin assisté de Zwikel

6-7 à 47'28" : Pipa assisté de Immonen et Ohlsson (sup. num.)

7-7 à 48'51" : Mortas assisté de Pazak (inf. num.)

8-7 à 51'16" : Rozenthal assisté de Gras et Glaude

Gardiens : Éric Raymond puis à 20'00" Henri-Corentin Buysse.

Défenseurs : Jean-Philippe Glaude - Frantisek Pulscak ; Vincent Bachet (A) - Jonathan Gauthier ; Thomas Roussel - Benjamin Dieude-Fauvel.

Attaquants : Loïc Sadoun - Laurent Gras (A) - François Rozenthal ; Miroslav Pazak - Anthony Mortas (C) - Rob Millar ; Brice Chauvel - Elie Marcos - Julian Marcos ; Simon Petit.

Remplaçants : Mathieu Jestin, Lionel Wiotte, Yannick Offret.

Gardien : Olivier Courally.

Défenseurs : Nicolas Pousset - Santeri Immonen ; Christian Élian - Tony Bergin (C) ; Matthieu Mille - Johann Ohlsson.

Attaquants : Cyril Trabichet - Pierre-Claude Drouin - Dan Welch ; Marc Billieras (A) - Arto Miettinen - Leos Pipa ; Pierre-Yves Albert - Jonathan Zwikel (A) - Thomas Gueguen.

Remplaçant : Stevie Lyle (G). Absents : Niko Halttunen (fracture du pied en résorption), Evan Cheverie (début de pubalgie).

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