Russie - Italie (4 mai 2007)

 

Championnats du monde, deuxième tour, groupe E.

Une Russie empâtée

Voici donc le premier match du second tour pour la Russie, qui accueille la Squadra Azzurra, elle qui dans un communiqué avait certifié que les joueurs italiens devraient jouer à 200% s'ils voulaient ennuyer la Zbornaya. Pour la Russie, la question tant posée était de savoir combien de buts elle allait marquer au cours de cette partie ? Huit comme pour l'Ukraine ? Pour l'en empêcher, c'est Jason Muzzatti qui fait son retour dans les cages italiennes, à la place du héros de la qualification Günther Hell.

Début du premier tiers, la Russie entre directement en zone adverse. Evgeni Malkin, déjà en compagnie de Kovaltchuk, se montre très dangereux plusieurs fois, mais en vain. Le centre de Pittsburgh, remis comme Markov d'un léger rhume ces derniers jours, tire au-dessus. Après sept minutes de jeu, l'Italie est déjà écrasée par l'intensité locale et écope d'une double infériorité numérique avec Ansoldi et Chitarroni en prison... Et pourtant, la défense tient bon ! Rien n'y fait, ni les tirs de Frolov ou Kuliomin, ni même leurs passes précises ne parviennent à aller au fond du filet. L'Italie se sera tout de même procuré une occasion en or pour ouvrir le score en milieu de tiers, mais Nikulin, seul défenseur, a intercepté la passe entre Ansoldi et Margoni. La fin du premier tiers ce termine encore sur une domination russe.

Le deuxième tiers reprend. La Russie fonce en zone adverse, mais les Italiens récupèrent le palet et s'installent en zone offensive pour quelques occasions. Ces toutes premières minutes font penser à un jeu de ping-pong, le palet va d'une zone à l'autre. Pourtant, les hommes de Bykov se ressaisissent du palet et restent encore une fois scotchés en zone Italienne sans marquer. Malgré de belles combinaisons, chose rare dans cette partie, rien n'y fait. Muzzatti a l'air d'être dans le meilleur de ses jours. L'Italie se procure encore une occasion en deux contre un mais le tir de Luca Ansoldi bute sur la jambière d'Eremenko. Les Russes ne sont montrent pas très adroits et semblent même peu intéressés par cette rencontre... Peu être une indigestion de pâtes bolognaise hier soir ?

Ilya Kovalchuk aura été le premier à avoir digéré ce plat lourd de la veille... puisque sur une belle incursion, Malkin tira le premier, ensuite Frolov s'y prend à deux fois... avant que le palet soit finalement dégagé sur le côté droit, mais Kovalchuk est là (1-0, 34'17"). C'est son tout premier but dans ce Mondial et il arrive au bon moment.

Le derniers tiers repart sur les chapeaux de roues. La Russie, plus que dominatrice, s'en veut de n'avoir toujours pas marqué plus de buts, tout comme Kovalchuk qui a eu plusieurs occasions franches d'aggraver le score. Mais encore une fois ils rencontrent sur leur route une solide équipe italienne qui joue le tout pour le tout et essaie de profiter de la moindre erreur pour investir le camp adverse. Le temps passe et le score reste le même... Le public n'est pas content et le montre par ses sifflets, suivis de la demande de but ("Shaïbu Shaïbu"). Finalement, en deux contre un, Frolov côté droit remet à Kovalchuk, qui feinte puis remet à Frolov pour un tir sur une belle combinaison (2-0, 53'35"). Dans ces cas-là, on entend souvent le "jamais deux sans trois". À quelques secondes de la fin du match, en supériorité numérique, Aleksei Morozov, encore lui, inscrit le troisième but du match et le onzième à son compteur pour ces Mondiaux (3-0, 59'56").

Les Russes auront véritablement fait craquer l'Italie dans les toutes dernières minutes. L'essentiel est acquis : les trois points et la certitude d'être en quart de finale. Pourtant leur match n'aura pas été brillant comme on l'attendait. Trop de laisser-aller, des joueurs dans la lune, en tout cas le passage au vestiaire a sûrement duré longtemps pour les Russes...

L'Italie peut sortir de ce match la tête haute en ayant impeccablement résisté aux assauts du favori de ce tournoi. Leur gardien aura joué un grand rôle dans ce match, et il a tenu à jouer jusqu'au bout même s'il a eu parfois du mal à se relever en fin de match.

Désignés joueurs du match : Ilya Kovalchuk pour la Russie et Michele Strazzabosco pour l'Italie.

Ivan Lehec

Commentaires d'après-match (dans Sport Express et Hockey Time)

Piotr Schastlivy (capitaine de la Russie) : "J'ai entendu qu'on nous sifflait en deuxième période. Il faut reconnaître que c'était mérité, parce que nous jouions mal. Nous cessions de faire des passes, nous portions le palet individuellement, nous commettions des erreurs en zone neutre. Nous n'étions pas en position. De plus, ne pas avoir pu marqué rapidement a entamé notre confiance. Nous avons pris le match contre l'Italie à la légère, bien que les entraîneurs nous aient avertis que c'était un adversaire bien préparé physiquement. Nous devrons en tirer les leçons et nous préparer toujours à 100%. J'espère que les supporters n'auront plus d'occasion d'être insatisfaits. Ils nous soutiennent, et je les en remercie, c'est très important pour nous."

Luca Rigoni (attaquant de l'Italie) : "Nous avons démontré que l'Italie est là, non seulement aux personnes présentes mais à tout le monde du hockey. Je suis content de ce Mondial sur le plan personnel : j'ai un bon temps de jeu et ma ligne joue bien. En ce qui concerne l'équipe, je suis encore plus content parce que nous nous sommes améliorés sur tant de points de vue. Par exemple, aujourd'hui, nous avons résisté deux fois à trois contre cinq et évité les flots de pénalités qui conditionnaient beaucoup de choses. C'est beau d'être sauvés, mais il faut toujours regarder de l'avant, et ces défis face aux grands du hockey sont une bonne occasion d'apprendre. On commence à voir les fruits de travail de ces dernières années. Nous ne sommes pas une équipe jeune et je me considère moi aussi comme un des vétérans : j'espère que ces bons résultats serviront tout le hockey et aideront le changement de génération dont cette équipe a besoin."

 

Russie - Italie 3-0 (0-0, 1-0, 2-0)
Vendredi 4 mai 2007 à 20h15 à la Khodynka Arena, Moscou. 10 100 spectateurs.
Arbitrage de Richard Schütz assisté de Thomas Gemeinhardt et Roman Pouzar
Pénalités : Russie 6' (0', 4', 2'), Italie 28' (6', 2', 10'+10').
Tirs : Russie 36 (11, 13, 12), Italie 9 (2, 4, 3).

Évolution du score :
1-0 à 34'17" : Kovalchuk assisté de Frolov et Malkin
2-0 à 53'35" : Frolov assisté de Kovalchuk
3-0 à 59'56" : Morozov assisté de Zaripov et Zinoviev (sup. num.)
 

Russie

Attaquants :
Danis Zaripov - Sergei Zinoviev - Aleksei Morozov (A)
Ilya Kovalchuk (+2) - Evgeni Malkin (+2) - Aleksandr Frolov (+2)
Aleksandr Kharitonov - Piotr Schastlivy (C) - Aleksandr Radulov
Aleksandr Ovechkin - Ivan Nepryaev - Nikolai Kulemin

Défenseurs :
Vitali Proshkin (2') - Ilya Nikulin
Andrei Markov (A, +2) - Sergei Gonchar (+2)
Vitali Atyushov (2') - Denis Grebeshkov
Aleksei Emelin - Maksim Kondratiev (2')

Gardien :
Aleksandr Eremenko

Remplaçant : Vassili Koshechkin (G).

Italie

Attaquants :
Giorgio de Bettin (A) - Jason Cirone (2') - Giulio Scandella (2')
Roland Ramoser (-2) - Luca Ansoldi (-2, 2') - Stefano Margoni (-2)
Patrice Lefebvre - John Parco - Mario Chitarroni (C, 2')
Flavio Faggioni (2') - Manuel De Toni - Luca Rigoni
Jonathan Pittis

Défenseurs :
Christian Borgatello (-2, 2') - Armin Helfer (-2)
Florian Ramoser - Michele Strazzabosco (A, 2')
Carlo Lorenzi - Carter Trevisani (4'+10')

Gardien :
Jason Muzzatti

Remplaçant : Andrea Carpano (G). Absents : Günther Hell (G), Paolo Bustreo (genou), André Signoretti.

 

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