Slovaquie - Suisse (15 décembre 2007)

 

Match international.

Un séisme de huit minutes

En quelques secondes, les forteresses qui paraissent les plus solides peuvent s'effondrer sous l'effet d'un tremblement de terre. Le béton armé de la maison Krueger n'échappe donc pas à cette règle. Il aura suffi de huit minutes pour que tout s'écroule : l'invincibilité suisse, l'invulnérabilité en infériorité numérique, la confiance d'un gardien...

Les indices de cette défaillance étaient déjà présents au premier tiers-temps. Une perte de palet de Valentin Wirz en zone défensive s'est révélée sans conséquence. Par contre, la mauvaise passe et le défaut de marquage de René Back sont directement responsables du premier but d'Andrej Podkonicky. Puis un palet non contrôlé par Aebischer aurait pu être coûteux si le néophyte David Buc s'était mieux appliqué. Ce sont deux pénalités de Melicharek et Malec qui remettent la Suisse dans la partie. Roman Wick égalise sur une passe du vétéran ès powerplay Paul Di Pietro.

La deuxième période vire au cauchemar pour les Suisses dès l'engagement. Les 37 pénalités suisse précédentes ont été tuées, celle de Jobin fait déborder le vase. David Aebischer pense avoir bloqué le palet de Fabus sous sa mitaine, alors qu'il est jouable pour l'opportuniste Frantisek Skladany. Vingt secondes plus tard, Thomas Ziegler a l'occasion d'égaliser... et sur la contre-attaque, Podkonicky trouve facilement la lucarne d'un Aebischer trop vite au sol. Gabriel Spilar, le joueur de Kosice qui évolue à domicile devant son fervent public, ajoute le 4-1 sur une action similaire. Le calvaire n'est pas terminé. Le novice René Back, encore pris de vitesse, rejoint Wirz en prison et laisse son équipe à trois. Il s'ensuit deux nouveaux buts en supériorité, des doublés pour Skladany et Spilar.

David Aebischer, en difficulté mais vraiment pas aidé par une défense trop passive dans son enclave, est rappelé au banc. Cela ne lui était plus arrivé en équipe nationale depuis le match contre l'Ukraine aux JO 2002.

Thomas Bäumle fait sa rentrée et gardera sa cage inviolée, mieux appuyé par une défense rappelée à ses devoirs. L'étonnant Roman Wick ramène vite le score à 2-6, mais Victor Stancescu rate son face-à-face avec Krizan qui aurait permis de réduire encore la marque. La Slovaquie peut donc tranquillement gérer sa fin de match. Au troisième tiers, Supler se permet de faire rentrer Miroslav Lipovsky, le gardien de Kosice, pour faire plaisir aux nombreux spectateurs.

 

Commentaires d'après-match

Julius Supler (entraîneur de la Slovaquie) : "Le match s'est joué dans une atmosphère fantastique. Nous avons pratiqué un hockey dynamique. Les jeunes font passer le signal qu'il y a de la concurrence de l'équipe. C'est la génération qui se prépare en vue du Mondial 2011 qui se jouera à Bratislava et ici même à Kosice."

David Aebischer (gardien de la Suisse) : "Toute l'équipe - moi compris - a joué moins bien qu'à Nuremberg."

Ralph Krueger (entraîneur de la Suisse) : "On ne peut pas faire endosser la responsabilité de la défaite à un seul joueur. Par rapport à hier, le powerplay de nos adversaires a été parfait, ce qui leur a donné confiance. Une fois en tête, ils ne nous ont pas permis de rentrer dans le match. Nous avons testé 47 joueurs cette saison en démontrant que notre système défensif fonctionne. Avant ce black-out général de huit minutes, nous avons gagné deux matches qui n'avaient rien de faciles. Quatre buts en trois sélections [pour Wick] : je crois que les chiffres parlent d'eux-mêmes. L'an dernier, c'était Julien Sprunger qui m'avait surpris, il y a deux ans c'était Thibaut Monnet, cette fois c'était le tour de Wick. Je suis content de voir de nouveaux visages s'intégrer dans le groupe."

 

Slovaquie - Suisse 6-2 (1-1, 5-1, 0-0)

Samedi 15 décembre à 17h00 à la Steel Arena de Kosice. 7448 spectateurs.

Arbitrage de Daniel Konc et Vladimír Baluska (SVK) assistés de Rastislav Gajan et Milan Másik (SVK).

Pénalités : Slovaquie 12', Suisse 22'.

Tirs : Slovaquie 32 (11, 8+6, 7), Suisse 22 (10, 8, 4).

Évolution du score :

0-1 à 03'54" : Plüss assisté de Jobin et Della Rossa

1-1 à 10'21" : Melicharek assisté de Majesky et Skladany

1-2 à 32'33" : Fischer assisté de Lemm (sup. num.)

2-2 à 45'48" : Fabus assisté de Melicharek et Starosta

2-3 à 54'25" : Di Pietro assisté de Plüss et Rüthemann (sup. num.)

 

Slovaquie

Gardien : Karol Krizan puis Miroslav Lipovský à 40'00".

Défenseurs : Tomás Starosta - Ivan Majeský ; Tomás Malec - Dominik Granák ; Peter Klepác - Ivan Datelinka ; Michal Grman - Miroslav Vantroba.

Attaquants : Frantísek Skladaný - Peter Fabus - Tibor Melichárek ; Rudolf Huna - Andrej Podkonický - Gabriel Spilár ; René Skoliak - Juraj Mikus - Peter Kocák ; Peter Sivák - Dávid Buc - Michel Miklík.

Suisse

Gardien : David Aebischer puis Thomas Bäumle à 28'18".

Défenseurs : David Jobin - Goran Bezina ; Raphael Diaz - Philippe Furrer ; René Back - Timo Helbling ; John Gobbi.

Attaquants : Paul Di Pietro - Martin Plüss - Patric Della Rossa ; Mathias Joggi - Thomas Ziegler - Ivo Rüthemann ; Victor Stancescu - Kevin Romy - Patrick Fischer ; Romano Lemm - Valentin Wirz - Roman Wick.

 

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