Allemagne - France (9 février 2008)

 

Skoda Cup, deuxième journée.

Le 0-5 contre l'Allemagne à Amiens est l'exemple le plus frais de l'écart qui demeure entre les Bleus et les nations solides du hockey européen. Malgré la défaite "encourageante" contre la Slovaquie hier, l'équipe de France s'attend donc à souffrir devant cette équipe d'Allemagne presque au complet. Si l'on excepte le gardien Kotschnew, le défenseur Sascha Goc, l'attaquant Christoph Kreutzer et les joueurs de NHL, Uwe Krupp aligne sa meilleure équipe.

Les Allemands imposent d'entrée un défi physique intense. Il faut attendre à peine sept secondes pour voir Ullmann et Meunier s'échanger les premières politesses. Les pénalités pleuvent et les deux joueurs d'Iserlohn, Michael Wolf et Chris Schmidt, se retrouvent ensemblent en prison. Un lancer de la bleue de Baptiste Amar ouvre alors le score. Mais dans l'autre sens, ce sont Coqueux et Manavian qui sont sanctionné pour accrocher. Au moment où la France revient à quatre, John Tripp dévie un tir de Holland et égalise. Dix-huit secondes plus tard, Michael Wolf rappelle qu'il est toujours efficace en équipe nationale (16e but en 35 sélections), même sans son coéquipier d'Iserlohn Robert Hock dont la non-sélection a fait polémique cette semaine. Dans la minute qui suit, Florian Busch inscrit même le 3-1 sur une bonne passe de Sven Felski. Exactement comme hier, et même plus rapidement, les Français ont semblé craquer complètement en prenant trois buts coup sur coup. Mais comme hier, ils évitent le pire en regagnant les vestiaires à 3-2 : Mathieu Mille, sortant de prison, s'échappe face à Robert Müller qu'il bat en deux temps.

Les similitudes avec le précédent après-midi s'arrêtent là. Si les vannes des buts avaient été refermées après vingt minutes, elles restent en effet grandes ouvertes aujourd'hui. Une erreur de marquage allemande en infériorité permet à Julien Desrosiers d'égaliser à 3-3 entre les jambières du gardien. Le buteur rentre cependant aussitôt aux vestiaires, blessé à l'épaule. Le jeu est toujours rude, aucun coup n'est épargné, aucune pénalité non plus. Antonin Manavian rejoint Sacha Treille en prison après une crosse haute inutile. Christoph Ullmann marque dans la confusion, encore une fois au moment où la phase de 5 contre 3 se termine. Puis c'est François Rozenthal qui envoie le palet au-dessus du plexiglas. Un slap dévié de la bleue trompe de nouveau Eddy Ferhi et porte le score à 5-3.

Le match pourrait être terminé, mais les Français ne veulent pas lâcher. Ils se créent encore des occasions. Laurent Meunier, l'attaquant de Genève-Servette qui connaît cette patinoire pour avoir été prêté deux fois à Lausanne durant la saison, marque en contre-attaque sur une longue passe de Benoît Quessandier. Mieux encore, il remet ça à quinze secondes de la fin et en infériorité numérique, sur une mésentente entre le gardien allemand Robert Müller et sa défense. Tous les efforts du capitaine français ne servent cependant à rien. Cette prolongation qui tend les bras aux Bleus est gâchée par une mise au jeu mal gérée malgré un temps mort : l'Allemagne part à trois contre deux, et après un tir contré de Schmidt, Florian Busch reprend le palet dans les airs. Dire qu'il n'y avait que 15 secondes à tenir... Il en a fallu sept aux Allemands pour reprendre l'avantage.

Désignés joueurs du match : Michael Wolf pour l'Allemagne et Baptiste Amar pour la France.

 

Commentaires d'après-match

Uwe Krupp (entraîneur de l'Allemagne) : "Ce n'était pas notre meilleur hockey, nous étions peu concentrés. Le point positif, c'est que nous avons trouvé le moyen de gagner. Dans deux mois, plus personne ne se demandera comment. C'est un match important, ils se battront comme nous pour le maintien aux championnats du monde."

Baptiste Amar (meilleur joueur de la France) : "On avait du mal à se créer des situations, à marquer contre les grosses nations. Inscrire cinq buts aux Allemands, c'est encourageant. Les mises en échec dures, ça fait partie de leurs caractéristiques. Nous étions prêts à ce défi. Nous sommes venus ici pour montrer aux autres nations qu'il faut nous respecter."

 

Allemagne - France 6-5 (3-2, 2-1, 1-2)

Samedi 9 février 2008 à 16h00 à la patinoire de Malley. 779 spectateurs.

Arbitrage de Danny Kurmann et Daniel Stricker (SUI) assistés d'Andreas Kohler et Daniel Zosso (SUI).

Pénalités : Allemagne 16' (10', 6', 0'), France 24' (12', 10', 0').

Tirs : Allemagne 26, France 33.

Évolution du score :

0-1 à 05'59" : Amar assisté de Meunier (double sup. num.)

1-1 à 11'14" : Tripp assisté de Holland et Ullmann (sup. num.)

2-1 à 11'32" : Wolf assisté de Hackert

3-1 à 12'43" : Busch assisté de Felski

3-2 à 17'03" : Mille assisté de Besch

3-3 à 22'15" : Desrosiers assisté de Hecquefeuille et Besch (sup. num.)

4-3 à 35'20" : Ullmann assisté d'Ancicka et Tripp (sup. num.)

5-3 à 39'22" : Hördler assisté de Wolf et Gogulla (sup. num.)

5-4 à 45'55" : Meunier assisté de Quessandier

5-5 à 59'45" : Meunier assisté de Gras (inf. num.)

6-5 à 59'53" : Busch assisté de Schmidt et Holland (sup. num.)

 

Allemagne

Gardien : Robert Müller.

Défenseurs : Tobias Draxinger (2') - Michael Bakos ; Chris Schmidt (2') - Jason Holland ; Jens Baxmann - Martin Ancicka (2') ; Sebastian Osterloh - Frank Hördler (2').

Attaquants : Sven Felski - Christoph Ullmann (2') - Florian Busch ; Philipp Gogulla - Michael Hackert - Michael Wolf (2') ; Yannic Seidenberg - Felix Schütz - John Tripp (2') ; Aleksander Polaczek - Petr Fical - Sebastian Furchner (2').

Remplaçant : Youri Ziffzer (G). En réserve : Felix Schütz, Andreas Renz.

France

Gardien : Eddy Ferhi.

Défenseurs : Baptiste Amar - Antonin Manavian (4') ; Nicolas Besch (2') - Simon Lacroix (2') ; Mathieu Mille (2') - Benoît Quessandier.

Attaquants : Antoine Lussier - Laurent Meunier (4') - François Rozenthal (2') ; Maurice Rozenthal - Laurent Gras (2') - Olivier Coqueux (2') ; Julien Desrosiers - Pierre-Édouard Bellemare - Kévin Hecquefeuille (2') ; Sacha Treille (2') - Damien Fleury - Luc Tardif ; Jonathan Zwikel.

Remplaçant : Fabrice Lhenry (G). Absent : Vincent Bachet.

 

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