Slovaquie - Suisse (9 novembre 2008)

 

Match comptant pour la Deutschland Cup 2008.

Des conditions de jeu indignes ?

Cette partie s'ouvre sur une polémique. Suisses et Slovaques sont furieux d'avoir été relégués sur la piste d'entraînement de la SAP-Arena, des conditions indignes selon eux d'un match international. Les organisateurs s'indignent de ces plaintes en rappelant que les deux fédérations invitées connaissaient la donne à l'avance. C'est vrai, mais les circonstances ont changé : la raison invoquée était le temps de démontage nécessaire après le festival culturel prévu la veille, un concert qui expliquait que la journée de samedi se soit déroulée à Francfort et non à Mannheim.

Seulement voilà, ledit concert a été annulé et les deux équipes s'ébattent sur la seconde piste pendant que la glace principale est disponible. Les organisateurs n'ont simplement pas voulu assumer le coût de la réorganisation logistique, et c'est pourquoi les visiteurs râlent... Les deux entraîneurs découvrent qu'il n'y a même pas assez de place sur le banc pour qu'ils se tiennent debout derrière ou devant leurs joueurs ! 

La Suisse démarre bien mieux que dans son match raté contre le Canada. Les passes arrivent maintenant à destination, le palet circule vite. La Slovaquie adopte une configuration défensive. Imrich Petrik reçoit 21 tirs en 20 minutes, mais les Helvètes ont toujours un gros problème en jeu de puissance : ils ne profitent pas de quatre pénalités adverses, même pendant une minute jouée à 5 contre 3, une de plus.

Le jeu s'inverse en deuxième période. Les Slovaques, qui attendaient le contre jusqu'ici, attaquent à leur tour... mais n'ont pas plus de réussite en supériorité numérique. Kolozvary, en réussite ces derniers jours, échoue deux fois sur Genoni. De l'autre côté, Matthias Bieber, seul face à Petrik, n'arrive pas à le passer.

Au troisième tiers-temps, les deux équipes fournissent leurs derniers efforts malgré des signes de fatigue. Juraj Mikus, l'actuel meilleur marqueur de l'Extraliga slovaque, inflige à Leonardo Genoni son premier but encaissé en équipe nationale, après une invincibilité de 108 minutes. Il fallait cela pour obliger la Suisse à attaquer de toutes ses forces. Vu qu'elle n'a marqué qu'un but depuis le début du week-end, 12 petites minutes suffiront-elles ? Finalement oui, mais il faut que toutes les circonstances concordent : juste après un poteau slovaque de Tomas Hvila, son coéquipier Tomas Bulik se fait sanctionner pour accrocher. Une minute plus tard, Ralph Krueger sort son gardien pour jouer à 6 contre 4. Le tir croisé d'Andres Ambühl égalise. Paolo Duca, seul face au but, a même le palet de la victoire, mais le petit attaquant d'Ambri manque de peu la cible

La décision se fait aux tirs au but, où seul Ivo Rüthemann trouve la faille.

La Slovaquie repart battue mais remporte son seul point de la semaine. Elle retrouvera ce même adversaire en décembre, mais cette foiselle ramènera ses joueurs plus expérimentés. La défense helvétique, qui s'est découvert de nouveaux leaders comme Du Bois, aura donc plus de travail. Mais c'est l'attaque suisse qui paraît toujours aussi poussive, face à une équipe qui avait encaissé 17 buts en 3 matches...

Désignés joueurs du match : Juraj Mikus pour la Slovaquie et Martin Höhener pour la Suisse.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Jan Filc (entraîneur de la Slovaquie) : "Ce déséquilibre au détriment des joueurs expérimentés et au profit des nouveaux arrivants nous a permis d'expliquer nos intentions. Cela a contribué à ce que l'équipe s'améliore au fil de la semaine, et déjà, la Suisse a eu des problèmes avec nous. Il y a eu ces derniers jours des buts encaissés sur des erreurs individuelles et des problèmes d'adaptation au nouveau système de jeu, mais les défenseurs ont vite pris le rythme. Les attaquants qui jouent en deuxième division tchèque [Spirko et Sagat] ont très bien travaillé sur la glace. Cette équipe-ci est une vision sur trois ans. Certains de ces joueurs ont une perspective à plus court terme, et c'est bien, parce qu'il faut suppléer la génération qui s'en va."

Ralph Krueger (entraîneur de la Suisse) : "Nous avons réussi à égaliser, puis à vaincre, dans une rencontre que nous étions destinés à perdre. C'est un signe que cette équipe a du caractère. Et n'oublions qu'il y avait en piste 18 joueurs qui n'ont pas joué le dernier Mondial ! [NB : côté slovaque, seuls Skladany et Mikus étaient aux championnats du monde] Disons que le groupe qui ira à Poprad et à Kosice sera un peu plus offensif, avec des gens comme Plüss, Sprunger, Monnet ou encore le défenseur offensif Bezina. Mais il faut se rendre compte de la situation. Pour tenir tête à des équipes de niveau mondial - pensez que la sélection russe vaut une centaine de millions de dollars alors qu'aucun club au monde n'a une telle masse salariale - nous devons forcément commencer par être solides derrière. Prenons des gens comme Wick ou Duca : ils savent qu'ils ont des devoirs défensifs qu'il ne doivent peut-être pas assumer en club. Et cela coûte évidemment de l'énergie quand il faut ensuite attaquer."

 

Slovaquie - Suisse 1-1 (0-0, 0-0, 1-1, 0-0) / 0-1 aux tirs au but

Samedi 8 novembre 2008 à 19h30 sur la piste d'entraînement de la SAP-Arena de Mannheim. 425 spectateurs.

Arbitrage de Georg Jablukow et Reik van Gameren (ALL) assistés de Simon Aicher et Michael Sauer (ALL).

Pénalités : Slovaquie 14' (8', 4', 2', 0'), Suisse 10' (0', 6', 2', 2').

Tirs cadrés : Slovaquie 33 (6, 13, 10, 4), Suisse 41 (21, 6, 10, 4).

Évolution du score :

1-0 à 47'57" : Mikus assisté de Miklik et Skladany

1-1 à 57'12" : Wick assisté d'Ambühl (sup. num.)

Tirs au but :

Slovaquie : Mikus (manqué), Hvila (manqué), Spirko (manqué).

Suisse : Wick (manqué), Rüthemann (réussi).

 

Slovaquie

Gardien : Imrich Petrik.

Défenseurs : Tomas Malec (2') - Ivan Svarny (2') ; Tomas Slovák - Stanislav Hudec ; Richard Stehlik - Kristian Kudroc ; Ivan Datelinka (2').

Attaquants : Frantisek Skladany - Juraj Mikus - Michel Miklik ; Martin Sagat - Ivan Kolozváry - Rastislav Spirko ; Lukas Hvíla - Tomas Bulík (4') - Ivan Dornic ; Richard Huna - Róbert Huna (2') - Martin Kriska ; Dusan Pasek.

Remplaçant : Jan Laco (G). En réserve : Michal Jurasko, Tibor Radulay, Erik Caládi.

Suisse

Gardien : Leonardo Genoni [sorti de 56'55" à 57'12"].

Défenseurs : Timo Helbling (2') - Martin Höhener (2') ; Michael Ngoy - Félicien Du Bois ; René Back (2') - Patrick Fischer II ; Florian Blatter.

Attaquants : Thierry Paterlini - Thomas Ziegler - Ivo Rüthemann ; Paolo Duca - Sandy Jeannin (C) - Thomas Déruns ; Ryan Gardner - Roman Wick - Andres Ambühl (2') ; Kévin Romy (2') - Dario Bürgler - Matthias Bieber ; Valentin Wirz.

Remplaçant : Ronnie Rüeger (G). Absents : Patrick Fischer (étirement aux adducteurs), Raphael Diaz, Beat Forster (en réserve).

 

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