France - Pays-Bas (4 avril 2009)
Match amical.
La longue attente des partisans des Diables Rouges de Valenciennes, après l'incendie de 2004, a pris fin avec l'inauguration en septembre d'un équipement très moderne, qu'ils n'ont pas tardé à prendre d'assaut pour les rencontres amicales face aux voisins dunkerquois et chalonnais. Valigloö est de nouveau bien garni pour le retour, après quatre décennies, de l'équipe de France dans la région.
Les Pays-Bas ont effectué le court déplacement pour peaufiner les derniers réglages, à une semaine des Mondiaux de Torun, où il conviendra avant tout de maintenir leur place dans l'antichambre de l'élite mondiale. Pour cela, leur sélectionneur Tommie Hartogs doit se passer des services de Brad Smulders et, provisoirement, de Jamie Schaafsma, encore dans la joie du titre italien remporté par Bolzano.
Côté français, outre Nicolas Besch blessé et forfait, la défense est privée de Baptiste Amar, entraînant la présence de Thomas Roussel auprès de Vincent Bachet, promu capitaine en attendant l'intégration de Laurent Meunier.
L'entame volontaire de Mathieu Mille et Jérémie Romand, imposant contre la balustrade pour mettre la pression sur les "Oranje", vêtus de blanc pour l'occasion, précède les premiers lancers, oeuvres de Damien Raux, du revers, et de François Rozenthal, infiltré sur la droite, d'où il oblige Phil Groeneveld à dégager la rondelle au-dessus du cadre. Toutefois, la suite n'est pas du même acabit, les Bataves parvenant à employer Fabrice Lhenry par Matt Korthuis, sur mise au jeu, et Bob Teunissen.
La faute de l'éphémère Nocéen Bjorn Willemse n'est pas plus mise à profit par les bleus, incapables de cadrer leurs lancers, jusqu'à ce qu'Anthony Guttig, aligné aux côtés de Yorick Treille et Julien Desrosiers, n'oblige l'ancien portier rouennais à intervenir du gant sur un tir croisé de la gauche. Le passage étant bien souvent rendu difficile par les grands gabarits adverses, les essais français demeurent cantonnés à la ligne bleue, d'où Antonin Manavian s'essaie à deux reprises.
La clé de la défense néerlandaise semble toutefois détenue par la paire Treille-Desrosiers, bien en jambes. Très facile dans ses interventions, le premier met sur orbite l'attaquant rouennais, dont le lancer de la gauche est bloqué par Groeneveld. Lorsque les deux attaquants français accélèrent, la défense semble aux abois, et s'en remet à son dernier rempart, impeccable lorsque Treille y va seul et tente de le tromper à mi-hauteur. La voie est toute tracée pour ouvrir le score, mais les Français ne tirent pas profit du deuxième avantage numérique (16'19").
De son côté, Fabrice Lhenry vit une suite de rencontre sereine, sa défense se refermant assez vite sur les attaquants, à leur tour incapables de se montrer dangereux lorsque Jérémie Romand est invité à gagner le banc de la prison (19'56").
La France accélère
Les bleus présentent un visage plus déterminé à l'abord de la période intermédiaire. Les lancers s'enchaînent sur la cage, par Zwikel, de volée, Treille, en force, Gras ou encore Roussel, sur une séquence initiée par une récupération de palet de Tardif derrière le but. À l'image de Staats, bousculé par le Morzinois derrière sa cage, les défenseurs font face à un péril croissant. Le lancer de Yorick Treille, en force et sous la barre, dès la mise au jeu remportée par Anthony Guttig, arrive logiquement (1-0 à 24'52"). Et, même si Van den Heuvel rôde dangereusement aux abords du but bien gardé par Lhenry sur un tir à la bleue de Staats, la contre-attaque est sans appel ; rapidement en possession du palet, Jérémie Romand décale Damien Fleury sur sa droite (2-0 à 25'24").
Phil Groeneveld, qui a seulement pu freiner la course de la rondelle, n'est pas au bout de ses peines car un oubli de Reiner Staats permet à Jonathan Zwikel, esseulé, de tripler la marque en hauteur (3-0 à 26'41"). Les visiteurs, contraints de demander un temps mort, et auteurs de plusieurs dégagements interdits sur les poussées françaises, sont encore bousculés. Verbruggen est pris par Zwikel dans sa propre zone, et Groeneveld concède désormais des rebonds difficiles à écarter pour son arrière-garde.
À l'autre extrémité du glaçon, Fabrice Lhenry tient bien son poste, bloquant notamment la tentative de Van Schagen en entrée de zone et l'essai de Demelline, à l'affût d'un palet récupéré par une poussée musclée du Chamoniard Euverman. Prise de court sur cette dernière action, la France concède par Roussel une pénalité dont profitent les Néerlandais pour se montrer plus incisifs. Lhenry contrecarre toutefois les plans du grand Marcel Kars, patient pour contrôler la rondelle avant de lancer, et de Bjorn Willemse, sur un 2 contre 1 amené par Korthuis.
La réponse des Français, désormais contraints d'évoluer sans Anthony Guttig, touché à l'épaule, est cinglante : dès son retour, Thomas Roussel est à l'origine du quatrième but, signé Julien Desrosiers, très rapide sur la droite (4-0 à 37'57"). L'addition aurait même pu s'alourdir sur une nouvelle initiative de Jérémie Romand, sur laquelle Kevin Igier manque le palet du cinquième but, et une action Lussier-Rozenthal, superbement déjouée par Phil Groeneveld.
Les hommes de Dave Henderson ne relâchent pas la pression en revenant du vestiaire, et se procurent les plus belles occasions malgré deux infériorités. Servi en profondeur par son compère Desrosiers, l'inévitable Yorick Treille contraint le dernier rempart à un superbe arrêt de la mitaine. La paire "morzinoise" Gras-Rozenthal se casse aussi les dents sur le cerbère d'Alleghe.
Pris de vitesse, englués dans des tentatives solitaires et des pertes de palet pas toujours provoquées par l'adversaire, les Pays-Bas tirent toutefois profit d'une mauvaise transmission du jeu de puissance français, qui oblige Teddy Trabichet à déséquilibrer Diederic Hagemeijer, parti défier Fabrice Lhenry (49'15"). Le tir de pénalité n'est pas converti par le joueur d'Eindhoven, dont le lancer termine dans la mitaine du gardien d'Esbjerg. Ce dernier tient en effet à glaner un blanchissage, faisant front à Postma, servi par un Marcel Kars plus vif que Manavian derrière le but, et recevant l'aide de son cadre devant Tony Demelline, à la récupération d'un rare palet laissé libre, et Matt Korthuis, qui repique de la gauche.
L'honneur de clore la marque reviendra à Julien Desrosiers, à la conclusion d'un dernier mouvement collectif, d'une feinte imparable pour Groeneveld, une fois de plus laissé à lui-même (5-0 à 54'33"). Une mise en jambes crescendo pour les Français, supérieurs en vitesse et en technique à des Néerlandais physiques mais limités.
Compte-rendu signé Mathieu Hernaz
Commentaires d'après-match
François Rozenthal (attaquant de la France) : "Le premier match de préparation est toujours compliqué car certains n'ont pas joué depuis trois semaines et il faut trouver le rythme. Au début du deuxième tiers, nous avons pris les choses en main, en alliant physique, agressivité et patinage, et on a vu la différence. La solidité défensive est primordiale pour les championnats du monde, car un autre niveau nous attend. Certains détails ne doivent pas être pris à la légère. Nous avons su répondre physiquement à cette équipe, comme l'a souhaité Dave Henderson. Après certaines tergiversations, l'équipe rentre dans le rythme. Avec le renfort de quelques joueurs, comme Laurent Meunier, le groupe va encore évoluer mais tout ne va pas être bouleversé car l'ossature est là."
France - Pays-Bas 5-0 (0-0, 4-0, 1-0)
Samedi 4 avril 2009 à 20h00 à la patinoire Valigloö de Valenciennes. 900 spectateurs.
Arbitrage d'Alexandre Bourreau assisté de Damien Gremion et Pierre Dehaen.
Pénalités : France 35' (2', 2', 6'+5'+20'), Pays-Bas 33' (4', 0', 4'+5'+20').
Évolution du score :
1-0 à 24'52" : Treille assisté de Guttig
2-0 à 25'24" : Fleury assisté de Romand et Raux
3-0 à 26'41" : Zwikel assisté de Bachet et Papa
4-0 à 37'57" : Desrosiers assisté de Treille et Roussel
5-0 à 54'33" : Desrosiers assisté de Roussel et Treille
France
Gardien : Fabrice Lhenry (2').
Défenseurs : Thomas Roussel (+4, 2') - Vincent Bachet (C, +4) ; Teddy Trabichet (+1) - Mathieu Mille (+2) ; Benoît Quessandier - Antonin Manavian (5'+20').
Attaquants : Julien Desrosiers (+3) - Yorick Treille (A, +3) - Anthony Guttig (+1) [puis Raux à 26'45"] ; Jérémie Romand (+1, 2') - Damien Raux (+2) puis Kevin Igier (2') à 26'45" - Damien Fleury (+1) ; François Rozenthal - Laurent Gras - Anthoine Lussier (2') ; Luc Tardif (+1) - Jonathan Zwikel (A, +1) - Cyril Papa (+1).
Remplaçant : Eddy Ferhi (G).
Pays-Bas
Gardien : Phil Groeneveld.
Défenseurs : Bjorn Willemse (A, -2, 2') - Reiner Staats (-1) ; Nick de Jong (-1) - Jordi van Oorschot (-1) ; Erik Tummers (-2) - Nick Verbruggen (-2).
Attaquants : Ivy van den Heuvel (-2) - Bob Teunissen (C, -3) - Diederic Hagemeijer (-2) ; Akim Ramoul (-1, 2'+5'+20') - Marcel Kars (-1, 4') - Marco Postma (-1) ; Casey van Schagen - Matt Korthuis (A, -1) - Pieter van Biezen ; Tony Demelline (-2) - Chad Euverman (-1) - Levi Houkes (-2).
Remplaçant : Casper Swart (G).