Russie - Suède (19 avril 2009)

 

Match comptant pour les Czech Hockey Games, quatrième manche de l'Euro Hockey Tour.

Faiblesses suédoises mises à nu

Dernier match officiel pour la Russie avant les championnats du monde, et obligation de performance pour tous les joueurs présents tant il y a du monde au portillon pour prendre leur place.

La Suède attaque la première, mais la Russie transforme sa première contre-attaque, un 2 contre 2 sur lequel Aleksandr Radulov croise et marque à mi-hauteur côté mitaine de Stefan Liv, pris à froid. Ce but ne refroidit par l'ardeur physique des Scandinaves. À son habitude, Martin Thörnberg met en échec tout ce qui bouge, mais quand il intercepte un palet en zone neutre, c'est lui qui se fait accueillir à la bleue par une charge à la hanche d'Aleksei Tereshchenko. Si le rythme du jeu est imprimé par la Suède, la technique russe semble dangereuse à tout moment. Elle joue plus sur la maîtrise individuelles du palet, mais Zinoviev distribue aussi de bonnes passes.

Enfin, pas toujours... Une mauvaise passe dans l'axe en zone défensive de Zinoviev offre un incroyable palet de but à Mattias Weinhandl, qui se présente absolument seul devant Eremenko et tente de le feinter par la droite. Mais le gardien russe se couche et repousse le palet d'une main ferme. Zinoviev se rattrape dans la zone offensive par une bonne passe en profondeur pour Mozyakin qui met le feu dans la défense et force Robin Jonsson à une obstruction.

Le jeu de puissance russe ne sort pas des bandes et est inoffensif, mais au moment où la pénalité se termine, Radulov envoie le palet en angle vers la cage. Oleg Saprykin, qui a pris le dessus physiquement sur Lars Jonsson dans le slot, force le palet entre les jambières du gardien. Piotr Schastlivy, à son tour seul face au but, aurait même pu inscrire le 3-0 dans la foulée...

Le premier tiers-temps se termine par une pénalité indue de Perezhogin : s'il y a bien eu une crosse haute qui a touché un visage suédois, c'était celle de Rybin qui était fermement tenue par Jonsson et que le Russe ne pouvait donc plus contrôler. À cinq contre quatre, Linus Omark a une grosse occasion de réduire le score. Son tir transperce les bottes du gardien mais est sauvé sur la ligne par un défenseur.

En deuxième période, plus les minutes passent, et plus les Russes se créent des occasions : Rybin décalé en angle sur une bonne action collective, Sushinsky en tour ce cage. Au moment où la pression rouge est la plus forte, la Suède marque en contre-attaque : Johan Åkerman relance superbement vers Niklas Persson seul sur la gauche pour un lancer dans la lucarne opposée (2-1). Le répit ne dure pas longtemps : une supériorité numérique est transformée en quelques secondes par un jeu en triangle parfait de Mozyakin, Sushinsky et Zinoviev qui n'a plus qu'à pousser le palet dans la cage ouverte (3-1). Quand la Russie se décide à jouer collectivement, cela fait toujours très mal...

Eremenko reste vigilant, en captant de la mitaine un revers de Lars Jonsson en tour de cage. Et les contre-attaques russes sont toujours aussi redoutables : Aleksandr Radulov feinte joliment Johan Åkerman et décale du bout de la palette Oleg Saprykin pour le but du KO (4-1).

Le score commence à devenir inquiétant pour la Tre Kronor qui réagit au troisième tiers-temps : passe transversale de Marcus Nilsin pour Christian Berglund en entrée de zone qui laisse en retrait à Niklas Persson pour un missile surpuissant (4-2).

La Russie se met toute seule en danger par son indiscipline. Alors que son équipe est déjà en infériorité, Oleg Tverdovsky prend une pénalité plus une méconduite pour un cross-check stupide bien après le coup de sifflet. La Suède peut jouer à cinq contre trois, et Tony Mårtensson, servi seul au second poteau, croit avoir le but tout fait. Il envoie tranquillement la palet dans la cage ouv... Non, dans le gant d'Aleksandr Eremenko qui est venu capter ce palet à ras glace ! Ensuite, en situation de cinq contre quatre, un lancer de la bleue de Johan Åkerman semble entrer dans le haut du filet et ressortir. C'est ce qu'indiquent tous les joueurs suédois. L'arbitre laisse le jeu se dérouler sur le moment mais consultera a posteriori la vidéo qui confirmera que le palet a heurté la barre intérieure (4-3).

Le défenseur suédois Lars Jonsson, tout juste sorti de prison pour un coup de genou dû non à sa vilénie mais à son incapacité à suivre les virevoltants Russes, n'arrive pas à coincer Aleksandr Radulov dans le coin : le joueur du Salavat Yulaev Ufa, intenable, va derrière la cage, fait demi-tour, repasse la ligne de fond et pivote soudainement pour un tir rasant qui surprend le gardien Stefan Liv (5-3). La Russie se met à dérouler son jeu : circulation rapide du palet, slap de la bleue d'Atyushov et rebond entre les cercles de Sergei Mozyakin, sous le gardien (6-3).

Aleksandr Radulov, auteur d'un match énorme, incarne bien cette nouvelle Russie qui a toujours autant de talent technique mais qui ne s'en laisse pas compter physiquement et répond coup pour coup. C'est une véritable gifle pour la Suède, dominée dans tous les domaines. Le pire pour les Scandinaves, c'est la comparaison de l'état de préparation des effectifs. Les Russes sont venus dans ce tournoi sans les finalistes de leur championnat et ont une dizaine de joueurs de valeur au moins égale à ceux-ci qui sont prêts à intégrer l'équipe. La Tre Kronor, elle, n'a que quatre joueurs de NHL (les défenseurs Enström et Grossman, les attaquants Joel Lundqvist et Loui Eriksson) à ajouter à cette heure. Pendant les tiers-temps, la télévision suédoise faisait un point angoissé sur les play-offs de NHL en espérant que des renforts soient bientôt disponibles.

Les Suédois ont le défaut d'être performants. Par exemple, il ne faut pas rêver de voir venir le gardien Henrik Lundqvist, qui mène 2 manches à 0 avec les New York Rangers (devant Washington et ses Russes...). Or, Johan Holmqvist hier et Stefan Liv aujourd'hui n'ont vraiment pas été rassurants. En fait, ils ont été si décevants que Jonas Gustavsson est presque le favori pour être titulaire, sans avoir joué. Il a en effet quitté l'équipe il y a quelques jours pour aller au chevet de sa mère malade.

Du côté russe, on n'est pas du tout dans la même urgence. Certes, Aleksandr Eremenko a pris tous ses buts au même endroit, normalement un côté fort des gardiens, au-dessus de la mitaine. Mais de toute façon, il est acquis depuis quelque temps que le titulaire aux Mondiaux sera Ilya Bryzgalov.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Russie - Suède 6-3 (2-0, 2-1, 2-2)

Dimanche 19 avril 2009 à 13h00 à la Tipsport Arena de Liberec. 1144 spectateurs.

Arbitrage de Radek Husicka et Vladimir Sindler (TCH) assistés de Rudolf Tosenovjan et Marek Hlavatý (TCH).

Pénalités : Russie 22'+10'+10', Suède 16'.

Tirs cadrés : Russie 39, Suède 32.

Évolution du score :

1-0 à 01'12" : Radulov assisté de Saprykin et Gorovikov

2-0 à 18'03" : Saprykin assisté de Radulov

2-1 à 33'35" : Persson assisté d'Åkerman et Nilson

3-1 à 35'33" : Zinoviev assisté de Sushinsky et Mozyakin

4-1 à 39'35" : Saprykin assisté de Radulov et Gorovikov

4-2 à 45'17" : Persson assisté de Berglund et Nilson (double sup. num.)

4-3 à 48'49" : Åkerman assisté d'Omark et Harju (sup. num.)

5-3 à 53'48" : Radulov

6-3 à 56'08" : Mozyakin assisté d'Atyushov

 

Russie

Gardien : Aleksandr Eremenko.

Défenseurs : Oleg Tverdovsky (A) - Konstantin Korneev ; Maksim Kondratiev - Maksim Goncharov ; Vitali Atyushov (A) - Andrei Zubarev ; Denis Kulyash - Vitali Proshkin.

Attaquants : Sergei Mozyakin - Sergei Zinoviev - Maksim Sushinsky (C) ; Oleg Saprykin - Konstantin Gorovikov - Aleksandr Radulov ; Evgeni Dadonov - Piotr Schastlivy - Igor Makarov ; Maksim Rybin - Aleksei Tereshchenko - Aleksandr Perezhogin.

Remplaçant : Vassili Koschechkin (G). En réserve : Anton Kuryanov.

Suède

Gardien : Stefan Liv.

Défenseurs : Carl Gunnarsson - Magnus Johansson (A) ; Kenny Jönsson (C) - Johan Åkerman ; Oscar Hedman - Lars Jonsson ; Robin Jonsson.

Attaquants : Martin Thörnberg - Tony Mårtensson - Mattias Weinhandl ; Christian Berglund - Niklas Persson - Marcus Nilson ; Patrik Zackrisson - Johan Harju - Linus Omark ; Mathias Tjärnqvist - Johan Andersson - Daniel Widing.

Remplaçants : Johan Holmqvist (G), Rickard Wallin (A), Niklas Nordgren.

 

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