Slovaquie - Bélarus (26 avril 2009)

 

Championnats du monde 2009, premier tour, groupe A.

Il était une fois le "Big 7"...

La première étape de la renaissance slovaque, assurer le maintien en battant la Hongrie, a été réussie avec grande peine, par un but à la dernière minute. Maintenant, la deuxième étape consiste à se qualifier en quart de finale, et cela passe déjà par une victoire ce soir sur le Bélarus. Mais les précédents ne plaident pas en sa faveur : défaite en 2006 et fausse victoire en 2007 (vrai match nul avec un dernier but en cage vide). Le Bélarus a quelques soucis : Andrei Kostitsyn, légèrement blessé, doit se soigner et son arrivée reste incertaine. Meleshko n'est pas remis d'avoir reçu le coude de Mike Fisher dans la tête avant-hier contre le Canada. Aleksandr Makritsky, qui se remettait d'une blessure à l'épaule, sera aligné... pendant un seul tiers-temps. Un choc épaule contre épaule avec Bicek lui sera fatal.

Bien évidemment, Glen Hanlon a remis Andrei Mezin dans les cages, lui qui a toujours posé problème aux Slovaques. C'est encore le cas ce soir. C'est même pire que ça. En effet, il faut déjà arriver jusqu'à Mezin. Les rouges ont verrouillé la zone neutre et mis en place un système défensif extrêmement discipliné qui prend très peu de pénalités. On ne peut pas dire que cela concorde avec les déclarations de Hanlon avant le Mondial sur le rythme ou l'ambition offensive, mais c'est très efficace pour contrer les Slovaques. Les grosses occasions se font entendre.

Dans ce match fermé, le Bélarus se découvre un héros inattendu : Andrei Stas, le centre de la quatrième ligne, âgé de vingt ans à peine. Stas - photo de droite - gagne le palet dans la bande droite, face à Hossa et Valabik, et marque au poteau opposé, côté plaque de Stana. Mieux que cela, Stas aurait même pu marquer un deuxième but à peine une minute plus tard en interceptant un palet à la ligne bleue des Slovaques alors que ceux-ci étaient en supériorité numérique...

La Slovaquie essaie bien sûr d'égaliser, mais ses efforts sont toujours aussi laborieux. Il faut que les défenseurs viennent plus au soutien offensif. Petr Smrek est le premier à montrer la voir en quittant sa ligne bleue, mais Mezin pare de la jambière. L'exemple sera cependant suivi : à trois minutes de la fin, Andrej Sekera intercepte à la ligne bleue un palet que la défense rouge avait (presque) dégagé, s'avance vers le point d'engagement gauche et effecue une passe transversale parfaitement reprise par Marcel Hossa. Enfin une action décisive, et les supporters slovaques s'enlacent et se congratulent. Ils savent se satisfaire de petits bonheurs ces temps-ci, loin des finales d'autrefois.

La Slovaquie survit à une pénalité de Granak en prolongation et on passe donc aux penaltys. Après deux réussites d'Antonenko et Ruzicka, qui ont choisi le tir du poignet, l'entraîneur slovaque Jan Filc ose un pari un peu fou, remplacer son gardien Stana par Jan Lasak, l'homme du titre 2002, qui est tout proche de la retraite mais a fait une bonne saison à Pardubice.

Des tours dans son sac, Mikhaïl Grabovsky en a aussi : il fait demi-tour, se met de dos, vient poser des deux patins devant le gardien gêné et pousser tranquillement le palet dans la cage ouverte. Les tirs au but sont parfois dirigés avec laxisme, mais pas ce soir : l'arbitre demande la vidéo et s'entend dire que l'attaquant biélorusse - photo de gauche - a ramené le palet en arrière, ce qui est strictement interdit et trop souvent toléré. Il annule le but et tout est à refaire.

La Slovaquie n'en profite pas. Le tir de Nagy arrive directement dans la mitaine de Mezin et le revers de Bartecko manque carrément le cadre. Entre-temps, Kalyuzhny a été emporté par sa feinte et a rabattu le palet à côté.

Cela fait trois tentatives de chaque côté, et on change donc l'ordre des tireurs. Bien évidemment, chaque équipe aligne celui qui a réussi son premier pénalty. Cette fois, Stefan Ruzicka tire droit sur Mezin, par contre le vétéran Oleg Antonenko, même réduit à un temps de jeu minuscule, manie toujours magnifiquement le palet dans ce genre d'exercice et nettoie la lucarne. Le Bélarus signe un nouveau succès d'éclat, comme par hasard au moment où Hanlon est redevenu sélectionneur.

Il faut se rendre à l'évidence : sept ans après le titre mondial de la Slovaquie qui l'avait placée indiscutablement dans ce qu'on avait appelé le "Big 7", elle fait de moins en moins partie du concert des grands qui se réduit à un "Big 6". Elle devra prouver le contraire l'an prochain aux Jeux Olympiques si, enfin, un Gaborik daigne répondre présent. Sans sa toute petite poignée de stars, en tout cas, elle a fini en barrage de maintien l'an passé et elle est encore à la peine.

Le Bélarus ne doit pas se croire arrivé pour autant : cette victoire aux tirs au but ne lui donne que 2 points contre 1 à la Slovaquie. Il devra donc se méfier des Hongrois pour ne pas connaître une grosse désillusion, et même s'il y parvient, les Slovaques auront encore l'occasion de reprendre ce point d'écart.

Désignés joueurs du match : Lubos Bartecko pour la Slovaquie et Andrei Mezin pour le Bélarus.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match (à la télévision finlandaise YLE)

Mikhaïl Grabovsky (attaquant du Bélarus) : "Nous avons très bien joué. Tout le monde a travaillé dur et a joué intelligemment chaque présence. Nous avons une jeune équipe avec beaucoup de nouveaux joueurs mais nous pratiquons un jeu simple avec des attaquants rapides et techniques. J'ai vécu une dure saison mais j'ai de l'énergie pour jouer ce championnat du monde. Peut-on aller en quart de finale ? Je ne sais pas, mais une chose est sûre : j'aimerais jouer les États-Unis parce qu'ils sont entraînés par mon coach à Toronto (Ron Wilson), j'aimerais vraiment me retrouver face à lui."

 

Slovaquie - Bélarus 1-1 (0-0, 0-1, 1-0, 0-0) / 1-2 aux tirs au but

Dimanche 26 avril 2009 à 16h15 à Kloten. 5256 spectateurs.

Arbitrage de Vyacheslav Bulanov et Rafaïl Kadyrov (RUS) assistés de Konstantin Gordenko et Yuri Oskirko (RUS).

Pénalités : Slovaquie 8' (2', 2', 2', 2'), Bélarus 6' (2', 4', 0', 0').

Tirs : Slovaquie 32 (9, 14, 9, 0), Bélarus 20 (6, 4, 8, 2).

Évolution du score :

0-1 à 33'17" : Stas assisté de Chuprys

1-1 à 57'06" : Hossa assisté de Sekera

Tirs au but :

Bélarus : Antonenko (réussi), Grabovsky (invalidé), Kalyuzhny (à côté).

Slovaquie : Ruzicka (réussi), Nagy (arrêté), Bartecko (à côté).

Tireurs supplémentaires : Ruzicka (SVK, arrêté), Antonenko (BLR, réussi).

 

Slovaquie

Gardien : Rastislav Stana [puis Jan Lasak à partir du 2e tir au but].

Défenseurs : Jaroslav Obsut - Andrej Sekera ; Ivan Baranka - Peter Smrek ; Dominik Granak - Boris Valabik ; Rene Vydareny.

Attaquants : Marcel Hossa - Michal Handzus (A) - Lubos Bartecko (C) ; Ladislav Nagy (A) - Rastislav Palikovsky - Milan Bartovic ; Stefan Ruzicka - Juraj Mikus - Branko Radivojevic ; Jiri Bicek - Peter Olvecky - Tomas Surovy.

Bélarus

Gardien : Andrei Mezin.

Défenseurs : Aleksandr Ryadinsky - Ruslan Salei (A) ; Andrei Bashko - Aleksandr Makritsky [sorti à 20'00"] ; Viktor Kastyuchonak - Ivan Usenko.

Attaquants : Konstantin Koltsov (C) - Andrei Mikhalev - Jaroslav Chuprys ; Aleksei Ugarov - Mikhaïl Grabovsky - Aleksei Kalyuzhny ; Oleg Antonenko (A) - Evgeni Kovyrshin - Sergei Demagin ; Andrei Stas - Aleksandr Kulakov.

Remplaçants : Vitali Koval (G), Andrei Antonov. Absent : Dmitri Meleshko (légère commotion cérébrale).

 

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