Top/Flop : novembre 2002

 

ì Västra Frölunda (SUE)

Tandis que Färjestad est victime d'une soudaine gueule de bois, le pouvoir dans l'Elitserien suédoise est passé dans les mains de Västra Frölunda, l'équipe de Göteborg, et particulièrement d'une toute jeune ligne qui fait beaucoup parler d'elle. Au centre, le meneur de jeu et meilleur buteur Joel Lundqvist, 21 ans. À gauche, le forechecker agressif Jari Tolsa, 20 ans. Et à droite, Magnus Kahnberg, l'aîné des trois du haut de ses 22 ans, qui fait valoir sa technique et ses passes précises. Ses trois jeunes pousses se sont imposées comme un des meilleurs trios offensifs du championnat, et cela n'a pas échappé au sélectionneur national Hardy Nilsson. Ils ont fait leur début en en équipe nationale à l'occasion de la Coupe Karjala, et Tolsa a marqué son premier but international contre la Russie, sur passe de Kahnberg. Pour couronner le tout, ces jeunots ne sont pas seuls. Le gardien Henrik Lundqvist, 20 ans, révélé lors des derniers play-offs, continue d'épater à chacune de ses sorties. Il joue la moitié des matches et possède les meilleurs statistiques de toute l'Elitserien. Ajoutez encore Alexander Steen, le fils de Thomas, âgé de 18 ans, et vous comprendrez qu'une bouffée d'air frais souffle sur la Suède avec Frölunda, qui a gagné sept matches sur sept en novembre et s'est emparé de la première place.

ì Slovan Bratislava (SVK)

Le début de saison du champion slovaque en titre, le Slovan Bratislava, était tout sauf réussi, et le club tenta alors de créer un électrochoc fin octobre en transférant Stefanka et en prêtant Kolba et Kollár à Poprad. Pari gagné au delà de toutes espérances, puisque le Slovan a ensuite connu une série de dix matches sans défaite. Cerise sur le gâteau, l'ancien capitaine de l'équipe nationale Zdeno Cíger, a quitté la NHL pour revenir au club à trente-trois ans. Il renforce une attaque déjà riche du capitaine buteur Ján Lipiansky et du centre passeur Lubomír Hurtaj. Quant à la défense, construite autour du Tchèque Petr Pavlas, un joueur que sa bonne vision du jeu et son fort lancer rendent très précieux en jeu de puissance, elle commence à se montrer un peu plus sûre qu'en début de saison, à l'image du gardien international Pavol Rybar. La cohésion se refait à nouveau, la tête du classement se rapproche à grands pas, et la défense du titre national n'est plus une utopie. En plus, le Slovan Bratislava n'a pas failli sa tâche en Coupe Continentale et a remporté le groupe dont l'organisation lui avait été confiée.

ì Jokerit Helsinki (FIN)

Hjallis Harkimo est un homme heureux ces jours-ci. Non seulement la première réussie à domicile des Hambourg Freezers constitue son premier succès dans ses investissements à l'étranger (après les piteux échecs de Newcastle et de l'AIK Stockholm) et pourrait lui permettre de vendre d'autres arenas, son but premier, mais en plus la pierre angulaire de son empire sportif, le Jokerit Helsinki, se porte comme un charme. Après avoir mis fin à la série du TPS Turku et récupéré son titre national, il est désormais l'intouchable dominateur du championnat finlandais et n'a concédé que quatre défaites depuis le début de la saison. Kari Lehtonen est à dix-neuf ans l'incontestable n°1 des gardiens de SM-liiga. Son capitaine Ville Peltonen reste une légende vivante en Finlande pour son triplé en finale qui a offert le premier titre mondial de l'histoire du pays en 1995. Et surtout, son coéquipier d'alors, Raimo Summanen, l'entraîneur du Jokerit et principal artisan de cette dynastie naissante, vient de recevoir la consécration suprême en se voyant confier les rênes de l'équipe nationale finlandaise en remplacement de Hannu Aravirta.

 

 

î Schwenningen (ALL)

Depuis 1981, Schwenningen fait acte de présence ininterrompue dans l'élite allemande, et ni les dépôts de bilans de ses rivaux, ni les révolutions de palais, ni l'avènement de la DEL et une politique un temps très anti-petits clubs n'y ont rien changé. Mais cette fois, la belle histoire semble bien finie. La faute sans doute aux habitudes prises depuis trois décennies. Alors que des nouveaux venus en DEL comme Iserlohn ou Ingolstadt ont tout de suite eu comme credo de rassembler la meilleure équipe possible avec le minimum de moyens, Schwenningen a fait comme si rien n'avait changé et comme s'il avait encore de quoi former une équipe plus chère, rappelant par exemple l'ex-joueur du club Vadim Slivchenko. Pour cela, il avait tablé sur une moyenne extrêmement optimiste de 3500 spectateurs. Irréalisable, sans doute. Et pourtant, malgré les mauvais résultats et la lanterne rouge, les supporters répondent présent et sont 3200 en moyenne à chaque match. La différence paraît mince, mais elle suffit à mettre le club dans le rouge, au point d'annoncer un dépôt de bilan... avant de se raviser deux jours plus tard. Effet d'annonce visant à rassembler les forces vives d'une ville, ou plutôt d'une double ville (Villingen-Schwenningen), qui n'est connue que par le hockey ? En tout cas, ce qui peut arriver de mieux au SERC désormais, c'est de connaître une relégation sportive paisible pour rebâtir plus sainement au niveau inférieur. Mais arrivera-t-il jusque là ?

î Havírov (TCH)

Heureusement que le ridicule ne tue pas, car les Havírov Panthers seraient déjà mortes depuis longtemps. C'est déjà le club le moins aimé de l'Extraliga tchèque pour avoir vogué de scandales en scandales, et cette saison ne fera rien pour arranger sa réputation, ce qui explique sa présence dans cette rubrique pour la deuxième fois en trois mois ! A posteriori, Josef Augusta peut se demander ce qu'il est allé faire dans cette galère. Après avoir perdu son poste d'entraîneur de l'équipe nationale tchèque cet été, il a été engagé alors que Havírov était déjà au fond du trou après trois semaines de championnat. Mais il n'a rien pu faire pour redresser le navire déjà à moitié coulé et n'a obtenu qu'un seul point en neuf matches. On l'a alors gentiment "promu" manager et remplacé par Frantisek Vorlícek, qui avait déjà assuré l'intérim avant lui. Puis, ultime rebondissement, ils ont été priés tous les deux de plier bagages, histoire de faire des économies de personnel. Place donc au quatrième entraîneur en seulement deux mois et demi : l'éternel adjoint Radomír Kuzílek a donc maintenant la charge de s'occuper d'une formation qui a gagné son premier match dans le temps réglementaire à la vingt-cinquième journée et qui n'a plus rien à espérer... sauf attendre le barrage de promotion/relégation où le pays entier voudra la voir perdre, excédé des affaires à répétition et de la gestion rocambolesque de Havírov.

î Ilves Tampere (FIN)

Pour un club qui a été seize fois champion de Finlande - un record - la lanterne rouge de SM-liiga est une situation honteuse. Les dernières semaines ont conduit Ilves d'humiliation en humiliation, et au début du mois le compteur marquait treize matches de suite sans victoire, du jamais vu dans l'histoire du club. On a cru que l'entraîneur Teijo Räsänen avait réussi à redonner un peu de vigueur au jeu et au mental de son équipe lors de la trêve internationale, puisque Ilves a repris par une victoire 2-1 à Pori. Mais ce match n'a fait qu'interrompre une série pour en commencer une autre : depuis, six nouvelles défaites ont été au programme : 1-8, 2-7, 0-6, 0-5, 1-4, 2-5... Il faut vraiment être un incurable optimiste pour voir une amélioration à l'horizon. Un horizon d'ailleurs proche du néant : comme il n'y a pas de relégation en Finlande, Ilves ne quittera pas la SM-liiga qu'il n'a plus quittée depuis 1955. Mais a-t-il vraiment à s'en réjouir ? Car les Lynx ne semblent plus avoir grand-chose à gagner cette saison, et, par manque d'enjeu, l'ennui les guettent dans les très longues nuits de l'hiver finlandais... La saison va paraître très longue au "papy" Raimo Helminen, qui a connu il y a quelques mois la joie de devenir le recordman des participations olympiques et des sélections internationales, mais qui est peut-être en train de disputer la saison de trop.

 

 

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