Top/Flop : décembre 2005

 

 Metallurg Magnitogorsk (RUS)

La Superliga russe est comme écrasée sous la pression de quelques tonnes d'acier. Depuis la trêve de novembre, le Metallurg Magnitogorsk a enchaîné douze victoires consécutives et a pris la bagatelle de dix-huit points d'avance au classement, emmené par un Evgeni Malkin qui confirme qu'il est bien un des nouveaux grands talents du hockey mondial. Une domination qui n'empêche pas l'entraîneur canadien de continuer à renforcer son équipe en recrutant le défenseur suédois Anders Eriksson à la dernière période des transferts, fixée cette année en décembre et non plus en février "Magnitka" n'avait presque plus rien à prouver au pays au moment de partir pour la Coupe Spengler, où on l'attendait comme le favori du tournoi. Pas facile d'assumer cette étiquette, surtout en étant le seul club à se passer de renforts et en étant privé de Malkin parti aux championnats du monde juniors. On pouvait s'attendre à ce que, entre le décalage horaire et l'altitude, le Metallurg lâche au moins un match dans le lot. Ce fut le cas avec une défaite contre Davos, mais cela ne l'a pas empêché de se qualifier pour la finale et d'atomiser le pourtant toujours solide et motivé Team Canada 8-3. L'accès en finale doit beaucoup aux deux succès ramenés aux tirs au but par Alekseï Kaïgorodov. Loin de son niveau de l'an passé, le joueur de centre semblait souffrir dans l'ombre de Malkin cette saison, comme si les progrès du junior le tétanisaient en comparaison. L'air de Davos lui avait fait du bien il y a un an, il lui permettra peut-être cette fois de retrouver confiance. Le meilleur élément de Magnitogorsk a été Stanislav Chistov, qui avait un peu déçu à son retour d'Amérique du nord. Peut-être le regain de forme de ces deux joueurs permettra-t-il au Metallurg de placer plus de joueurs en sélection russe que le seul Malkin, ce qui est peu pour un club qui domine autant.

 

 Sparta Prague (TCH)

Le Sparta Prague, comme les autres "grands" de l'Extraliga tchèque que sont le Slavia, Pardubice et Zlín, avait cherché à construire son équipe avec des renforts limités. La nomination d'un entraîneur issu du hockey mineur du club, Jaromir Sindel, témoignait de cette volonté de construire sur le long terme, étonnante de la part d'un club réputé pour le pillage systématique de ses adversaires. Mais elle n'a pas duré. Sindel a été licencié à la trêve de novembre car le Sparta était seulement huitième. Frantisek Vyborny est alors revenu dans son équipe de cœur, qu'il avait conduite au titre en 2000, avec une mission simple, le redressement. Il est maintenant onzième et on se demande où s'arrêtera la chute. Le Sparta a pourtant dans ses rangs les deux meilleurs marqueurs du championnat, Petr Ton et Jan Marek, mais c'est à l'arrière que ça coince. Les deux gardiens, le vieux Petr Briza et le jeune Marek Schwarz, ne parviennent pas à rattraper la médiocrité de leur défense. Dans ces conditions, l'invitation toujours lucrative à la Coupe Spengler, contrairement à Magnitogorsk, est tombée sportivement à un très mauvais moment. Elle n'a fait qu'enfoncer les Pragois, battus quatre fois avec vingt buts encaissés. Comme Schwarz est au championnat du monde junior, ils ont profité de l'occasion pour lancer dans le grand bain un gardien de dix-sept ans, Michal Neuwirth, considéré comme le meilleur Tchèque de sa génération à son poste. Pas vraiment un cadeau pour le jeunot, titularisé trois fois sur quatre. C'est le moral en berne que le Sparta a passé le réveillon.

 

 

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