Top/Flop : septembre 2005

 

 Hanovre (ALL)

Six victoires d'affilée (dont deux aux tirs au but) pour commencer la DEL. Personne n'avait réussi une telle performance depuis Nuremberg il y a sept ans. Et pourtant, cet exploit vient d'être réalisé par ceux qui étaient il n'y a pas si longtemps encore les vilains petits canards de la ligue, les Scorpions de Hanovre. Après avoir échappé aux barrages de relégation à la dernière journée il y a quelques mois, ils ont désormais mué en un candidat au titre. Et leur centre Robert Hock - un des meilleurs marqueurs allemands de ces dernières années même s'il n'est plus appelé en sélection car jugé inapte à l'intensité du jeu international - est le meilleur pointeur du championnat. Alors ? Vraiment plus rien à se mettre sous la dent ? Plus d'intrigues politiques, plus de scandale retentissant, plus aucun procès en cours ? Ce n'est pas normal, ce club est en train de rompre avec sa tradition... Tâchons d'y remédier. Vite, une affaire. Regardons le CV présenté dans le hors-série de présentation de la DEL de Eishockey News par leur entraîneur Kévin Gaudet, l'homme qui avait fait monter les Scorpions du Wedemark jusque dans l'élite et qui y fait un retour triomphal depuis six mois. Son unique référence mentionnée avant sa venue en Allemagne est une carrière de joueur et d'entraîneur à Grenoble... Petit détail embêtant, même le plus Moscovite des historiens officiels des BDL n'a jamais entendu parler de lui. Notre homme serait-il un imposteur ? De toute façon, même s'il n'a jamais eu de succès qu'avec les Scorpions, cela leur suffit. Ils ne devraient plus le lâcher de sitôt désormais. Mais cela ne nous dit pas d'où vient cette manie dans le hockey allemand de combler les vides de son CV avec des passés inventés dans des clubs français...

 Poprad (SVK)

L'Extraliga slovaque est généralement le championnat le plus immuable d'Europe, avec quasiment toujours les quatre même clubs (Trencin, Zvolen, Slovan Bratislava et Košice) en demi-finales. Mais cette année, ça devrait changer. Les experts pensaient que Trencin et le Slovan auraient le plus de mal à digérer le départ de leurs stars venues pour le lock-out, mais ce sont les favoris Zvolen et Košice qui s'effondrent et qui ont viré leur entraîneur après six journées. Du coup, l'Extraliga a un leader inédit, Poprad, sur la lancée de sa bonne pré-saison. Attention tout de même, car les succès initiaux ont été en bonne partie dus à l'international slovaque Lubos Bartecko, qui a montré la voie en ouvrant quatre fois le score. Or, Bartecko ne faisait simplement que passer en attendant que reprenne l'Elitserien suédoise, qui est le championnat majeur européen qui commence le plus tard. Il est déjà reparti à Luleå. Sans sa star mais avec pas mal de cadres d'expérience, Poprad pourra-t-il continuer à renverser la hiérarchie ?

 

 Vsetín (TCH)

Après l'exemple du football et du "Chelski" de Roman Abramovich, il fallait s'attendre à ce qu'un jour ou l'autre des investisseurs russes prennent le contrôle d'un club étranger. Il y avait eu des rumeurs et des approches ces dernières années, mais rien de concret. Cette fois, ce devrait être la bonne. Vsetín, six fois champion tchèque entre 1995 et 1999 puis en 2001, croulait depuis quatre ans sous les problèmes financiers, et sa banque l'a lâché à l'intersaison. Alors, la municipalité de Vsetín, qui détenait 81 % des parts du club très mal en point, en a vendu 70 % à des investisseurs russes contactés par l'entremise d'Alekseï Yashkin, défenseur russe qui a joué à Vsetín ces douze dernières saisons. Si le maire Jirí Cunek a tenu à ce que la ville garde les 11 % restants, c'est qu'ils étaient nécessaires pour qu'elle garde son mot à dire sur la destinée du club. Le nouveau propriétaire russe est la société "Atlantik", qu'on dit proche du Dynamo Moscou. Et cette mise sous tutelle étrangère - surtout russe - ne réjouit vraiment pas les supporters du club tchèque. Il faut dire que, malgré l'arrivée d'un vétéran russe (l'attaquant Roman Gorev), l'équipe morave se traîne actuellement en dernière position de l'Extraliga. Les importants sponsors russes promis par Atlantik sont donc attendus d'urgence afin de renforcer un effectif qui en a bien besoin.

 Jokerit Helsinki (FIN)

Avant que la SM-liiga ne commence, le magazine finlandais Jääkiekkolehti publie son traditionnel top 50 des meilleurs joueurs du championnat. Deux joueurs du tenant du titre et grand favori Kärpät (le gardien Niklas Bäckström et l'attaquant tchèque Petr Tenkrat) y devançaient cette année le gardien du Jokerit Helsinki, Tim Thomas. Autant dire que les "jokers" ont pris un sacré coup sur la tête en apprenant la veille du début de saison que Thomas avait signé un contrat NHL avec Boston. L'accord IIHF/NHL ne s'applique pas aux Nord-Américains qui rentrent chez eux, et les clubs européens sont donc démunis quand un de leurs joueurs sous contrat leur fait ainsi faux bond. Du jour au lendemain, le Jokerit se retrouvait avec deux gardiens juniors, Joonas Hallikainen (19 ans) et Niko Hovinen (17 ans), alors que le championnat commençait. Au vu des premiers résultats, il fallait trouver un renfort d'urgence. Karl Goehring, un gardien venu d'AHL, était décrit comme talentueux pour son petit gabarit et apte à devenir le nouveau chouchou. Sauf qu'il n'a rien pu faire pour éviter des humiliations supplémentaires au riche club de la capitale, comme ces huit buts encaissés contre Kärpät. Les seuls succès du Jokerit jusqu'ici, c'est Hallikainen qui les a obtenus aux tirs au but, dans le derby contre le HIFK et face au promu KalPa Kuopio. Rétrospectivement, Thomas aurait peut-être même mérité d'être classé plus haut dans le top 50. C'est sans doute lui qui était le joueur le plus important pour son équipe, comme elle s'en rend maintenant compte après son départ.

 

 

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