Top/Flop : octobre 2005

 

 Slavia Prague (TCH)

Vladimir Ruzicka est décidément un gagneur. Après avoir emmené la République Tchèque à un titre de championne du monde, il est revenu aux affaires avec son club du Slavia Prague et n'a pas tardé à en faire une équipe dominatrice. Avec quatorze matches sans défaite pour commencer la saison, il a battu un record de l'Extraliga tchèque. Les habituels favoris sont à la rue. Le rival de la capitale, le Sparta, compte déjà seize points de retard, et le champion en titre Pardubice dix-sept. Rien n'exprime mieux la suprématie du Slavia que sa différence de buts de +40, là où son dauphin Liberec a +15... Le Slavia Prague est fort dans toutes ses lignes. Son gardien Petr Franek est discret mais solide. Sa défense est constituée autour de cadres qui sont au club depuis quatre ans et qui maîtrisent parfaitement leur système. Son attaque, toujours emmenée par le vieux Josef Beranek, est la plus homogène grâce à la très bonne intégration des recrues Jaroslav Bednar (Omsk) et Tomas Divisek (Pardubice). Forcément, les successeurs de Ruzicka à la tête de la sélection ne sont pas restés indifférents. Aucun joueur du Slavia ne figurait sur une liste de 51 présélectionnés olympiques publiée à contretemps en août. Maintenant que les autres pays publient leurs listes, la fédération tchèque a revu sa copie, et dans la nouvelle liste de 63 noms se trouvent deux joueurs du Slavia revenus d'une expérience en Sibérie, Jaroslav Bednar et le triple champion du monde Tomas Vlasak.

 Ingolstadt (ALL)

Ingolstadt s'était habitué à la place de leader de la DEL qu'il avait occupée à l'occasion pendant le lock-out. Le voilà qui récidive dans une saison "normale". Comme toujours, le ERCI s'appuie son gardien Jimmy Waite, pour qui il vient même d'engager un préparateur spécifique. Il n'y avait pas d'entraîneur des gardiens jusqu'ici, un manque dans la professionnalisation du club. Sam Saint-Laurent vient d'être recruté à ce poste, même s'il sera partagé avec Nuremberg pour des questions de coût. Mais la vraie force d'Ingolstadt cette saison, c'est sa discipline, qui a toujours été une qualité majeure des équipes entraînées par Ron Kennedy. Le club est le moins pénalisé de DEL, et même quand une faute est sifflée contre lui, ses adversaires ne sont pas sortis de l'auberge, car il est aussi le meilleur en infériorité numérique. Le jeu de puissance est redoutable aussi, et le danger vient donc de partout. Avec le joker Robert Valicevic, recruté alors que les autres clubs galèrent pour trouver des recrues de bon niveau dans un marché à sec, Ingolstadt a désormais trois lignes tout autant capables de marquer.

 

 Leksand (SUE)

Pour son retour en élite, le club chouchou de la Suède, Leksand, espérait revenir directement en play-offs, conforté par la construction d'une nouvelle patinoire de 7600 places et par une pré-saison réussie. Pourtant, il a battu un nouveau record de l'Elitserien en ne remportant pas la moindre victoire lors des onze premières journées. Même la motivation des supporters étaient atteinte, puisque les bus prévus pour le court déplacement à Mora lors de la dixième journée avaient dû être annulés à cause d'une demande trop faible. C'est la défaite lors de ce derby qui a provoqué le renvoi de l'entraîneur Per-Arne Alexandersson. En venant lui-même sur le banc pour tenter de sauver la situation, le directeur sportif Anders Carlsson veut se faire pardonner quelques erreurs. La plus grosse est d'avoir engagé deux défenseurs tchèques, Ladislav Benysek et Jan Nemecek, avec des contrats de seulement six mois, tout ça pour faire des économies fiscales. Ils ont donc manqué les dix premières rencontres, où leur présence aurait été bien utile. Les recrues n'ont pas convaincu, en particulier le gardien tchèque Tomas Duba. C'est d'ailleurs sa doublure Johan Backlund qui était dans les cages pour la première victoire de la saison (3-2 contre MODO). Avec un public toujours fidèle malgré ses mouvements d'humeur, et avec un joker en la personne de l'ex-Lausannois Jarrod Skalde, Leksand va devoir rattraper les points perdus.

 Khimik Moskavskaïa oblast (RUS)

Il était une fois une ville, Voskresensk, qui formait plus de hockeyeurs-vedettes par habitant que n'importe quelle autre en Russie. Une ville où le hockey était sacré et où l'on disait du temps de l'URSS que la productivité de l'usine chimique dépendait des résultats du club. Bientôt, Voskresensk n'aura plus que son usine chimique comme "fierté". Car son club, le Khimik, va lui être retiré par le gouverneur de la région de Moscou, Boris Gromov, pour le délocaliser dans une proche banlieue de la capitale où l'on multiplie les programmes résidentiels, Mytishchi. En attendant la nouvelle patinoire, les deux premiers mois de championnat se sont déroulés à Voskresensk, mais dans ces conditions, on se doute que le public a réservé un accueil très froid à l'équipe qui allait lui être enlevée. Ils étaient souvent moins de mille aux matches de Superliga, moins que pour voir l'équipe de division inférieure que Gromov a donné en consolation, un Khimik qui restera à Voskresensk mais qui ne suscite plus vraiment la passion. Pour voir ce qui restera peut-être à jamais le dernier match d'élite dans la ville, ils étaient venus à près de trois mille, mais comme on vient à un enterrement. Et c'est bien cela qui a eu lieu. Le Khimik a été enseveli 0-8 par le CSKA Moscou, et il est rentré honteusement aux vestiaires sans même saluer son (ex-)public. Triste fin. Malgré un recrutement très onéreux de beaucoup de joueurs réputés et expérimentés, le Khimik est devenue une équipe sans âme, dont l'entraîneur tchèque Milos Riha paraît lui même fantomatique. Les dirigeants promettent un grand chambardement, un de plus, à la trêve. À quoi ressemblera l'équipe qui jouera à Mytishchi et quel accueil lui sera réservé ?

 

 

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