Top/Flop : octobre 2008

 

Liptovsky Mikulas (SVK)

La tendance est claire à Liptovský Mikulás : 6e en 2000, 7e en 2001 et 2002, 9e en 2003, 7e en 2004, 8e en 2005, 9e en 2006 et 2007, 11e et dernier en 2008... Le club voit sans cesse partir ses meilleurs joueurs (par exemple un certain Jan Plch en 2005) et fait figure d'éternel figurant dans l'Extraliga slovaque.

Cette année, les anciens sont revenus. Mais s'ils sont revenus, n'est-ce pas qu'on ne voulait plus d'eux ailleurs ? N'est-ce pas qu'ils sont trop vieux et qu'il est trop tard pour eux ? On pouvait le penser pour un Peter Listiak, plus hasardeux dans ses relances à sa seconde saison à Épinal. Et pourtant, le défenseur, qui a fait toute sa carrière ici avant ses deux années en France, a aujourd'hui la meilleure fiche +/- de l'équipe : +17.

Oui, les vieux se portent bien. Le centre Juraj Halaj, revenu dans son club formateur six ans après, en est le meilleur marqueur à 39 ans. L'arrière tchèque Jiri Hes, pas vraiment convoité à 36 ans avec 4 petits points à sa dernière saison en Extraliga tchèque, est devenu le meilleur marqueur du championnat parmi les défenseurs, tout en prenant sous son aile la jeune génération qui s'avère prometteuse.

Mais la clé actuelle de l'équipe, c'est son gardien tchèque Martin Falter. Il est là depuis plus de trois ans mais n'a jamais été aussi performant. Il a été élu deux fois "joueur défensif de la semaine" de l'Extraliga au cours du mois. Incroyable deuxième du classement, le HK32 Liptovský Mikulás ne lâche toujours rien au leader Kosice (trois points de retard, mais avec un match en moins).

Dommage que le public soit tellement habitué à la défaite qu'il ne connaît même plus le chemin de la patinoire. Le maire de la ville Jan Blchac a décrété que le match contre Skalica serait gratuit, et 3000 personnes se sont pressées dans la patinoire, mille de plus que d'habitude. Espérons que cet engouement se poursuivra car le parcours du club le mérite.

Krefeld (ALL)

Depuis le titre-surprise de 2003, à l'époque des Brad Purdie, Christoph Brandner et autres Stéphane Barin, on a rarement eu l'occasion de s'extasier à Krefeld. L'équipe a lentement décliné, mais elle se retrouve aujourd'hui en tête de la DEL.

Le problème de gardien qui avait plombé la saison dernière (avec l'expérience manquée Reto Pavoni) est résolu. Scott Langkow a vite gagné la confiance du public et de son entraîneur Igors Pavlovs avec ses réflexes et son style spectaculaire.

Le capitaine letton Herberts Vasiljevs, qui n'avait plus le rendement de son titre de "joueur de l'année" en 2007, est revenu à son meilleur niveau et s'est très vite entendu avec son nouveau centre Charlie Stephens et l'autre ailier Boris Blank. À nouveau, le KEV peut compter sur une grosse première ligne, bien soutenue par les deux défenseurs slovaques Dusan Milo et Richard Pavlikovsky.

Derrière ce cinq majeur, les lignes sont équilibrées, et ce sont les jeunes qui surprennent. Krefeld est la seule équipe de DEL où deux internationaux des moins de 20 ans, Sinan Akdag et André Huebscher, ont du temps de jeu régulier, et leurs performances sont étonnamment bonnes.

 

TPS Turku (FIN)

Longtemps, "TPS" a été la meillure traduction finnoise du mot victoire. Entre 1988 et 2001, le club de Turku avait atteint 11 fois la finale du championnat en 13 ans et l'avait remportée 8 fois, avec deux entraîneurs : Hannu Jortikka, auteur de deux triplés à dix ans d'intervalle (1989-1991 et 1999-2001), et le Russe Vladimir Yurzinov qui aussi amené les deux titres de champion d'Europe (1994 et 1997).

Cela fait des années que le TPS court après son passé. Après l'échec du retour de Jortikka, le destin du club avait été confié depuis l'an dernier à Hannu Virta, un des quatre joueurs du club à avoir eu son numéro retiré avec Timo Nummelin, Juhani Wahlsten et Saku Koivu. L'ancien défenseur vient maintenant de marquer l'histoire du club d'une autre manière : Virta est le premier entraîneur à s'y être fait virer en cours de saison !

Pour en arriver là, faut-il que le TPS soit en mauvaise posture. C'est le cas puisqu'il est... dernier. L'attaque est inoffensive (1,7 buts par match) et Aki-Petteri Berg n'est plus le leader des lignes arrières qu'il était encore l'an passé. Les vieilles gloires du club semblent plus un poids qu'autre chose : Marko Kiprusoff, qui a connu les grandes années, effectue désormais des prestations désastreuses à 36 ans.

Le "sauveur" n'est donc pas un grand ancien : Kai Suikkanen a terminé sa carrière au TPS en 1991, mais elle s'est déroulée essentiellement au Kärpät (le nouveau synonyme de "victoire" en finnois dans les dictionnaires du XXIe siècle). Il arrive du Hokki Kajaani, un club dont il a démissionné deux jours avant de s'engager à Turku. Petit budget, le Hokki a été champion puis finaliste en Mestis. Ce n'est pas la première fois que le TPS cherche son salut à Kajaani : l'attaquant maigrelet Antti Erkinjuntti avait été recruté là-bas il y a un an, et après s'être développé physiquement, il est devenu une des pièces maîtresses du club.

Mais toute la Finlande souhaite du courage à Suikkanen. Personne ne parle encore de relégation même si les barrages sont réinstaurés cette année. Par contre, éviter une première élimination des play-offs depuis 1988 (ils se jouaient à 4 équipes, aujourd'hui à 10...) s'annonce très difficile même si ça reste l'objectif officiel. La moyenne de spectateurs est déjà inférieure de 1000 unités à celle inscrite dans le budget prévisionnel, et le TPS ne semble pas près de sortir de la crise...

Vityaz Chekhov (RUS)

Le décès du grand espoir russe Aleksei Cherepanov lors du match Vityaz-Avangard a catastrophé le monde du hockey. Le départ de l'ambulance stationnée à la patinoire avant le troisième tiers-temps et l'absence de défribillateur en état de fonctionnement ont été abondamment commentés dans les médias nord-américains. Ils ont donné une image "arriérée" de la Russie que la KHL cherche justement à gommer à tout prix.

Il fallait des coupables, et ils ont vite été trouvés. Mikhaïl Denisov, le directeur du Vityaz Chekhov, et Yuri Afonkin, le directeur de la patinoire ont été bannis à vie d'un travail en KHL. Mais le scandale est à peine retombé qu'un autre a suivi...

Au calendrier, deux semaines séparaient le fatidique match contre l'Avangard Omsk du match suivant programmé à Chekhov, face au Traktor Chelyabinsk. De quoi laisser le temps de s'y préparer. Il y avait bien un défribillateur, et il n'y avait pas une mais deux ambulances. Tout était donc fait pour donner l'image d'une organisation sérieuse. Tout ? Pas tout à fait, puisque le Vityaz a oublié les règlements les plus élémentaires...

Il a gagné 3-2 sur la glace, avec le meilleur match en Russie de l'ancienne forte tête de NHL Chris Simon, qui revenait au jeu ce soir-là après des problèmes de dos. Mais il a perdu 0-5 sur tapis vert, avec une amende de 500 000 roubles, pour avoir aligné cinq Canadiens (Spylo, Walser, Simon et les goons Verot et Perrott) alors que la limite est de quatre étrangers. Tout le monde est au courant de cette limitation, sauf à Chekhov ! Après la réclamation du Traktor, le club local a essayé de biaiser avec un artifice grotesque : tenter d'effacer le nom de Derrick Walser de la feuille de match, comme si l'ex-défenseur berlinois n'avait pas passé 16 minutes sur la glace. Mais son nom figurait depuis longtemps sur le suivi du match en ligne, et ce sont d'ailleurs les responsables du site internet de la KHL qui l'ont alertée sur la présence bizarre de cinq étrangers. Le Vityaz n'a fait que se rendre encore plus ridicule...

 

 

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