Octobre 2025 : anecdotes
Cœur inapte en DEL, apte en AHL
Will Butcher avait été recalé à l'examen médical obligatoire d'avant-saison de la DEL, en suivant les prescriptions de deux cardiologues. Son club du Red Bull Munich s'est adapté en changeant le contrat de son joueur pour lui permettre de se reconvertir en entraîneur de développement. Pourtant, l'Américain de 30 ans a alors décidé... de rejouer au hockey, en AHL, apparemment moins regardante sur la santé de ses joueurs !
Les gens de Red Bull pourront donc dire aux supporters suédois (voir ci-dessous) qu'il y a pire qu'eux pour la santé !
La prolongation qui fait peur
Dès la première journée de SHL, l'annonce du "Red Bull Overtime" sur le cube d'écrans pour ouvrir la prolongation entre Färjestad et Rögle a provoqué des réactions très négatives. Bryggeriet, le club de supporters du FBK, a annoncé qu'il demanderait à tout le monde de quitter la patinoire si le concept réapparassait. La peur du scandale de voir les images de tribunes se vidant après 60 minutes a aussitôt fait faire machine arrière à la ligue qui a annoncé mettre le concept sur pause.
Un mois plus tard, elle l'a cependant réintroduit, en plaidant le malentendu : "C'est une publicité pour Red Bull. Il a été compris qu'ils sont propriétaires de la prolongation elle-même, mais c'est la SHL qui en est propriétaire." Quelle communication embarrassée et embarrassante... Les supporters avaient compris que la multinationale de boissons sucrées ne détenait pas la propriété de la prolongation (qu'est-ce ça voudrait dire ?), quand bien même elle présente sur la page de son projet "Overtime" les statistiques en prolongaton depuis la création de l'Elitserien depuis 1975 alors qu'elle a signé un partenariat depuis deux mois...
Si les groupes de supporters ont hurlé (jusqu'à leur association nationale), c'est parce qu'ils visent spécifiquement les méthodes de Red Bull dans le sport, et plus particulièrement sa prise de contrôle des clubs, comme à Salzbourg et Munich et hockey sur glace. D'où la banderole on ne peut plus claire qu'il n'est pas nécessaire de vous traduire. S'il y a une chose à laquelle les fans suédois sont attachés plus que tout, c'est en effet la "règle des 51%", qui oblige tout club sportif professionnel à être contrôlé majoritairement par son association support, empêchant qu'il devienne le jouet d'investisseurs privés, ou pire encore de multi-propriétaires comme on ne voit dans le football. En soi, l'accord de sponsoring ne contrevient en rien aux 51%, mais ce dont les supporters ont peur, c'est que ce soit un premier pas pour des consortiums comme Red Bull qu'ils ne veulent pas voir gagner en influence.
Donald rempile
La légende Jaromir Jágr n'a décidément pas envie de raccrocher les patins à 53 ans, il a commencé il y a peu sa 38e saison professionnelle. Également âgé de 53 ans, un autre joueur a réalisé un retour sur la glace, beaucoup moins médiatisé celui-ci, il s'agit du revenant Donald Brashear.
Brashear a connu ses heures de gloire dans les années 90, dans un registre bien différent de celui de Jágr. Avec 2634 minutes de pénalité, il est le 15e joueur le plus pénalisé de l'histoire de la NHL. Après un (surprenant) passage en Suède en 2014-2015, Brashear avait ensuite évolué dans des ligues mineures au Canada, avant de mettre un terme à sa carrière en 2024. Une fin définitive ? Non ! Une équipe de la ligue canadienne de hockey du Centre-Ouest, les Corner Brook Royals en l'occurrence, est parvenue à convaincre Brashear de remettre les (gants) patins. Une nouvelle aventure, peut-être salvatrice alors qu'il a connu des dernières années particulièrement difficiles sur le plan personnel. Brashear été impliqué dans plusieurs affaires, possession de cocaïne en 2019 et suspicion d'agression en février dernier. D'ailleurs, il n'a jamais caché ses problèmes d'addiction, comme bon nombre de goons dont les commotions, les dépressions et les addictions ont fragilisé la vie.
Précédemment, dans "Chanteurs Masqués"
Georges Laraque est lui aussi l'un des goons phares des années 90 et 2000 en NHL, Brashear et Laraque se sont d'ailleurs expliqués plusieurs fois l'un face à l'autre. N'allez pas croire que le géant de 48 ans allait lui aussi sortir de sa retraite, les patins et les gants sont bien rangés. C'est un tout autre exercice auquel s'est adonné Laraque puisqu'il a été l'un des participants de la dernière édition de Chanteurs Masqués, l'adaptation québécoise… de l'émission Mask Singer.
À l'occasion de la cinquième saison de Chanteurs Masqués, l'ancien joueur d'Edmonton et Montréal a accepté de se déguiser en "Hippopo-Dame", dans un décor féminisé pour tenter de tromper le jury et le public. Quelques timides pirouettes sur un air de ballet puis une interprétation personnelle de "Sexy and I Know It" n'ont toutefois pas lui éviter d'être démasqué. Laraque n'aura donc participé que le temps d'une émission.
Boulette glacée pour les Sharks
Voilà un message qui a suscité beaucoup de réactions, et installé un profond malaise. Lors d'un match contre Pittsburgh, l'organisation des San José Sharks a diffusé des messages sur l'écran géant. L'un d'eux était le suivant : "SAN JOSE FANS LOVE ICE!! GET'EM BOYZ!". Un message qui aurait pu être traduit au premier abord : "les fans de San José adorent la glace, battez-les les gars !" Sauf que le sens réel ne fait aucun doute... surtout en une soirée qui se voulait un hommage à la communauté hispanique de San José. "ICE" est le sigle de la très contestée police de l'immigration de Donald Trump dont les méthodes et les arrestations parfois très arbitraires font particulièrement débat. Quant au "GET'EM", il peut aussi se comprendre comme "attrapez-les". D'ailleurs de nombreux fans ont bien compris le message puisque des huées se sont fait entendre au SAP Center. L'organisation des Sharks s'est empressée de s'excuser par un communiqué, précisant que ce message ne représente aucunement les valeurs de l’équipe.
"En NHL, tout est uniforme, c'est strictement surveillé. Ici [en KHL] chaque aréna a ses nuances. J'ai dit aux employés d'une patinoire Comment avez-vous fait les coins ? Les quatre sont différents. Ils ont répondu : Les plaques sont arrivées, nous les avons assemblées à la main. J'ai souri, bien sûr. Cela affecte le rebond du palet, il est différent partout. La longueur des zones est différente, à certains endroits il y a plus d'espace derrière le but, à d'autres moins. Il me semble que nous avons perdu l'élan que nous avions quand nous jouions sur grande glace. C'était notre hockey soviétique - contrôle du palet, patinage, pas de tirs, respect pour le partenaire, consigne de l'entraîner de jouer par des passes. Maintenant tout est plus rapide, parfois chaotique. Probablement, le hockey s'adapte à l'époque, chacun essaie de s'améliorer et je dois m'adapter aussi. Si je veux retourner aux grandes glaces ? Oui, je serais même prêt à participer financièrement pour remettre quelques arénas avec une grande glace. Récemment je me suis entraîné à Chelyabinsk - la patinoire est un peu plus grande, j'ai juste pris mon pied. Je me suis rappelé comment on jouait au hockey."
Evgeny Kuznetsov dans Sport-Express
"Ce n'est pas que nous partons. Vous avez coupé nos jambes devant l'équipe. Vous avez sapé notre crédibilité vis-à-vis de l'équipe. La décision n'est pas la nôtre, mais la vôtre. De facto vous nous avez enlevé notre autorité. Quand tu tires sur quelqu'un dans le dos, tu ne peux pas juste enlever la balle et dire désolé."
L'entraîneur Paolo Duca dans une conférence de presse d'Ambrì-Piotta qui a déjà marqué l'histoire du hockey. Il s'adressait à Filippo Lombardi qui venait d'expliquer le retrait du directeur sportif Luca Cereda et de l'entraîneur qui avaient suivi et de s'excuser pour son erreur (une entrevue secrète avec le potentiel successeur Christian Dubé qui avait fuité).
La photo du mois

Pour le moins explicite, la banderole des supporters du HC Ajoie... Leur équipe a été piquée au vif ce soir-là et a mis fin à une série de 10 défaites. Mais elle est toujours bonne dernière du championnat suisse.
La vidéo du mois
Pour ce but accordé à Andrei Pedan (SKA Saint-Pétersbourg), dont on comprend au ralenti image par image qu'il est entré en traversant le filet par l'extérieur, l'arbitre vidéo a été suspendu à vie (!) par la KHL : selon le règlement, il a 60 secondes pour valider chaque but, ce qu'il ne doit faire que s'il s'est assuré que le palet a franchi la ligne. Ceci dit, personne ne s'est rendu compte qu'il y avait un problème sur le moment, ni aucun des joueurs sur la glace, ni le staff de l'adversaire (l'Avtomobilist Ekaterinbourg) qui disposait aussi de 60 secondes pour revoir les ralentis et déposer réclamation. Notons toutefois qu'aucun employé responsable des filets n'a été suspendu à vie ni envoyé au goulag pour ça...
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