Allemagne 2018/19 : bilan

 

La saison a été positive pour le hockey allemand, avec le retour des U18 et U20 dans l'élite, et une certaine redécouverte de l'existence des jeunes joueurs. La finale de Munich en Ligue des Champions a exposé la DEL, même si celle-ci subit plus que jamais la domination de quelques rares grands clubs aux gros moyens. Heureusement débarrassés de combats structurels ou de tourmentes financières, les clubs commencent à mieux travailler à moyen terme.

La controverse qui aura marqué la saison s'est donc déplacée sur le sujet de l'arbitrage. Elle concernait la faiblesse des sanctions de la DEL envers les joueurs coupables de charges à la tête dangereuses, alors même que les moindres propos critiques de hockeyeurs ou de dirigeants - y compris au sujet de la faible protection de l'intégrité des joueurs - sont pénalisés de fortes amendes par son règlement interne. Le directeur de la commission de discipline, Tino Boos, a démissionné de son poste en fin de saison, mais s'il a cristallisé la critique, ce n'est pas une question de personnes : la ligne suivie par la ligue, qui ne sanctionne pas systématiquement les charges à la tête même en cas de blessures, a été définie en concertation avec les managers des quatorze clubs avant le début de championnat. Pour autant, cette ligne assumée - appelée "NHL" par la ligue qui dit s'inspirer de la pratique outre-Atlantique - est en décalage avec la tendance internationale et la sensibilité de plus en plus grande à la problématique des commotions cérébrales. Le discours de Boos sur les "risques du métier" que constituent les commotions a été assez mal accepté dans ce contexte.

 

Les résultats du championnat allemand

 

Les clubs de DEL

 

Mannheim (1er) : les sacrifices ont payé

En engageant Pavel Gross comme entraîneur, Mannheim avait annoncé un plan sur trois ans. Dès la première année, le Tchèque est devenu le premier homme à avoir conduit les Adler au titre comme joueur (de 1997 à 1999) puis comme entraîneur. Avec 116 points (2,23 par match), Mannheim a été l'équipe la plus dominante en saison régulière dans l'histoire de la DEL. Et en play-offs, elle a aussi régné sans partage, ne concédant que deux défaites en prolongation sur son parcours.

Gross a réussi à imposer sa préparation physique soutenue et ses méthodes exigeantes. Le vestiaire regorgeait de leaders d'expérience prêts à se sacrifier pour gagner, à l'instar de Ben Smith, ancien vainqueur de Coupe Stanley et de Coupe Calder qui confessait n'avoir jamais autant travaillé de sa vie. Personne ne s'est plaint. La coupe a été remise au capitaine Marcus Kink... qui a passé toute la demi-finale et toute la finale en tribune comme surnuméraire ! Chacun a contribué quand il le fallait, tel Marcel Goc qui a amené son métier en séries après avoir manqué presque toute la saison régulière sur blessure. L'exemple le plus parlant est le défenseur Cody Lampl, blessé en fin de saison alors qu'il venait enfin de gagner totalement sa place : il n'a joué que deux matches en play-offs - les deux derniers - et... il a mis deux buts !

Mannheim a bâti son succès sur une attaque complète, mais aussi sur la meilleure défense de la ligue. L'excellent patineur finlandais Joonas Lehtivuori y a été souverain avec ses relances sûres, et Mark Katic a enchanté le public par ses 360° en ne prenant que deux minutes de pénalité pendant toute la saison. L'international Sinan Akdag est revenu à son meilleur niveau avec la meilleure fiche du club (+40 en incluant les playoffs !). C'est au sein de ces lignes arrières - et notamment comme partenaire de Lehtivuori - que Moritz Seider a fait son trou à 17 ans pour devenir l'un des talents les plus convoités au monde. Derrière cette défense, Dennis Endras a réussi des play-offs d'exception mais a connu la déception de ne pas être rappelé en équipe nationale.

 

Munich (2e) : exploits européens

Le retour du grand Mannheim a fait avorter la dynastie naissante de Munich, qui a trouvé un rival à sa mesure (sportive et financière). L'EHC Red Bull aura donc perdu deux finales cette année, en CHL et en DEL, mais ces défaites ne laissent pas la même amertume. Avoir amené le hockey allemand jusque dans une finale européenne est assurément un bel exploit. Il a été obtenu par un collectif homogène, où tout le monde s'investit dans les deux sens de la glace.

Malgré les départs d'Aucoin et de Kahun, les Munichois conservaient des qualités techniques en attaque avec Mark Voakes et John Mitchell, le centre aussi utilisé à l'aile qui a fini meilleur marqueur. Mais ils n'ont jamais été inspirés en supériorité numérique, secteur où leurs statistiques inférieures à la moyenne de la ligue les plaçaient très loin de Mannheim. Et ils manquaient aussi d'un buteur tranchant : Trevor Parkes l'a été en CHL, moins en championnat surtout après sa blessure.

Moins éclatant offensivement, Munich a donc renforcé sa compacité défensive autour du très physique Keith Aulie. Le héros olympique Danny aus den Birken a été élu au passage meilleur gardien de la ligue et même joueur de l'année.

 

Augsbourg (3e) : la plus belle saison

La saison d'Augsbourg a sans doute surpassé même celle de la finale 2010. Après un début poussif, une série de six victoires en octobre a propulsé l'AEV de la douzième à la quatrième place, et il n'a plus jamais quitté le top-6. La troisième position signait déjà la meilleure saison régulière de l'histoire du club, et elle a été couronnée par des play-offs très attendus.

Les queues pour les places ont commencé six heures avant l'ouverture des guichets. Les billets se sont littéralement arrachés avec trois fois plus de demande que de places disponibles. Le spectacle valait effectivement le coup avec deux séries décidées au septième match par l'avantage de la glace : le quart de finale contre Düsseldorf a été la première série gagnée par les Panther depuis 2010, et le derby en demi-finale contre Munich, avec deux triples prolongations, a été épique et déjà légendaire. Récompense : le billet pour la CHL, qui sera la première expérience du club en compétition européenne.

Contrairement à 2010, Augsbourg ne va pas vivre un exode après son exploit. La plupart des joueurs sont sous contrat. Par exemple, le centre américain Drew LeBlanc, à la fois le joueur le plus adulé par les supporters depuis quatre ans - aux cris devenus mythiques de "Allez LeBlanc" en français - et le joueur le plus utilisé par son coach, y compris pour les engagements-clés. Mais aussi le gardien canadien Olivier Roy, dont les performances de haut vol ont été décisives dans toutes les phases importantes de la saison. Et enfin, Simon Sezemsky, défenseur originaire de la région qui s'est révélé à 25 ans en passant en une saison de 7 à 25 points, et dont la non-sélection pour le Mondial a déjà une grande partie du public allemand. Il manquera néanmoins une pièce essentielle de ce succès : l'entraîneur et maître tacticien Mike Stewart a signé à Cologne...

 

Cologne (4e) : l'esprit-club revient doucement

Cologne a en effet approché Mike Stewart dès le mois de janvier, à la recherche d'un homme de confiance qui lui manque derrière le banc. Malgré une cinquième place honorable au classement, Peter Draisaitl, qui ne faisait pas l'unanimité dans le vestiaire, a été démis de ses fonctions. L'entraîneur national de la Lituanie, Dan Lacroix, a alors été engagé en sachant pertinemment qu'il s'agirait d'une solution provisoire.

L'intérimaire a bien rempli sa fonction : il a structuré le jeu du KEC et l'a amené à la quatrième place. Il a ainsi obtenu l'avantage de la glace en quart de finale, décisif pour retourner la série contre Ingolstadt. En demi-finale, Mannheim était un roc trop solide, surtout que les Haie ont dû finir sans trois de leurs meilleurs marqueurs : Fabio Pfohl, le décevant Felix Schütz, ainsi que la principale satisfaction de la saison, le rapide Sebastian Uvira.

Si les Kölner Haie ont retrouvé un meilleur esprit d'équipe, ils ne disposaient pas de joueurs assez constants pour être dominants. Même Morgan Ellis, qui a pleinement assumé le rôle de défenseur offensif, n'a mis ses 12 buts que pendant la seconde moitié de la saison régulière. L'année reste néanmoins positive pour le retour de l'esprit-club au KEC, y compris avec l'intégration des jeunes : l'énergique Lucas Dumont n'a pas manqué un match pour sa première saison (avec 10 minutes de temps de jeu moyen) et s'est révélé un redoutable finisseur avec 11 buts.

 

Ingolstadt (5e) : les marqueurs n'ont pas marqué

L'entraîneur Doug Shedden a encensé Maury Edwards comme étant son meilleur joueur : le défenseur offensif canadien a été essentiel par sa qualité de relance et son bon lancer, tout en commettant rarement des erreurs dans sa zone. En revanche, le coach n'a eu de cesse de pointer du doigt le rendement insuffisant de ses meilleurs attaquants, en particulier lors du quart de finale perdu contre Cologne (après avoir mené 3 victoires à 1). Le meilleur marqueur Mike Collins, souvent décisif au bon moment en saison régulière, ne l'a pas été du tout en play-offs (1+0 avec une fiche de -4), et le deuxième marqueur Jerry D'Amigo n'a pu enrayer le déclin amorcé en fin de championnat (2+0 et -3).

Pour ne pas se morfondre sans cesse sur la production des meilleurs étrangers, Ingolstadt a aussi besoin de renouveler ses cadres allemands. Le "joueur de la décennie" Thomas Greilinger - tel qu'il a été appelé par la responsable des supporters - a en effet tiré sa révérence en détenant tous les records en élite. Or, les anciens ont encore tenu le haut du pavé, à l'instar du gardien Jochen Reimer qui a pris la place de titulaire au décevant Timo Pielmeier (sous les 90% et désormais bien éloigné de l'équipe nationale).

Le joueur allemand qui a donné sa pleine mesure, c'est David Elsner (27 ans), attaquant physique au tir puissant qui a inscrit 15 buts en saison régulière et 3 en play-offs. Mais avec les nouveaux règlements, il faut remplir les quotas de vrais jeunes. Tim Wohlgemuth, centre de quatrième ligne encore junior, semble une très bonne solution pour les prochaines années : il lit bien le jeu et est resté étonnamment longtemps au camp de l'équipe nationale d'Allemagne avant le championnat du monde.

 

Düsseldorf (6e) : un deuxième trio jamais à la hauteur du premier

Après deux années sans play-offs, Düsseldorf a vite refait surface dans le haut du tableau. La DEG a commencé par trois victoires et a passé presque toute la saison dans les trois premières places. Elle était portée par une excellente première ligne Gogulla-Barta-Descheneau, en sachant très tôt qu'elle aurait du mal à la conserver. Jordan Descheneau ne cachait pas son envie de se faire connaître pour rejoindre la SHL suédoise. Arrivé après son éviction inattendue de Cologne, le jeune retraité international Philip Gogulla (il a raccroché les patins en équipe nationale parce qu'il pense ainsi prolonger sa carrière en club de quelques années de plus) n'est pas si attaché que ça à sa ville natale et il partira à Munich qui lui offre de meilleures perspectives pour enrichir son palmarès et son compte en banque. Il fallait donc profiter au maximum de l'efficacité et de l'entente exceptionnelle de cette ligne s'annonçant éphémère autour du capitaine Alexander Barta.

La victoire de prestige sous la pluie dans le "Winter Game" à Cologne aurait ainsi pu lancer une fin de saison réjouissante. Mais après la pluie vient... la grisaille. Düsseldorf n'a ensuite remporté que 4 victoires - dont 3 seulement à l'issue des tirs au but... au cours des quinze dernières journées. Reculant à la sixième place sur la fin, l'équipe a perdu l'avantage de la glace pour le quart de finale. Ce fut fatal contre Augsbourg, pourtant battu quatre fois sur quatre pendant la saison régulière. Malheureusement, le retour des anciennes stars Ken André Olimb et Calle Ridderwall n'a jamais vraiment eu l'impact espéré. Loin de se réduire, l'écart d'efficacité entre le premier trio et le deuxième trio Ridderwal-Olimb-Henrion s'est même encore accru dans ces play-offs, devenant rédhibitoire pour espérer aller plus loin.

 

Berlin (7e) : les sourires sont revenus in extremis

Si les dirigeants des Eisbären pensaient vraiment que laisser partir l'entraîneur Uwe Krupp pouvaient passer comme une lettre à la poste, ils ont dû déchanter. Berlin est vite retourné dans la médiocrité du ventre mou du tableau, sans y trouver aucune satisfaction, ni dans les résultats à court terme, ni dans la construction à moyen terme : les jeunes n'avaient guère de temps de jeu malgré les blessures, tandis que la révélation de l'an passé Jonas Müller s'enfonçait dans un creux de forme.

Le directeur sportif Stéphane Richer devait alors prendre ses responsabilités. Une semaine avant Noël, il licenciait l'entraîneur Clément Jodoin et prenait place lui-même sur le banc en affrontant directement la colère des supporters à son endroit. Il réussissait à retourner l'opinion en finissant la saison régulière par quatre victoires, pour assurer une qualification jamais totalement acquise, puis en remportant le tour préliminaire contre Straubing avant de livrer une belle bataille en quart de finale contre le champion en titre Munich. Les Berlinois s'étaient alors découvert un nouveau chouchou offensif, Austin Ortega, petit gabarit de 1m73 arrivé comme joker début février et tout de suite éblouissant de vivacité. Les sourires sont revenus sur les visages, ce qui n'était franchement pas gagné quelques semaines plus tôt.

 

Nuremberg (8e) : le défi de devenir un club formateur

Le directeur sportif des "Thomas Sabo Ice Tigers", Martin Jiranek, s'est lui aussi mis en première ligne en remplaçant son coach en cours de saison. Il partait avec un a priori bien plus favorable qu'un Richer ("pièce rapportée" par le groupe Anschutz à Berlin). Jiranek reste une idole dans les tribunes de Nuremberg pour son passé de joueur. Mais le Canadien s'est clairement fourvoyé en confiant les clés à Kevin Gaudet pour les lui reprendre après seulement quatre journées de championnat pour cause de divergences de vue trop évidentes (Gaudet privilégiait un système de défense individuelle paraissant aussi archaïque que son dédain du jeu à quatre lignes). Jiranek a gâché une position idéale de qualification en CHL contre Rouen et n'a pas fait mieux qu'une dixième place au classement de la saison régulière de DEL.

La défense de Nuremberg, qui avait progressé ces dernières années, n'a retrouvé une certaine stabilité qu'après le retour de blessure de deux arrières décidément essentiels, le relanceur Tom Gilbert et le solide Oliver Mebus. Elle a sans cesse concédé beaucoup trop de tirs, plombée par la lenteur du vétéran slovaque Milan Jurcina, vieillissant. C'est en fin de compte le vieux capitaine Patrick Reimer qui aura sauvé la baraque offensivement, compensant le faible rendement de la très décevante recrue Will Acton.

Le parcours correct en play-offs ne sauve pas totalement le bilan. La suite de l'histoire s'écrira sans Jiranek. Il faut dire qu'il s'est prononcé contre la réforme de la DEL qui impose d'aligner des jeunes joueurs, et qu'il ne correspondrait pas à la nouvelle politique. Le millionnaire Thomas Sabo a en effet décidé de moins dépenser, et l'équipe professionnelle a obtenu un nouvel actionnaire, un sponsor de longue date de la structure associative qui a posé comme condition un rapprochement avec le hockey mineur. Jamais réputé pour être un grand club formateur, Nuremberg a en effet progressé en la matière et compte quelques-uns des meilleures jeunes du pays dans son équipe U17 : l'enjeu est de leur donner une perspective d'intégrer l'équipe pro à moyen terme au lieu de se condamner à les voir partir. Ce marchepied vers le haut niveau est à créer.

 

Bremerhaven (9e) : un parcours arrêté seulement par deux commotions

Seul un tir dévié en prolongation, à l'issue d'une série très indécise contre Nuremberg, a privé Bremerhaven d'un troisième quart de finale en trois années de présence en DEL. C'est déjà exceptionnel d'être passé si près en sachant que les "Fischtown Pinguins" étaient privés pour ces play-offs de deux leaders essentiels, l'attaquant slovène Jan Urbas et le défenseur et capitaine Mike Moore, tous deux victimes de commotions cérébrales dans les saisons précédentes.

Pour autant, Bremerhaven peut se vanter d'avoir connu une saison régulière exceptionnelle, achevée à la septième place à seulement deux points du top-6 et d'une qualification directe en quart de finale. Cette performance a été réussie grâce à la troisième meilleure attaque du pays. Le premier trio a encore été aux avant-postes, avec la réussite immédiate de l'excellent passeur Mark Zengerle dès son arrivée d'AHL début octobre. Mais cette saison, le danger pouvait venir de toutes les lignes, ce qui rendait Bremerhaven encore plus dangereux. Une homogénéité obtenue grâce aux très nombreux "doubles passeports" : Bremerhaven a remplacé Iserlohn comme l'incarnation de la politique de naturalisation à outrance.

 

Straubing (10e) : du temps perdu

Straubing a connu une saison solide de bout en bout et a même obtenu un point de plus qu'en 2012, l'année où les équipiers de Matt Hussey et Laurent Meunier avaient atteint les demi-finales. Mais la réussite d'une équipe de hockey sur glace se juge surtout en playoffs. La défaite dans le derby contre Ingolstadt à la dernière journée a coûté cher de ce point de vue : au lieu d'accéder directement aux quarts de finale, les Tigers ont dû passer par des "pré-playoffs" face à Berlin qui ont tourné court. Deux petites manches ne peuvent laisser de souvenirs impérissables sinon la frustration. Preuve que la vérité de la saison régulière n'est pas celle des séries, la moins bonne équipe en infériorité numérique n'a encaissé aucun but dans ces deux rencontres... mais c'est le powerplay qui a failli (0/8).

Les Bavarois peuvent toutefois construire sur ce bon championnat. Ils conservent un entraîneur de confiance avec Tom Pokel et un duo offensif toujours aussi efficace avec le pur buteur Jeremy Williams et son centre attitré Mike Connolly. Un autre duo fort s'est constitué cette saison en deuxième ligne avec deux joueurs techniques et rapides, le jeune Stefan Loibl (qui a connu son premier championnat du monde à 22 ans même s'il l'a surtout passé en tribune) et le nouveau venu en DEL Antoine Laganière.

 

Krefeld (11e) : le rêve brisé d'une deuxième ligne

Le bon départ laissait envisager un retour inespéré de Krefeld en play-offs. La trêve de novembre, atteinte à une belle septième place, réservait une première inquiétude avec le départ de Jordan Caron en KHL (au Sibir). L'espoir d'avoir enfin une deuxième ligne était ainsi douché, car son remplaçant Samson Mahbod était loin d'avoir le même niveau. Au lieu de maintenir le niveau de l'attaque, le directeur sportif Mathias Roos engageaient le gardien russe Ilya Proskuryakov, ce qui ulcérait le deuxième gardien Patrick Klein sans amener de bilan positif, ni par le niveau de Proskuryakov lui-même, ni par l'effet de la concurrence sur le titulaire Dimitrij Pätzold.

Il restait bien sûr à Krefeld un très bon premier trio : Jacob Berglund, qui était limité par un faible temps de jeu à Ingolstadt, et Chad Costello, à qui on reprochait son manque de présence physique à Ingolstadt, se sont révélés de très bonnes recrues et ont bien complété l'éternel Daniel Pietta. Mais compter sur trois joueurs pour marquer 45% des buts d'une équipe a ses limites. Une série de huit défaites en janvier a enlisé Krefeld qui a dilapidé son avance et perdu sa place en play-offs.

 

Wolfsburg (12e) : une saison à oublier

Si la première saison avec Pavel Gross derrière le banc a été une réussite totale pour Mannheim, la première saison sans Pavel Gross depuis huit ans a été un échec complet pour Wolfsburg. Le manque de connaissance de la DEL a handicapé les nouveaux entraîneurs. Le Finlandais Pekka Tirkkonen a été viré dès la fin octobre, et son successeur suisse Hans Kossmann, s'il a donné plu de structure dans le jeu, n'a pas réussi à doser assez ses discours rudes pour retrouver la même autorité qu'avait Gross et convaincre tout le monde d'aller dans le même sens.

Le retard au classement était trop important. La saison était mal partie avec les blessures des deux centres Albert et Elkins en préparation. Le troisième centre nord-américain Cole Cassels n'a jamais répondu aux attentes. Arrivé à mi-championnat, Jeremy Welsh a amassé de bonnes statistiques (18 points en 26 matches et une fiche positive de +3) mais son style de jeu ne correspond pas à l'esprit des Grizzlys et il ne sera pas conservé. Soucieux de faire table rase de cette saison à oublier, Wolfsburg repartira presque de zéro avec un entraîneur capable de réincarner le jeu travailleur et volontaire (Pat Cortina en l'occurrence). On ne retiendra qu'un point positif : pour la première fois, un joueur formé au club (Steven Raabe, 17 ans) a été intégré dans l'équipe de DEL.

 

Iserlohn (13e) : une décision amèrement regrettée

Leader après la première journée, Iserlohn n'a pas pu savourer très longtemps. Après onze journées, les Roosters retombaient à la onzième place, sous la barre de qualification. Ils prenaient alors une décision lourde de conséquences : pointer la responsabilité des deux gardiens (Sebastian Dahm et Mathias Lange) et engager le gardien finlandais Niko Hovinen. Le discours officiel évoquait alors une concurrence à trois dans les cages, mais dans les faits, on demandait à l'Autrichien Lange de débarrasser ses affaires du vestiaire ! Les supporters n'ont jamais pardonné qu'on se conduise ainsi à l'égard d'un joueur qui avait beaucoup donné au club.

Bien tard, lors de la "fête" de fin de saison, le président du club Wolfgang Brück a reconnu avoir commis une erreur avec ce changement de gardien. Il a expliqué avoir suivi l'avis du staff sportif. Les deux responsables de la décision, l'entraîneur Rob Daum et le manager Karsten Mende, n'étaient plus là depuis longtemps pour en répondre. Le premier a été viré par le second en novembre. Quant à Mende, cible des chants des supporters, il a subi un accident vasculaire cérébral fin décembre.

Si le gardien n'était pas le problème, Iserlohn a sans doute plutôt pâti du manque d'efforts défensifs des joueurs. C'est pourquoi les Roosters ont fini avant-derniers même si Jon Matsumoto a fini deuxième marqueur de la ligue et Lean Bergmann - 20 ans et 20 buts - meilleur débutant (ce joueur formé au club a signé un contrat avec clause de sortie à Mannheim avant d'être recruté par San José en NHL).

 

Schwenningen (14e) : le pire départ possible

Difficile d'imaginer départ plus catastrophique : 2 victoires sur les 17 premiers matches, jusqu'à la trêve de novembre. Même s'il avait conduit le club en play-offs quelques mois plus tôt, le licenciement de Pat Cortina était fatal. Arrivé à la trêve de novembre, le Britannique Paul Thompson a amené un système de jeu plus offensif qui a plu aux joueurs, de même que sa façon de traiter tout le monde à égalité quand il s'agissait de sanctionner des insuffisances.

Tout le monde savait que Schwenningen aurait du mal à se remettre des départs non compensés de ses deux meilleurs marqueurs Damien Fleury et Will Acton, et cela s'est malheureusement trop bien vérifié. Il a été difficile pour les joueurs de tirer du positif de cette saison noire. Anthony Rech a tout de même pu franchir un nouveau palier puisque le Français a inscrit 19 buts tout en terminant avec une fiche positive (+1) peu évidente dans le contexte. Le projet de bâtir une équipe autour de jeunes Allemands a néanmoins pris du plomb dans l'aile, et ils sont presque tous sur le départ.

 

 

Les clubs de DEL2

 

Premier : Ravensburg. Après deux saisons ratées, les Towerstars ont fait un retour remarqué dans le haut du tableau puisqu'ils ont occupé la première place pendant la majorité du championnat. Mais dès que l'équipe a connu un moment de méforme, l'entraîneur Jiri Ehrenberger a été renvoyé et remplacé par Rich Chernomaz. Un choix qui a pu surprendre puisque Ravensburg restait dans les trois premiers, mais les dirigeants ont expliqué que les observateurs extérieurs ne pouvaient pas savoir en détail ce qui se ressentait dans le vestiaire.

Le changement a payé en tout cas. Chernomaz a conduit Ravensburg au titre, en battant en finale son ancien club qui l'a viré la saison passée (Francfort). À deux ans de la réouverture de la montée vers l'élite, les Towerstars devront maintenant confirmer sans deux joueurs importants, le gardien décisif Jonas Langmann (qui retentera sa chance en DEL à Nuremberg) et le meilleur défenseur Ondrej Pozivil, qui a décidé de rejoindre Weißwasser pour se rapprocher de sa famille tchèque.

 

Deuxième : Francfort. Encadrée par deux attaquants de grande expérience, le capitaine Adam Mitchell et l'ex-international Eduard Lewandowski, la jeune troupe de Francfort a beaucoup appris durant cette saison et est partie en vacances satisfaite malgré la défaite en finale.

Ce n'est pas un secret que les Löwen cherchent à construire pour être prêts pour la DEL en 2021 quand les portes se rouvriront. Maximilian Faber est déjà à 25 ans un des meilleurs défenseurs de la ligue et des jeunes joueurs comme les frères Eisenmenger (20 et 18 ans) s'inscrivent clairement dans un projet à moyen terme. Même si certaines veulent retenter leur chance en élite sans attendre, comme le défenseur Tim Schüle, cette saison s'inscrit parfaitement dans le projet.

 

Troisième : Kaufbeuren. Troisième demi-finale de suite pour l'ESVK, qui s'est véritablement transformé en un des meilleurs clubs du championnat alors qu'il était auparavant un candidat permanent au maintien. Il se montre même sincèrement déçu de se faire éliminer à ce stade. Les joueurs étrangers tous fidèles sont ainsi motivés pour franchir le palier suivant et accéder à la finale, à commencer par le duo dominant composé du finisseur Sami Blomqvist et de son centre canadien Brandon Gracel. Signalons au passage que leur compagnon de ligne germano-gallois Joey Lewis a enfin intégré l'équipe de Grande-Bretagne cette année.

Cette demi-finale paraît déjà un grand exploit quand on se rend compte qu'elle a obtenue sans les trois meilleurs défenseurs Sebastian Osterloh, Florin Ketterer et Julian Eichinger, tous blessés. Un joker étranger - le Slovaque Lubomir Stach - a même dû être recruté avant le début des play-offs en "sacrifiant" un des attaquants finlandais. Mais ce sont aussi les juniors qui ont remplacé les absents, récompensant la qualité de formation de Kaufbeuren et du club voisin, le légendaire EV Füssen (qui fera son retour en Oberliga la saison prochaine).

 

Quatrième : Dresde. Débutant comme entraîneur-chef, Jochen Molling a été renvoyé fin octobre alors que Dresde se traînait dans les dernières places. Il a été remplacé par Brad Gratton, qui attendait un emploi depuis la faillite d'Épinal. L'équipe a eu du mal à trouver de la constance, très dépendante de la forme de ses joueurs étrangers, et s'est qualifiée par la petite porte.

Les play-offs ont ensuite été réussis parce que les deux gros marqueurs, Jordan Knackstedt et son partenaire Nick Huard, y étaient tout bonnement intenables. Mais ils n'ont pas totalement effacé l'impression précédente. Le reste de l'équipe va subir un important ravalement. En recrutant des joueurs qu'il a connus au Danemark, Brad Gratton veut composer une équipe plus à son image, avec un jeu plus direct et physique, pour confirmer sur la durée.

 

Cinquième : Bietigheim-Bissingen. Pendant les nombreuses années où ils ont été gavés de titres, les supporters de Bietigheim-Bissingen sont devenus les plus exigeants de la DEL2. Ils ont ainsi eu beaucoup de mal à supporter que leur équipe ne domine plus et soit redevenue ordinaire. Les Steelers ont en effet passé l'essentiel de la saison autour de la cinquième ou sixième place, avant de remonter dans la dernière ligne droite pour prendre la deuxième place.

Ils ont donc récupéré l'avantage de la glace... et il n'a pourtant servi à rien face à un adversaires pourtant très faible jusque là à l'extérieur, Dresde. L'élimination précoce en quart de finale, au septième match, a été très amère. Mais elle fait partie du processus d'apprentissage, y compris pour leur jeune coach Hugo Boisvert, et il faut bien que Bietigheim en passe par là avant de transiter vers une nouvelle génération.

 

Sixième : Weißwasser. Pour la deuxième fois en trois ans, les "Lausitzer Füchse" ont été guidés par "l'entraîneur de l'année". Arrivé deux semaines seulement avant le début du camp d'entraînement, le Canadien Corey Neilson a obtenu cette distinction pour avoir mis en place un système de jeu à tempo élevé. Vite propulsée en tête, l'équipe a passé presque toute la saison dans le top-4, qui lui a échappé seulement à la dernière journée : Weißwasser a donc perdu l'avantage de la glace pour le quart de finale contre Kaufbeuren. Les renards de Lusace ont compensé ce handicap en gagnant un match en Bavière et en menant 3 victoires à 1, mais ils ont perdu les trois dernières manches.

La saison reste néanmoins éminemment positive : le public n'avait jamais été aussi nombreux dans les tribunes depuis la chute du Mur. Le capitaine Anders Eriksson a dicté le rythme du jeu avec le grand défenseur au temps de jeu élevé Chris Owens. Les nombreux jeunes ont tous été intégrés avec enthousiasme. Le gardien Olafr Schmidt a été une grande découverte (au point que le champion Ravensburg l'a recruté), et quand il s'est blessé à l'épaule, le jeune Maximilian Franzreb (prêté par les Eisbären) l'a bien substitué.

 

Septième : Bad Nauheim. Pour la troisième fois en quatre ans, les Rote Teufel ont atteint les quarts de finale... pour y être trop rapidement éliminés. Le meilleur powerplay du championnat est devenu totalement inefficace face au futur champion Ravensburg. Bad Nauheim a donc été balayé en quatre manches. Mais cela ne saurait ternir une belle saison dans l'ensemble, qui a encore contribué à la solidification du club.

Meilleure équipe à domicile, Bad Nauheim a pu faire plaisir à son public. On se souviendra surtout de cet incroyable record de la ligue : 18 buts marqués en supériorité numérique, dont 6 chacun pour les frères Dustin et Cody Sylvester, dont la rapidité fut une arme redoutable.

 

Huitième : Crimmitschau. Deux quarts de finale, c'est une sacrée performance pour une équipe comme Crimmitschau, qui n'en avait obtenu aucun pendant les neuf années précédentes. Cela ne s'est pas fait sans un changement d'entraîneur, puisque Daniel Naud a remplacé Kim Collins quand le strapontin pour les play-offs était en danger.

Les Eispiraten ont réussi à former trois lignes offensives de bon niveau, à force de recruter des hommes d'expérience. Le dernier en date est Adrian Grygiel, recruté en janvier avec plus de 900 matches de DEL au compteur. Bien soutenue par le défenseur offensif Carl Hudson, qui a lui aussi prolongé son contrat, cette offensive donne espoir que la peur de la relégation reste un souvenir du passé pour Crimmitschau. Mais il faudra peut-être pour cela sécuriser les cages où le duo Kilar/Albrecht a été moyen.

 

Neuvième : Kassel. Depuis le titre 2016, les Huskies ne cessent de régresser à chaque saison, alors même que leur objectif est de retrouver une courbe ascendante pour monter en DEL en 2021. L'exercice 2018/19 a été extrêmement turbulent, avec deux changements d'entraîneur. Rico Rossi a été écarté de son poste en octobre et son successeur Bobby Carpenter, recruté au bénéfice de son label "NHL" (comme adjoint), n'a tenu qu'un mois avant d'être remplacé son tour par un coach connaissant mieux le championnat, Tim Kehler.

Il y a eu tout autant de variations aux places d'étrangers. Le meilleur des jokers engagés en cours de route, Corey Trivino, s'est malheureusement luxé la clavicule et a manqué lors de (pré-)play-offs qui ont tourné court face à Crimmitschau. Hormis la recrue-phare Richie Mueller, qui a fini meilleur marqueur de l'équipe sans être étincelant que la saison précédente à Riessersee, Kassel avait trop peu de joueurs tranchants en attaque. Ce secteur sera donc largement revu à l'intersaison.

 

Dixième : Heilbronn. La constance aura fait défaut toute la saison à Heilbronn qui a alterné de bonnes phases avec de longs passages creux. L'embauche du défenseur au chômage Jimmy Sharrow à mi-championnat avait semblé stabiliser l'équipe de manière spectaculaire avec six victoires d'affilée, mais il a ensuite été contaminé comme les autres par la période de doute suivante.

Il est remarquable que Heilbronn ait passé toute la saison dans le "peloton des pré-playoffs", entre la septième et la dixième place, malgré ces performances en dents de scie. Il est difficile d'espérer mieux pour un club qui reste dépendant des prêts de Mannheim (le jeune gardien Mirko Pantkowski était indispensable) et qui perdra à l'intersaison son meilleur marqueur Roope Ranta, le Finlandais qui fait toujours monter les enchères entre les clubs de DEL2 (il ira chez le plus riche, Francfort).

 

Onzième : Bayreuth. "Nous voulons devenir un club ennuyeux". C'est par ces mots que le président Christian Wendel a voulu exprimer la nouvelle ambition louable de Bayreuth. Après une saison 2017/18 tourmentée qui a nui à sa réputation, il ne veut plus que son club fasse parler de lui par des polémiques et des scandales. Cette saison a parfaitement répondu à cet objectif de discrétion.

Repêché tardivement, Bayreuth était identifié comme un candidat majeur à la relégation. Mais l'entraîneur Petri Kujala, qui jouit de la confiance de son président, a pu travailler en paix pour prendre le temps de former une équipe largement modifiée. Derniers en novembre, les Tigers sont progressivement remontés et ne sont pas passés loin d'accrocher les play-offs. Ils ont obtenu le maintien rapidement avec quatre victoires toutes décrochées en prolongation face à Deggendorf. Le club a donc maintenant beaucoup plus de temps pour préparer la saison suivante.

 

Douzième : Bad Tölz. L'ECT a abordé la saison avec un système à vocation défensive choisi par le nouvel entraîneur Markus Berwanger. Ce style de jeu ne trouvait pas grâce auprès des joueurs, en particulier auprès de la recrue-vedette Libor Dibelka qui songeait à partir. Les résultats ont longtemps été convenables grâce à la réussite offensive de Stephen MacAulay, mais une série de défaites en janvier a provoqué le renvoi de Berwanger et son remplacement par Scott Beattie, qui a un peu "libéré" ses attaquants.

Bad Tölz s'est stabilisé à la douzième place qui lui assurait l'essentiel : l'avantage de la glace en barrage de maintien contre Fribourg-en-Brisgau. Il fut décisif pour retourner la série après avoir été mené 3 victoires à 1. Le gardien Ben Meisner - célèbre pour avoir dévoilé ses symptômes dépressifs - a été solide dans ces moments importants, mais il ne sera pas conservé car le club le juge trop compliqué à gérer au quotidien... Pour sa troisième saison en DEL2, Bad Tölz devra repartir avec un effectif de nouveau modifié et surtout encore un nouveau coach : Kevin Gaudet, l'ex-entraîneur à succès de Bietigheim qui veut refaire ses "meilleures soupes" en prenant les mêmes "vieilles marmites" (à buts) qu'à l'époque, les vétérans Shawn Weller et Tyler McNeely.

 

Treizième : Fribourg-en-Brisgau. Plus petit budget de DEL2 bien qu'il soit établi dans une grande ville, l'EHC Freiburg n'a jamais compté sur de très bons étrangers, mais il a sans doute tiré le pompon cette année. Neuf joueurs au total se sont succédé aux quatre places d'étrangers : un seul a fait l'affaire au point d'être conservé la saison prochaine, le joker tardif Josef Balej, un attaquant de 37 ans ! Heureusement que les joueurs formés au club étaient là pour mener l'équipe.

Engagé début avril au poste de directeur sportif, Daniel Heinrizi devra vérifier si le faible niveau des étrangers est une fatalité budgétaire ou un axe de progrès majeur. Son arrivée était un peu à "quitte ou double" pour le club, puisqu'il était censé préparer l'avenir alors que le maintien n'était pas encore acquis. Il ne l'a été que dans les jours suivants, au bout du suspense, après une victoire en sept rencontres contre Deggendorf. Une victoire obtenue avec le gardien Jimmy Hertel dans les cages, puisque le titulaire Matthias Nemec - officiellement annoncé "malade" - s'était blessé... en ville. C'était déjà le cas du capitaine Linsenmaier il y a deux ans, on va finir par croire que les rues de Fribourg-en-Brisgau sont peu sûres...

 

Quatorzième : Deggendorf. Le promu est déjà redescendu au bout d'une seule saison... au cours de laquelle il aura beaucoup appris. Le dernier entraîneur embauché début février, Kim Collins s'est affolé de ses conditions de travail dans une ville qu'il connaît bien (sa femme en est originaire). Il venait d'un club qui ne roulait pas sur l'or (Crimmitschau) mais où le hockey sur glace est clairement le sport numéro 1. Dans la formation bavaroise, il ne disposait que de trois à quatre entraînements par semaine, sans avoir de séance supplémentaire les jours de match, et était souvent prié de quitter la glace par les joueurs d'Eisstock, sorte de pétanque sur glace très populaire dans les pays germaniques. Et le Canadien de tempêter : "Les spectateurs râlent que le powerplay est si mauvais. Mais quand serions-nous censés nous y entraîner ?"

Ce temps de préparation aurait peut-être fait la différence car Deggendorf n'a jamais paru très loin du compte. Promu à la surprise générale il y a un an, le DSC pourrait réintégrer l'Oberliga avec l'étiquette de favori. La plupart des joueurs sont restés et un nouvel attaquant fait son retour dans son club formateur : la star Thomas Greilinger aurait sans doute préféré revenir en DEL2, il rejoindra les autres anciens de DEL René Röthke et Christoph Gawlik une division plus bas.

 

 

 

Oberliga

 

C'est un club légendaire qui va faire son retour en DEL2 : Landshut, le club double champion d'Allemagne dont l'histoire a été écrite en 900 pages il y a deux ans (plus de mille exemplaires vendus à 40 euros pièce), a su dominer les play-offs avec une équipe composée avec patience par le manager Ralf Hantschke. Il fera donc son retour quatre ans après sa tourmente financière de 2015. Contrairement aux trois promus précédents, il ne monte pas en tant que finaliste perdant, mais en tant que champion, puisqu'il a finalement battu le triple tenant du titre Tilburg : le club néerlandais, invité sans avoir le droit de monter, commence à se lasser et repartira la saison prochaine sans joueur étranger, investissement jugé superflu.

La réussite de Landshut contraste surtout avec l'échec de son grand rival Rosenheim. Cet autre club historique (trois fois champion dans les années 1980) avait proclamé de grandes ambitions et faisait figure de favori. Mais deux ans après sa descente sportive, il s'enlise dans une division qu'il paraissait capable de quitter vite. Alors que sa formation des jeunes n'a normalement rien à envier à celle de ses voisins, le SBR a négligé ses jeunes pour engager des recrues de prestige. Une politique dans laquelle il semble s'être fourvoyé. Il a échoué avec un effectif à neuf trentenaires. Il n'a donc ni préparé l'avenir, ni atteint l'objectif annoncé.

 

Marc Branchu

 

 

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